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La Toile change de version et passe au 2.0.
Première publication : mardi 13 novembre 2007,
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Le Web 2.0 et les réseaux sociaux (Facebook, Myspace...) redonnent à l’internaute la place qu’il avait perdu à la fin des années « quatre vingt-dix » au profit des « affairistes de tout poil ». Après l’explosion de la bulle (2000-2001), le retour de bâton a profité à l’usager qui, en quelques années, a repris sa place (la meilleure, celle qui le met au devant de la scène).
Pour retracer l’historique de ce changement, vous avez le choix entre l’article publié par Kevin Kelly dans le numéro d’août 2005 de Wired (We are the Web) et la page « What is Web 2.0 » du site des éditions O’Reilly avec sa traduction là et là
Vis-à-vis du Web 2.0 et des réseaux sociaux, les critiques ne manquent pas.
C’est vrai que le contenu de la majorité des blogs ne vaut pas tripette. Mais les perles existent et la liste des blogs francophones dont l’intérêt dépasse largement celui des sites ayant pignon sur Toile (et installés dans leur suffisance) est suffisamment longue pour que chacun y trouve son bonheur.
C’est vrai aussi que les réseaux sociaux ont parfois des airs de « copains d’avant » à l’échelon planétaire. Mais les professionnels disent qu’ils sont pleinement satisfaits des leurs (LinkedIn).
Pour prendre la mesure du changement, il suffit de décrire quelques-uns des services labellisés Web 2.0. C’est largement suffisant pour se rendre compte que la Toile n’est plus seulement un ensemble de documents reliés entre eux par des liens hypertexte, mais qu’elle est devenue une communauté d’individus qui fréquentent les mêmes espaces de partage et d’échange.
« Ensemble, nous créons plus d’informations que les experts »
(Together, we create more information than the experts)
L’encyclopédie Wikipedia a largement fait la preuve de sa richesse et de son intérêt. Résultat de la collaboration d’un grand nombre d’internautes à la rédaction de ses articles, elle reste contestée quant à la fiabilité de son contenu. Mais Wikipedia n’est qu’une encyclopédie et, à ce titre, sa qualité ne peut être comparé qu’à celle des autres encyclopédies (et la comparaison n’est pas à son désavantage).
La force d’un Wiki tient au nombre de « pairs » qui collaborent à son thème. A titre d’exemple, la rédaction d’un document sur la prise en charge de l’insuffisance cardiaque en médecine générale par un « collectif » de 50 médecins généralistes aura toutes les chances d’être plus fiable que celle que pourrait proposer un cardiologue, fut-il le meilleur de sa génération...
« Nous organisons l’information nous même en dehors de toute contrainte matérielle »
(We organize the information ourselves without material contraints)
Les tags sont une des originalités du Web 2.0.
Les favoris que vous externalisez dans del.icio.us et les références bibliographiques que vous confiez à Connotea sont « étiquetés » par vous-même à l’aide de 3 à 5 mots clés (les tags). Ces mots clés n’appartiennent à aucun index prédéfini ni à aucun thésaurus. Leur force réside dans le fait que vous n’êtes pas les seuls à les utiliser. D’autres favoris (et d’autres références) ont été caractérisés à l’aide des mêmes mots clés. Dans les espaces de del.icio.us et de Connotea vous allez pouvoir circuler et partir à la rencontre :
de l’identité (pseudo) des internautes qui ont les mêmes tags que vous ;
des liens (et des références) en rapport avec ces tags.
« Nous avons besoin de repenser à certaines choses comme le droit d’auteur, la paternité d’une œuvre, l’identité, l’éthique... »
(We’ll need to rethink a few things... copyright, authorship, identity, ethics...)
Flickr, Wikimedia Commons et les blogs portent un coup fatal au droit d’auteur en adoptant, pour une grande partie de leur contenu, les licences Creative Commons.
Ces licences, au nombre de 6, précisent les droits de reproduction des documents. Trois d’entre-elles sont fréquemment utilisées : paternité - absence d’utilisation commerciale - rediffusion sous la même licence.
Les licences Creative Commons vont dans le même sens que le mouvement de l’Open Access. Si vous mettez en ligne un document sur la Toile, ce n’est pas pour le réserver aux quelques happy few qui gravitent dans votre entourage.
Votre objectif est bien de le diffuser au plus grand nombre et d’autoriser sa diffusion par d’autres intermédiaires. Le plus étonnant est que ce principe élémentaire semble mal compris dans l’Hexagone.
Ces quelques lignes, jetées comme une bouteille à la mer, paraîtront (à juste titre) dérisoires aux praticiens arcboutés sur leurs difficultés actuelles (démographie, EPP, communication en ligne, contraintes administratives...).
Quand l’information numérique, hypertextuelle, ouverte et transparente aura pris la place du papier, du texte linéaire, du « réservé » et de la compromission, on reparlera de tout cela...ensemble.
Note
Les intertitres sont empruntés à 2 documents de Michael Wesh accessibles sur You Tube
Trois adresses :
la médecine 2.0 dans NephroHUS ;
Affordance, le blog d’un maître de conférence en sciences de l’information ;
Grange Blanche pour le fun et la qualité d’écriture.
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Déclaration d’intérêts
Compte tenu du thème traité dans l’article, mes éventuelles relations avec l’industrie pharmaceutique ne sont pas susceptibles de créer un conflit d’intérêts.