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Certification des pseudonymes des médecins par l’Ordre
Première publication : jeudi 29 mars 2012,
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Le conseil de l’Ordre des médecins s’apprête à lancer un nouveau service : la possibilité pour un médecin écrivant sous un pseudonyme de le faire enregistrer et certifier par l’ordre.
En pratique, si Doc223 poste sur Atoute pour donner son point de vue sur la maladie de Lyme ou le traitement du cancer, rien ne prouve, même s’il l’affirme, qu’il est vraiment médecin.
Or, l’Ordre a pour mission, prévue dans le code de déontologie, de gérer l’exercice médical sous pseudonyme. Bien que le web ne soit pas un véritable lieu d’exercice, il a donc décidé d’offrir aux médecins qui le souhaitent et qui sont actifs sur le web, la possibilité de faire enregistrer et certifier leur pseudo comme celui d’un médecin diplômé et régulièrement inscrit au tableau.
L’anonymat reste bien sûr garanti et l’obtention du nom réel à partir du pseudonyme ne sera possible que sur réquisition judiciaire.
Avec un peu d’expérience des forums et du web santé, il me semble que cette option est intéressante. Je la rapproche de la fonction de certification offerte par les médias sociaux aux "people". Il est important de savoir que celui qui poste sur Twitter sous le pseudo @fhollande est bien François Hollande, ce qui est attesté par un logo bleu à côté de son nom.
Nous en saurons plus dans les prochains jours (je ferai évoluer ce billet) mais vous pouvez réagir dans l’espace de discussion sous ce billet, car ce projet suscite déjà de vives réactions chez les blogueurs.
Messages
29 mars 2012, 08:50, par Luco21
Et en pratique, ça va se passer comment ?
29 mars 2012, 09:14, par @SuperDocteur
L’Ordre est pour moi une structure subie dont je n’aime pas les manières et qui ne survit que parce qu’elle est obligatoire. Je n’ai AUCUNE confiance dans ses membres si prompts à défendre leur pré carré au mépris des médecins de terrain.
Je ne leur confierai pas une donnée de plus que ce qui est statutairement obligatoire et encore ils peuvent se brosser pour avoir mon adresse et mon numéro de téléphone persos.
5 septembre 2012, 07:44
Présentez vous aux élections et changez les choses au lieu de râler dans votre coin :-D
10 avril 2014, 11:11, par bluerhap
C’est une bonne réponse en première approche, mais pas dans la réalité : ceux de nos collègues qui ont essayé de rentrer à l’Ordre pour le modifier de l’intérieur s’y sont épuisés quasiment en pure perte. Lorsqu’une institution a un trop lourd passif, elle sait très bien résister à toute tentative de modernisation qui viendrait de l’intérieur
29 mars 2012, 10:10, par @ulebrun
Je préférerais un système basé sur la reconnaissance/recommandation par des pairs (pseudonyme, personne physique, personne morale).
Le principe en devient moins basé sur un argument d’autorité que de compétence.
Une classification par spécialité peut aussi être bienvenue.
Il serait aussi souhaitable que ces recommandations s’effacent d’elle mêmes au court du temps.
Notez que c’est une généralisation de la proposition du conseil de l’Ordre.
29 mars 2012, 10:18, par @Dr_Stephane
Donc si j’ai bien compris, cela apporte la garantie (pour le patient ou pour les autres médecins) que son interlocuteur est bien médecin.
Pour cela il faut révéler sa véritable identité au Conseil de l’Ordre.
Qui ne pourra la révélée à un tiers que sur décision d’un juge de droit commun. (et non pas sur décision du conseil de l’Ordre ?)
Comme le dit @Superdocteur, le Conseil de l’Ordre souffre d’un déficit chronique de confiance de la part des médecins eux-mêmes ...
Donc le succès de cette mesure me parait d’avance sensiblement compromis.
L’idée sur le fond, n’est pas mauvaise. Mais est-ce vraiment nécessaire ? Y a t’il vraiment des abus dans le domaine qui puissent justifier une telle mesure ? (les comptes certifiés sur Twitter servent essentiellement à savoir si on ne se trouve pas en face d’un compte parodique ou usurpé)
bref, je suis un peu dubitatif quant à l’intérêt concret de la chose.
29 mars 2012, 10:22, par @Pharmaciencien
Quelques arguments jetés à la volée :
L’option deviendra systématiquement la norme. Quiconque n’aura pas le petit logo aura une parole moins importante. Et pour se faire entendre, il faudra obligatoirement la certification.
Cette certification de la personne n’est pas, tout comme le HONcode, un indicateur de qualité. Docteur Bigpharma va s’en réjouir.
Si tant est qu’il existe, le rapport d’égal-à-égal entre internautes disparaîtra pour de bon. Il va y avoir les médecins, et les non-médecins. En pratique, ce distinguo existe déjà (rien que si on s’appelle DocPierre24), mais il sera accentué - à mon avis.
Enfin je vais prêcher un peu pour ma paroisse, mais les pharmaciens vont passer pour quoi si les médecins ont une certif et pas nous ?
Une question essentielle enfin, cette certif sera-t-elle directement visible, ou faudra-t-il faire la démarche d’aller sur le site de l’Ordre ? Dans le premier cas, la mesure me parait plus discutable que dans le second, où elle n’aura finalement que peu d’impact.
Wait&see.
29 mars 2012, 10:37, par euphorite
Si tel était le cas, j’aurais vraiment l’impression de pouvoir être espionnée par l’ordre à tout moment, ce qui pourrait induire une modération même inconsciente de mes propos. C’est NON.
5 septembre 2012, 07:45
rien ne vous oblige à vous cacher derrière un pseudo...
29 mars 2012, 10:42, par DrKoibo
Ce service serait intéressant et utile si les Docteurs Twittos faisaient des consultations sur Twitter ! Or cela n’est pas le cas ! Aucun toubib sur Twitter ne donne un avis direct à un "twitter-patient"...
Ce service me semble donc inutile...
A moins, que l’Ordre des médecins ne veuille lancer une médecine twittérale pour combler le manque de praticiens dans les années à venir...
29 mars 2012, 11:15, par @Dr_Stephane
@DrKoibo
Tout à fait d’accord !
Et même, faire des consultations sur le net/twitter sous pseudo c’est ridicule.
Si on parle de Télémédecine, les pseudo n’ont aucun intérêt, cela doit se faire sous son vrai nom ! C’est alors une question d’éthique et de responsabilité !
29 mars 2012, 10:58, par Kineblog
Mais quid de l’usurpation de pseudo... une solution serai d’aller beaucoup plus loin que l’Hon et que les ordres certifient les sites santé, de fait seuls endroits où le fait d’afficher une qualité de PS sur le web puisse porter sens, qualité vérifiée et vérifiable grace à l’enregistrement d’un pseudo attaché à la possession d’un adresse mail dont le nom de domaine n’est utilisable que par les seuls ordres professionnels concernés (pseudo@medecin.fr...).
Un grand merci au Dr Dupagne pour l’ensemble de son oeuvre "webistique".
29 mars 2012, 11:20, par Dominique Dupagne
Un lien sur le pseudonymat par Maître Eolas http://www.maitre-eolas.fr/post/2011/09/15/Anonymat-et-expertise
29 mars 2012, 16:31, par Jacques Lucas. CNOM
IL est assez étonnnant de trouver de telles assertions sur le rôle de flicage qu’ambitionnerait l’Ordre par comparaison avec toutes les vertus du pseudonymat tu qui est un anonymat déguisé. Je ne me sens en rien une âme de délateur ni de logiciel espion. Et j’ai quelque peine à saluer les grandes âmes qui sous couvert de pseudonymat hurlent à la trahison des libertés. Mais il en est ainsi et les opinions prêtes à porter sont, je le vois, aussi fréquentes à l’Ordre que dans la blogosphère ou sur Internet. Je remercie Dominique et quelques autres de faire pruve d’une plus grande modération ou perspicacité. Les contributeurs à ce débat en parlent d’ailleurs peut être avec d’autant plus de certitudes affirmées qu’ils n’ont sans doute pas eu le temps de prendre connaisance du document princeps où un sujet plus vaste est abordé. Y’ a des jours comme ça ... où je trouve que ... mais ça passe en général ! Bien cordialement nonobstant. Jacques Lucas.
29 mars 2012, 16:59, par John Snow
Merci à vous de repréciser certains points importants. Néanmoins, je ne trouve dans ce document aucun élément de réponse à mes questions. Il s’agit plus pour moi plus d’un code de conduite à usage du médecin en général adapté à la pratique numérique.
Si je peux me permettre, une mise à disposition claire du document sur le site du CNOM serait souhaitable : j’ai bien évidemment recherché cet encart sans le trouver avant de m’exprimer.
Bien à vous.
29 mars 2012, 16:37, par John Snow
Le doute comme les questions m’assaillent.
Premièrement, sur l’accueil de cette mesure par une communauté médicale bien implantée sur les réseaux sociaux. L’anonymat relatif y est d’ores et déjà une règle implicite et aucun acteur, médecin ou non, n’en est dupe. Les informations qui y circulent prêtent nécessairement à caution et la portée en est limitée. J’irai plus loin en précisant que le "pseudonymat" est clairement la clé de voûte du système et que celui-ci garantit de fait une liberté de ton recherchée. La confiance des acteurs, médecins ou non, est nécessairement modifiée dès qu’une "certification" quelconque y est ajoutée. Il faudrait que le CNOM dispose d’une légitimité incontestable-à défaut de la légalité- auprès de la communauté des utilisateurs de ces réseaux pour instaurer la confiance en ses membres certifiés, ce dont je doute fortement.
De plus, sur un point bassement pragmatique, je doute sur la réactivité du CNOM à valider des pseudonymes dans les différents types de réseaux. Pour des questions de lutte contre l’usurpation d’identité, j’ai cru comprendre qu’un pseudonyme ne serait certifié que pour un seul et même médecin. Pour ma part, je suis par exemple présent sur Twitter mais pas sur Facebook. Dans l’avenir, d’autres réseaux auront peut-être ma faveur. Le CNOM protègera-t-il mon pseudonyme sur tous les fronts ? Et quid des "Bruno Martin", pullulant déjà dans les annuaires ordinaux ?
Bref, un vrai casse-tête s’annonce.
J’ajoute encore : L’Ordre en se positionnant de la sorte aura certainement pouvoir de sanction. Mais aura-t-il également les moyens de faire respecter sa loi ? J’imagine mal ses représentants sillonnant les méandres des réseaux à la recherche d’éventuels contrevenants. Et je n’accepterai en aucune manière une augmentation de mes cotisations ou de me transformer en milicien virtuel sur ce prétexte.
Dernier point, et non des moindres. Des réseaux sociaux professionnels, plus ou moins fermés et douteux, dont le recrutement se fait par cooptation fleurissent déjà sur le web. Le conseil a-t-il déjà prévu une qualification de ce nouveau genre de réseaux ?
Pour toutes ces raisons et d’autres encore, mon choix est fait. Je resterai un charlatan potentiel et j’engage quiconque lisant mes propos à me considérer d’emblée comme tel.
29 mars 2012, 17:54, par Jacques Lucas. CNOM
Je ne veux pas m’enliser dans une inutile polémique, mais j’apporte avant la mise en ligne du service les précisions suivantes :
1. Le document a été publié et largement rediffusé à partir du site du CNOM. Il est donc inexact d’écrire qu’il n’était pas aisément accessible
2. En ce qui concerne la légalité du CNOM à agir, ce point est inscrit sous l’article R.4127-75 du CSP.
3. Nous avons pensé que la simplicité comme la protection de l’identité seraient mieux assurées par une décalaration du médecin lui-même en appelant lui-même sa fiche ordinale figurant au tableau national dit Ordinal.7, pour apporter lui même avec un dispositif sécurisé simple dans un espace protégé de toute autre manipulation que le sienne le pseudo choisi selon le média choisi . Ce pseudo ne sera pas visible autrement que sur requisition judiciaire du droit commun (je l’ai déjà dit). Plusieurs pseudos seront possibles selon les espaces choisis : les médias sociaux certes, mais aussi les modérations sur des forums par exemple, etc ...
Enfin, il faut bien le péciser le système de santé est confronté actuellement à des difficultés bien plus pregnantes que ce sujet du pseudonymat. Je ne voudrais donc pas laisser croire que je suis réfugié dans une bulle dont l’intérêt serait factice face, par exemple, à l’accès aux soins. J’exerce moi aussi la médecine, outre mes activités ordinales et, voyez vous, le terrain je le laboure aussi. J’appelle enfin votre attention sur le dernier point du Livre blanc en matière de "téléconseils personnalisés" et livre, pour conclure ces échanges, une note d’analyse que j’ai coordonnée, également accessible depuis plusieurs semaines sur le site du CNOM. Bien cordialement. Jacques Lucas. CNOM
30 mars 2012, 00:32, par John Snow
Cher docteur Lucas,
Je crois comprendre que si polémique il y a, celle-ci prend source aux sein de quelques malentendus.
Tout d’abord, permettez moi de me présenter : je suis un jeune anesthésiste (35 ans) exerçant en province. Lisant et commentant les blogs médicaux depuis presque deux ans maintenant, je me plie à l’exercice ainsi qu’à l’utilisation de Twitter depuis peu. Même sous couvert d’anonymat et à l’instar de ma vie extra-professionnelle, je suis et reste médecin en toutes circonstances. J’ai prêté serment et juré de respecter le code de déontologie médicale. Mes rapports à l’instance ordinale sont des plus cordiaux. Croyez-le ou non, le respect de la déontologie médicale ainsi que le principe de confraternité sont pour moi une préoccupation de tous les jours. il m’est régulièrement arrivé, notamment sur le blog d’une célèbre confrère, d’émettre des avis dans ce sens quand les propos tenus me semblaient à la limite du raisonnable.
Vous aurez probablement la surprise de constater que je fréquente régulièrement le site du CNOM pour m’informer des différentes prises de position de l’Ordre sur les sujets d’actualité, doublée du fait que je partage volontiers la plupart des prises de position de l’instance ordinale sur de nombreux points.
Notamment sur ce qu’il est convenu d’appeler la "télé-médecine", dont les tenants et aboutissants sont clairement détaillés dans le document PDF soumis plus haut. Il est également exact de signaler que le CNOM a mis en ligne ce texte sur son site, à la rubrique "e-santé", dans le sous-menu "déontologie sur le web" et sous l’appellation "livre blanc Déontologie sur le web". Vous en conviendrez peut-être, l’accessibilité de ce document me semble difficile et en contradiction avec les principes de visibilité immédiate (sur la page d’accueil) qu’il préconise. Mais ceci est un point de détail, je vous l’accorde.
Mon désaccord personnel concerne les réseaux sociaux et plus particulièrement de microblogging. Je ne conteste aucunement le pouvoir de l’Ordre à édicter des principes d’utilisation dès lors que ceux-ci concernent des médecins. Le Code de Santé Publique l’y autorise, comme vous le précisez à juste titre. Ce qui me parait problématique, c’est que toute labellisation, a fortiori par une institution fatalement non légitime aux yeux de la communauté virtuelle (très prompte à réagir lorsqu’il s’agit de préserver sa liberté d’expression) engendre facilement une mise à distance de l’acteur concerné par le reste de la société numérique. Le médecin concerné peut craindre de perdre la proximité, la confiance fragile de l’interlocuteur qui ne parlerait pas aussi librement à un représentant de "l’institution" médicale.
Détruire cette possibilité de préservation du lien avec le patient potentiel me parait regrettable. Le médecin noyé "dans la masse" numérique me semble aussi utile à sa propre communauté que le médecin réel. A mon avis donc, le blogging anonyme même aux yeux du Conseil doit avoir sa place. Je peux me tromper, nous verrons cela à l’épreuve du feu.
Confraternellement, Docteur Lucas (si tant est qu’il s’agit réellement de vous, car après tout rien ne me le prouve)
John Snow
30 mars 2012, 07:48, par Dominique Dupagne
En effet, je crois que nous nageons dans le malentendu le plus complet.
Il est intéressant d’essayer de comprendre pourquoi. Il me semble que cette mayonnaise est née de trois éléments :
l’annonce d’un projet atypique et touchant à l’anonymat (et donc "sacré") sans explications détaillées préalables.
un Ordre qui souffre de problèmes d’images auprès des médecins, notamment des jeunes générations peu ou pas représentées dans ses instances nationales (au contraire des retraités...). L’affaire Tarpin est encore dans les mémoires.
De quoi s’agit-il ?
Avant que l’Ordre ne donne les détails de son projet, je vais vous dire ce que j’ai compris, et personnellement apprécié, de ce projet.
Le médecin actif sur un site web se trouve confronté à des injonctions paradoxales, qui sont d’ailleurs fondées.
Il ne doit pas adopter un comportement publicitaire pour son activité.
Il doit donner son identité (HONcode-HAS).
En tant que gestionnaire d’un forum santé ou postent des médecins, j’ai été confronté très tôt à ce problème. Pour mon cas personnel, j’ai résolu le problème en refusant de prendre tout nouveau patient et en me faisant retirer des pages jaunes. Ma clientèle stable me suffit.
Mais pour d’autres, le choix était limité :
Ecrire sous un pseudo, et ne compter que sur sa notoriété virtuelle pour attester son doctorat en médecine.
Ecrire sous son vrai nom, ce qui pose de gros problèmes : publicité, patients errant sur internet et consultant le "médecin du web" comme dernier recours...
Il se trouve que l’Ordre est investi par le code de déontologie de la mission de gérer les pseudonymes des médecins http://www.conseil-national.medecin.fr/article/article-75-interdiction-d-exercer-sous-un-pseudonyme-299
C’était donc l’occasion pour l’Ordre de mettre en place un service utile pour les médecins 2.0.
Ce service, facultatif, consiste à faire enregistrer un couple pseudo/support de communication auprès de l’Ordre. En pratique, le Dr Dupont déclare à l’Ordre utiliser le pseudo Dudu236 sur le site maladiedeschtroumpf.org
L’Ordre gère un annuaire qui permet à chaque internaute de vérifier que Dudu236 sur le site en question (et uniquement sur ce site) est bien un médecin régulièrement inscrit. En revanche, son identité est secrète et ne peut être révélée qu’en cas de réquisition judiciaire (comme l’adresse IP et l’identité de n’importe quel blogueur).
Il s’agit donc d’une simple option, qui intéressera sans doute peu de médecins, mais qui sera particulièrement utile dans quelques cas. Je pense par exemple à des médecins qui souhaiteraient collaborer à un site consacré à une maladie, mais qui ne voudraient pas apparaître sous leur nom, tout en pouvant attester de leur qualification professionnelle.
Bien sûr, si une telle option devenait obligatoire, je serais le premier à monter sur les barricades pour lutter contre une telle horreur.
A en croire l’article 75 du code de déontologie, une telle obligation ne pourrait concerner que l’exercice de la médecine sous pseudo, à rattacher au téléconseil. Nous ne sommes pas dans la Médecine 2.0 mais alors dans la télésanté.
En pratique, les blogueurs continueront à poster comme ils le sentent
Anonymat total
Pseudonymat de fait (de nombreuses personnes peuvent attester que le pseudo est bien celui d’un médecin, et connaissent sont identité mais le lien n’est pas public. C’est le cas de beaucoup de blogueurs)
Pseudonymat ordinal (l’Ordre atteste que ce pseudo est bien celui d’un médecin, et seul l’ordinateur de l’Ordre peut faire le lien)
En nom propre.
A mon avis, il faudra néanmoins que l’Ordre donne des garanties sur la confidentialité de son fichier et sur les droits d’accès pour les conseillers ordinaux et le personnel de l’institution.
L’outil proposé par l’Ordre serait donc un élément parmi d’autres, fondamentalement facultatif, permettant au médecin de gérer son identité sur le web.
30 mars 2012, 09:19, par @Dr_Stephane
Merci Dominique,
Voilà qui est très clair et qui répond à la plupart de mes inquiétudes.
C’est donc en effet très utile pour attester que la personne qui répond sur un forum (au hasard, comme ça, atoute.org) est bien médecin.
C’est, et ça n’engage que moi, beaucoup moins utile sur Twitter ou sur un blog, qui ne sont pas obligatoirement source d’information médicale pure pour le patient ou le médecin. (où, en tous cas, la certification a moins de sens) Mais en effet, je peux me tromper.
Le caractère facultatif de cette certification ordinale me parait également essentiel.
Et merci à Jacques Lucas. (Pour qui, en effet, ce n’est pas facile tous les jours ... :) )
30 mars 2012, 09:45, par Dominique Dupagne
A mon avis, c’est même totalement inutile sur Twitter (il suffit de faire certifier son compte si on est un people) et sur les blogs "d’humeur".
En revanche, il y a tout un monde séparé de la blogosphère telle que nous la connaissons, qui est celui des médecins gérant un site concernant une pathologie. Les plus désintéressés d’entre-eux sont à mon avis de bons clients pour ce pseudonymat ordinal.
30 mars 2012, 13:51, par @SuperDocteur
Le 1 me fait diablement penser à une histoire de bretelle d’accès intergalactique dans les premiers chapitres du routard galactique (Douglas Adams).
Pour le fond, je répondrai -si j’ai le temps car c’est la denrée dont le manque le plus- par une note complète plutôt qu’un commentaire en bas d’un post.
31 mars 2012, 18:54
Avec le CNOM dans le rôle des Vogons ?! Je dois dire que c’est pas mal trouvé ^^
13 avril 2012, 00:30, par @MedecinMadinina
Dominique il faut être cohérent.
Tu refuses désormais d’afficher le HON code sur ton site, avec raison il me semble. Tes arguments sont solides à mes yeux.
Et là tu défends un anonymat certifié. C’est du grand n’importe quoi.
A mon avis, un bon professionnel avec un solide bon sens reconnait assez facilement quelqu’un qui partage les mêmes valeurs de rigueur, de culture et qui donne de bons conseils. Malheureusement tout le monde n’a pas le niveau "bon professionnel" d’emblée. C’est même impossible. Seul le compagnonnage patient permet d’élever progressivement le niveau
Et le bon sens n’est pas la valeur la mieux partagée dans le monde. On s’en aperçoit régulièrement lors des élections.
Il y a un système qui me paraît intéressant, c’est celui mis en place sur http://kred.com pour évaluer ton "crédit" en tant qu’émetteur de Tweets. Le nombre de tweets que tu émets est pris en compte, mais aussi les retweets, les réponses, etc. Ton influence se calcule d’après le nombre de tes tweets qui sont retweetés et du nombre de réponses privées que génèrent tes interventions. Cela donne une échelle de crédibilité intéressante.
Tu peux être "docteur" et écrire des conneries au kilomètre. Tu peux aussi être un (médecin-)chercheur, un pharmacien, un scientifique, une infirmlière ou tout autre professionnel impliqué dans la filière santé, sans pratique de soin, la qualité de raisonnement et la culture médicale et scientifique peut être bien meilleure que celui qui est constamment le nez dans le guidon.
La garantie du CNOM serait une illusion. Par contre un système de certification évolutif basé sur ce genre d’algoritme pas trop compliqué, éventuellement corrigé à la marge pourrait être assez utile. Attention aux beaux parleurs qui causent dans le poste. Je ne vise personne ;-D
En fait je pense à Jean-Paul Escande qui après une intervention dans un grand amphi de Necker bourré à craquer avait été contredit par deux confrères, dont moi-même. Voici la relation que j’en avait faite sur la liste de diffusion MGlist :
(...)
Ce printemps à Necker, débat organisé par l’URML Île de France [Union Régionale Médecins Libéraux], soutenu par Radio-France qui avait prêté plusieurs de ses journalistes (le grand jeu, quoi !) sur la relation patient-médecin :
"Comment se faire entendre de son médecin ?".
Une très, très bonne question ! L’une des grandes voix de la table ronde, un PU-PH AP-HP habitué des studios de tous ordres, a trouvé moyen de résumer en une phrase son discours sur l’anamnèse (autrefois) nécessaire, imageant ainsi l’a priori mensonger qu’il avait du discours de ses patients :
"Quand un patient me parle 19 secondes, c’est 18 secondes de trop !".
Nous avons été 2 à réagir assez rudement. Ce professeur ’exemplaire’, auteur prolixe et habitué des rangées de micros et des plateaux TV (sinon de théâtre...), s’est levé en rage et est sorti en déclarant que c’était la dernière fois qu’il participait à un débat avec une assistance aussi nombreuse (grand amphi bourré à craquer) et que les débats à 7 ou 8 dans un studio étaient beaucoup plus agréables et intéressants, car on n’y était jamais contredit (sic). Quand l’exemple vient d’aussi haut, la messe est dite et il n’y a plus qu’à tirer le rideau. (Et le tapis ?)
(...)
Véridique ! Et consternant...
Jean-Philippe G.
@MedecinMadinina
http://internat.martinique.free.fr
29 mars 2012, 22:35, par Ludovic Tant
On pourrait imaginer que le professionnel de santé médecin aille sur le site de l’ordre et indique les pseudonymes qu’il compte utiliser. Avec utilisation de la CPS pour certifier qu’il s’agit bien d’un professionnel de santé médecin (la spécialité est inscrite dans la CPS). Et le site de l’ordre met à disposition sur son site cette liste de pseudonyme, sous forme accessible aux humains, et sous forme accessible aux sites web tiers (par exemple d’une manière similaire à ce que fait gravatar).
31 mars 2012, 06:54, par hekler2
Poisson d’avril ??
1er avril 2012, 09:32, par Hervé Maisonneuve
Bonjour,
Ceux qui exigent la transparence totale avec la déclaration des liens d’intérêts, dès le premier café... vont demander l’anonymat pour d’autres pratiques... Je rêve..... !!!!
l’anonymat est une pratique honteuse qui mène souvent à des dérives... il est étonnant de voir le CNOM accepter ces manipulations.... Je n’aime pas les fantômes dans les revues scientifiques, pourquoi les accepter sur le net ?
Ce doit être un poisson d’avril.
7 avril 2012, 17:19, par Jacques Lucas
Le CNOM n’a pas à accepter puisque cela est possible réglementairement sous réserve de déclarer le pseudo "pour des activités se rattachant à l’exercice de la profession". Pour la déclaration en ligne que nous proposons (Livre blanc : Déontologie médicale sur le web) nous avons pris soin d’attendre l’avis de la CNIL. Nous nous y conformerons évidemment, quand il nous sera donné.
Jacques Lucas. CNOM.
1er avril 2012, 13:56, par nfkb
Bonjour à tous,
merci à Dominique pour la qualité de son travail et à Jacques Lucas pour sa veille sur le net et sa double casquette :)
Deux remarques :
* comment l’ordre règle le problème des internes ou des étudiants en médecine ? souvenez vous de la fameuse affaire "suicide mode d’emploi" et de Mlle Ludivine
* je comprends qu’il faille veiller au respect de certaines règles déontologiques, mais ne sommes nous pas en face d’une montagne qui accouche d’une souris ? Franchement combien de médecin tiennent des sites de conseils sur des pathologies précises pourraient être concernés par ces mesures ? Je veux parler de sites sérieux qui ne cherchent pas à faire un commerce déguisé (au hasard en deux clics sur google je tombe sur un site comme ça : http://www.isabellemeurgey.com/ ) ... qu’il conviendrait peut être aussi de mieux combattre... M D. est attaqué de toute part pour ses régimes, et que fait l’ordre pour les bandeaux publicitaires de M C. ?
Ma question est : combien avez vous recensé de sites médicaux français délivrant une information scientifique valable, dénué d’intérêt commercial, tenu par un webmaster médecin ?
P.S. J-M V avait déjà bien écrit sur l’anonymat dans le blogging, finalement il y a une sorte de cooptation naturelle dans le milieu par la nature des écrits non ?
1er avril 2012, 14:32, par Dominique Dupagne
Bonjour, je suis assez d’accord avec tes remarques. Je pense néanmoins que certains confrères pourraient être intéressés par la communication sous pseudo. Comme la fonction est très simple à mettre en oeuvre et qu’elle était prévue par le code de déontologie, pourquoi ne pas le faire finalement.
En revanche, je suis un fervent supporter du concept de la certification 2.0 : "nfkb est bien médecin car les autres médecins blogueurs attestent qu’il l’est".
1er avril 2012, 15:13, par nfkb
oui la certification 2.0 a du bon ! surtout quand on voit les sujets de mes posts : un billet "santé" tous les 50 posts ;) !
2 avril 2012, 20:50, par zigmund
j’ai déjà discuté sur tw de mon opposition à fournir à l’ordre mon identité. comme qq l’a dit avant moi, mon blog est peu médical même s’il parle de médecine. nous oph , IRL avons parfois du mal à faire admettre aux autres médecins que nous sommes aussi médecins...ça semble plus facile sur tw ou sur les blogs. ok pour une forme de certification 2-0 :
"bidule" est-probablement - médecin parce que ses réponses nous apparaissent celles d’un médecin.
effectivement si je tenais un forum de conseil aux glaucomateux je le ferais soit sous pseudo certifié soit carrément sous ma véritable identité.
en médecine j’ai appris à me méfier des choses facultatives qui deviennent un jour obligatoires : l’exemple de la télétransmission (vous direz que ça n’a pas de rapport je répondrai que c’est presque plus liberticide que fournir son identité à l’Ordre) m’est restée en travers
mais je ne suis qu’un vieil oph acariatre et de mauvais poil en fin de journée :-)
9 mai 2012, 17:16, par francis
Salut,
J’apprécie beaucoup ce site et, en général, je suis d’accord avec vous. Mais là, non. Comme le dit plus haut une consoeur, c’est donner à l’Ordre un droit de regard sur ce que nous écrivons, et les ordres départementaux étant ce qu’ils sont, de véritables pouvoirs inquisitoriaux.
Ecrivant, sous un pseudonyme connu de l’Ordre, dans un quotidien régional, j’ai été menacé de poursuites ordinales par des radiologues, des gynécologues ET le conseil départemental, pour avoir mis en cause l’utilité du dépistage systématique du cancer du sein dans une de mes chroniques. J’ai tenu bon face aux menaces (convocations au conseil départemental, etc.), mais ça m’a valu une crise de fibrillation auriculaire persistante...
N’oubliez pas qu’un médecin peut être poursuivi devant l’Ordre s’il ternit l’image de la médecine, même en dehors de ses activités professionnelles (c’est suffisamment flou pour pouvoir incriminer n’importe qui), s’il n’est pas prudent dans ses propos, s’il fait état de faits non prouvés scientifiquement, etc. (Relisez votre code de déontologie, c’est toujours très instructif).
Bien cordialement.
Francis
9 mai 2012, 17:51, par Dominique Dupagne
Bonjour
J’ai moi aussi été convoqué par mon ordre départemental pour avoir critiqué le dépistage du cancer de la prostate sur France Inter. Les notables veillent ;-)
Néanmoins, je rappelle que ce service est optionnel.
Ce que montre ce débat, c’est en fait l’énorme déficit d’image de l’Ordre, qui paye le prix de certaines de ses errances, encore récentes (affaire Tarpin).
23 septembre 2012, 09:05
CETTE DISCUSSION EST ***AHURISSANTE****
je vous rappelle le Code de la santé publique
Article R4127-75
Conformément à l’article L. 4163-5, il est interdit d’exercer la médecine sous un pseudonyme.
Un médecin qui se sert d’un pseudonyme pour des activités se rattachant à sa profession est tenu d’en faire la déclaration au conseil départemental de l’ordre.
LE QUASI TOTALITE DES DISCUSSIONS SUR CETTE PAGE N EST QU UN RAMASSIS DE CONNERIES. IL Y A UNE LOI ET RIEN N OBLIGE PERSONNE A SE CACHER LACHEMENT DERRIERE UN PSEUDONYME
VOS CRIS EFFAROUCHES DE VIELLES FILLES REFUSANT D APPLIQUE LA LOI EN VIGUEUR QUE L ORDRE NE FAIT QUE RESPECTER EST PATHETIQUE
25 septembre 2012, 06:22, par Dominique Dupagne
Bonjour, l’agressivité de votre ton devrait me dispenser de répondre à votre message mais je vais le faire. Le mot "exercer" suppose un exercice professionnel, un acte de soin. Le débat qui vous irrite concerne une communication personnelle de médecins qui ne soignent pas.
Une autre loi aussi forte interdit aux médecins de faire de la publicité. Cette contrainte est peu compatible avec une présence sur le web en nom propre. Le pseudo (que je n’utilise pas pour des raisons historiques) n’est pas de la lâcheté, c’est au contraire souvent de la modestie ou de la discrétion.
30 mai 2014, 15:20, par Jacques Lucas. CNOM.
Après avoir analysé les diverses réactions à l’initiative que le CNOM proposait au sujet des pseudonymes des médecins, nous allons publier une note de précisions sur le périmètre de cette "certification". Je rappelle que cela est en conformité avec la loi et le sera évidemment avec la protection des libertés. La levée de l’anonymat dans le système informatique ne sera possible que sur réquisition judiciaire selon les règles de procédure du droit commun. Ce schéma a été validé par le groupe e-santé du CNOM que je coordonne. En raison des formalités internes et de celles qui regardent la CNIL cette possibilité sera ouverte dès que possible mais bientôt.
Jacques Lucas.