Accueil > Désinformation > 14 médecins baissent leur pantalon...
14 médecins baissent leur pantalon...
Mais devant qui ?
Première publication : dimanche 9 janvier 2011,
par - Visites : 29484
La communication des urologues est décidément de plus en plus agressive. Cette fois-ci, ils décident de faire un doigt d’honneur à la science, qui démontre que le dépistage du cancer de la prostate est le plus souvent dangereux et inutile. Dangereux car il aboutit à de nombreuses mutilations non justifiées et à des décès induits par les biopsies ou les complications des traitements. Inutile car le bilan en terme de vies sauvées n’est pas brillant.
Alors, après ce doigt d’honneur à la prudente position de la Haute Autorité de Santé, que signifient ces photos pantalon sur les chevilles ?
Quand on baisse son pantalon, c’est par soumission. À qui ou à quoi ces médecins sont-ils soumis ? Sûrement pas à un examen prostatique, ils auraient préalablement ôté leurs chaussures. Sûrement pas non plus à la médecine fondée sur des preuves qui réfute ce dépistage.
Comment le site santé rattaché à la télévision publique, parrainé par l’Assurance Maladie, l’Inserm & co, peut-il piétiner à ce point les réalités scientifiques et abonder dans le sens du lobby des urologues massivement financé par l’industrie pharmaceutique ?
Bien sûr, le problème n’est pas dans l’humour décalé de la photo de Michel Cymes. L’humour est un excellent moyen pour sensibiliser le public :
Cette image est une parodie de celle de la Journée de la Prostate 2010 organisée tous les ans par les urologues.
Non, c’est le message qui pose problème, car il véhicule une recommandation peu recommandable.
Comment s’étonner, face à une telle médiocrité médicale et médiatique, de la lenteur à émerger de l’affaire du Mediator, alors que tout est écrit dans la Revue Prescrire depuis 10 ans ? D’ailleurs, vous savez ce qu’elle dit du dépistage du cancer de la prostate la Revue Prescrire ? Elle dit ça :
"En pratique, mieux vaut informer sans parti pris les patients qui envisagent un dépistage du cancer prostatique : absence de preuve suffisante d’un avantage clinique au regard des risques avérés, notamment liés aux diagnostics inutiles. En mai 2009, un dépistage systématique du cancer de la prostate, par dosage du PSA ou toucher rectal, n’est pas justifié".
Dans le cadre de l’affaire Mediator, Irène Frachon a déclaré à l’Express "D’autres acteurs très importants se mobilisent aussi pour faire bouger les lignes : la revue Prescrire, les médecins farouchement indépendants du Formindep, du site internet Atoute...".
Vous venez de lire l’opinion de Prescrire. Celle du Formindep est là, elle résonne singulièrement avec la campagne du site Bonjour-Docteur :
"En proposant ce dépistage l’Association Française d’Urologie prend donc le risque d’inquiéter inutilement les patients, de culpabiliser inutilement les médecins généralistes, de provoquer inutilement chez nombre de patients des examens médicaux et des traitements médicamenteux, radiothérapiques et chirurgicaux aux conséquences parfois invalidantes, voire de gêner l’accès à ces traitements de patients qui en auraient réellement besoin. Le Formindep s’interroge sur les motivations réelles et les conflits d’intérêts d’organismes promouvant des actions de santé publique ne reposant pas sur des bases scientifiques solides. Il appelle les media à prendre leurs responsabilités en exerçant leur esprit critique pour ne pas se faire les relais complaisants de campagnes orientées."
Enfin, sur Atoute.org, le dépistage du cancer de la prostate est un vrai marronnier, notamment avec la campagne "Touche pas à ma prostate" signée par 200 médecins qui ont tenté de faire fonctionner leur cerveau plutôt que leur doigt.
Alors ? Ne trouvez-vous pas curieux que les trois sources citées par Irène Frachon comme fiables en matière d’information médicale soient unanimement opposées à ce dépistage, et d’ailleurs en phase (pour une fois) avec la Haute Autorité de Santé ? Sacrée coïncidence...
Quant à Michel Cymès, qui se souvient qu’il a longtemps été un fervent défenseur des hormones de la ménopause responsables de milliers de morts par cancer ?
Je vais vous faire une dernière révélation : je suis intimement persuadé que le dépistage sauvage du cancer de la prostate a semé bien plus de morts et de malheur que le Mediator.
Un jour, ce sera clair pour tout le monde, et la presse écrira "C’est incroyable, c’était pourtant écrit il y a dix ans dans la Revue Prescrire, par le Formindep et sur Atoute.org. C’était même dans un rapport de la HAS."
L’histoire se répète, les causes sont les mêmes, les effets s’aggravent. Nous vivons une époque moderne.
Réactions postérieures à cet article :
Pendant que Michel Cymes fait la tournée des médias avec "Maman", cette campagne ridicule suscite quelque saines réactions :
La plus sympathique, celle des jeunes médecins twitteuses sur le site Sous-la-blouse
Et aussi :
Asclepieia
Suite101
CancerBretagne
Jaddo
Wikipedia
Et pour finir en beauté, Michel Cymes me traite d’ayatollah de l’intégrisme (sic) dans le Grand Journal de Canal+. C’est parfait, je pourrai désormais dire plus librement ce que je pense de lui.
Messages
19 septembre 2012, 16:55, par René de Provence
Je suis entièrement d’accord avec ce que je viens de lire et pour cause ...
A l’àge de 70 ans on m’a ravagé le rectum et les muscles du sphincter anal par 36 séances de radiothérapie pour traiter une lésion adénocarcinome prostatique de moins d’un millimettre (écrit sur le comte rendu de la biopsie) .
Depuis cette mutilation ma vie est devenue un dégout , il m’est impossible de retenir mes envies pressentes aussi bien urinaires que fécales .
J’ai intenté un procés contre le responsable du service de radiothérapie de l’hôpital ou j’ai été traité . On m’a soumis à une expertise médicale qui a révélé que aucune faute n’avait été commise par les services et que mon cancer était guerris .
Les frais de mon avocat s’élève à prés de 3000 euros et je suis dans l’attente de recevoir la note de frais de la partie adverse.
J’ai été mutilé et je dois payer . Je suis écoeuré . C’est le pot de fer contre le pot de terre .
31 mars 2013, 11:06, par inconnumalade
Je partage tout à fait l’avis selon lequel le docteur Dupagne est un dangereux irresponsable, en militant contre une détection précoce d’un cancer qui fait 9000 morts/an.
Et qui fait du lobbying, sinon le docteur Dupagne lui-même !
Une seule question : N’y a-t-il pas de nombreux malades guéris du cancer de la prostate grâce au dépistage précoce de leur maladie ?
31 mars 2013, 17:44, par Dominique Dupagne
Cher et courageux inconnu, merci pour vos encouragements.
Vous devrez donc ajouter à votre liste d’irresponsables la Haute Autorité de Santé, l’Institut National du Cancer, l’Organisation Mondiale de la Santé, et la totalité des agences sanitaires internationales.
Mais je reconnais que vous avez de votre côté, outre les guignols présents sur cette photo et les urologues : Doctissimo, Paris-Match et Santé Magazine.
15 avril 2018, 10:54, par SPARTACUS
“Spartacus” Les cancers de la prostate détectés trop tard rapportent plus de 500 millions d’E/AN en France car ce sont les Labos qui fournissent les produits quand cancer prostate détectés trop tard .
Il y a 180 000 patients /An en retraitements d’hormonothérapie et de produit anti androgénique .2500 E par patient par 180 000 =450 Millions
d’E par An en France plus plus de 150 Millions d’E /An pour les produits de chimiothérapies atroces . Des piqures de Neulasta à 1000 E pour remonter les globules blancs .Idem pour les globules rouges .
Pour la Sécurité sociales plus d’1 Milliard d’E de surcouts sur les cancers détectés trop tard .Traitements des Urgences sur métastases des os ,métastases sur vessie,les reins ,paralysies cérébrales etc {{}}
6 mois d’hopital en fin de vie atroce de 30 à 60 000 E .
Les traitements anti SOUFFRANCES ,linjections radioactives etc .Salut
15 avril 2018, 13:18, par Dr Dominique Dupagne
Bonjour,
Ce que vous décrivez n’est pas la réalité. Le dépistage augmente les coûts de santé en induisant des opérations inutiles, de l’incontinence, des traitements hormonaux précoces. Il n’a en tout cas jamais démontré qu’il faisait réaliser des économies.
7 novembre 2013, 12:19, par Alain
Bonjour
J’ai 65 ans. J’y suis, je savais pas qu’il fallait pas, je l’ai fait ! Mon PSA est élevé, mon médecin veut m’envoyer chez l’urologue ! Cher Dominique, connu par France Inter, je balise, j’ai failli écrire je baise, j’avais oublié le l, lapsus dactylographique significatif ! Je veux continuer à baiser, je ne veux pas être victime d’un accident du type de celui qui a emmerdé la fin de vie de mon père, une coloscopie qui a mal tourné !
Je cherche partout sur internet la prose prostate. Récemment dans Le Monde j’ai trouvé celle de Abdel-Rahmène Azzouzi. Il parle de traitements focaux. On pourrait éviter, dit-il, les biopsies. Qu’en pensez-vous ?
13 février 2014, 17:26, par mariefrance06
je suis naturopathe et j’ai d’excellents résultats avec des patients dans votre cas. changement d’alimentation, huile et graines de courges , huiles essentielles et guérison des troubles émotionnels liés à la sexualité et à la situation personnelle.
au bout de 3 à 6 mois le psa baisse et la prostate diminue de volume.
je soutiens que les biopsies peuvent faire flamber un adénome qui sans cela n’aurait sans doute pas évolué. je suis solidaire du docteur DUPAGNE et le très médiatique et démagogue Docteur CYMES m’insupporte. dès qu’un intervenant sort du créneau "officiel" il est maltraité et stigmatisé (exemple avec LE cardiologue Michel de Lorgeril)