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Champix pour arrêter de fumer
Les promesses du Champix par le Professeur Robert Molimard
Première publication : dimanche 11 février 2007 - Visites : 52051
Le Champix (varenicline) des laboratoires Pfizer est commercialisé en France depuis le 12 février 2007. J’ai demandé au Pr Robert Molimard, fondateur en France de la tabacologie, son avis sur cette nouvelle molécule.
Il existe normalement à la surface de beaucoup des neurones des "récepteurs". Ils ont souvent été comparés à des "serrures" diverses que peuvent ouvrir des "clefs" particulières. Ces clefs peuvent être des hormones circulantes, ou des "neuromédiateurs" que fabriquent les neurones pour communiquer avec leurs voisins et les activer ou les freiner.
La clé naturelle de beaucoup de ces récepteurs, très répandus dans l’organisme, est l’acétylcholine. C’est une sorte de passe-partout qui peut activer plusieurs types de récepteurs.
La nicotine est une fausse clé qui fonctionne sur un type particulier de récepteurs à l’acétylcholine.
A faible dose, comme c’est le cas chez le fumeur, elle les active, puis s’en va.
Son action, par exemple faire contracter une petite artère, est de courte durée.
A forte dose, la stimulation est également brève, mais la fausse clé occupe le terrain, bloque la serrure, ce qui fait que lorsqu’un neurone sécrète de l’acétylcholine pour activer le récepteur, celui-ci ne peut faire contracter l’artère, qui reste largement ouverte.
La varénicline agit de la même façon que la nicotine, avec quelques différences :
Son "affinité " pour le récepteur est 15 fois plus forte. - Aux doses utilisées, elle le stimule, mais elle y reste accrochée plus longtemps, empêchant la nicotine (et l’acetylcholine) d’agir.
De plus, alors que la moitié de la dose de nicotine est éliminée en deux heures, il faut 24 heures à la varenicline.
Cette persistance dans l’organisme apparenterait donc plutôt le traitement par le Champix à l’action prolongée des timbres à la nicotine qu’à celle des gommes ou des inhaleurs. Une autre particularité est que les effets de la nicotine d’une cigarette semblent bloqués par la varenicline du fait de sa plus forte affinité pour le récepteur. Cela pourrait aider à ne pas "rechuter" à l’occasion d’un petit "dérapage". Mais tout ceci est bien théorique, et l’on juge un arbre à ses fruits.
Maintenant que le produit est commercialisé, les seules questions qui se posent sont :
1. L’efficacité sera-t-elle aussi bonne à l’usage, lorsque le produit sera utilisé par des centaines de milliers de fumeurs, que dans les études contrôlées préalables au lancement ? (en moyenne 22,5% d’abstinents au bout d’un an, 15,7% avec le Zyban et 9,5% avec le placebo).
D’autant que de ces études ont été exclus des groupes de fumeurs particulièrement accrochés à la cigarette (Alcooliques, diabétiques, déprimés). De plus, la comparaison avec les substituts nicotiniques, qui aurait été intéressante puisque la cible d’action des molécules est la même, n’a pas été faite.
2. L’acceptabilité de ce médicament sera-t-elle suffisante pour que son utilisation ne soit pas freinée ? Les nausées surviennent dans 30% des cas environ, ainsi que d’autres troubles digestifs, constipation, digestions difficiles, ballonnements. On a signalé aussi, contrairement aux effets de la nicotine, une tendance à l’hypoglycémie, avec une augmentation de l’appétit et une prise de poids, ce qui est donc plutôt en faveur du blocage que d’une activation du récepteur.
3. Le médicament risque t-il d’être dangereux ? Aucun accident grave n’a été signalé. Cependant, comme pour tout nouveau médicament, un évènement rare peut ne pas être observé sur les quelques milliers de sujets des études préliminaires, et devenir un vrai problème lorsque le nombre d’utilisateurs est considérable, ce qui justifie une surveillance particulière les premières années.
4. Deviendrait-on dépendant du Champix ? L’étude a été faite. A faible dose, les fumeurs ne le distinguent pas du placebo, les non-fumeurs le trouvent désagréable, à forte dose tout le monde le trouvent déplaisant, (alors que dans le même test ils apprécient l’amphétamine). Ceci est d’ailleurs en accord avec le fait que la dépendance aux substituts nicotinique n’a jamais pu être démontrée, ce qui jette un doute sur le dogme que la dépendance au tabac soit seulement une dépendance à la nicotine. Il y a donc fort peu de risques que le Champix devienne une nouvelle drogue.
Il est clair que l’effet est de toutes façons modeste si l’on juge les résultats au bout d’un an. En pratique, ne plus fumer est la conséquence d’une longue évolution psychologique, jusqu’au stade où l’on abandonne sa cigarette comme on a abandonné son "doudou". Aucun médicament ne peut remplacer ce travail sur soi-même. Ou alors il faudrait le prendre "à vie", comme un diabétique prend son insuline. Hormis l’énorme charge financière que cela représenterait, nul ne sait quel pourraient en être à long terme les conséquences fâcheuses pour la santé, d’autant qu’avec l’âge viennent souvent s’ajouter des médicaments jugés plus nécessaires, et qu’en allongeant sans fin les ordonnances, on finit par multiplier les effets indésirables.
Mais pour ceux qui ont des difficultés dans les premières semaines de l’abstinence, aucun progrès n’est à négliger.
Le Professeur Robert Molimard est l’auteur de deux livres sur l’arrêt du tabac : La Fume et le Petit Manuel de la Défume.
Messages
12 février 2007, 10:50, par Dominique Dupagne
Je n’arrive pas à comprendre pourquoi le Champix n’a pas été comparé aux patchs à la nicotine.
12 juin 2007, 12:24, par asterisk
Bonjour. Ce produitr est t-il disponible en Afrique ?
Ou peut-on l’obtenir ?
Merci
28 juin 2007, 18:05, par omarou
Bonjour.est-ce qu’il y’a le Champix au Maroc ?
11 juillet 2007, 15:03, par tabaco95
Champix a été comparé aux substituts nicotiniques mais le Labo n’a pas souhaiter faire paraître les résultats. Pourquoi ? Mystère ! Il lui a été imposé, lors de sa demande d’être pris en charge dans les produits remboursables à 50 euros, de fournir les résultats de cette étude pour établir le niveau du service médical rendu. Puisqu’il a été admis au remboursement, on peut supposer que ce produit est plus efficace que le traitement nicotinique substitutif ; mais de combien ?
Cordialement.
11 septembre 2007, 20:44, par athena
bonjour, je travail en pharmacie, et je voulais savoir dans quel pays le champix etait il remboursé car en belgique ca n’est pas remboursé , dommage d’ailleur
21 septembre 2007, 10:30, par Randall
Il y a un phénomène assez surprenant avec les aides à l’arrêt du tabac : leur efficacité décroit à mesure que sont commercialisés de nouveaux produits. C’est comme s’il y avait une ’usure’ de l’efficacité.
Ceci permet aux fabricants de médicaments de vanter l’efficacité supérieure de nouvelles approches thérapeutiques qui n’apportent rien de durable. La durée de vie commerciale d’une aide médicamenteuse à l’arrêt du tabac va bientôt approcher celle des ordinateurs portables !
On peut déjà avoir une idée de nouvelles molécules qui feront deux fois mieux que Champix, qui lui fait deux fois mieux que la nicotine, qui elle fait deux fois mieux que la seule décision de cesser de fumer. Bientôt on va dépasser 100% vous allez voir...
En réalité, je suspecte une réalité moins profitable : fumer n’est pas une maladie, les médicaments pour l’immense majorité des fumeurs qui ne sont pas des ’malades’ ne sont d’aucune utilité. Les études présentées sont bidonnées par des chercheurs financés par Big Pharma, puis relayées par des dealers d’opinion financés par Big Pharma mais rien y fait : les fumeurs fument toujours.
Il serait possible que ce ne soit pas théoriquement la bonne approche. Il serait possible de prendre en compte le tabagisme dans toutes ses composantes, et notamment sociales et psychiques et non seulement physiologique. Arrêter de fumer n’est pas terrible disent ceux qui y parviennent. Le problème serait plutôt de ne pas rechuter dans la durée. Pour cela l’INSERM reconnait volontiers que les médicaments n’ont pas fait la preuve de leur utilité.
J’en conclus personnellement que Champix et nicotine sont tous les deux inutiles, sauf cas particuliers. Rendre le sevrage confortable ne contribue pas à l’abstinence durable, pas plus que le diagnostic du cancer de la prostate ne réduit sa morbidité.
Détails sur unairneuf.org
Voir en ligne : http://unairneuf.org
6 juin 2007, 14:56, par Jeannette
bonjour,
j’aimerais avoir des témoignages de gens qui ont été sous champix. Et surtout une analyse objective du produit .
merci d’avance
7 juin 2007, 07:38, par Dominique Dupagne
Bonjour, vous avez de nombreux témoignages sur le champix dans cette discussion du forum : http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?t=49127&page=2
(attention, il y a plusieurs pages successives à lire).
Pour une analyse objective, je pense que l’on ne peut pas trouver mieux que l’article de Robert Molimard.
29 août 2007, 18:04, par cathy
je suis une grosse fumeuse j ai 34 ans et j ai commencé a 15 ans 20 cigarettes par jour j ai commencé champix le 8 ,arrété le tabac le 19 aout ,une rechute une cigarette fumée le 21 aout depuis plus d envie j en suis a 3 semaine et demi de traitement je pense continué le champix encore 4 semaine pour etre enfin tranquille .
11 septembre 2007, 20:50, par athena
bonjour,
ce nouveau produit a attiré mon attention , etant donné que j ’en ai vendu assez bien à chaque fois je posais la question au patient pour voir ce qu’ils en pensaient, et tous mon repondu la meme chose ca marche mais il faut le vouloir aussi. Etant moi meme fumeuse ca m’a poussé à me lancer dans cette experience car je souhaitais arreter mais je ne supportais pas les autres traitements de subsitution. Et donc voila je suis a mon 4 e jour de prise de comprimé, je fume donc tj , mais c vrai que j commence à avoir plus envie de manger, jespere que la suite ce passera sans probleme et que je serai enfin debarrasser de cette drogue qu’est la nicotine !!
16 septembre 2007, 15:33, par castmi
bjr
je suis un peu dans la meme demarche que vous.
j’ai juste une question à vous poser :
vous dites que vous continuez à fumer, vous esperez donc que la molecule vous supprime progressivement l’envie de fumer.
si c’est cela est-ce que ce phenomene commence à se faire sentir.
étant tres anxieux c’est l’absence brutale de tabac qui me gène mais si la démarche est comme vous le dites j’attaque des demain.
merci pour le temps passé à me répondre
18 septembre 2007, 18:04, par jde
Bonjour
J’ai commencé le champix le vendredi 16 mars.
le samedi 24, il y avait un truc bizarre avec mes clopes, sans savoir déterminer quoi.
Le dimanche 25, je me suis aperçu que j’avais toujours autant envie de fumer après la cigarette.
Le lundi matin, j’ai fumé 3 clopes et j’ai jeté le paquet, il ne me servait plus à rien.
L’envie était toujours là (moins forte malgré tout), mais je n’ai pas ressenti de réel manque de nicotine.
Il a plutôt fallu que je lutte contre les habitudes (de la clope du matin, d’après le café, etc...)
Le jeudi j’ai craqué, j’ai éteint la cigarette au bout de 3 taffes, car elle n’avait aucun effet.
J’ai arrêté (facilement) le champix le 15 aout.
Pour l’instant tout va bien, pourvu que ça dure.
Des collègues ont essayé, ça n’a pas fonctionné.
Amha le champix n’est pas un produit miracle, c’est une aide de plus, il faut surtout que ce soit "le bon moment". Et il a peut-être plus d’effets sur certains...
Si vous vous sentez prêt(e) à arrêter, à mon avis ça vaut le coup d’essayer avec ce médoc.
Bon courage.
8 juin 2007, 13:28, par rexouf
bonjour,
j’aimerai savoir si ce médicament peut être utilisé par des personnes qui ont eu avant un infarctus du myocarde. merci
28 juin 2007, 01:48, par carole
j,aimerais savoir si ce produit va etre bientot au quebec
21 septembre 2007, 15:58, par henri4
Monsieur Molinard, et à tout les fumeurs qui me lirons.
J’ai 61 ans et quarante ans de tabagisme. Il y a quatre ans, un ami de retour du Canada m’a parlé du ZIBAN, si décrié, car à l’origine anti dépresseur.
Après la prescription, sur ma demande, par un médecin, je me suis préparé six mois mentalement, à l’utiliser.
Je n’ai pris qu’une boîte, soit 15 jours de traitement, et moins de 100
euros, sans dépendance.
Depuis je ne fume plus, aucune envie de le faire ou d’acheter un paquet de cigarettes. On peut fumer chez moi, je peut aller dans des lieux enfumés,plus aucune envie.
Par contre, je ne tousse plus, l’odorat est revenu, même trop parfois(!) et je n’empoisonne plus mon entourage.
Je déplore le manque de "publicité" de ce produit, au bénéfice d’autres qui ne sont pas très efficaces.