Accueil > Médecine 2.0 > La contre-attaque de l’Empire
La contre-attaque de l’Empire
Le travail de sape contre Irène Frachon continue
Première publication : jeudi 26 mai 2011,
par - Visites : 9279
En s’attaquant frontalement au groupe Servier, Irène Frachon savait qu’elle se lançait dans une guerre sans merci. Il ne fait pas bon résister aux vieux mâles dominants en ce moment...
Le parcours de la princesse Leïa contre Dark Médiator a été semé de nombreuses embuches. Le groupe Servier a réussi dans un premier temps à stopper les ventes de son livre en imposant un changement du sous-titre en pleine mise en place chez les libraires. Nous savons maintenant que ce sous-titre combien de morts était plus que pertinent.
Des échanges de mails entre membres et experts de l’AFSSAPS nous ont éclairé sur les pressions exercées très tôt à son encontre. Un de ces experts suggérait de la dénigrer auprès de la direction de son hôpital. Les autres insinuent que son combat est essentiellement tourné vers sa valorisation personnelle (ces “chers confrères” sont toujours en (haute) fonction à l’AFSSAPS actuellement) :
Je crois comprendre à la lecture des articles qu’elle retrace le
fil de sa carrière depuis Antoine Béclère. Je crois avoir perçu que son
travail (qui a eu le mérite d’exister) aurait mérité une publication avec un
impact factor plus élevé. Aussi, navrée de ne pas avoir suscité des éditoriaux dans de grands journaux médicaux elle fait vivre son narcissisme à travers son livre qui est l’oeuvre de sa vie.
La réalité scientifique est tombée, brutale : des morts, beaucoup de morts. Des vies brisées par des handicaps majeurs. Le tout à cause d’un médicament aux bénéfices nuls, protégé par une conspiration du secret et de la désinformation.
L’Empire en est à exhumer un vieux professeur qui mégote maladroitement les chiffres des épidémiologistes. Comme si le fait que le Médiator ait tué 200 plutôt que 800 personnes changeait quelque chose sur le fond du problème. D’ailleurs, après avoir censuré le sous-titre "combien de morts", la justice va devoir se poser la question à la demande même de Servier. Joli pied-de-nez ;-)
Comment neutraliser la Princesse Leïa ?
Le succès médiatique de la pneumologue brestoise pose un vrai problème à ses détracteurs car il entretient la compassion pour les victimes et le ressentiment contre Servier.
Malheureusement pour l’Empire et ses sbires, Irène Frachon est un cauchemar pour ceux qui voudraient détruire son image. Elle n’a donné aucune prise à ceux qui épluchent sa vie. On connaît la musique : fouiller le passé de l’adversaire, chercher la moindre faille, la moindre contradiction qui pourrait discréditer son combat ou jeter un doute sur ses motivations (cela ne vous fait penser à rien ?). Elle gère sa communication à la perfection. Elle évite la surexposition qui alimenterait la thèse de la passionaria cherchant à se valoriser au travers de la souffrance des autres. L’émotion qui l’envahit quand elle crie son indignation face à ce désastre est communicative et convaincante car sincère. Elle adopte un comportement quasi maternel vis-à-vis des victimes. Détruire l’image d’une mère n’est pas simple...
Pendant ce temps, Jacques Servier et ses cadres choisissent d’être auditionnés à huis-clos par les missions parlementaires. On ne sait pas si c’est pour dissimuler leurs émotions ou leur absence d’émotions face au drame dont ils sont clairement responsables.
Pendant ce temps, les victimes du Mediator sont “cuisinées” lors des expertises médicale au point de mettre leur santé en danger.
Pendant ce temps, la contre-attaque médiatique balbutie maladroitement sur les blogs.
J’ai tiqué récemment sur des billets suspects publiés sur les médias sociaux
Un mystérieux PierreDasti s’étonne sur Le Post que le rapport du Pr Acar (qui conteste le nombre de morts) n’ait pas plus de retentissement. C’est le premier et dernier billet de ce blogueur surgi de nulle part.
Une blogueuse tout aussi débutante a posté un autre billet sur le même site. Sur un ton faussement amical, Raymonde insinue qu’Irène Frachon chercherait à gagner de l’argent au travers de ses droits d’auteur. Quelle peut être la motivation d’une Raymonde qui découvre le monde des blogs à débuter par un tel article ? Pourquoi avoir choisi cette photo peu flatteuse alors qu’elle avait un large choix de photos plus neutres ?
Sur Agoravox, Gilbert poste un unique billet pour fustiger le Monde et défendre Servier.
Je ne crois pas aux coïncidences. J’ai rappelé en commentaire sous le billet du Post qu’Irène Frachon avait déclaré au Sénat faire don de ses droits d’auteur et d’adaptation cinématographique à des oeuvres sociales.
Mais surtout, voici une preuve de l’entreprise de manipulation que mène actuellement le groupe Servier contre Irène Frachon. Il s’agit d’un communiqué du laboratoire transmis à la Presse :
Les Laboratoires Servier on demandé un droit de réponse à l’article du Point du 19 mai 2011 concernant Mediator.
Toutefois, nous tenons à rappeler que, jusqu’en 2009, les données disponibles ne permettaient pas de conclure à des risques cardiovasculaires avec le Mediator. Ceci est d’ailleurs confirmé dans un article scientifique co-signé, entre autre, par Irène Frachon et Gérard Simoneau de mars 2009 (European Respiratory Journal 2009 ; 33 p684-688*) : “En revanche, et contrairement à la Fenfluramine et à la Dexfenfluramine , et à ce jour (2009), le Benfluorex n’a pas été associé avec des effets cardiovasculaires (…) Aucune relation causale certaine de maladie cardiovasculaire associée à Benflurex ne peut être déduite de l’observation des cinq car rapportés par cette publication.
* Ci-joint, copie de la première page de l’Abstract.
Contact :
Direction de la Communication Institutionnelle
Tel xx xx xx xx
Voici le texte exact de l’article scientifique cité
Il s’agit donc de discréditer Irène Frachon en laissant entendre qu’elle aurait avoué elle-même l’inexistence du risque de valvulopathie en 2009. C’est totalement faux à la lecture de l’article cité et ce communiqué est donc mensonger
Elle n’écrit pas que le Benfluorex n’était associé à aucun risque cardiovasculaire, mais qu’aucun cas n’avait alors été publié (reported). Cette introduction précédait justement la description de 6 cas qu’elle avait colligés avec ses collègues. La nuance est d’importance.
Ce que dit vraiment l’article est simple et classique dans l’introduction d’un papier scientifique : position du problème, description du travail original, perspectives apportées. L’esprit de cette introduction est :
A ce jour(2009), il n’a pas été publié de cas de troubles cardiovasculaires fréquents associés au benfluorex.
Notre travail décrit 5 cas d’hypertension pulmonaire sévère et un cas de valvulopathie chez des patients exposés au benfluorex.
Bien sûr, on ne peut pas tirer de conclusion définitive de ces observations. Mais dans la mesure ou le benfluorex possède le même métabolite toxique (norfenfluramine) que d’autres produits connus pour être dangereux, il faudrait s’intéresser à la prise de benfluorex chez des patients présentant ces pathologies.
Le moins que l’on puisse dire est que la dernière phrase a toute son importance.
Au fait, Gilbert, sur Agoravox reprend exactement l’argumentaire de Servier, au mot près...
Quelques jours après la publication de cet article, Jeannot a publié un article sur Agoravox. Notre échange sous l’article éclaire l’origine de ces blogueurs et de ces billets.
Nul doute que l’Empire va continuer son travail de sape pour altérer l’image de cette femme qui le défie, et pourrait indirectement le ruiner. Il est de notre devoir de blogueur de soutenir Irène Frachon face à ces manoeuvres minables.
Servier qui appartient au XXème siècle sous-estime la puissance du web 2.0. Or, contrairement à ce que beaucoup croient, ce nouveau média est particulièrement difficile à manipuler.
Messages
9 mai 2012, 13:48, par docteurmathieu
Dans le genre contre-attaque, tu peux également citer http://lesvoixoff.blogspot.fr qui est assez pervers, quasiment un cas d’école : un (soi-disant)journaliste qui, sous couvert de "vraie" information,verse habilement dans une monomanie pro-Servier et Anti-Irène Frachon qui ne trompe plus personne après quelques mois.
C’est d’ailleurs assez troublant car la rhétorique est initialement séduisante : un journaliste qui s’exprime anonymement mais se ferait le destructeur des fausses idées que les médias corrompus et les journalistes véreux diffuseraient... mais en réalité probablement un pauvre pigiste (ou une boite de COM) payé pour instiller un poison dans l’organisme Web 2.0 , lequel réagit et balance ses anticorps...