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L’alcool, c’est pas un problème

C’est juste une (très mauvaise) solution

Première publication : vendredi 18 mars 2011,
par Les membres du forum alcool - Visites : 182302

Ce texte a été écrit collectivement par les membres du forum alcool.
Il est disponible gratuitement en divers formats imprimables en fin d’article.

Nous avons souffert de l’alcoolisme. Aujourd’hui nous voulons témoigner, par ces quelques textes, qu’il est possible de s’en libérer :

- Je suis alcoolique, j’ai besoin de votre aide
- Tu n’as aucune volonté !
- L’alcoolisme, une maladie ?
- Arrêter de boire ou arrêter l’alcool ?
- Les trois marches
- A qui s’adresser ?


Lettre d’un alcoolique à ses proches

Je suis alcoolique, j’ai besoin de votre aide.

Ne me sermonnez pas, ne me blâmez pas, ne me réprimandez pas. Vous ne seriez pas fâchés contre moi si je souffrais de tuberculose ou de diabète. L’alcoolisme est aussi une maladie.

Ne jetez pas mes bouteilles ; ce n’est que gaspillage, parce que je trouverai toujours moyen de m’en procurer d’autres.

Ne me laissez pas provoquer votre colère. Si vous m’attaquez verbalement ou physiquement, vous ne ferez que confirmer la mauvaise opinion que j’ai de moi-même. Je me déteste déjà suffisamment.

Ne permettez pas que votre amour pour moi et votre inquiétude à mon sujet vous portent à faire à ma place ce que je devrais faire moi-même. Si vous assumez mes responsabilités, vous m’empêchez irrémédiablement de les assumer. Mon sentiment de culpabilité augmentera, et vous m’en voudrez.

N’acceptez pas mes promesses. Je promettrais n’importe quoi pour me tirer d’affaire. Mais la nature de ma maladie m’empêche de les tenir, même si je suis sincère au moment où je les fais.

Ne faites pas de vaines menaces. Quand vous aurez pris une décision, soyez inébranlable.

Ne croyez pas tout ce que je vous dis, c’est peut-être un mensonge ; nier la réalité est un symptôme de ma maladie. Du reste, je suis porté à ne pas respecter ceux que je peux duper trop facilement.

Ne me laissez pas vous exploiter ou abuser de votre bonne volonté en aucune façon. L’amour ne peut survivre longtemps dans un climat d’injustice.

N’essayez pas de dissimuler la vérité à mon sujet, ou de me soustraire aux conséquences de mon intempérance. Ne mentez pas, ne payez pas mes dettes, n’allez pas travailler pour faire face à mes obligations familiales. Ces interventions peuvent retarder ou atténuer la crise qui, précisément, me pousserait à rechercher de l’aide. Je ne peux continuer de nier que j’ai un problème d’alcool aussi longtemps que vous me permettez d’échapper automatiquement aux conséquences de mon intempérance.

Surtout, renseignez-vous autant que possible sur l’alcoolisme et sur la façon dont vous devez agir avec moi…

Je vous aime,
Votre alcoolique.

L’origine de ce texte s’est perdue ; nous nous permettons donc de l’utiliser, en en remerciant le ou les auteurs. Il existe des groupes d’entraide pour les proches : voir page 7.


Tu n’as aucune volonté !

Quand on commence on ne peut plus s’arrêter

L’alcool est normalement superflu.
Lorsque le corps a besoin d’aliments solides, l’esprit reçoit un message qui s’appelle la faim.
Lorsque le corps a besoin d’aliments liquides, l’esprit reçoit un message qui s’appelle la soif.
Lorsque le signal de faim se manifeste, on pense de plus en plus à manger. On finit même par ne penser plus qu’à ça si le repas se fait attendre.

Mais ces signaux de faim et soif ont leurs contraires : les "signaux de satiété".

Ils coupent la faim au bon moment. Au-delà, manger ou boire devient pénible.
Ces contraires sont très importants pour notre santé : ils ajustent la prise d’aliments à la quantité voulue pour les besoins du corps. Ils évitent de graves maladies par surcharge.
Ces signaux sont d’une extraordinaire précision. En une année nous mangeons près d’une tonne d’aliments et pourtant notre poids demeure identique, quelles que soient les fantaisies ou variations passagères.
Un petit dérèglement dans l’apparition des signaux entraînera maigreur ou obésité.

Ces choses se passent pour tous les aliments et boissons sauf pour certains :

- le chocolat : pour presque tout le monde, le chocolat ne fait pas apparaître les signaux de satiété mais au contraire augmente l’envie au fur et à mesure que l’on en mange.
- l’alcool entraîne la même réaction, mais seulement pour 8 à 11% des personnes : les alcoolo-dépendants.

Chez le malade alcoolique, l’alcool empêche non seulement l’apparition du signal de satiété mais rend le besoin plus vif. Cette réaction constitue tout le danger de la maladie puisqu’elle va en sens contraire des lois biologiques, donc de la vie.
Pour lui, dès qu’il y a de l’alcool dans le corps, boire encore n’arrête plus l’envie de boire mais l’augmente. Personne, alcoolique ou pas, ne peut arrêter la consommation d’un produit qui, chez lui, augmente lui-même l’appétit de le consommer.

Normalement, quand on a bien mangé, on n’a plus d’effort de volonté à faire pour arrêter. C’est ainsi que les personnes sobres s’arrêtent de boire. C’est même pour cela qu’elles sont sobres. Ceci est peut-être pour vous difficile à imaginer.
Vous êtes tous allés au restaurant ou à la terrasse d’un café. Il ne vous a pas échappé que des voisins quittaient parfois la table laissant une bouteille de vin ou de bière non achevée. Cela a pu vous paraître impensable.
Pourtant, dans le même moment vous avez vous-même laissé du pain dans la corbeille sans même y penser. C’est de la même manière que ce voisin de table a abandonné ce reste de boisson. Il ne l’a pas fait parce qu’il aurait eu plus de volonté ou plus de force de caractère. Simplement, pour lui l’envie de vin avait disparu, comme pour vous-même l’envie du pain que vous avez laissé.
Il y a donc une différence entre vous et les autres ; votre envie persiste et augmente à mesure que vous buvez de l’alcool.

En conclusion :

La volonté n’a donc pas grand-chose à voir avec la maladie alcoolique. Par contre elle joue un grand rôle dans le traitement. La difficulté est bien sûr de trouver de la volonté lorsque celle-ci est anéantie : là, en particulier les groupes d’entraide jouent un rôle fondamental.

(Texte largement inspiré des travaux du Docteur Morenon)


L’alcoolisme, une maladie ?

Comment ça marche ?

Dans notre cerveau il y a des milliards de neurones.
Qui communiquent entre eux via des neurotransmetteurs qui passent de synapse à synapse : nos pensées, nos réflexes... sont donc de la chimie avant tout.

On dirait que c’est compliqué. Normal : ça l’est. ☺

A l’arrivée des synapses il y a des récepteurs. Des petites cases qui sont là pour accueillir ces neurotransmetteurs et leurs informations.

Notre corps est bizarrement fait : il a des récepteurs naturels pour la nicotine, la cocaïne... qui se retrouvent rapidement à jouer le rôle de neurotransmetteurs et se rendent indispensables. Les récepteurs réclament leur dose : c’est la dépendance.

Pour l’alcool : pas de récepteur. Le fonctionnement est différent :

L’alcool passe directement du tube digestif aux vaisseaux sanguins. Le sang le transporte dans tout le corps. Dans le cerveau, il perturbe le fonctionnement des autres transmetteurs.

Pour faire simple, l’alcool facilite la circulation du GabA, transmetteur sédatif et déprimant, mais aussi celle de la dopamine, transmetteur excitant. D’où sous l’effet de l’alcool, des états alternatifs d’excitation ou d’abattement.

Plus embêtant, l’alcool bloque la production de sérotonine, le gendarme des deux autres, et la remplace. Et le cerveau, qui en a marre de ce surplus d’alcool, met au point un truc : il le transforme (c’est compliqué, j’abrège) en THP (Tétra-Hydro-Papaveroline)

Une molécule avec "papaver" dedans, le pavot. Une drogue.
Du coup, le corps arrête de produire des endorphines naturelles, puisqu’il a trouvé plus fort : la THP. Et il réclame de l’alcool, toujours plus, pour faire sa THP, la molécule de synthèse qui remplace les endorphines naturelles. Elle est devenue vitale.

On appelle cela la "dépendance". Si on arrête de boire, plus de THP. Fini. Mais pas d’endorphines non plus. Et là c’est difficilement supportable.

Il va falloir un peu de temps pour inverser la machine. D’où l’intérêt de médicaments d’accompagnement, qui aident le cerveau pendant le rétablissement. Parce que volonté contre chimie, c’est souvent la chimie qui gagne.
Et si pendant ce temps on essaie un muscadet, un whisky..., on bloque le rétablissement en relançant la THP. On repart alors à zéro.

Et puis, si dans 15 ans, 30 ans, on redonne de l’alcool à l’organisme, il va reprendre dans les trois jours sa production de THP en bloquant ses endorphines.

Il n’oublie jamais...


Arrêter de boire ou arrêter l’alcool ?

« J’ai longtemps confondu « arrêter de boire » et « arrêter l’alcool ». Comme beaucoup. D’où mes échecs pendant les années où je me suis efforcé de ne pas boire ».

Arrêter de boire, c’est se priver, résister à la demande. On peut y arriver, à l’arraché. Un certain temps.
Pas besoin de médecin, de médicaments, d’associations. On s’en sort seul, comme on buvait seul (même en buvant accompagné). Les causes de l’alcoolisme restent présentes et on leur fait front : il faut tenir, durer.

On peut le faire, un jour à la fois. C’est un combat. Ce n’est pas une vie. Et surtout, on ne cerne pas ce qui nous fait boire : on est fixé au calendrier. On piétine.

Car compter n’est pas un objectif. Ou alors on essaie de tenir jusque 30 jours, ou 100. Et une fois arrivé on craque. Car rien n’a changé. Et le cap qu’on s’est fixé est libérateur de la tension accumulée pendant cette période de lutte.

On arrive à se persuader que, puisqu’on a su résister un certain temps, on saura désormais modérer, gérer, boire normalement . Illusion, et le mur n’est généralement pas loin. On s’y écrase. Et même de plus en plus vite à chaque nouvelle tentative. Le malade s’enfonce alors, désespère, n’y croit plus.

Mais le corps fatigue aussi et réclame à la tête une solution. Qui survient parfois et que certains appellent « le déclic ».

Arrêter l’alcool, c’est construire des défenses pour l’empêcher de venir à nous. Pour ne plus en avoir besoin, pour ne plus en avoir envie.
Sans forcément avoir tout cerné des causes qui nous ont fait boire, mais en en ayant dégrossi les mécanismes. Il n’y a pas forcément à trouver une cause unique à notre maladie. Elle dépend de nombreux facteurs associés à notre personnalité, faite d’hérédité, de contextes social et culturel, d’un passé plus ou moins douloureux, d’un job plus ou moins marrant, etc.

L’alcool n’est pas un problème. C’est une réponse, une solution.

L’enjeu devient plus clair. L’alcool est une solution à quoi pour moi ? Comment apprendre à se passer de cette solution, sans crouler sous les problèmes ? C’est cela qui se cache derrière l’arrêt de l’alcool. Loin des croix sur le calendrier.

Barrer la route à l’alcool, l’empêcher de s’imposer à nous.

Il faut éliminer le besoin et, ce faisant, éliminer l’envie. L’abstinence devient alors sobriété. Pour cela, accepter la notion de maladie, qui écarte celle de honte. Et se faire aider.

« Mes défenses ont été de reprendre ma vie en mains. Ne plus faire ce qui était attendu de moi, mais faire ce que je voulais faire. Coûte que coûte. Assumer mes choix.

Me remettre debout et affronter les tempêtes. Il a fallu faire face, reconnaître mon mal et me faire aider. Puis changer de travail, changer de décor (pas une fuite, mais la réalisation d’un projet).

Cela m’a pris du temps, trois années, mais trois années sans alcool. Mon déclic ? Dire : « Stop ! » à ce qui me pesait, sans que j’en aie réellement pris conscience.

Ma sobriété était devenue ma solution pour vivre ma vie, comme l’alcool était ma solution pour la subir. Entre les deux, il n’y a pas photo ».

Alors, arrêter de boire ou arrêter l’alcool ?
C’est bien plus que de « jouer sur les mots ». C’est la clé de la réussite.


Les trois marches

« Une réflexion m’est venue ce matin. Je me suis dit que trois freins, ou trois marches à grimper, séparent l’alcoolique pratiquant de la sobriété ou de l’abstinence ».
- La culpabilité.
- La honte.
- La peur.

La culpabilité de se dire que l’on fait du mal aux autres, à soi, que l’on gaspille l’argent du ménage, que l’on est nul au boulot...

La honte de ne pas savoir réagir, de faire et dire des conneries, d’être indigne de confiance, de l’image donnée aux autres, d’avouer sa faiblesse...

La peur des lendemains sans alcool alors que toute la vie tourne autour de la recherche du produit ou de l’attente d’en avoir, la peur d’être face à soi-même, la peur de se ré-ouvrir aux autres...

Ces trois freins ou marches nous empêchent de bouger, de réagir.
Ils paralysent.

Chacun à son rythme va en grimper une, puis deux, puis trois...

Ou seulement une ou deux.

On peut se lancer dans l’abstinence en ayant renoncé à la culpabilité et à la honte, même si l’on a peur.

On peut y aller sans peur et sans honte même si l’on se sent coupable.

On peut poser le verre seul avec honte, en ayant vaincu sa peur. Mais c’est bien plus ardu.

Cependant je crois que pour réussir une sortie durable et sereine de l’alcool il faut escalader les trois. Pour ne plus vivre dans la honte ou dans la peur.

La peur s’estompe d’elle-même une fois le cap passé.

La culpabilité disparaît lorsque l’on comprend le sens du mot maladie.

La honte aussi, car liée à la culpabilité.

Pour réussir cette escalade, il est nécessaire de verbaliser.

C’est auprès des associations, des psychologues, d’un forum (insuffisant car on ne verbalise pas vraiment), au CCAA ou CSAPA, en cure, auprès des amis, de la famille... que l’on va le faire.

Les médicaments ne jouent qu’un rôle annexe et provisoire de soutien dans la démarche.

Pour arriver à dire un jour en toute sincérité :
« Non, pas d’alcool ! »
« Ben ? »
« Parce que je n’en ai pas envie »


Les aides : à qui s’adresser ?

Testez votre dépendance à l’alcool :

www.medical78.com/nat_test_alcool.htm

Les CSAPA et CCAA

(d’après le site www.drogues-info-service.fr ) :

Les Centres de Soins d’Accompagnement et de Prévention en Addictologie (CSAPA) sont des structures résultant du regroupement des services spécialisés pour l’alcool et les drogues (CCAA et CSST). Ce sont des centres médico-sociaux, qui peuvent être gérés par des établissements publics de santé (hôpitaux) ou par des associations régies par la loi du 1er Juillet 1901.
Les personnes qui sont dans une relation de dépendance plus ou moins forte et néfaste à l’égard des drogues, de l’alcool, des médicaments ou d’une pratique (jeux, sexualité, anorexie/boulimie…) ont vocation à être reçues dans les CSAPA. Ceux-ci accueillent également l’entourage (parents, conjoints, famille, amis). Leurs missions :
- L’accueil, l’information, l’évaluation médicale, psychologique et sociale et l’orientation de la personne concernée ou de son entourage. Ils peuvent également aider au repérage des usages nocifs.
- La réduction des risques liés à la consommation ou au comportement en cause
- Les prises en charge médicale (bilan de santé, sevrage) et psychologique (soutien, psychothérapie individuelle ou familiale, groupes de parole)
- La prescription et le suivi de traitements médicamenteux, dont les traitements de substitution aux opiacés,
- La prise en charge sociale et éducative, qui comprend l’accès aux droits sociaux et l’aide à l’insertion ou à la réinsertion.

La plupart des CSAPA sont généralistes mais certains peuvent conserver une spécialisation de leur activité en direction de certaines drogues ou conduites addictives.

Les centres assurent soit des soins ambulatoires, soit un hébergement individuel ou collectif. Dans ce dernier cas, le séjour doit permettre la consolidation du sevrage, la restauration de l’équilibre personnel et l’insertion professionnelle.

Ils accueillent, de façon gratuite, et anonyme sur demande, toute personne qui souhaite être aidée et en fait la démarche. L’accueil est donc basé sur le volontariat des personnes, mais celles-ci peuvent également être orientées suite à une mesure judiciaire (injonction de soins par exemple).

L’accueil et l’accompagnement sont assurés par des équipes pluridisciplinaires, notamment des médecins addictologues, des infirmiers, des psychologues, des éducateurs spécialisés, des assistantes sociales…

Plus de 450 CSAPA sont constitués aujourd’hui. Ils sont implantés dans tous les départements français.

Voir ici : www.drogues-info-service.fr/ ?Le-Centre-de-Soins-d

Les MAB (Mouvements d’Anciens Buveurs) :
www.alcoolinfoservice.fr/Les-groupes-d-entraide.html

Il existe de nombreuses associations d’entraide : renseignez-vous auprès de votre CSAPA ou CCAA sur celles qui sont implantées près de chez vous. Il y en a sûrement une qui vous correspond.

Les Cures :

Avec ou sans hébergement (en ambulatoire). Elles ne sont pas toujours nécessaires : votre alcoologue pourra vous conseiller et vous guider dans les démarches. La cure commence par un sevrage, ou juste après, et doit déboucher sur un projet de reconstruction de soi. C’est un travail de fond, de recherche.

Pour l’entourage :

Les groupes Al-Anon peuvent vous aider : http://al-anon-alateen.fr/

Internet : www.atoute.org

Ce dossier a été réalisé bénévolement par :

Alain, Finistère, 51 ans, auto-entrepreneur, abstinent depuis plus de 5 ans.
« Je vivais à côté de ma vie et ne la supportais qu’en m’abrutissant d’alcool ».

Maryvonne, Finistère, 39 ans, agricultrice bio. « Je décompressais et me faisais plaisir avec de l’alcool. Du coup, mes angoisses et ma dépression augmentaient ».

Daisy, Essonne, 49 ans. « L’alcool m’a longtemps aidée à supporter des souffrances. Jusqu’à ce qu’il m’en apporte bien plus ».

Anne, Seine et Marne, 47 ans. « Il n’est pas nécessaire de boire tous les jours et de trembler tous les matins pour être alcoolique. Anne libre depuis 3 ans ».

Marc, Loir-et-Cher, 51 ans, aide-soignant.
« Depuis plus de six ans que je suis hors alcool, je suis au calme avec moi-m’aime ».

Nadine, Loir-et-Cher, 47 ans. « J’ai vécu dans la rue, pendant plus de 3 ans. L’alcool m’aidait à survivre, et m’enfonçait dans l’oubli. J’en suis sortie depuis 12 ans, je suis enfin libre et je vis ».

Corinne, Isère, 51 ans a bu, avec abus. "Mon verre s’est brisé comme un éclat de rire" (Alcools, Apollinaire).

Gérard, Charente, 62 ans, artisan retraité.
« 6ème année d’abstinence. Heureux d’être encore là pour vous dire : osez ».

Avec la participation des membres du forum Atoute « Arrêter l’alcool » :

Dacapo, Eric Sobre, Atala, FredO64, Nimzozo, Floraline, Joey29, Re-belle, Vttpassion62, Dica, Thomas Crown, Dexter76, Smoothie, Jady, Medji, Jeanlebelge, Deogratias, Sourisbleue, Danny, Douleur, Loul*, Renais-sance, Davidz, Aigle Argenté, Pinocchio, Pouti35, Heliothis, Nouveau Départ, L@vy, Toimoinous, Jacqphil62, Vivvviane, Optima, Josette, Yvon972, Soal…

Nous ne buvons plus.

Nous n’en avons plus besoin.

Nous n’en avons même pas envie.

Aujourd’hui, nous sommes libres.

Nous voulons montrer qu’en s’informant on peut surmonter la honte, la culpabilité, la peur qui maintiennent le malade alcoolique dans sa dépendance.

"Faites circuler ce document, imprimez-le, envoyez le par e-mail… il a été fait pour cela !"

Voici des versions de ce document au format pdf imprimable. Bien que les liens soient désormais stables en cas de mise à jour, il est préférable si vous créez un lien de diriger vers cet article http://www.atoute.org/n/article193.html.

Une version en couleur. Vous pouvez l’imprimer au format A4, mais aussi en demi-format en programmant votre impression sur 2 pages par feuille de papier.
Certaines imprimantes permettent l’impression en "livret", c’est à dire en recto verso avec un ordre de pages spécial pour permettre de constituer un livret en agrafant les pages au centre.


Une version en noir et blanc plus économe pour l’encre de votre imprimante.


Une version en ligne du document couleur imprimé en mode livret.


Enfin, voici des liens vers des aides dans le monde francophone.

En Belgique :

Le fichier général d’adresses pour les Francophones :
- http://www.belsoc.org/assistant/as-alcool.htm

Les sites-référence belges en matière de toxicomanie :
- http://www.ida-fr.be
- http://www.infordrogues.be/index.php?lng=fr

Les groupes d’entraide :
- Alcooliques Anonymes Belgique : http://www.alcooliquesanonymes.be
- Vie Libre Belgique : http://www.vielibre.be

Le groupe APPEL
- http://users.skynet.be/appel

Les groupes pour l’entourage :
- http://alanonbefr.be/al_anon.html

En Suisse :

La Fondation Vaudoise contre l’Alcoolisme :
- http://www.fva.ch

Le Service d’alcoologie du Centre hospitalier universitaire vaudois :
- http://www.alcoologie.ch

Les groupes pour l’entourage :
- http://www.al-anon.ch

Au Québec :

- http://www.toxquebec.com/alcool.html
- http://www.drogue-aidereference.qc.ca
- Les groupes pour l’entourage :
http://www.al-anon.alateen.org/french/index.html

Vous pouvez accéder directement à cette page internet depuis votre smartphone avec une application lisant les QR Code :

Contrat Creative Commons
L’alcool, c’est pas un problème... de Forum Alcool est mis à disposition selon les termes de la licence Creative Commons Paternité - Pas d’Utilisation Commerciale - Pas de Modification 3.0 Unported.
Basé(e) sur une oeuvre collective : http://www.atoute.org/n/article193.html.

(Cette Licence Creative Commons plus stricte que celle des autres articles, contenue dans le pied de page de l’article en ligne, concerne spécifiquement ce texte et les documents liés.)

Il y a 27 messages sur ce forum.

Messages

  • je suis une maman ! ce document m’a fait du bien !

    merci de tout coeur !

  • bonjour, je viens de lire ces lignes , je M’appelle Marjorie mon papa est en pleine rechute son histoire avec l’alcool dure depuis plus de 30 ans avec des arrets, des cure, ...Et forcément on retombe au meme endroit, j’ai toujours été la personne qu’il reclamait... J’étais la , mon enfance , adolescence a été bouffe par sa le mal au bid de rentrer a la maison et se dire dans quel etat il va etre mais si j’y vais pas et que frere ou soeur son pas la qui sera avec maman .... ENFIN je vais faire court... IL y a une semaine (je suis maman d’un ptit gar et de jujus) j’étais chez mes parents et il est rentré fier comme un coq et la mes annees de souffrances face a ses excuses minables on explosé et comme il a du mal a accepté que je puisse lui dire la vérité ,premiere fois il a failli me taper, mon mari nous a separé mon fils a vu cela je suis peiné mais je n’en peux plus, comment faire on ne peut aider quelqu’un qui n’en veut pas, on se parle ,plus je ne veux pas y mener mes enfants de peur de revivre ces scenes douloureuse , car il n’a pas conscience de ça ... Mes les lignes que j’ai lu au dessus je pense peuvent aider ou guider certains...

    • Tu as raison : on ne peux pas aider quelqu’un qui ne veut pas, qui n’en a absolument rien à foutre. Il faut surtout penser à toi et à ta famille, prendre du recul et le laisser dans son "caca"... Pour vous, il y a les réunions Al-anon qui sont une grande aide.
      Ton message m’a beaucoup touchée car je suis épouse d’un alcoolique, j’ai vécu cet enfer depuis plus de 20 ans sans soutien aucun de sa famille, heureusement il y avait Al-anon et mes parents. Maintenant ils l’on mis en institution, et moi, j’ai ENFIN la paix

  • 20ans et quelques litres de luttes ,je remonte mes manches une nouvelle fois afin de m arreter
    Definitivement.mon petit gars m a demandé si il pouvait m aider la semaine dernière,la claque.
    Rdv ce matin chez l alcoologue.
    Ce texte ainsi que tout autre témoignages de réussite face a cette maladie sont motivant.
    Merci

  • Bonjour,

    j’ai lu avec attention le texte ci dessus et je dois dire qu’il est plustot convaincant
    et super réaliste.
    Cela fait une semaine que j’ai arreté de boire et je pensai pouvoir y arrivé seul
    mais grace a vos témoignages je suis maintenant convaincu que sans l’aide
    d’un organisme je n’y arriverai pas.

    Merci

    Vitae

    • Bonjour,
      Je suis confronté à ce problème depuis des années et j’aimerais m’en sortir le plus rapidement possible avant qu’il ne soit trop tard. Je ne suis pas un consommateur de tout les jours et je ne bois jamais à la maison. Mais au bout d’un certain moment quand je prend le premier verre plus rien ne m’arrête et cela peut duré 2.3 voir 4 jours. que faire pour mettre un terme à ce calvaire. j’ai 53 ans et je suis père de 5 enfants et ma femme demande le divorce à après chaque viré que je fais. Cela devient insupportable. Merci de votre écoute.

      aziz

    • bonjour
      je vous écris pour vous dire que si oui vous pouvez arrêter de vous même
      le 5 mai 2014 je fêterais mes 17 ans abstinence
      vous avez des forces a travailler chercher cette force et vous vous en sortirais
      certes il y a des organismes pour vous aider mais la seule solution c’est vous.
      ténacité volonté croyez en vous prenez confiance en vous vous serez plus fort plus forte que cette saloperie d’alcool.
      Amicalement JMC

  • j’ai trouvé ça super car très vrai. merci a vous tous,je ne suis pas inscrit sur le forum mais je viens souvent pour lire vos sujet et les conseilles et encouragement que vous écrivez.il faudra que je prenne mon courage a deux mains et que je m’inscrive un jour.mais je suis pas souvent sur internet.

  • JE suis abstinent alcoolique depuis 2mois et demi suite à une cure mais toutes les portes de mes relations se sont fermées car ne consommant plus ils sont gènés de boire devant moi et ils ne m,invitent plus.je suis seul dans ma lutte perdu entre l,envie de reconsommer et la solitude ;que puis je faire ?

    • Dis leur que tu es addict au coca-cola, ou autre de ton choix, s’ils insistent tu réponds que ton besoin en sucres est important, et que le coca-cola en contient plus que l’alcool.

      Ou encore, tu leur dis tout simplement que ton estomac ne supporte plus l’alcool (cela fait penser que tu as beaucoup bu, et trop bu, donc tu fais partie des leurs et ils respecteront ainsi toujours ton choix (et eux même se poseront des questions sur eux même dans leur lit)),

    • Va aux AA.
      Au moins 6 ou 8 fois pour comprendre comment ça fonctionne.
      Et puis tu verras, ça te changera la vie

  • Mon mari boit régulièrement en cachette..
    Il a été suivi pendant quelques temps suite à une suspension de permis mais a tout arrêté se disant qu’il pouvait s’en sortir seul. Il veut continuer à profiter des soirées avec les amis sans s’arrêter complètement mais je sais qu’il continue à boire en cachette.
    Je l’ai surpris et il nie toujours la vérité.
    Le dialogue est impossible, nous sommes dans une impasse et je ne sais plus quoi faire pour l’aider.
    Merci pour vos conseils.

  • merci pour ses documents qui peuvent ouvrir les yeux là où d’autres ont verser des larmes !

  • mon père boit et il me fait très peur, un jour il allait me frapper

    • mon père veut pas d aide mais moi et ma mère ont veux l aider mais impossible, toutes les 2 nous sommes impuissantes.

  • La semaine dernière, mon père, alcoolique depuis... je ne sais pas depuis quand, pour moi depuis toujours est mort brutalement d’une hémorragie gastrique, son foie devait être dans un piteux état. J’ai lutté toute ma vie contre son alcool, ça faisait des années que je ne lui reprochais surtout plus rien, que je lui disais juste combien je l’aimais. Il y a quelque chose comme 3 semaines, j’ai bien vu que ça n’allais vraiment pas. Je lui ai redis encore combien je l’aimais et que ça me ferais vraiment vraiment mal de le perdre, que j’étais là pour l’aider, pour ce qu’il voulait qu’il pouvait compter sur moi. Il m’a dit oui, je vais me faire aider, mais il m’a aussi dit qu’il avait peur, et j’ai compris qu’il avait vraiment peur. Et qu’il était très fatigué aussi de cette lutte infinie qui lui a bouffé la vie. Et la semaine dernière il est parti, et moi je pleure toute les larmes de mon corps. Voilà. Papa, je t’aime, et je t’aimerai toujours. Tu me manques terriblement et tu me manqueras toujours.
    Ta fille qui t’aime.

    • Bravo pour ta Force et ton Courage tout çà Du à l Amour que tu lui as Porté,mais il a du aussi t en Apporter pour que tu Réagisses comme çà.Il ne devait pas etre violent ce qui arrive souvent dans cette Maladie qui rend la Vie Impossible à coté d une personne atteinte de cette maladie....tt le monde ne réagis pas de la meme façon sous l effet du Poison ms en tt cas tu as tout comprit de cette Saloperie de Maladie.

      Bon courage pour surmonter cette douleur qui vient de te frapper.Mais dis toi bien que ni Toi ni Personne ne peut faire quoique ce soit pour la Personne concernée.Tu ne regratteras jamais ts les Je T aime que tu as Pu lui dire et çà c est tès important,tu peux etre Fiere de Toi.

    • Bonjour,
      Je viens de lire votre message et j ai l impression que c est la vie de mon frère qui va le quitter et moi qui vais le pleurer

      Je lui ai envoyé le lien à l instant pour qu il puisse avancer car il a pris conscience de sa maladie, qu il veut se faire aider mais il a peur !

      Aujourd’hui je voulais aller le rejoindre pour le faire entrer en cure DE FORCE mais je sais, après avoir lu cet article, que ça ne servira à rien.

      Merci à vous et à tous pour vos témoignages car hier j étais en colère contre lui et je lui ai mal parlé ; aujourd’hui je me suis excusé grâce à vous.

  • Bonjour,

    Cela fait 3 ans pour moi maintenant que l’alcool n’est plus un problème.

    Après près de 30 ans d’alcoolisme invétéré dont les 5 dernières années ont été catastrophiques, j’en suis enfin libéré grâce à une molécule, le BACLOFENE.

    Je suis devenu indifférent à l’alcool, je ne ressent plus le besoin ni même l’envie d’en consommer quand je suis seul, mais entre amis ou en famille, je bois comme tout le monde sans me poser de questions, comme tout un chacun.

    J’ai simplement appliqué le protocole posologique jusqu’à atteindre ma dose de libération.
    Les effets indésirables ont été supportables, sans commune mesure comparés à ceux de l’alcool et ont tous disparu.

    Grâce à ce médicament, JE REVIS.

    Essayez !

    • Bonjour,
      Je suis moi-même alcoolique depuis plus de quarante ans. A vous lire, le BACLOFENE semble la panacée. Je suis étonné car c’est bien la première fois que j’entends dire que l’on peut boire à nouveau de manière "normale" sans que ne se déclenche le processus de dépendance. Continuez-vous à prendre ce médicament ou bien le traitement n’a-t-il duré que le temps de vous "libérer" ? Pourriez-vous s’il vous plaît détailler le parcours de votre guérison ? (doses, effets secondaires, ressenti, etc.) Merci par avance.

    • Bonjour

      Le baclofène n’est pas une panacée, mais il peut être très utile chez certains alcooliques pour interrompre la dépendance. Cet article est plus orienté vers la prise en charge psychologique de l’alcoolisme. Pour le baclofène, consultez plutôt des forums spécialisés comme http://www.baclofene.com/

    • Merci pour cette réponse.

    • le baclofene ... mon medecin traitant ne voulais pas me le prescrire ,mon medecin adictologue oui biensur et a forte dose.ça ma rendu malade comme un chien plus dormir des boutons des nausés je supporter plus.donc j’ai arreter et apres est apparut une grosse depression .j’etais ecoeuré degouté personne pour m’aider et pas de traitement .plusieurs cures plusieurs reprises et de pire en pire .j’ai 44 ans je pense pas m’en sortir un jour .je peux meme pas en parler a mes proches car ils ne comprennent pas mon mal etre je bois toujours pour ne plus souffrir ne plus pensé ,je suis seul et je bois seul j’ai decidé de ne plus avoir d’amis me retirer de touse vue qu’ils ne veulent rien comprendre.....bon courage a vous touse et toutes

  • Bonjour,
    Voilà 8 ans que je alcoolo dépendant. Je me suis doucement laisser glisser toute ses années un peu plus sans vouloir prendre conscience du fléau que je m infliger. Aujourd’hui, je suis père seul de 2magnifiques bb, j ai perdu mon emploi, ma femme, mes amis, meme ma famille. Je veux m en sortir pour moi et pour mes enfants. J ai peur des effets secondaires du traitement que l on m’a prescrit, mais également retrouver une vie normal que j ai laissé derrière moi depuis tant d’années.
    Je me sents démuni. Merci de vos conseils ou reaction.

  • Bonjour,

    j’ai 34 ans, 4 enfants, et je suis avec mon mari depuis 12ans, il est alcoolique depuis que je le connais.
    Il a déjà arrêté à plusieurs reprise.... Mais il rechutait toujours Car il pensait toujours pouvoir gérer sa consommation d’alcool, mais une fois que c’est reparti, c’est difficile a gérer. Il est souvent violent quand il boit, on a déjà vécu des choses horrible. Garde à vue deux fois, ce qui lui a permis de se remettre en question et admettre qu’il est malade.... Mais le milieu dans lequel on vivait, ses potes son tous des alcooliques, ils n’ont eu aucune gène à lui proposer de boire, même si ils savaient tous ce que cela engendre à la maison.... Et lui toujours sur qu’il arrivera à gérer n’arrive pas a dire non. Et quand il est dedans, il est aussi violent quand il n’en a pas, je vais donc lui chercher ses canettes pour avoir "la paix", mais defois j’en ai marre que tout l’argent part la dedans...je n’arrive pas a la fin du mois....il ne travaille pas, mais cela ne me dérange pas car il s’occupe de la maison et des enfants pendant que je suis au travail.
    et puis J’ai pris la décision de déménager, on a changer de région avec son accord. Je me suis dit que si je l’éloigner de toute cette bande et de cette ville ou il a tant souffert, j’me suis dit qu’il arrêterais.... Il n’a pas arrêté mais il a diminué sa consommation, 2litres de bières 8.6 par jours, mais defois il dépasse cette consommation et la, ça part en vrille, car à la moindre petite chose qui passerais inaperçue quand il est sobre, il déraille complètement et devient incontrôlable, ça va jusqu’aux coups defois, car moi quand il se met a crier, defois je perd la boule aussi et je cris encore plus fort. Je sais qu’il est comme ça à cause de cet alcool maudit....
    je viens d’acheter un livre, le rat de cave, de gwenlan, je l’ai lu, et j’ai beaucoup pleuré à la fin, car je m’y suis retrouvée...
    j’espere qu’il le lira...
    je l’aime tellement...et je veux tellement qu’il s’en sorte...

  • Je suis alcoolique depuis mes 19 ans et j’ai 53 ans.

    Ayant des prédispositions génétiques à l’addiction, que je ne considère pas comme étant une fatalité sur laquelle je ne peux pas luter.

    Soigné depuis 2013 grâce au Baclofène qui a pour effet de réduire l’assuétude, terme que je préfère au mot anglais craving. Car pourquoi ne pas utiliser des mot déjà existants en français, au lieu de les angliciser ?

    Puisque cette année-là ce n’était pas encore autorisé en France, au début c’était le Docteur Pascal Gache qui me le prescrivait à Genève. Un médecin psychiatre addictologue français, qui travaille en Suisse et qui est très actif pour participer aux recherches sur ce médicament, contre les addictions. Très à l’écoute de ses patients et dont j’ai pu me rendre compte que ses motivations premières ne sont pas pécuniaires.

    Je m’attendais à un médicament miracle, qui fasse tout le "travail" à ma place. Le miracle n’existant pas en médecine, je m’étais vite rendu compte qu’il faut aussi une bonne part de volonté.

    Cela ne m’empêche pas parfois de re-glisser vers la dépendance, tous les 3 à 6 mois, pendant une période d’un mois tout au plus. En lâchant prise suite à de fortes angoisses, ou à un événement perturbant.

    Allant d’une bouteille d’un litre de rhum brun à 45° pour une semaine, au maximum d’un quart de bouteille par jour avec du cola, (cocktail Cuba-Libre). Dans de très rare fois une demi bouteille journalière. Auxquels cas j’augmente très légèrement mes prises de Baclofène et je me pousse à me raisonner.

    Dans ce cas il faut supprimer tout alcool fort de chez soi, ainsi que toutes les autres sortes, vin et apéritifs compris. Pour passer uniquement aux canettes de bière, qui sont des doses se modérant facilement et qui remplissent vite l’estomac contrairement aux grandes bouteilles.

    S’occuper l’esprit au maximum pour y penser le moins que possible, en reculant ainsi sa consommation, c’est pour moi une bonne solution. Puis je redeviens abstinent, ou presque, car j’accepte de boire bien volontiers un verre de vin à table avec des amis, ou une bonne bière fraîche. En sachant que le Baclofène m’empêchera de rechuter si je n’en refais pas une habitude journalière.

    Par la suite, boire de la bière dite "sans alcool", même si elle en contient environ 0.5° est aussi une solution. Car à ce taux-là il n’y a pas de risque de rechute pour ceux qui sont sous Baclofène, ni de grande frustration.

    Alors qu’avec les autres méthodes c’est zéro alcool, y compris ces sortes de bière. Jusqu’à proscrire les chocolats à la liqueur et de se parfumer, car l’alcool qui passe au travers de la peau peut réveiller l’addiction alcoolique. Exagérations pour agir sur la volonté ? Car ailleurs l’estomac fabrique de l’alcool avec des aliments qui plus ou moins y fermentent.

    A ma connaissance, la meilleure de ces bières qui facilement trouvable en France c’est la Buckler. Elle est si proche en gout des "vraies" bières blondes, qu’avec j’ai pu tromper un ami alcoolique. Car il fallait que je le stoppe parce qu’il avait beaucoup trop bu. Il l’avait trouvé délicieuse et ne s’était rendu compte de rien.

    Un peu de volonté en se raisonnant et le Baclofène fait le reste. Car n’étant pas un médicament "miracle", il est une précieuse béquille très efficace pour permettre d’avancer. Ce qui fait que grâce à ma motivation je me suis stabilisé à 6 comprimés toutes les 12 heures, alors que dans le protocole médical de départ je devais aller jusqu’à en atteindre 24 par jour.

    Paradoxe : Le fait d’écrire sur l’alcoolisme me donne envie de consommer de l’alcool, mais aussi me retient de le faire.

    J’ai bien apprécié cet article.

    Cependant j’y apporte deux bémols :

    1) - La "Lettre d’un alcoolique à ses proches" devrait être renommée par "Lettre supposée venir d’un alcoolique à ses proches", ou "probablement"... Car d’évidences elle provient d’un(e) spécialiste en addictologie et non du commun des alcoolo-dépendants.

    Un écrit réalisé pour que l’on se dise ; puisque c’est un alcoolique qui l’a rédigé, ce doit être la réalité. Curieuse initiative risquée, qui dans le doute peut faire l’effet contraire à celui recherché.

    Par ailleurs cette "lettre" va trop loin dans certains de ses passages, qui manquent de nuances et qui mériteraient des précisions méthodologiques. Pouvant créer de terribles situations chez ceux qui en suivraient précisément les recommandations. Dont certaines sont violentes et destructrice, alors qu’il s’agit de reconstruire.

    Il n’y a rien de pire pour un malade de se rendre compte qu’un médecin l’a trompé. Alors que beaucoup d’entre eux exagèrent pour faire peur, avec justes raisons, mais en prenant le risque de décrédibiliser leurs actions.

    En 2014 j’ai connu une doctoresse en addictologie, responsable de ce service au CHAL, (Centre Hospitalier Alpes Léman), un hôpital situé entre Annemasse et Bonneville, en Haute-Savoie.

    Farouchement contre le Baclofène, (on aurait dit que ses yeux allaient sortir de sa tête lorsqu’elle m’en parlait) ; elle voulait me le faire arrêter pour que j’aille vers les anciennes méthodes de travail sur la volonté, qui pourtant ne sont presque pas du tout efficaces.

    Il est connu que les gens qui travaillent comme elle dans ce domaine, voient d’un mauvais œil leurs métiers menacés par la populaire efficacité du Baclofène. Ils profitent que des médecins et des patients ne savent pas bien le gérer et des effets secondaires des premières semaines de ses prises qui peuvent être désagréables, pour le condamner.

    Par ailleurs ils se servent de l’argument comme quoi des personnes seraient mortes d’en avoir pris. Notamment dans une étude clinique française sur 300 patients, qui aurait causé la mort de deux d’entre eux. Néanmoins il n’a pas été révélé si ceux-ci étaient sous ce médicament, ou sous placebo. Ni de précisions sur leurs états de santé antérieur, qui aurait pu engendrer ces décès autrement que par le Baclofène, ou parallèlement.

    À noter que d’après l’OMS, l’alcoolisme entraîne 3,3 millions de décès chaque année dans le monde, soit 5,9% des décès. L’usage nocif de l’alcool est un facteur étiologique dans plus de 200 maladies et traumatismes. Dans la tranche d’âge 20 à 39 ans, près de 25 % du nombre total de décès sont attribuables à l’alcool.

    Sans oublier les multiples désocialisations, pertes d’emplois, divorces, suicides, les mauvais comportements envers les entourages des malades et contre eux, tant psychologiques que physiques, les accidents domestiques jusqu’à ceux mortels, les accidents de la route, les maladies que cela provoque ou favorisent, ect...

    Dernièrement, des relations causales ont été établies entre la consommation nocive d’alcool et l’incidence de maladies infectieuses telles que la tuberculose, ou l’évolution du VIH/Sida.

    Je pense donc que l’on pourrait facilement augmenter le chiffre de l’OMS au minimum pas quatre.

    Sachant cela, suite à de très rares décès non expliqués, stopper la prescription du Baclofène en France, ou en diminuer drastiquement les dosages comme actuellement, ce qui revient au même, je qualifierais cela de criminel, sans exagération.

    Par ailleurs étant fumeur, elle m’avait fait souffler dans un petit appareil en plastique posé sur son bureau, pas protéger et surement pas lavé, apparemment sans filtre et sans branchement sur ordinateur. Qu’elle avait reposé après à la même place sans au moins l’essayer. Pour me dire ensuite de façon alarmiste que mes poumons étaient comme si je venais de passer du temps dans le garage fermé d’un immeuble, avec tous les pots d’échappement en marche !

    Une année plus tard j’ai dû faire des analyses de mes poumons, avant une opération chirurgicale à une jambe. Sans corrélation directe, concernant uniquement les anesthésies. La personne qui m’avait faite faire ces analyses en soufflant dans un appareil, vraiment sérieux celui-ci, m’avait dit ensuite, sous mon insistance à vouloir en connaitre les résultats ; "Je ne devrais pas vous le dire, mais vous avez de très bon poumons".

    On n’est pas tous égaux face aux addictions et j’ai prévu d’arrêter de fumer dans quelques mois, après que ma situation actuelle se soit stabilisée, car il faut de la force morale. Cela après le passage d’un ami fumeur qui viendra m’aider à réaliser des travaux en séjournant chez moi.

    Je me ferais aider du médicament Champix (varénicline), remboursable actuellement. Ou grâce au Tabex (cytisine), originaire de plantes et qui agit différemment. Coûtant entre 8 € et 40 € pour 21 jours d’un traitement pouvant être définitif. Connu pour son efficacité depuis plus d’un siècle. Non officialisé en France, car jugé non rentable par l’industrie pharmaceutique. Sauf dans les pays de l’Est, comme la Pologne.

    Pourquoi utiliser une aide chimique ?

    Parce que ce n’est pas aisé de devoir gérer deux abstinences en même temps. En plus de celle sur la nourriture, donc en trio. Surtout dans une période difficile de son existence, où l’on est fragilisé. Si l’une est trop difficile à réaliser, une ou deux autres peuvent se réveiller.

    2) - Vous expliquez que le fait de consommer de l’alcool pousse à en vouloir toujours plus.

    Chose qui en réalité n’est pas une généralité. Moi par exemple, lorsque j’étais pleinement dans mon alcoolisme, je dépassais rarement une demi bouteille à 45°. Lorsque j’avais trop bu parce que je ne laissais pas assez de temps à l’alcool d’agir pour calmer le "monstre alcoolisme" qui est en moi, je le sentais et j’allais me faire vomir pour diminuer la dose absorbée. Je ne me laissais pas aller plus loin qu’à la quantité qui apaisaient ce vilain monstre.

    Par contre il est vrai que ceux qui ne savent pas gérer leurs consommations d’alcool, ou qui les limitent à des moments festifs, ont tendance à ne pas parvenir à se limiter. Et ceux qui pourraient gérer, mais qui cherchent l’ivresse, y compris inconsciemment.

    Hors il faut comprendre que dans l’alcoolisme, comme pour les autres drogues, c’est une question de dosages. Sans parler de se limiter aux besoins journaliers, les prises d’alcool en addiction vont crescendo, en augmentation progressivement avec le temps.

    Le Baclofène peut remettre le compteur à zéro, si on l’aide parallèlement avec détermination et exigence sur soi-même.

    Il faut avoir soif de réussir.

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