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Accueil > Déontologie médicale et indépendance professionnelle > L’indépendance des médecins, mythes et réalités.

L’indépendance des médecins est-elle encore possible ?

L’indépendance des médecins, mythes et réalités.

Les vrais dangers qui menacent la santé publique ne sont pas forcément ceux que l’on croit.

Première publication : samedi 7 juillet 2007,
par Dominique Dupagne - Visites : 41677

Les médecins sont-ils bien protégés des intérêts privés qui pourraient influencer leurs prescriptions ?
Pas si sûr !

Au pays des fées, les médecins travaillent en toute indépendance intellectuelle, comme le prévoit leur déontologie.
Ils choisissent pour chaque situation le médicament le mieux adapté et le moins coûteux à qualité égale.

Dans la vraie vie, les choses sont un peu différentes. Le citoyen, qui soupçonne les visiteuses médicales des laboratoires pharmaceutiques de faire un peu de promotion, serait ahuri s’il connaissait l’étendue des liens financiers qui pervertissent les relations entre la profession médicale et l’industrie pharmaceutique.

Malgré des tentatives récentes pour assainir la situation, la dégradation de l’éthique médicale est continue, s’accélère et est encouragée par les pouvoirs publics dans une optique d’économie à courte vue ; elle menace profondément la santé des français et le financement de la protection sociale.

Un reportage remarquable de Canal+ concerne un cas d’école : la promotion des hormones de la ménopause par l’AFEM :

- Vidéo lisible avec Quicktime
- Vidéo podcastable lisible avec itunes (meilleure qualité)
- Vidéo sur DailyMotion

Pour en savoir plus, un rapport de la mission d’études du ministère de la santé (pdf) : "Les notables de la ménopause"

En pratique, savez-vous :

- Que beaucoup de sociétés savantes dont vous entendez parler dans les médias sont devenues des agences de communication au service de l’industrie pharmaceutique ? Ayez la curiosité lorsque vous vous promenez sur le site d’une société savante de chercher ses partenaires. Voici un exemple [1]parmi d’autres de société savante largement financée par l’industrie pharmaceutique. Son comité directeur comporte des professeurs d’université. Tout au plus peut-on lui accorder le crédit de publier ses partenariats, ce qui n’est même pas toujours le cas.
Les sociétés savantes ayant refusé ces partenariats disposent de peu de moyens financiers, sont peu citées par la presse professionnelle (voir plus loin) ou grand-public et peinent à survivre à l’ombre des précédentes, richement dotées par leurs sponsors.

- Que l’article 26 de la loi du 04/03/2002 n’a reçu ses décrets d’application en 2007 après un recours en Conseil d’Etat ? "Les membres des professions médicales qui ont des liens avec des entreprises et établissements produisant ou exploitant des produits de santé ou des organismes de conseil intervenant sur ces produits sont tenus de les faire connaître au public lorsqu’ils s’expriment lors d’une manifestation publique ou dans la presse écrite ou audiovisuelle sur de tels produits. Les conditions d’application du présent article sont fixées par décret en Conseil d’Etat.
Les manquements aux règles mentionnées à l’alinéa ci-dessus sont punis de sanctions prononcées par l’ordre professionnel compétent.
"

Qui cette loi gênait-elle exactement ? Pourquoi 5 ans sont-ils passés sans que l’on puisse savoir si un professeur qui présente un nouveau médicament dans Paris-Match parle en toute indépendance ou est "sous contrat" avec une firme, comme le sont certaines actrices pour Loréal ? Pourquoi cette loi n’est-elle toujours pas appliquée 3 mois après la publication de son décret ?

- Que la presse médicale professionnelle à quelques rares exceptions près est financée par l’industrie pharmaceutique qui y fait la pluie et le beau temps ? Que son autocensure permanente vis-à-vis de ses sponsors suffit à biaiser significativement l’information qu’elle délivre ? Qu’en pratique, 90% de ce que lit un médecin a été financé par un lobby qui a autorisé, choisi, voire écrit ce que ce médecin devait lire ?

- Que la formation des médecins pendant leur carrière est financée majoritairement par l’industrie pharmaceutique ? Avec la bénédiction des autorités de santé et de certains de leurs représentants qui y voient une économie à court terme, sans réaliser que cet abandon a en fait un coût colossal en permettant aux firmes de convaincre les médecins de prescrire de nouveaux médicaments coûteux, sans intérêt par rapport à des médicaments plus anciens, et parfois dangereux ?

Hippocrate refusant les présents d’Artaxerxes

Une situation proche de celle du bâtiment dans les années 80

En pratique, la santé en France est dans la situation des travaux publics dans les années 80. Imaginez que l’association des maires de France soit financée par Bouygues, que ces maires soit invités tous frais payés à des formations sur l’assainissement de l’eau par Veolia dans des hôtels de luxe ; que ces maires se fassent entretenir leur jardin par ces mêmes entreprises. Et enfin que ces maires vous affirment, la main sur le coeur, que tout cela ne les influence en rien dans leurs choix de prestataires ?

Mais tels quelques célèbres gaulois, un village résiste à l’envahisseur ! Animé par des médecins épris d’indépendance , peut-être utopistes dans un monde ou l’argent et roi et l’éthique pi(t)eusement cachée dans un tiroir, ils en ont assez de cette situation, veulent réagir et ont besoin de votre soutien.

Lisez, signez la charte qu’ils ont élaborée pour que les choses changent et que l’on ne dise plus que l’on ne peut rien faire. Citoyens et professionnels de santé peuvent s’unir pour inciter les politiques à regarder plus loin que le bout de leur nez.

Comment savoir si votre médecin soigne son indépendance intellectuelle ?

Tout d’abord, il a peut-être signé la charte du Formindep ou de la Revue Prescrire et l’a affichée dans sa salle d’attente. Si c’est le cas, inutile d’aller plus loin.

Sinon, vous pouvez utiliser les critères suivants pour tenter d’évaluer son degré d’indépendance intellectuelle :

Le Test Indépendance Médecin (TIM)

- Il ne reçoit pas les visiteurs médicaux des laboratoires : 5 points
- Il n’a aucun gadget publicitaire avec noms ou logos de médicaments sur son bureau : 4 points
- Il prescrit généralement peu de médicaments : 2 points
- Il indique des noms de molécules (DCI) et non des marques de médicaments sur ses ordonnances : 2 points.

- Il vous change systématiquement des médicaments qui vous réussissent bien pour d’autres plus récents qu’il vous présente comme plus efficaces ou plus modernes : enlevez 6 points.
- Vous le croisez dans un restaurant chic de votre coin où il est attablé avec d’autres confrères et une dame bien habillée qui paye la note : enlevez 4 points.
- Il est en "séminaire" aux Seychelles pendant que vous y êtes en vacances : enlevez 6 points.

Moins de 8 points : l’indépendance intellectuelle du médecin est faible.

Pour réagir, les médecins qui luttent contre cette situation ont besoin de vous pour se sentir moins seuls. Signez vous aussi la charte du Formindep.

Le forum ouvert sous cet article est fermé, réagissez sur le forum général : http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?t=60902


[1La page liée initialement a été supprimée rapidement du site du GRIO par ses gestionnaires après la publication de cet article, puis republiée. Voir le forum sous l’article à ce sujet.

Il y a 60 messages sur ce forum.

Messages

  • bonjour DDupagne,

    Nous aimerions savoir à ce propos les suites de la plainte déposée par le Docteur Henri Rozenbaum auprès du Conseil de l’Ordre des Médecins suite à vos propos qui visaient à mettre en doute son indépendance vis à vis des laboratoires pharmaceutiques.

    indépendante.

    Voir en ligne : L’indépendance des médecins et le Dr Henri Rozenbaum

    • Bonsoir,

      L’affaire a été plaidée et est en délibéré pour environ 2 mois. Je ne connais pas la raison de ce délai qui est habituel pour cette juridiction.

    • Chez dominique dupargne on soigne les patients HTA avec des thiazidiques, bien sur ça coute moins cher ! :) Et quand ça ne marche pas dominique dupargne essaye de l’associer avec du temerit 5 ou de l’amlor 5 ou du zanidip 10 ou de l’alteis ou un IEC :) Merci l’inovation, merci le labos ! :)

      Chez dominique dupargne on soigne les patients au LDL au plafond avec un regime puis avec le generique du zocor (ou pire avec des fibrates), bien sur ça coute moins cher ! :) Et quand ça ne marche pas dominique dupargne essaye d’utiliser de l’ezetrol ou de l’inegy :) Merci l’innovation, merci le labo ! :)

      Chez dominique dupargne on essaye de favoriser l’observance avec une cravache, bien sur ça coute moins cher ! :) Et quand ça ne marche pas dominique dupargne essaye d’associer le kardegic et la pravastatine grace au pravadual afin de simplifier les prises des petits vieux :) Merci l’innovation, merci le labo ! :)

      Revenons aux plantes, n’ecoutons pas les recommandations des "savants" qui participent au "complot", faisons plutôt du web et rions tous en rond :D

  • Bonsoir Docteur !

    Ici, en Belgique, je suis suivi par une "Maison médicale " où, du médecin à la secrétaire, tout le monde perçoit le même salaire.

    Les médicaments prescrits le sont toujours en "générique" s’ils existent sous cette forme.

    D’autre part, nous avons créé une "Association de patients" séparées en groupes :
    - Journal (qui sert de liaison)
    - Banque de médicaments
    - Solidarité
    - Promenades
    - Fêtes de quartier

    Je termine en signalant que beaucoup de Médecins ont fait partie de "Médecin du monde", etc. et ont fait la Somalie, le Burkina, etc.

    Ce sont des gens qui respectent profondément leurs malades.

    Bien cordialement.

    Benoît

  • Bonsoir Docteur.

    Je dis ça je dis rien, je ne suis pas médecin mais...

    Bon je trouve en rentrant ce soir ce placard en haut du forum que je suis ("Arrêter l’alcool").

    On est là quelques uns sur ce forum à nager entre déni et doute sur les compétences des généralistes, psychologues, alcoologues... ou à essayer de convaincre les réticents de faire confiance à la médecine pour les aider.

    Et comme ces doutes ne suffisent pas on nous demande si nos toubibs ont des stylos ou des post-it publicitaires ; auquel cas ils seraient éventuellement plus ou moins des vendus aux labos.

    Or ils ont tous ou presque ce genre de gadgets. Dois-je cesser mon bromozepam et mon aotal sur le champ ?
    Ben oui : Aotal donne des carnets, stylos, sponsorise les programmes "Phares"...

    • Bonsoir,

      Je comprends votre réaction.

      Il n’y a certainement pas d’objet publicitaire pour le bromazepam qui est un produit en dénomination commune internationale.

      Et je pense que la réticence de certains alcooliques vis-à-vis de médicaments potentiellement utiles ne peut être qu’entretenue par la vision d’objets promotionnels ou la sortie de visiteuses médicales du cabinet du médecin.

      Il ne s’agit pas de critiquer la médecine, mais certains comportements qui doivent changer.

    • Re bonsoir.

      > Je comprends votre réaction.

      Elle semble malheureusement partagée. Une autre personne a réagi comme moi sur ledit forum.

      > Il n’y a certainement pas d’objet publicitaire pour le bromazepam qui est un produit en dénomination commune internationale.

      En effet ; mais on m’avait prescrit Lexomyl, c’est la pharmacienne qui m’a proposé le générique.

      > Et je pense que la réticence de certains alcooliques vis-à-vis de médicaments potentiellement utiles ne peut être qu’entretenue par la vision d’objets promotionnels ou la sortie de visiteuses médicales du cabinet du médecin.

      C’est possible. Mais je crois que votre message ne peut qu’aggraver ce phénomène.

      > Il ne s’agit pas de critiquer la médecine, mais certains comportements qui doivent changer.

      Certes. Je crois savoir qu’il y a déjà une nette évolution : mon beau-frère doit acheter sa cave depuis déjà 10 ou 15 ans. Avant c’était les labos qui livraient.

  • eh bien non aucun de mes médecins(je vis avec une maladie grave) ne réussira à priori l’examen...à qui la faute ?
    pour avoir des médicaments nouveaux censés être + efficaces il faut de la Recherche et donc de l’argent.
    mon généraliste est super mais travaille énormément ...
    comment peut-il faire pour s’informer des nveaux traitements s’il ne reçoit pas de "représentants" ?
    l’une de mes amies est visiteuse médicale chez aventis :
    je peux vous assurer qu’à son niveau, il n’y a qu’un budget "riquiqui" pour les formations des médecins( je parle des frais de restauration car ils n’ont PLUS de séjours lointains).

    j’appartiens à une association de santé et ...bien qu’indépendants nous sommes ravis lorsqu’un laboratoire membre du GRIO distribue gratuitement ses études et nous informe. nous comprenant mieux, ils nous concoctent des médicaments que nous supportons mieux. je suis désolée de vous dire que ça me rassure.

    maintenant que l’éthique soit rappelée, je suis pour.
    totalement pour l’utilisation de la DCI aussi ...mais la france est en retard... à ce niveau, il faut former... et cela coûte de l’argent. l’Etat est concerné et nos politiques aussi. ALORS ...courage à vous et félicitation pour votre combat. comment pouvons-ns lutter, nous pauvres patients souffrant ?

    • Bonsoir,

      Pour s’informer objectivement sur les médicaments, les visiteurs médicaux ne sont pas la bonne solution, puisqu’ils sont formés et rémunérés par le laboratoire qui vend le médicament.

      Il existe des sources fiables d’information, et notamment des revues professionnelles independantes qui permettent parfaitement de s’informer sans y passer plus de temps qu’en recevant les visiteurs des laboratoires.

      Votre amie a une mauvaise perception des budgets de promotion car elle ne voit que la petite partie qui lui est allouée. Les séjours lointains sont souvent réservés aux spécialistes.

      Lorsqu’une société savante vous transmet des informations, êtes vous certain qu’il vous informe ? Ne seriez vous pas en train de vous faire manipuler ? Pour convaincre les médecins de prescrire leurs nouveaux produits, les laboratoires passent souvent par des sociétés écran qui elles-mêmes entrent en contact avec des associations de patients. In fine, ce que vous recevez en cadeau est payé par quelqu’un, qui attend un retour de son investissement. Dans le monde des sociétés cotées en bourse, il n’y a plus de place pour la générosité gratuite.

    • Bonsoir,

      Je trouve intolérable qu’en France les auteurs des recherches, articles, thèses et autres documents ne précisent pas s’ils ont une "financial relationship with industry".

      Dans les pays anglo-saxons, il y a longtemps que les signataires de tels textes précisent s’ils ont des contacts privilégiés avec les firmes pharmaceutiques.

      On trouve beaucoup de références en anglais comme :
      http://jama.ama-assn.org/cgi/content/full/280/3/225

      Have fun,
      jmm

    • Dans le monde des sociétés et pas uniquement en Bourse, il n’ y a jamais eu de place pour la générosité gratuite.L’ objet social d’ une société ne fait jamais mention d’ une quelconque activité visant à l’ épanouissement, à l’ accomplissement des êtres, loin s’ en faut.
      Le problème pour les médecins, les commissaires aux comptes, les experts comptables, etc est d’ être "interessés" par les interlocuteurs auquels ils devraient soumettre un avis critique assis sur leur savoir et leurs connaissances.
      "Science, conscience et indépendance " est un tryptique indissociable.L’ éthique correspondant à la mise en pratique d’ une morale.Alors que se passe t’ il quand il n’ existe pas de morale, quand la conscience laisse la place à l’optimisation, il se passe aujourd’ hui.... Tout l’enjeu actuel est que l’ on se fourvoie sur les rôles des uns et des autres.Le rôle de l’ entreprise sous pretexte d’ éduquer le peuple à la mondialisation, aux contingences économiques afin de mieux répondre aux enjeux actuels sans preciser lesquels, a été sorti de son périmétre.L’ entreprise n’ a que faire de la morale,des régles, de l’ équité, ce n’ est pas son fait et pourtant elle est là, imposante à chacune des questions soulevées par ces mots, apportant la réponse qu’ elle estime la seule viable.
      L’ erreur n’ est pas l’ économie, le bussiness mais de laisser comme une hydre, le prisme économique et financier envahir toute la sphére des reflexions que posent l’activité humaine.
      Plus le marché est libre et plus l’ absence de régles est grande, plus est favorisé le calcul personnel, l’ optimisation des ressources individuelles en résumé notre nature naturellement et rapidement égoïste au détriment des notions de partages, de solidarité, d’ intégration de l’ idée que nous ne sommes pas seuls même si tout porte à agir comme si c’était le cas.
      Alors c’ est vrai que l’ indépendance ressemble de plus en plus à un vieil oripeaux pour éloigner les corbeaux alors que depuis longtemps la blanche colombe a été vendue dans un zouk pour deux,trois, six sous, sous pretexte qu’ elle effrayait les corbeaux pendant leurs reproductions.
      Un vrai espoir est que les Temps Injustes ne durent jamais eternellement, tout au plus quelques siècles...Et que face à la duplicité collective, l’ agrégation des dignités individuelles (pas encore de valeur marchande) peut faire le poids.
      Voilà ce que m’ inspire la lecture de ces quelques phrases.

      Triple A

    • Bonjour Triple A

      Mon opinion sur votre intervention est équivalente à la signification de AAA en matière d’analyse économique :-)

  • Il paraît que des sociétés de production de médicaments organisent des séjours style "orgie" avec des centaines de futurs médecins, afin de les faire "rentrer" dans la famille...... C’est un scandale....

    • Bonjour,

      Vous avez une vision un peu exagérée de la situation (ou futuriste ?). Mais il est clair que quasiment aucune fête à l’hôpital n’existe sans le financement de l’industrie pharmaceutique, y compris les "tonus" de salle de garde qui peuvent parfois comporter des séances susceptibles de choquer les âmes sensibles.

      Habitués en effet très tôt à ce "sponsoring", les médecins ont du mal à envisager plus tard de financer eux-même leurs repas entre confrères ou les pots d’inauguration qu’ils organisent dans leurs cabinets.

      Le pire actuellement n’est même plus que cela ne choque quasiment personne dans le microcosme médical, mais que pour leur formation post-universitaire, les médecins sont encouragés à poursuivre ces "partenariats" par les pouvoirs publics ou par leurs représentants.

    • Bonsoir Docteur Dupagne,

      il faut tout de meme ponderer votre point de vue par le fait que la situation est largement pire aux Etats-Unis, ou les medecins constituent un lobby (tres) puissant.
      Le systeme Francais, meme s’il a ces defauts, reste le plus rentable en rapport qualite-prix(selon l’OMS).

    • Bonjour,

      Il y a deux choses dans votre réponse.

      Le système américain est pire en terme de transparence : je ne suis pas d’accord. Les conflits d’intérêt sont déclarés (et tellement nombreux que personne ne les lit plus ou presque...) et surtout il existe des financements publics importants pour des objectifs de santé publique ou des travaux scientifiques de qualité.

      Les système américains a un rapport qualité/prix bien moins bon. C’est vrai. L’excellente situation française est liée à une rémunération médiocre des soignants, à leur forte productivité et à leur dévouement malgré une tutelle onéreuse et désorganisée. A noter que c’est justement cette faible rémunération qui les pousse dans les bras de l’industrie pharmaceutique dès qu’il s’agit de financer une dépense. En fait, pour apprécier le coût du système de santé français, il faudrait peut-être lui ajouter le budget de la promotion pharmaceutique...

    • Je suis d’accord avec votre premier paragraphe (et je suis bien place pour voir que les pays anglo-saxons gerent 100 fois mieux leur recherche que nous)

      En revanche sur le cout, je crois que si on rajoutait le budget de la promotion pharmaceutique, cela reviendrait a le comptabiliser deux fois (puisque ce budget provient en premier lieu des ventes de l’industrie pharmaceutique, qui sont en majorite remboursees par la SS et les mutuelles...)

      Habitant qu Royaume-Uni, je trouve notre systeme beaucoup moins mauvais qu’il y parait (ici, on est tres content d’attendre seulement 5 mois entre la consultation d’un chirurgien et l’operation, les dentistes coutent 5 fois plus cher qu’en France et ne sont pas rembourses, et un rendez-vous "non-urgent" chez le generaliste (toujours en semaine entre 9h00 et 17h00 parcequ’ils ne travaillent jamais le weekend) prend environ 2 semaines. Pour information une simple consultation avec un chirurgien a New York coute environ 450 euros et la je crois quand meme que c’est excessif-je prefererais que l’industrie pharmaceutique lui paye des pots ! ok ca n’a rien probablement rien a voir, mais bon...) Tout ca pour dire que notre systeme pourrait etre ameliore, mais des usines a gaz, il en existe ailleurs, et elles sont plutot plus bureaucratique et inefficace que chez nous en fait.

    • Ah ! L’énorme "provoc" Tarentinesque !!!

    • Corruption : une enquête en Pologne auprès du groupe pharmaceutique Roche
      VARSOVIE, 24 mai 2006 (AFP)

      Le ministre polonais de la Justice Zbigniew Ziobro a ordonné mercredi une enquête sur de possibles pratiques de corruption au sein du groupe pharmaceutique suisse Roche, selon un communiqué officiel.

      Cette décision fait suite à un article publié par le quotidien Gazeta Wyborcza qui décrit, documents à l’appui, des éléments d’un stage de formation pour des représentants de Roche. Durant ce stage ils auraient appris notamment à convaincre un médecin à prescrire des médicaments fabriqués par le groupe, moyennant finances ou voyages, et à lui faire respecter ses engagements.

      "Il résulte de cet article que les pratiques employées par le groupe Roche pourraient comporter des signes de corruption", a expliqué le ministère de la Justice dans son communiqué.

      Roche Pologne a rejeté les accusations de pratiques de corruption.

      "Les exemples utilisés par les participants à la formation n’étaient pas des directives, ni des projets, ni des recommandations d’attitude à avoir pour la vente", a assuré Ewa Grenda, directrice générale de Roche Pologne, citée par Gazeta Wyborcza.

      Le ministre polonais a récommandé aussi aux enquêteurs de vérifier les activités d’autres groupes pharmaceutiques en Pologne.

    • Au lieu de penser à faire la fête il feraient mieux de sponsorisé les hopitaux publics qui sont devenus une calamité. Heureusement que pour les riches il reste les cliniques privés !!!!

    • Bonjour,

      J’avais fait un poisson d’avril il y a quelques temps à ce sujet
      http://www.atoute.org/yahoo.htm

      Je répète qu’il s’agit d’un poisson d’avril, mais qui sait, poisson deviendra peut-être un jour réalité ?

      En attendant, sachez que beaucoup de médicaments sont fournis gratuitement aux hôpitaux par l’industrie pharmaceutique (l’industriel espère que le médicament prescrit à la sortie de l’hôpital sera represcrit de nombreuses années ensuite en ville)

  • Si tout était aussi simple que notre Savonarole l’exprime ! Je ne suis pas du tout sûr par exemple qu’il choisisse les collègues qui prennent en charge sa santé en fonction des merveilleux principes d’indépendance intellectuelle. Notez bien que je ne fait pas le procès de l’ensemble de ces principes (j’avoue cependant qu’il m’arrive de changer certains traitements prescrits par habitude pour d’autres plus récents, et plus efficaces, etc...), mais plutôt des amalgames dont la seule finalité est d’entretenir des préjugés. Quant à la manie de prendre systématiquement pour cible le GRIO, c’est tout simplement grotesque.

    B SUTTER, BERCK/MER

    PS : de grâce, plus de forum avec des auteurs anonymes !

    • Cher Confrère bonjour,

      Tout d’abord à propos de l’anonymat, rien de permet de prouver que je suis qui je dis être ni que vous êtes Bruno Sutter, responsable de la communication du GRIO.

      Vous noterez qu’il n’y a dans cet article aucun jugement de valeur sur les confrères. On peut n’avoir que peu d’indépendance intellectuelle et être un excellent praticien, de même qu’un maire dont la maison a été construite gratuitement par Bouygues peut être un excellent maire.

      Vous parlez de préjugé, or le préjugé actuel du public, c’est à dire son avis spontané, est que la majorité des leaders d’opinions s’expriment sincèrement et sont libres de tout conflit d’intérêt avec l’industrie pharmaceutique. Avec cet article et avec le Formindep, je lutte donc contre les préjugés :-)

      Pour ce qui est de l’exemple du GRIO, je le trouve pertinent (mais ce n’est pas une manie, je compte changer souvent d’exemple) car il illustre bien le fait que la frontière entre société savante et agence de communication est ténue.

      Où peut-on consulter la comptabilité du GRIO ? Quelle est la part du financement industriel (déclarée "importante" sur votre site) par rapport aux cotisations des membres praticiens ?

    • Re

      Je note que la page des partenaires industriels du GRIO a été supprimée et remplacée par un redirection vers WIKIPEDIA.

      J’en avais gardé précieusement une copie, prévoyant cette réaction de la part du GRIO.

      Voici en attendant la page dans le cache de Google

    • Bonjour Docteur Dupagne,

      je note tout de meme qu’il existe egalement des partenaires du GRIO qui n’ont rien a voir avec l’industrie pharmaceutique (notamment une grosse marque d’eau minerale qui appartient a un groupe dans le yaourt -enfin qui fabrique du yaourt). Peut-on toujours parler de dependance des medecins dans ce cas ? Y-a-t-il du mal a ce qu’une entreprise finance des fondations pour soutenir son image, selon vous ?

    • Bonsoir,

      Le sponsoring purement institutionnel ne me choque pas : dès qu’il ne peut y avoir de conflit d’intérêt et que la marque cherche uniquement à cultiver son image ou a assurer sa notoriété, le sponsoring devient acceptable.

      Mais attention, si un navigateur sur un bateau Fleury-Michon vient m’expliquer que le saucisson est bon pour les sportifs, c’est autre chose.

      Un exemple typique : la deuxième conférence de ce programme

    • Je relis la page sur les "partenariats" supprimée du site et je note la phrase suivante :

      Parce que la mise en commun d’énergie et de moyens permet de réaliser des actions de sensibilisation générale qui peuvent intervenir en synergie avec les initiatives individuelles de chaque firme.

      Je trouve vraiment que cette phrase est celle d’un agence de communication recherchant des clients et non celle d’une société savante oeuvrant pour la santé publique.

      On pourrait la traduire en langage clair par "Utilisez notre notoriété et notre site pour améliorer l’impact de vos campagnes publicitaires"

    • Bien joué, mon Confrère !!!

    • Re-bien joué, mon Confrère !!! Bouygues, Véolia ...

    • Merci, mais ce n’est malheureusement pas un jeu.

    • Ce courriel, comme le précédent, n’est pas institutionnel mais un point de vue personnel.

      ... la comptabilité du GRIO est détaillée en public lors de chaque AG annuelle, devant les quelque 400 participants à la journée scientifique de l’association à Paris en janvier. En somme, transparence parfaite.

      Quant aux membres du comité directeur, ils sont totalement bénévoles, pour toute les actions concernant l’ostéoporose, et elles sont nombreuses. Que vous les désignez implicitement comme autant d’affidés à l’industrie pharmaceutique ne mérite même pas de commentaires (ne déclarez vous par n’avoir aucun préjugé !).

      En somme, je ne puis que vous conseiller d’approfondir votre enquête avant de choisir un exemple "pertinent". A ma connaissance, c’est la seconde fois au moins que vous procédez de la sorte sur ce site avec des liens intempestifs vers le site du GRIO.

      Enfin, la lecture attentive des réactions provoquées sur le forum démontre clairement que les buts que vous semblez vouloir atteindre ne sont pas accessibles à vos méthodes. Qui méritent donc d’être revisitées.

      Bonne journée

      B Sutter

  • Bonjour, de mon côté, je ne suis pas certain que mon médecin soit indépendant ! J’explique ; depuis 2 ans je souffre d’une hernie discale associée à une uncarthrose qui réduit considérablement la mobilité de mon bras. Depuis ces 2 années, mon médecin se borne à me donner les mêmes médicaments alors qu’ils ne sont d’aucune utilité. En regardant sur les boîtes, je me suis apperçu que ces médicaments sont tous fabriqués par le même laboratoire !!!. J’en conclu donc que mon état de santé il s’en fou mais il fait vendre des médicaments très chers depuis 2 ans. A méditer...

    • Et alors, avec un jugement pareil sur votre toubib, depuis 2 ans vous n’avez pas vu un autre médecin ! Vous habitez le désert de Gobi ?...Dr.C.L.

    • Bonjour,

      J’ai peur que vos conclusions soient un peu hâtives. La concentration des laboratoires pharmaceutique est telle depuis quelques années que vous ne pouvez tirer aucune conclusion de cette probable coincidence. Utilisez plutôt la grille en fin d’article.

    • Dr C.L, c’est chose faite depuis peu car c’est cet article sur l’indépendance des médecins qui m’à mis la puce à l’oreille. Je ne suis pas dans le désert de Gobi mais dans une campagne désertée par les médecins généralistes. Donc je ferai quelques kilomètres de plus mais je ne me ferai pas avoir 2 fois de suite ! Bonne journée.

  • NB
    Notre collègue note :
    "[1] La page liée a été supprimée rapidement du site du GRIO par ses gestionnaires. En voici une copie" (sic)

    C’est amusant mais erroné : il est très facile, en parfaite transparence, de trouver dès la page d’accueil du GRIO tous les éléments concernant les partenaires du GRIO :
    - www.grio.org, onglet "Les parternaires"

    - l’URL de la page : http://www.grio.org/partenaire.asp

    Sans commentaires

    B Sutter

    • Cher confrère, l’histoire devient franchement intéressante :-)

      En fait de transparence, j’ai bien peur que nous soyons dans une parfaite manipulation.

      J’ai écrit cet article le 20 mai.

      J’ai alors lié la page http://www.grio.org/partenaires.asp trouvée sur le site du GRIO

      Cette page a existé récemment car tout le monde peut constater qu’elle est toujours dans le cache de Google (avec un "s" à partenaires) Elle a disparu du site du GRIO juste après votre première intervention sur le forum.

      Vous me parlez maintenant de la page http://www.grio.org/partenaire.asp (sans "s") à partenaire.

      Cette page vient d’être créée, elle est absente du cache de Google.

      Enfin, la page d’accueil du site du GRIO a été modifiée depuis le 17 mai puisque dans le cache de Google, le lien fait vers la page des partenaires prenait un "s" à la fin de partenaires.

      Il y a donc quelqu’un qui supprime puis crée des pages sur le site du GRIO ou les modifie depuis hier sans que vous en soyez informé. Je vous suggère une enquête interne pour élucider ce mystère. Apparemment, quelqu’un nous prend pour des imbéciles.

    • Le mythe du complot genre Da V... alimente les dérives psychologiques sur un terrain propice. Certains y trouverons leur compte.
      Sans intérêt médical ou informatif, sans commentaire.
      Site à éviter.

    • Des dizaines de confrères que j’ai alertés ont pu constater que contrairement au roman que vous citez, il ne s’agit pas d’un mythe, mais de réalités que tout le monde a pu vérifier.

      Il y a avait la médecine fondée sur les preuves, il y a maintenant la falsification fondée sur les preuves ;-)

    • Le cache de Google a été mis à jour, tout ceci paraîtra donc maintenant incompréhensible aux nouveaux lecteurs.

      Mais la manipulation a été constatée et enregistrée par des dizaines de confrères, et une association qui tente de dissimuler ses informations de partenariat doit susciter la plus grande méfiance.

    • Bonsoir,

      je ne suis pas completement d’accord avec l’analyse du docteur Dupagne (il reste tout de meme quelques nuances de gris entre le blanc du dr CL et le noir du dr Dupagne : que penser des marques de dentifrices qui sponsorisent les journees de soins bucco-dentaires avec les dentistes-journees fort utiles au demeurant ? Doit-on d’office refuser toute innovation therapeutique medicamenteuse sous pretexte qu’elle a ete faite par un laboratoir pour faire plus de profits ?), en revanche, au vu des tentatives agressives de reponses du GRIO sur ce petit forum de discussion, je commence a trouver qu’il y a probablement du vrai chez ce que rencontre le Dr Dupagne.

    • Bonjour,

      Je suis heureux que vous ayez posté ce message, car il est représentatif d’une certaine confusion des idées.

      Tout d’abord, il ne s’agit pas de critiquer l’innovation ni les nouveaux médicaments, même si bien peu d’entre eux apportent réellement un progrès. Le rôle de l’industrie pharmaceutique est de fabriquer des médicaments innovants et il est normal qu’elle tente de les promouvoir.

      En revanche, il est tout à fait anormal que la promotion des soins bucco-dentaires soit financées par des marques de dentifrice ! Il y a là un conflit d’intérêt évident, dans la mesure où les intérêts du sponsor interfèrent avec le contenu de ces campagnes. Même si initialement les organisateurs ont l’impression d’être indépendants de leur sponsor, une dépendance financière insidieuse s’installe, module les objectifs, et aboutit presque toujours in fine à un contrôle de l’information par le sponsor. Comme partout, au bout d’un moment, c’est celui qui paye qui décide.

      Certaines sociétés savantes en ont payé le prix, les étapes sont toujours les mêmes :
      - Une société savante est créée par de valeureux militants.
      - Elle manque de moyens et cherche un sponsor
      - Le sponsor est accepté à condition qu’il n’intervienne pas dans la vie de l’association.
      - La société savante prospère
      - Une tension apparaît avec le sponsor
      - Des tensions apparaissent entre les membres de l’association à propos des états d’âme du sponsor, y compris avec des nouveaux membres qui sont attirés par les fastes payés par le sponsor et ne veulent pas le fâcher.
      - Les membres fondateurs sont mis en minorité démocratiquement
      - Des crapules ou tout simplement des naïfs prennent le pouvoir.
      - La société savante est maintenant tombée du côté obscur ;-) Elle va devenir une outil de promotion au service du sponsor et de ses dirigeants.

      Je n’accuse aucune société savante en particulier, c’est un phénomène assez général.

      Enfin, il faut tout de même rappeler que des campagnes concernant le promotion d’action de santé publique sont du ressort de la direction générale de la santé, qui devrait en tout indépendance en élaborer le contenu et les financer.

      Laisser ce champ aux industriels, c’est convaincre les politiques que ces budgets sont inutiles, puisque "il suffit de demander aux industriels, les autres font comme cela"

      Bref, je trouve personnellement scandaleux que l’éducation nationale par exemple laisse mettre en place des actions sanitaires financées par des industriels.

      Chacun à sa place et les vaches seront bien gardées.

    • Cher Dr Dupagne,

      je trouve vos conclusions vis-à-vis du GRIO un peu hâtives... Le GRIO met régulièrement son site à jour, et notamment la liste de ses partenaires industriels, preuve de sa volonté de transparence. Pour une fois qu’une société savante affiche le nom de labos avec lesquels elle travaille, la voilà sur le banc des accusés, ce qui est fort dommage !

      Personnellement, je suis atteinte de maladie rare et patiente d’un des membres du GRIO depuis plus de 7 ans. Je peux vous assurer que ce médecin ne me prescrit pas uniquement les médicaments des labos partenaires, quand bien même certains pourraient être utilisés pour mon traitement. Par ailleurs, il ne me prescrit pas d’ostéodensitométrie à tout va (2 en 7 ans, l’une pour référence avant traitement cortisonique, l’autre au bout de 4 ans de traitement cortisonique au long cours), alors que cela pourrait pourtant bien rendre service à l’un des partenaires du GRIO. Bref, mon médecin a le sens de la mesure et surtout la volonté d’exercer son métier de manière respectable. Et je ne doute pas un instant que ses confrères du GRIO fassent de même !

      Quant à l’utilisation de la DCI, encore faudrait-il que les pharmaciens la connaissent aussi !!! Combien de fois ai-je dû expliquer que Novatrex et Méthotrexate étaient la même molécule, quand l’un des 2 produits était en rupture de stock ? Quid de l’indépendance des pharmaciens qui vous donnent tel générique (celui pour lequel le labo est gentiment venu les voir !) plutôt qu’un autre, alors que le conditionnement est beaucoup moins pratique pour le patient et que le prix est similaire ?

      Bonne soirée,
      Croco

    • Maintenant, c’est http://www.grio.org/partenaire.php

      Comme ça pourrait encore changer, toujours rechercher à partir de
      http://www.grio.org/

  • J’ai l’impression que la médecine est en retard.

    Avec mon banquier, c’est encore plus simple : la consultation est gratuite, mais il ne me vend que des produits sur lesquels il touche un pourcentage. Son but n’est pas de me faire faire le meilleur choix, mais de me convaincre de faire les meilleurs choix pour lui.

    Et le pire, c’est qu’il fait cela sans aucune honte, cela lui paraît normal.

    Alors, la médecine en 2010 : consultation gratuite financée par les pourcentages sur les médicaments et examens prescrits ?

    Nous vivons une époque moderne.

  • Bonjour,

    Article très intéressant. Merci Dr. Dupagne. Ca confirme ce que je pense.

    Il en va de la médecine comme de la politique (mais ce dernier sujet n’a rien à faire sur ce forum) et inversement.

    On est dans l’ère du profit avant l’homme... :-(

    L’Homme est cupide et en matière de santé publique, ça fiche la trouille.

    Ce monde est (im)pitoyable... et je me félicite de ne pas y avoir mis un gosse.

    Tabatha

  • Il est toujours interessant de lire les angoisses que peut véhiculer le monde médical.
    L’indépendance elle est liée à l’absence d’autre revenus que mes consultations, et ce n’est pas parceque EUROCANCER est subventionné par des Labos que nous adulons les produits proposés. Il faut savoir que notre méfiance est quasi génétique et que toute tentative de bourrage de crâne par un labo, nous est insupportable.
    Seuls les résultats de NOTRE exercice sont preuves à nos yeux. Recemment on m’a proposé une nouvelle forme d’antishistaminique, présenté comme puissant, rapide, pas cher. Il ne m’a pas fallu plus de 2 prescriptions pour me rendre compte des faiblesses du produit que j’ai immédiatement abandonné.
    Nous ne sommes pas insensibles aux nouveautés thérapeutiques, mais nous sommes totalement hermétiques aux chants des sirènes, et savons que plus le chant est charmeur, moins le produit est efficace ...

  • Décidément, il y des mouvements de fond.

    le Sénat a publié hier un rapport sur le médicament passionnant où il est abondamment question des problèmes liés à l’indépendance des médecins et aux rapports malsains qu’ils entretiennent avec l’industrie pharmaceutique :
    http://www.senat.fr/rap/r05-382/r05-382.html

    Le Sénat fait un travail remarquable, mais surtout dans une absolue transparence car toutes les audiences qui ont fondé ce rapport sont disponibles en ligne.

    Mais ce qui est affligeant, c’est la réponse de ce jour de l’industrie pharmaceutique, sous forme d’un communiqué du LEEM, chef d’oeuvre de langue de bois :

    5/06/2006

    Communiqué de presse

    Le Leem s’émeut d’une interprétation erronée du rapport de la Commission Sénatoriale et appelle à une démarche nationale constructive en faveur du médicament et de l’évaluation


    Les conclusions présentées ce jour par les Rapporteurs de la mission sénatoriale sur le médicament mettent en avant le bon fonctionnement global du système d’évaluation du médicament en France et appellent à la nécessité d’améliorer la lisibilité, la transparence de ce système ainsi que d’accroître l’indépendance entre l’industrie et les acteurs.

    Les Entreprises du Médicament ne peuvent qu’apporter leur soutien à ces constatations générales et proposent que les recommandations évoquées par la commission donnent lieu à un dialogue avec tous les acteurs concernés pour en tirer des vrais progrès, en termes d’accès au progrès thérapeutique, de sécurité sanitaire et de protection des patients.

    Le Leem rappelle qu’il œuvre de longue date aux côtés des autorités de santé pour améliorer la gestion du risque, le suivi post-AMM et la transparence des décisions.

    Pour autant il n’accepte pas les accusations de dépendance qui sont portées sur les relations entre l’industrie et les professionnels de santé. Les liens de travail indispensables qui peuvent se nouer entre experts n’induisent aucune conditionnalité ; ils ne remettent jamais en cause le libre arbitre et la maîtrise totale des décisions des personnes. Aucune suspicion sérieuse ne peut étayer une accusation de ce type, insultante pour les scientifiques qui oeuvrent dans l’intérêt du progrès médical. Bien entendu, les précautions et les craintes légitimes en la matière appellent une vigilance totale ainsi que l’amélioration constante des procédures éthiques et déontologiques. L’exigence de l’industrie en ce domaine est l’une des plus respectées de toutes les professions.

    De la même façon, l’accusation répétée sur l’influence considérée comme trop forte de la visite médicale dans la prescription, et les craintes concernant la formation médicale continue, constituent un lieu commun idéologique. L’information scientifique délivrée par l’industrie est rigoureusement contrôlée. Elle répond à un besoin d’information des médecins et appréciée par eux. Il est injurieux de dénier la capacité d’analyse et l’éthique du corps médical, comme celle de la presse médicale qui se trouve aussi victime de ce manichéisme politique, en dehors du champ du comportement responsable des acteurs.

    Le Leem appelle à l’élaboration d’une démarche constructive qui mette la découverte et la mise à disposition de médicaments au centre d’une politique nationale en faveur du progrès thérapeutique ; il s’agit d’installer une chaîne de responsabilité de tous les acteurs, pour travailler ensemble sur les propositions concrètes qui feront avancer la transparence et la gestion du risque, au service du traitement approprié des patients. La France a besoin de cet encouragement confiant qui passe par des autorités fortes et indépendantes, une régulation d’intérêt général et efficace, des professionnels de santé formés et informés de façon ouverte et plus que jamais par une industrie respectée pour sa contribution au développement social.

  • un "médecin" expert délégué par une compagnie d’assurance a eu - envers ma fille "reconnue bipolaire, anorexique boulimique depuis 5 ans" - un comportement inacceptable : intrusion dans la vie privée (vous avez plein de relations sexuelles ? vous vous droguez " vous devriez ça fait du bien un petit joint" ? "pourquoi vous avez fait un enfant, à moins que ce ne soit un accident",."vous trouvez la vie pénible ... vous verrez quand vous ne serez plus assurée et que vous trouverez à la rue ..." etc.....etc...

    une heure et demie de torture morale pour quelqu’un déjà en état de fragilité psychique, reconnue COTOREP dans l’impossibilité de travailler et en invalidité de catégorie II par la sécu ;

    le jour même il m’a fallu contacter sa psychiatre pour essayer de l’apaiser ainsi que son médecin traitant. j’ai également reporté les faits à l’assureur ainsi qu’à l’ordre des médecins (qui m’a déjà contactée).

    Suite à cette expertise, l’assurance a supprimé les remboursements de prêts car l’expert (en psychiatrie ??? j’en doute) l’a déclarée apte à exercer une "autre activité" et à temps partiel.

    En plus, elle doit se faire opérer prochainement des deux genoux .....

    qui a déjà connu ce type d’expertise ??? Bien entendu je demande une contre expertise... mais en attendant financièrement elle est dans la galère... ce qui ne va pas l’aider à stabiliser son état...

    je comprends bien que le but de ces experts (payés par les assureurs) est de déceler les "simulateurs" et de faire faire des économies à l’assurance, mais il y a des évidences qu’ils ne peuvent quand même nier et cela ne leur donne pas le droit de "juger" les personnes

    merci de votre soutien

    • Bonjour,

      Vous soulevez là une problématique apparentée : l’indépendance des experts en dommage corporel ou en médecine légale vis-à-vis des assureurs qui sont à la fois une "partie" et leurs principaux financeurs.

      C’est en effet un énorme problème et il traîne quelques personnalités "complexes". Vous avez bien fait de décrire la situation au conseil de l’ordre et à l’assureur. Vous pouvez débattre de ce problème sur ce forum : http://www.atoute.org/n/forum/forumdisplay.php?f=26

    • cher mr,
      je suis moi-meme bipolaire et ma vie serait sans doute plus douce si mon papa était aussi intelligent et efficace dans l’aide qu’il essaie de m’apporter. Je lui ai pardonné depuis longtemps. J’ai reussi a échapper à la COTO de peu et àreduire au minimum syndical les médocs en découvrant le slam et en faisant mon métier.
      J’espère que vous et votre fille avez trouvé des solutions aux soucis provoqués par cet abruti incompétent.
      slamicalement vôtre
      ella dilafé

  • Cher Confrère,

    Bravo pour votre test d’évaluation. J’ajouterais cependant :
    - lit-il la Revue Prescrire ? (5 points)
    - pour les psychotropes : lit-il la Psychopharmacologie de Stahl (Bible de la spécialité) : 2 points.
    Dr Olivier LOUIS, neuropsychiatre

  • Vous hallucinez complétement à propos des Seychelles et cette allusion à cette destination lointaine dessert complétement le projet d’indépendance des médecins.
    D’abord parce ces séminaires ne sont plus offerts (ou proposés) aux MG depuis longtemps. Et parce qu’en maintenant cette idée de médecin nanti, qui va au soleil aux frais d’une collectivité, vous étes dans l’erreur. Ce n’est pas vrai.

    • Bonjour,

      Je ne sais pas sur quelle planète vous vivez, mais il existe encore de nombreux congrès exotiques ou les médecins (souvent des spécialistes, je vous l’accorde), se rendent aux frais des laboratoires pharmaceutiques. La nouveauté est que les épouses ne sont plus invitées.

      Je n’ai pas dit que les médecins étaient nantis, mais qu’ils ruinent leur indépendance intellectuelle pour la plupart en acceptant l’ingérence financière de l’industrie pharmaceutique dans leur vie professionnelle.

  • Bonjour,

    Généraliste, je serai très bientôt obligatoirement soumis à une formation médicale continue (FMC) et à une évaluation des pratiques professionnelles (EPP), comme l’ensemble des médecins de France, spécialistes ou généralistes, salariés ou libéraux.
    C’est très bien, aucune objection. De toute façon l’obligation de formation médicale continue est inscrite naturellement dans notre code de déontologie.
    Cette EPP&FMC, déjà formalisée , pour un peu plus de 210000 médecins nécessitera évidemment un financement conséquent.

    J’ai lu dans une revue médicale (TLM) que l’industrie pharmaceutique va faire un effort pour 80% du financement total !

    Je m’interroge.

    DR COY

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