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"La médecine a fait tellement de progrès que plus personne n’est en bonne santé !" *


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Au commencement était la Sécu

La Genèse du mille-feuilles de l’Assurance-Maladie française

Première publication : mardi 7 février 2017,
par Dominique Dupagne - Visites : 14034

La solidarité nationale face à la maladie s’est généralisée avec la création de la Sécurité Sociale, et notamment sa branche maladie. L’objectif était initialement de permettre à tous les malades de se soigner, mais l’empilement de mesures contradictoires, tantôt pour faciliter, tantôt pour limiter l’accès aux soins, est devenu aussi ridicule que coûteux.

Au commencement était la Maladie, et la Maladie ruinait la santé des pauvres gens, et Dieu dit alors :

"Que la Sécu soit !"

Et la Sécu fut

Une cotisation fut prélevée sur les salaires pour financer le remboursement des soins, et Dieu vit que la sécu était bonne.

La Sécu fit naître de nouvelles créatures qu’elle appela Médecins conventionnés (entièrement remboursés) et elle leur dit :

"Croissez et multipliez, pour mieux nous soigner !"

Mais le Ministre pensa que les Malades allaient sûrement abuser si on remboursait la totalité des soins, et il dit :

"Qu’une partie des dépenses reste à la charge des malades !"

Et le Ticket Modérateur fut créé.

Mais les Malades se soignaient moins à cause du Ticket Modérateur et la Maladie répandait de nouveau ses ténèbres.

Le Ministre dit alors :

"Qu’il existe des Mutuelles, qui prélèveront des cotisations supplémentaires et qui rembourseront le Ticket Modérateur".

Et les Mutuelles furent créées par centaines, et les Malades se soignèrent de nouveau, et le Ministre vit que cela était bon.
Mais les dépenses augmentaient, et la Sécu dit que ça n’était pas si bon.

Le Ministre dit alors :

"Qu’il existe des franchises que les mutuelles n’auront pas le droit de rembourser et qui dissuaderont les Malades de trop dépenser".

Et les franchises furent, et la Sécu préleva un euro par-ci par-là pour punir les Malades qui consultaient ou qui achetaient des médicaments, et la Sécu vit que ces Franchises étaient bonnes pour ses finances, et les Malades les plus pauvres se mirent en colère, mais personne ne les écouta, et ils se soignèrent moins.

La Ministre dit alors :

"Qu’il existe un Tiers Payant Généralisé obligatoire, les Malades ne paieront pas les Médecins, qui se feront rembourser par la Sécu et les Mutuelles."

Mais les Médecins ne s’étaient pas tant multipliés que ça, car les gouvernements précédents avaient fortement limité leur nombre et ils étaient devenus rares. Ils en profitèrent pour envoyez paître la Ministre et lui dire qu’elle pouvait se rouler son Tiers Payant Généralisé et se le fourrer où elle voulait, et qu’ils avaient autre chose à faire que de la comptabilité et de courir après les impayés.
Et les Malades dirent que Le Tiers Payant Généralisé, c’était bien joli, mais que le problème, c’était surtout les Dépassements d’honoraires des Spécialistes.

La Ministre dit alors :

"Que les Mutuelles deviennent obligatoires pour tous les salariés et que leurs contrats remboursent moins les dépassements d’honoraires, ainsi les Spécialistes seront contraint de baisser leurs tarifs."

Et les Contrats-qui-remboursent-moins-qu’avant-pour-le-même-prix furent créés et imposés à tous, mais comme c’était un nom qui sonnait mal, la Ministre les appela Contrats Responsables.

Mais les Malades commencèrent à réaliser qu’on se foutait de leur gueule, car ils cotisaient toujours autant pour leur Mutuelle, et les dépassements étaient moins remboursés, et les Spécialistes n’avaient pas baissé leurs tarifs.

Les Assureurs créèrent alors des SurMutuelles, qui remboursaient les dépassements que la Mutuelle n’avait pas le droit de rembourser, et les gens payèrent de nouvelles cotisations en plus des cotisations obligatoires de la Sécu et de celles de leur Mutuelle, pour être remboursés comme avant.

Et pendant ce temps, la Sécu dit à la Ministre : "Eh, Chef, on fait comment pour récupérer les Franchises s’il y a le Tiers Payant Généralisé" Et la Ministre lui répondit "T’as qu’à les prélever directement sur leur compte en banque."

Et la Sécu lui répondit "On veut bien, mais les prélèvements coûteront plus cher que ce que rapportent les franchises", et la Ministre lui dit "Démerde-toi et arrête de m’ennuyer avec tes problèmes à deux balles !".

Et des gens moins bêtes que les autres commencèrent à dire "C’est quoi ce bordel ? Et si la Sécu gérait tout et supprimait le ticket modérateur et les franchises, on n’aurait plus besoin des Mutuelles, et on économiserait 7 milliards de frais de gestion, et on ne garderait que les SurMutuelles pour les Malades qui veulent consulter des Médecins chers."

Et la Ministre leur répondit :

"Oui, mais on ne saurait pas quoi faire des employés des Mutuelles et il y a assez de chômeurs comme ça."

Et d’ailleurs, la Ministre était sur le départ, et avant de quitter le ministère, elle anima une conférence de presse pour dire à quel point elle était fière d’avoir sauvé la Sécu, et elle fut vivement félicitée par son Président et par ses collègues pour son excellent travail, et personne n’osa rigoler tant elle paraissait contente d’elle.

Car ce qu’elle voulait dire en fait, c’est que le Trou de la Sécu allait être rebouché en creusant le Trou des Mutuelles, mais comme les mutuelles peuvent augmenter leurs cotisations, il n’y aurait plus de trou du tout, sauf dans le portefeuille des français.

Il y a 21 messages sur ce forum.

Messages

  • Cruellement et parfaitement analysé.Quelle sera la future couche ?

    • Je verrais assez bien la séquence suivante
      - Interdiction des dépassements d’honoraires pour les médecins conventionnés.
      - Déconventionnement des médecins en secteurs II
      - Nouveaux contrats complémentaires remboursant les honoraires des médecins déconventionnés.
      - Accroissement de l’inégalité de l’accès aux soins.

    • mais des élections devaient avoir lieu...

      un des candidats par ailleurs par ailleurs expert auprès d’une des plus grosses mutuelles propose de ne plus s’embêter avec la Sécu et de transférer le maximum des remboursements aux mutuelles, histoire d’avoir la paix et mettre tout le monde d’accord... d’autant que avec le développement de l’automédication et internet les gens peuvent bien se soigner tous seuls....

  • Vous confondez mutuelles et assurances privées, c’est très difféent

    • Les "mutuelles" SONT des assurances privées, même quand elles sont vraiment mutualistes (y en a-t-il encore ?, pourquoi se battent-elles sans cesse entre elles pour avoir de nouveaux clients ? ). La vraie/seule solidarité, c’est la Sécurité Sociale. Pourquoi défendre les "mutuelles" alors que la Sécu peut faire la même chose pour moins cher ? Et puis on a vu les scandales de la MNEF - LMDE : je vous rappelle que les remboursements des étudiants sont maintenant faits pas la CPAM en raison du scandale du non remboursement d’innombrables étudiants pendant des années (j’en ai été victime).

  • 1)Ce qui aurait été intéressant, c’est d’indiquer les dates des choix stratégiques (lignes en bleu)
    2) il y a eu un excellent article dans le monde diplomatique en 2016 sur l’histoire de la sécu
    3) Parfois, quand les choses se compliquent (quand on ajoute des règlements aux règlements) il est plus simple de tout remettre à plat et de partir sur des bases assainies : en l’occurrence, que la sécu s’occupe de tout et que les mutuelles et les banques en soient dessaisies.
    4) ceci ne pourra se faire qu’avec la participation effectives des ayants-droit
    c’est à dire que la sécu soit sous contrôle des cotisants
    5) oui à la disparition du secteur à honoraires libres mais oui à une augmentation digne des honoraires de tous les professionnels de la santé.

  • Cher Dr Dupagne,
    chirurgien dentiste en pleine révolte (vs renegociation de la convention / réglement arbitral ministeriel), je lis avec espoir votre article qui arrive à circuler dans des sphères qui nous sont plus difficilement accessibles. L’exposé biblique que vous faites de la création de ce cambouis dans lequel nous patogeons pour le plus grand plaisir de la finance est tellement juste. Je pense également qu’il serait temps, nécessaire et judicieux d’en finir avec l’immixtion de ces organismes dans la relation saine que l’on souhaite avoir avec nos patients. Que les patients cotisent à la sécu plutôt qu’auprès d’eux qui gaspillent l’argent des soins en stades de foot et autres sponsoring indécents.

  • Excellente analyse

    Quant à la suite, en quoi un monopole de l’assurance maladie, qui montre qu’elle est incapable de gérer correctement les dépenses, serait préférable ? Certes elle a des frais de gestion raisonnables, mais cela est un peu court comme indicateur de performance.
    En revanche, pourquoi une fusion Assurance Maladie / organismes complémentaires assortie de la création de caisses concurrentes ne serait pas une perspective beaucoup plus intéressante ?

    Mais il faudrait aller plus loin. Le contexte épidémiologique ayant radicalement changé depuis la création de la Securité Sociale (aux maladies infectieuses se sont substituées les maladies chroniques), les valeurs sur lesquelles elle repose ne devraient elles pas être actualisées ? Par exemple, la solidarité : une cause majeure des maladies chroniques se trouvant dans les comportements individuels (ce qui les rend pour beaucoup évitables), pourquoi ne faudrait il jamais en tenir compte ?

    De même, la charte de la médecine libérale (paiement à l’acte, liberté de prescription, d’installation, ...) est depuis longtemps totalement dépassée face aux besoins induits par le poids des maladies chroniques (80% des dépenses, près de 90% des causes de mortalité, ...). Ne serait il pas enfin temps de passer à autre chose ?

  • Voila tout ce que trouve à dire le conseil de l’ordre :"libérer en offrant un cadre qui permette de catalyser les énergies des acteurs individuels, décentraliser, simplifier, et garantir un réel accès aux soins à tous."

    En matière de langue de bois, difficile de faire mieux ! Franck Lepage y verrait à coup sûr matière à un nouveau sketch !
    Plus sérieusement, pour revenir au fond, je vais vous retracer la petite histoire d’une lombalgie, chez un jeune adulte.
    consult généraliste->radio+AINS/Antalgiques+15j arrêt de travail
    2éme consult pour lire les radio : RAS / re ains+ Kiné (10 séances)+10j arrêt
    Le kiné que je suis prend le temps d’écouter et s’aperçoit vite que le jeune n’a rien d’autre qu’un déménagement en cours et donc souhaite une prolongation de l’arrêt d travail. (Un tire au cul comme on dit chez moi).
    Pas moi le décideur, mais le généraliste propose une consult chez un rhumato, qui refait toute une série de radios aussi nulles les unes que les autres sur un appareil probablement acheté d’ocasion et qui demande un scan, toujours normal et qui conseille l’intervention d’un osteopathe,qui n’en fait pas plus vu qu’il y comprend rien, puis re rhumatologue qui envisage une infiltration sous contrôle scopique. Pour finir la chambre est repeinte, le nouvel appartement est prêt, le jeune reprend le travail.
    L’addition je vous prie !
    Alors, quand on me file 2,5€ pour un déplacement pour une séance à 15€
    c’est pas le kiné qui coute cher dans l’affaire, mais tout de même, les couillons me virent !!
    Cordialement
    Olivier

    Et si on expliquait un peu aux assurés que la sécu c’est un outil fragile ?

    • Et pourquoi ne pas passer un coup de fil au médecin généraliste pour lui compter votre découverte ??

    • je suppose que vous vouliez dire Conter, et si c’est le cas, j’ai essayé. Quatre fois, puis je me suis lassé. Injoignable. Comme beaucoup, prise de RV par internet, secrétariat filtrant, on ne donne pas son portable...
      Les urgences sont débordées un pour ça aussi, it’s a fact.

    • bonjour, mon appareil radio est moderne et coûte 150 000 € . Sur le fond : Une lombalgie banale n’a pas grand-chose à faire chez un rhumato : Problème d’aiguillage !

  • Choisir c’est renoncer mais uniquement pour la société civile qui n’arrive plus à s’adapter à ce fatras ...
    Si seulement les soignants acceptaient ce constat que seule la sécurité sociale peut être un interlocuteur crédible pour progresser au lieu de croire aux poujadistes qui pourfendent la sécurité sociale depuis les années 50 ...
    Des décideurs démagogues, des soignants libéraux immatures et obnubilés par un "libéralisme économique" qui est incompatible avec l’humanisme qu’impose le soin de proximité .Ajoutons à cela un hôpital public ravagé par l’évaluation normative fille d’un néolibéralisme managérial que l’on continue à nous vendre alors qu’il met en souffrance au quotidien les soignants hospitaliers ...qui en crèvent
    Bref le diagnostic est fait ,il est là sous nos yeux ...et ..rien ne se passe ...Déni de réalité " totalitarisme en santé" (Roland Gorri +M Del Volgo)

  • Sauf qu’il n’y aura pas de trou des mutuelles, celles qui sont en difficulté sont rachetées par les plus grosses et in fine par des compagnies d’assurance. La gestion du risque, ce n’est pas vraiment la solidarité...
    Voilà 70 ans que mon "ennemie la finance" voit passer sous son nez un gros paquet d’argent équivalent au budget de l’Etat, les cotisations sociales qui par l’intermédiaire de l’URSSAF passent du jour au lendemain à la sécurité sociale sans transiter par ses mains. Grâce à l’accord interprofessionnel et à la loi santé, elle va enfin pouvoir s’en occuper.
    On dit merci qui ?

  • La plupart des gens pensent que s’íls n’ont pas de mutuelle, ils ne pourront pas etre soignes correctement. Ils choisissent meme des contrats niveau 2 ou 3 ,croyant qu’ainsi ils seront mieux soignes...Certes, ils pourront changer leurs lunettes tous les ans "gratuitement" !

    Mais est-on vraiment mieux soigne par un medecin de secteur 2 ou 3 que par un secteur 1 ?....evidement non...mon experience m’a meme prouve le contraire.

    D’ailleurs, on peut se demander ce qui motive un medecin a s’installer en secteur 2 ou 3, plutot que 1....l’argent peut-etre ?...surement pas l’amour de la medecine ou du patient.

    La plupart des gens savent-ils que s’ils sont gravement blesses, ou ont une maladie grave, leur mutuelle ne deboursera pas un centime ?

    OUI, il faut supprimer les mutuelles, que la Secu recupere les cotisations salaries/employeurs que ces organismes financiers empochent sur notre dos.
    Que les depassements d’honoraires, síl en existe encore, ne soient remboursables que par des assurances privees, que certains continueront peut-etre a privilegier.
    Je n’y vois aucun probleme d’inegalite devant les soins. Les meilleurs medecins sont ceux qui ont choisi ce metier par vocation et non pas par appat du gain.

    C’est bien l’existence des mutuelles qui a permis et permet toujours le scandale de l’explosion du marche des opticiens....changer leurs lunettes tous les ans n’a en tous cas pas permis aux gens d’ouvrir les yeux !!

    Si la Secu gere l’ensemble du systeme de soins, les patients seront mieux soignes, pour moins cher (cotisations actuelles secu + cotisations actuelles mutu niveau1).

    Si nous ne faisons pas ce choix, les mutuelles/assurances continueront de diriger le systeme vers celui des USA....

    • Bonjour
      merci de ne pas faire de raccourcis sur les motivations du secteur II. Elles sont personnelles à chacun et pour ma part me permettent de passer plus de temps avec mon patient et équilibrer mes revenus comme si j’étais restée praticien hospitalier
      Du coup je vois 80 patients par semaine en 45h, je paie mes secrétaires et mes charges sans subventions Cpam dont je me sens indépendante des directives parfois absurdes, et je peux éviter des examens inutiles et coûteux simplement par un bon examen ... tout en le permettant de faire vivre la famille
      Je ne serais pas millionnaire ni meme pauvre mais j’ai surtout la satisfaction de l’autonomie la ou en secteur I j’aurais dû faire abattage et burn out
      demande à notre modérateur ce qu’il en pense ..
      pour le sujet du jour OK pour l’arrêt du S II mais avec tarif correct et possibilités de revenir en II a tout moment ce qui est interdit à ce jour
      les perdants restent aujourd’hui mes patients rembourses à 23€ car ils sont non responsables ( irresponsables ? ) en venant me voir meme adressés par medecin traitant
      Salutations d’un spécialiste affligée de la situation actuelle

  • Pour revenir à l’ambition initiale de la Sécu, et pas de la seule assurance maladie, puis de sa dérive assurantielle, une auteure est précieuse : Colette Bec. je me permets de renvoyer à un entretien réalisé avec elle :http://www.carnetsdesante.fr/Bec-Colette
    et à un autre récemment paru et plus complet : http://www.metiseurope.eu/la-securite-sociale-une-institution-politique_fr_70_art_30486.html

  • Étant un patient ’vieux’ (plus de 50), je suis un peu perplexe. Lorsque l’on parle de changement dans la sécu, il y a tout plein d’avis différents, chaque personne ayant un avis pour la sauver sans toucher à ses habitudes.
    Les spécialistes disent qu’ils veulent être mieux payé pour pouvoir bien travailler, ceux qui ont une vie saine explique que les maladies chroniques viennent d’une mauvaise hygiène de vie et donc qu’il faudrait responsabiliser (langue de bois pour dire dérembourser), les généralistes qu’il faudrait ne plus être payé à l’acte...

    Moi je ne sais pas trop : pourquoi ne pas se pencher tout simplement sur les médicaments qui coûtent un bras et qui ont autant d’efficacité qu’une infusion de camomille ? Pourquoi ne pas se pencher sur les examens qui coûtent un bras et qui servent juste à ne pas avoir besoin de faire une vraie auscultation ? je parle pas des dépistages systématiques selon les modes et les chimios qui font vivre 2 mois de plus à 5000 euros l’ampoule.

    Mais dans les messages des illustres savants (sens noble du terme) au dessus, personne n’a eu cette idée.

    Et si pour régler le problème des dépassements, on abolissait le numérus clausus ? On peut faire baisser les salaires des ouvriers en les mettant en concurrence avec des ouvriers polonais sans que cela ne choque personne (ce ne sont que des ouvriers), mais dès que c’est concurrence entre les médecins français, c’est déjà plus compliqué à mettre en place. Peut être que parce qu’il y a plus de médecins que d’ouvrier chez le législateur ? Mais ce n’est plus un problème de santé publique mais de représentation...

  • "...notamment aux règles de concurrence..."
    Article 106

    (ex-article 86 TCE)

    1. Les États membres, en ce qui concerne les entreprises publiques et les entreprises auxquelles ils accordent des droits spéciaux ou exclusifs, n’édictent ni ne maintiennent aucune mesure contraire aux règles des traités, notamment à celles prévues aux articles 18 et 101 à 109 inclus.

    2. Les entreprises chargées de la gestion de services d’intérêt économique général ou présentant le caractère d’un monopole fiscal sont soumises aux règles des traités, notamment aux règles de concurrence, dans les limites où l’application de ces règles ne fait pas échec à l’accomplissement en droit ou en fait de la mission particulière qui leur a été impartie. Le développement des échanges ne doit pas être affecté dans une mesure contraire à l’intérêt de l’Union.

    3. La Commission veille à l’application des dispositions du présent article et adresse, en tant que de besoin, les directives ou décisions appropriées aux États membres.

    http://eur-lex.europa.eu/LexUriServ/LexUriServ.do?uri=CELEX:12008E106:FR:HTML
    "...Cet article 106 vient en complément de l’article 121 du même traité, qui nous impose les « Grandes orientations de politiques économiques » (GOPÉ), feuille de route économique imposée à Matignon par des Commissaires européens non élus, avec sanctions à la clé contre la France si elles ne sont pas appliquées...."
    https://www.upr.fr/actualite/france/le-scandaleux-demantelement-de-nos-services-publics-le-cas-de-lhopital-de-douarnenez


  • Et des gens moins bêtes que les autres commencèrent à dire "C’est quoi ce bordel ? Et si la Sécu gérait tout et supprimait le ticket modérateur et les franchises, on n’aurait plus besoin des Mutuelles, et on économiserait 7 milliards de frais de gestion,

    Les économies réalisées pourraient être utilisées à mieux rembourser l’optique, le dentaire, la dépendance... et à augmenter le prix de la consultation (afin que les médecins puissent se payer des secrétaires et les libérer des taches administratives...?).

    Et si la Sécu était gérée, non pas comme une entreprise, mais comme le devrait l’être un service public digne de ce nom..!

    A croire que l’ENA rend c**.

  • Article amusant...mais tout de même avec quelques erreurs : la création de mutuelles (en général limitées à la profession et à la région géographique) pour le risque santé remonte...aux débuts du XIX ème siècle ; en 1852, Napoléon III légalise ces sociétés permettant de mieux les contrôler et en même temps d’assurer leur développement.

    La création de la 1ère Sécu, comme vous le savez, est l’œuvre de Bismarck, et ne concernait que les salariés ; son but principal était d’assurer le paiement du salaire en cas de maladie, les soins eux-mêmes étaient peu chers et peu efficaces : en France, c’est en 1954 seulement que les dépenses de soins de la Sécu ont dépassé les dépenses d’indemnités pour arrêt de travail.

    Et puis, sont intervenues en France :

    - la généralisation progressive de la Sécu à toutes les professions, puis, en 2000 seulement, avec la création de la CMU ( ne pas confondre avec la CMU-C !!!) à tous résidents légaux, indépendamment de leur profession (passage passé inaperçu du système "bismarckien" au système "beveridgien") ;

    - l’explosion de la demande médicale et de la médicalisation de la vie hors-maladie ( contraception, retards scolaires, dépistages, facteurs de risque et prévention, etc.) qui fait parler de "pénurie médicale" avec 210 000 médecins en activité, chiffre jamais atteint dans notre histoire ( en 1938, avec 35 000 médecins en activité - départements d’ Algérie inclus- on parlait de "pléthore médicale"...)

    Aujourd’hui, on assiste à un dégagement progressif de la Sécu (qui ne finance plus que 50 % des dépenses de soins) vers les complémentaires ( soit à une privatisation rampante du système) et à une augmentation croissante du "reste à charge" pour les patients.

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