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Il faut sauver le docteur Goubeau

Et la médecine avec...

Première publication : lundi 23 janvier 2012,
par Dominique Dupagne - Visites : 26465

Cet article, écrit en 2012, constituait un appel à l’aide pour soutenir le Dr Goubeau, injustement incriminé dans une affaire concernant le dépistage du cancer de la prostate. Cet appel a porté ses fruits puisque le Dr Goubeau a été initialement innocenté de toute faute professionnelle par deux jugements successifs, après un référé qui lui avait été défavorable en 2010.
Malheureusement, sur la foi d’un certificat tendancieux rédigé par le Pr Guy Vallancien, le patient a gagné son pourvoi en cassation. L’affaire a été rejugée et le Dr Goubeau condamné.
En 2021, le pr Vallancien a reçu un blâme de l’Ordre des médecins pour son comportement dans cette affaire, mais le mal était fait.

Pierre Goubeau est médecin généraliste. Il a été condamné en référé il y a deux ans à verser 15.000 euros de provision à M. JB qui lui reproche de ne pas lui avoir prescrit en 2003 de dépistage du cancer de la prostate par dosage des PSA. Cet homme qui avait à l’époque 52 ans a présenté en 2007 un cancer prostatique métastasé et attaque le Dr Goubeau pour faute et perte de chance.

Comme vous le savez, ce dépistage n’est pas recommandé par les autorités sanitaires françaises ni internationales. Aux USA, l’U.S. Preventive Services Task Force (USPSTF) vient de dégrader la note de ce dépistage, passée fin 2011 de “intérêt douteux” à “délétère et à ne pas encourager”.

L’affaire va être jugée sur le fond et les avocats doivent rendre leurs mémoires dans trois semaines. Pierre Goubeau a besoin d’aide car il a été mal défendu jusqu’ici.

Nous avons tous besoin de cette aide, car il est intolérable de penser qu’un médecin va être condamné pour avoir suivi à la fois les données de la sciences et les recommandations sanitaires officielles. Il risque d’être condamné sur la foi d’une expertise orientée, émise par un urologue membre d’un lobby qui tente d’imposer ses vues à l’encontre de la science et de l’intérêt des patients. Si Pierre Goubeau était condamné, nous serions tous sous la menace de condamnations opportunistes et notre façon de travailler serait profondément modifiée au détriment de la santé publique.

Comment aider ?

Expertise complète

Vous pouvez aider le Pierre Goubeau en prenant connaissance ci-dessous des pièces du dossier, ou de la totalité de l’expertise dans ce document téléchargeable.

Si vous trouvez comme moi que cette condamnation en référé est anormale, et si vous possédez un titre susceptible de donner du crédit à vos propos vis-à-vis d’un juge, rédigez une lettre simple, sur votre papier à en tête. Dans cette lettre, vous donnerez votre opinion sur les faits. Pas sur le cas médical lui même bien sûr, mais de façon générale sur le caractère fautif ou non de ne pas proposer de dépistage systématique du cancer de la prostate. Il peut être intéressant de s’appuyer sur les documents disponibles à l’époque que j’ai adjoints à cet article. Vous pouvez citer les paroles de l’expert lorsqu’il énonce des idées générales sur le fait que ce dépistage faisait l’objet d’un consensus et était recommandé entre 2003 et 2007.

Envoyez moi ce courrier à mon adresse postale :
Dr Dominique Dupagne
2 rue de Phalsbourg
75017 Paris

En précisant si vous autorisez ou non sa publication sur Atoute. Dans le cas contraire, elle sera simplement communiquée au juge avec les autres.

Arguments

De façon constante depuis 1998, la Haute Autorité de Santé française (comme l’ANAES qui l’a précédée) a affirmé l’absence d’intérêt de ce dépistage à titre systématique. En effet, ce dépistage ne sauve pas de vie et provoque des souffrances, incontinences et impuissances liées aux biopsies ou interventions chirurgicales qui lui font suite. Des accidents graves ou des décès sont possibles. Dans ces conditions, un dépistage de masse (systématique) n’est pas recommandé par cette instance dont les avis s’imposent aux médecins.

Le bilan tiré des travaux disponibles ne permet pas d’affirmer que ce dépistage diminue la mortalité spécifique par cancer de la prostate. Entre 2002 et 2007, il n’existait aucune étude scientifique permettant de penser que ce dépistage était utile. Depuis 2009 et la publication d’études portant sur de grands effectifs, l’inutilité et la nocivité de ce dépistage sont solidement établies comme le montre la remarquable synthèse récente de l’USPSTF.

Sur ce dépistage, voici la position de l’ANAES en 1999, organisme officiel destiné à émettre des recommandations de bonnes pratiques à l’intention des médecins français [1]

Un dépistage est justifié si la pathologie remplit les dix critères de l’OMS (Wilson et Jungner). Ces derniers ont servi de référence à plusieurs pays qui ont examiné l’opportunité de réaliser un dépistage de masse du cancer de la prostate et qui y ont répondu de manière négative (critères non remplis). Il s’agit du National Cancer Institute, de l’US Preventive Services Task Force, de l’American College of Physicians, de l’International Union Against Cancer, de la World Health Organization, du Canadian Task force on the Periodic Health Examination, de la Canadian Cancer Society, de la Canadian Urological Society, du British Columbia Office of Health Technology Assessment et de Conférences de Consensus en Suède, en France et au Canada.

(...)

En conclusion, les connaissances actuelles ne permettent pas de recommander un dépistage de masse du cancer de la prostate. Il semble indispensable de conduire une réflexion complémentaire sur l’information au patient et sur l’opportunité d’un dépistage individuel par la bonne prescription du dosage du PSA.

ANAES 1999

La recommandation de l’ANAES est claire : pas de dépistage de masse (systématique chez tous les hommes). Une réflexion serait à mener sur le dépistage individuel (c’est à dire lié à un terrain particulier chez le patient, en cas d’antécédents familiaux notamment) qui pourrait conduire à proposer un dépistage ciblé sur certains hommes à risque. À ce jour, l’intérêt du dépistage n’a pas été étudié spécifiquement dans de tels groupes.

Le dépistage systématique, qu’aucun pays au monde n’a promu ni organisé, est donc de la mauvaise médecine, qui déroge à un principe fondamental : primum non nocere (avant tout, ne pas nuire au patient).

Le découvreur des PSA, le Dr Richard Ablin, qualifie lui même leur usage pour le dépistage de “désastre de santé publique”.

Or, si le dosage des PSA ne peut dans ces conditions être recommandé pour dépister le cancer de la prostate, il est largement et paradoxalement pratiqué en France et aux USA, sous la pression des urologues et de certains radiothérapeutes. En France, leur organisation représentative : l’Association Française d’Urologie (AFU) pratique un lobbying intense auprès du grand public et des professionnnels de santé.

Auprès du grand public

Une agence de communication commanditée par l’AFU organise tous les ans depuis 2005 la “Journée de la prostate, associée à des visuels inquiétants”.

Malheureusement souvent reprise par les journalistes, cette campagne joue sur la difficulté pour le public de comprendre qu’un dépistage n’est pas systématiquement une stratégie bénéfique et que si certains dépistages sont utiles, d’autres sont délétères, comme l’explique très bien la recommandation de l’ANAES de 1999 précédemment citée.

Auprès des professionnels de santé

D’innombrables articles, interviews, ou formations, donnent depuis 20 ans la parole aux urologues qui font l’apologie de ce dépistage. Pourtant, le concept de dépistage concerne plutôt les médecins spécialisés en santé publique, en médecine générale ou en épidémiologie ; ces derniers sont peu favorables à ce dépistage. Le Collège de Médecine Générale s’est récemment exprimé à ce sujet. Les urologues ont un conflit intellectuel majeur avec le dépistage du cancer de la prostate et ses suites qui représentent l’essentiel de leur activité. Autant leur opinion sur la prise en charge chirurgicale ou médicamenteuse de ce cancer est fondamentale, autant elle est biaisée en ce qui concerne le principe même de son dépistage.

Beaucoup de généralistes soumis à cette pression constante ont peur des conséquences d’une non-prescription de PSA et les proposent à leurs patients, la main quasiment forcée. On les comprend mieux en constatant ce qui est arrivé au Dr Goubeau mais c’est tout à fait inquiétant.

Paradoxe sanitaire et mélange des genres

Nous vivons donc un paradoxe sanitaire : un dépistage néfaste est largement pratiqué, à la demande de patients influencés par des publicités, et par des médecins dont l’opinion est faussée par des urologues à la fois juges et parties.

L’expertise

Expertise complète

Le mélange des genres entre ceux qui expertisent et ceux qui sont parties prenante est au coeur de l’affaire qui nous intéresse : La condamnation préliminaire du Dr Goubeau s’est appuyée sur l’expertise d’un urologue, le Dr Jean-Pierre Giolitto, qui revendique dans son papier à en-tête son appartenance à l’AFU.

Cet expert près la Cour d’Appel de Reims ne craint pas d’affirmer qu’à l’époque des faits, le dépistage du cancer de la prostate était recommandé.

Cette affirmation est parfaitement fausse, comme le montrent les extraits de l’avis de l’ANAES de 1999 déjà cité.

Or, dans cette expertise, la seule question importante est “En 2003 et dans les années qui ont suivi, le dépistage du cancer de la prostate constituait-il un examen de routine recommandé par les autorités sanitaires françaises chez l’homme de plus de 50 ans”. Cette question aurait d’ailleurs gagné à être formulée ainsi par le juge.

La réponse est clairement non. L’expert a donc menti dans son rapport. Ce mensonge est d’autant plus fautif qu’il est associé à la défense des intérêts d’une entreprise dont cet expert est membre. Je parle d’entreprise à propos de l’AFU car c’est ainsi qu’elle se définit en 2004 dans son rapport d’activité.

Le juge va donc être influencé par la décision provisoire (référé), confirmée en appel, qui s’appuie sur l’expertise d’un membre de l’AFU, auquel a été adjoint un expert qui ne paraît pas (à en croire ses titres) avoir de compétence spécifique en santé publique ou en épidémiologie.

Voici les éléments principaux de cette expertise. Vous y trouverez aussi les réponses aux dires du Dr Ritter, médecin qui conseillait le Dr Goubeau pour cette procédure en référé et qui a contesté les conclusions du premier rapport..








À titre personnel, j’ai honte pour mes confrères. Nous nous devons déontologiquement assistance dans l’adversité. Il n’est bien sûr pas question de demander à un expert d’orienter sa décision au bénéfice d’un confrère. En revanche, travestir la réalité pour défendre les intérêts d’une entreprise dont on est membre constitue une forfaiture.

Comme vous le lirez dans les conclusions des experts, ceux-ci se placent dans une logique de dépistage systématique qui aurait donc d’après eux été recommandé au début des années 2000. Mais il est possible que les conseils de M. JB changent leur fusil d’épaule et considèrent que la problématique n’est plus celle du dépistage, mais du diagnostic. En effet, le plaignant avait signalé dans un questionnaire réalisé dans un centre de bilan l’existence non détaillée de "Troubles mictionnels". Ces troubles mictionnels n’ont pas été exprimés par M. JB face à Pierre Goubeau, dont le fichier patient est remarquablement tenu.

ANAES PSA

Le problème n’est pas de savoir si M. J avait signalé des troubles mictionnels ou non. Ceux-ci sont d’une telle banalité à partir de la cinquantaine qu’ils ne constituent pas un signe d’appel pour le diagnostic de cancer. Pire, le dosage des PSA est moins spécifique dans ce cas car leur taux est plus élevé en présence d’un adénome bénin.

ANAES HBP

Une autre recommandation porte en 2003 sur la prise en charge de l’hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) responsable de troubles mictionnels fréquents chez l’homme mûr. Il est écrit page 27 :

Les urologues favorables au dépistage insistent d’ailleurs sur le fait que le dépistage n’a d’intérêt que s’il est réalisé à un stade infraclinique : si le cancer, habituellement situé en périphérie de la glande, occasionne des troubles mictionnels, c’est qu’il est habituellement trop étendu pour être opéré. Le dépistage ne permet alors que d’annoncer plus tôt à un patient qu’il est atteint d’un cancer, sans prolonger pour autant sa survie.

L’état de la science et les recommandations officielles en 2002-2007 étaient donc claires : le dépistage du cancer de la prostate par dosage des PSA ne se justifiait pas, aussi bien en l’absence de symptômes qu’en présence de troubles mictionnels liés à l’augmentation bénigne de la taille de prostate.

Les travaux scientifiques qui ont suivi ont confirmé ces éléments, amenant comme nous l’avons vu en introduction les USA a dégrader la note de ce dépistage.

Nous aurons dans les semaines qui viennent la confirmation de la recommandation provisoire de l’USPSTF et bientôt une recommandation de l’INCa français qui travaille sur ce sujet. Le dépistage du cancer de la prostate ne fait pas partie actuellement des stratégies recommandées par l’INCa.

Nous saurons donc avec le procès du Dr Goubeau qui décide des stratégies médicales en France : l’état de la sciences et les recommandations des autorités sanitaires, ou les groupes de pression dont des représentants manipulent l’expertise judiciaire.

Je termine par un résumé chronologique.

Résumé et historique

Le Dr Goubeau est attaqué par M. J, ancien expert en assurances retraité né en 1950. Le plaignant reproche à son médecin de ne pas avoir pratiqué de dépistage du cancer de la prostate alors qu’il est actuellement atteint d’un tel cancer, métastasé.

- 4 Décembre 2002 : premier contact entre le Dr Goubeau et M J, âgé alors de 52 ans, dans le cadre d’une garde médicale pour une colique néphrétique ; les examens pratiqués confirment le diagnostic, et, heureux de ses soins, M. J prend le Dr Goubeau comme médecin traitant, d’autant que ce dernier vient de découvrir un hypertension artérielle chez son patient.
- 20 12 2002 : M J se rend au centre d’examen de santé d’ A pour un check-up. Les conclusions parviennent au Dr Goubeau et rappellent l’existence d’un risque colique d’origine familiale. Ces conclusions mentionnent enfin un risque artériel en raison de l’HTA et mentionnent des troubles urinaires, rapportés par le patient en réponse à un questionnaire.
- 01 02 2003 : M J consulte le Dr Goubeau pour le suivi de son check-up. Le Dr Goubeau prescrit un rappel de vaccination, une coloscopie, et une surveillance de tension artérielle, le patient ne se plaint pas de troubles urinaires. Il faut remarquer qu’en raison des antécédents récents de coliques néphrétiques, ces « troubles urinaires » ne pouvaient être facilement liés à un problème prostatique, d’autant que le patient n’a pas renouvelé de plainte à ce sujet.
- 2003 – 2007 Suivi régulier par le Dr Goubeau qui note scrupuleusement dans son dossier les différentes plaintes du patient. A aucun moment il n’est question de troubles urinaires.
- 03 09 2007 : Douleurs osseuses nocturnes, M. J se lève 3 fois pour uriner. L’examen retrouve une douleur à l’émergence des racines sacrées. Devant un tableau pouvant faire évoquer un cancer de la prostate, le Dr Goubeau demande un dosage des PSA qui permettent de faire le diagnostic.

Suites juridiques
M. J porte plainte en 2008 contre le Dr Goubeau pour n’avoir pas pratiqué de dépistage du cancer de la prostate à partir de 2002.
M. Goubeau est condamné en référé à verser une provision de 15000 euros au plaignant en attendant un jugement sur le fond. Il fait appel de ce référé qu’il perd de nouveau.

Remerciements aux membres du groupe de pairs du Dr Goubeau, et plus particulièrement au Dr Jean-Luc Gorel qui m’a fourni les recommandations ANAES.

Mise à jour du 3/2/2012

Depuis la publication initiale de cet article, nous avons appris que le Dr Giolitto est aux prises avec la justice à titre personnel. Il n’est plus expert près la cour d’Appel de Reims. Son expertise s’en trouve fragilisée.

Le Dr Goubeau a reçu le soutien de deux personnalités de poids, dont le commentaire sera transmis au Juge. Je ne les publies pas pour ne pas altérer leur impact ni mettre en difficulté leurs auteurs face au puissant lobby des urologues.

Nous sommes dans l’attente de la réaction du Collège de Médecine Générale qui ne devrait pas tarder. Tout cela me rend très optimiste sur l’issue du jugement : une nouvelle expertise sera nécessairement demandée. Il faudra alors faire valoir la nécessité de choisir des experts libres de conflits d’intérêts avec le dépistage du cancer de la prostate.

En revanche, à ce jour, la HAS n’a pas réussi à écrire noir sur blanc qu’un médecin qui n’a pas prescrit de PSA à titre systématique à un patient, quel qu’il soit, a suivi ses recommandations constantes depuis 1998.

Enfin, je remercie les confrères qui ont adressé des messages de soutien au Dr Goubeau. C’est psychologiquement important.

Mise à jour du 25/03/2013

Le 25 mars 2013, M. JB a été débouté de toutes ses demandes par le tribunal de grande instance de Troyes.. Espérons pour tout le monde que M. JB qui a été bien mal conseillé ne fera pas appel de cette décision de justice logique et juste.

Mise à jour du 06/01/2015

Le 6 janvier 2015, M. JB, qui avait finalement fait appel, a été débouté de toutes ses demandes en appel. C’est une victoire pour la science et la médecine générale.


[1Présentation des missions de l’ANAES dans la recommandation citée :
La médecine connaît un développement accéléré de nouvelles technologies, à visée préventive, diagnostique et thérapeutique, qui conduisent les décideurs de santé et les praticiens à faire des choix et à établir des stratégies, en fonction de critères de sécurité, d’efficacité et d’utilité.
L’Agence Nationale d’Accréditation et Évaluation en Santé (ANAES) évalue ces différentes stratégies, réalise une synthèse des informations disponibles et diffuse ses conclusions à l’ensemble des partenaires de santé. Son rôle consiste à apporter une aide à la décision, qu’elle soit individuelle ou collective, pour :
- éclairer les pouvoirs publics sur l’état des connaissances scientifiques, leur implication médicale, organisationnelle ou économique et leur incidence en matière de Santé Publique,
- aider les établissements de soins à répondre au mieux aux besoins des patients dans le but d’améliorer la qualité des soins,
- aider les professionnels de santé à élaborer et à mettre en pratique les meilleures stratégies diagnostiques et thérapeutiques selon les critères requis.

Ce document répond à cette mission. Les informations qui y sont contenues, ont été élaborées dans un souci de rigueur, en toute indépendance et sont issues, tant de la revue de la littérature internationale que de la consultation d’experts dans le cadre d’une étude d’évaluation technologique et économique.

Professeur Yves MATILLON Directeur Général :

Il y a 58 messages sur ce forum.

Messages

  • je suis moi meme med généraliste qui a eu un proces de ce genre avec un expert médical qui m’a enfoncé dans un scenario delirant .
    de toute facon les experts cherchent par tous les moyens a enfoncé le med généraliste , par contre dans mon cas un spécialiste était poursuivit également mais l’expert etant le copain de ce spé , l’expert m’a chargé un maximum .
    bien sur c’est ma version qui peut porter a critique mais c’est ce qu’on ressenti les gens autour de moi .
    depuis j’ai laissé tomber la med generale ,certes pas uniquement a cause de ceci mais l’accumulation d’un dégout de cette medecine de plus en plus formatée et qui me donne la nausée
    maintenant je suis heureux dans ma vie
    bon courage a ce médecin mais je pense qu’il faut etre fatatiste dans cette histoire et se dire que tous méd généralistes meme le plus prudent est soumis a ce genre de chose

    dr plessier mg oise

  • L’expert risque quand même d’être totalement discrédité, suite à une nouvelle erreur médicale cette semaine (il a enlevé le rein sain au lieu du tumoral (!))
    http://www.dna.fr/edition-de-strasbourg/2012/03/22/le-chirurgien-retire-le-rein-qui-etait-sain

  • Et une nouvelle condamnation du Dr Giolitto http://www.liberation.fr/societe/2012/04/18/deux-chirurgiens-condamnes-pour-avoir-rendu-une-patiente-incontinente_812574

    La condamnation du Dr Goubeau repose donc sur l’expertise du "boucher d Reims".

    C’est terrifiant, comment la justice peut-elle agréer de tels experts ?

  • Je voudrais par la présente soutenir mon confrère le dr Goubeau, injustement attaqué par un lobby malfaisant d’urologues mutilateurs qui font la promotion d’un dépistage nuisible.

    bien a vous

    dr Eric Hourcade

  • Merci pour ce que tu fais Dominique. Cette affaire m’inquiète terriblement pour notre avenir. Devoir appliquer les recommandations de nos instances, que nous savons mauvaises par d’autres sources plus fiables. Et se faire attaquer ensuite, pfff
    Je n’ai pas de titre et je ne suis pas une référence, je ne peux pas faire grand chose.
    Il faut le soutenir. Vraiment. Nous en avons tous besoin pour continuer de croire en ce métier.

  • je ne signarai pas votre petition car je ne peux cautionner votre croisade contre le dosage du PSA. Malheureusement, la vérité est la suivante :
    1° Sachez qu’ en présence d’une histoire de troubles mictionnels rapportés par un malade de 52 ans et qui plus est, quantifié par un questionnaire, il est hautement recommandé de rechercher une anomalie prostatique et/ou vésicale.
    2° Les examens à réaliser sont :
    A) le toucher rectal
    B) la prescription d’une échogragphie de la prostate, des reins et de la vessie pour notamment rechercher un résidu et un épaississement de la paroi vésicale (signe de lutte), une dilatation du haut appareil urinaire et pour calculer le volume de la glande (correlé à l’elevation éventuelle du taux de PSA)
    C) un dosage taux de PSA total.
    3° Les lithiases du haut appareil urinaire n’entrainent jamais de troubles mictionnels, sauf de facon aigue lors du passage du calcul du bas uretère vers la vessie, ce qui n’était pas le cas
    4° dans le cas présent ,nous ne sommes pas dans la situation d’un depistage systématique pour lequel il n’est pas recommandé de faire pratiquer un dosage du psa ( ce que j’admets et observe moi meme), mais bien dans la situation d’une pathologie prostatique dont il fallait connaitre la cause.
    conclusion : La perte de chance pour le malade est evidente.

    • Bonjour
      1) Vous vous trompez. La présence de troubles mictionnels n’est pas associée à un risque accru de cancer de la prostate. Consultez la littérature

      2) Vous vous trompez. Dans la seule étude qui pourrait donner raison aux urologues sur l’intérêt du dépistage, le toucher rectal n’était pas pratiqué. Consultez la littérature Dans les études ou le toucher rectal a été pratiqué, le dépistage est à l’origine d’une surmortalité.

      Quant à l’échographie prostatique, je n’ai rien trouvé pour la valider en dépistage du cancer de la prostate. Avez vous une référence ?

      3) Troubles mictionnels dans ce dossier : c’est une mauvaise transcription dans le centre de santé ; la case a été cochée par le médecin du centre à l’évocation de la colique néphrétique qui ne figurait pas dans le questionnaire.

      4) Et pourtant si, c’est bien un dépistage. Revenez au point 1). Ne passez pas par la case départ, ne touchez pas € 20 000.

      Les urologues tentent de faire passer le dosage des PSA face à des troubles mictionnels pour un diagnostic précoce, ce qui n’a aucun sens quand on sait que les troubles mictionnels diminuent la valeur prédictive positive des PSA. Pour en savoir plus sur la valeur prédictive positive en général consultez la littérature.

    • Bonjour Dr Vallancien

      je n’arrive pas à saisir le fond de votre pensée :

      ==> vous dites ici admettre et observer la recommandation de l’HAS de ne pas faire pratiquer un dosage du psa dans le cadre d’un dépistage systématique
      le cas exposé ici, ne correspondrait pas selon vous à un dépistage systématique, mais à un diagnostic précoce, au vu des symptomes urinaires, et le médecin serait donc responsable de la perte de chance

      mais ...

      vous dites sur lemonde.fr :
      http://sante2020.blog.lemonde.fr/2013/03/03/cancer-de-la-prostate-le-proces-du-psa/
      "1° l’accusation se trompe de cible. Le médecin n’a fait que suivre les recommandations de la Haute Autorité de Santé et de l’Institut National conte le Cancer qui ne recommandent pas le dépistage de ce cancer au motif du peu de risques encourus par rapport aux conséquences néfastes éventuelles des traitements. "
      ==> donc là vous reconnaissez qu’ils s’agissait bien d’un cas de dépistage systématique, et que le médecin n’est pas responsable vu qu’il a suivi les recommandations de l’HAS, et là, vous critiquez la décision de l’HAS apparemment

      Quelles sont les raisons de ce revirement de situation ?
      etes-vous oui ou non en accord avec la HAS au sujet de la non recommandation du dépistage systématique du cancer de la prostate (qu’il soit individuel ou organisé), dans l’état actuel des choses (en attendant que de nouveaux traitements, moins "agressifs", fassent pencher la balance en faveur du dépistage, ce qu’on espère tous, y compris le Dr DUPAGNE je crois)

      confraternellement
      Dr DELSOL

    • Je précise que je faisais allusion, par ces rappels, au twitt de mon confrère urologue :

    • Merci Docteur
      Enfin un avis pertinent

    • bravo ! je partage votre avis, et je suis bien placé pour avoir un avis pertinent, puisque je suis malade et condamné. Faut-il sauver le docteur Goubeau, ou les malades ?

    • bonjour,

      pourriez-vous expliquer en quoi un TR et un dosage de Psa seraient nuisibles (je ne parle pas de biopsie)

      1° N’y aurait-il aucune corrélation entre psa élevé et cancer ?
      2° Le TR ne permet de détecter aucune maladie ?
      3° A supposer que ces examens ne soient pas très fiables, ne peut-on les confirmer avec d’autres tels qu’échographie ou scanner, qui sont moins dangereux que biopsie ?

      Merci de vos réponses.

      Un patient qui se fait faire psa et TR périodiquement par un urologue en accord avec son généraliste

    • Bonjour
      Difficile de reprendre le débat ici. Voyez par exemple cela http://www.atoute.org/n/Informations-destinees-aux-hommes.html
      Autant il peut y avoir débat sur les PSA, autant il n’y en a pas pour le toucher rectal qui n’a jamais fait la preuve de son intérêt en dépistage.

    • tout simplement parceque en matière de "cancer" de la prostate la maladie est le plus souvent moins néfaste que les différentes conduite a tenir médico chirurgicales proposées
      pour une "maladie" qui a 90 pcent de proba de rester quiescente, on va etre amener a inquiéter inutilement le "malade"" et intervenir parfois de manière très mutilante sur la prostate

      Eric Hourcade

    • << : La perte de chance pour le malade est evidente.<<

      Cette allégation est scientifiquement tout à fait fausse et biaisée...

      Eric Hourcade

  • La justice à tranché : Le Dr Goubeau n’a commis aucune faute, le plaignant est débouté.

    C’est une victoire pour la médecine générale, pour la science, pour les patients et pour la justice.

    • J’ai lu le jugement, et la question qui me reste est la suivante : puisque le Dr Goubeau est totalement innocenté des faits qui lui sont reprochés, qu’advient-il des sommes qu’il a dû verser (15’000 + 2’500 euros au moins) suite aux 2 premières procédures en référé ?

    • Et bien sûr, en complément à mon précédent message, un grand soulagement pour le Dr Goubeau et autres confrères injustement mis en cause, qui malgré les acquittements in fine payent de leur temps, de leur moral et de leur stress des procédures judiciaires longues.

      Et puis en grand MERCI à toi, Dominique Dupagne et tous ceux qui ont accompagné notre confrère pendant cette épreuve.

    • Dominique : MERCI !!!!!!!!!!!
      Quel soulagement pour notre confrère le Docteur Goubeau à qui je transmets toute ma sympathie.
      Je sais tout ce que tu as remué comme ciel et terre, et j’espère que tous mesureront ce que nous te devons pour nos patients à qui ils ne faut pas raconter de bobards et à la médecine et aux médecins en général qui essayent de soigner aux regards des données scientifiques.
      J’espère que réparation sera faite au docteur Goubeau !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
      Très amicalement
      Philippe Nicot

    • Vous pourriez peut-être supprimer le nom et l’adresse des parties ? Mais sinon la décision est très intéressante (mais attendez de voir qu’il n’y ait pas appel pour dire qu’il a gagné...)

    • C’est fait. Pour l’appel, nous verrons bien, mais après une telle claque, je pense que la partie adverse va réfléchir.

    • Cet extrait des minutes est un modèle du genre qu’il conviendrait de proposer aux étudiants en médecine et en droit ; et qu’il conviendrait de diffuser auprès des professionnels de santé, notamment les médecins spécialistes en médecine générale et les médecins spécialistes en chirurgie urologique.
      Ce psychodrame situe bien les enjeux d’un métier constamment confronté aux exigences les plus extrêmes, celles la qui mettent en jeu la santé et la vie de l’autre.
      jf massé

    • il doit se les faire rembourser. Réponse d’un juriste âgé qui s’est fait faire un psa aujourr’hui

  • Pour ceux qui ne sont pas rompus à la lecture d’un tel document : le juge reprend les arguments des différentes parties pendant les 12 premières pages. Il (elle) parle pour lui-même à partir du chapitre "MOTIVATION" page 13.

    Il explique que les experts se contredisent est interprètent mal les textes qu’ils citent.

    Il conclut que le Dr Goubeau a suivi les recommandation de l’ANAES et n’a donc commis aucune faute, et qu’aucune expertise n’est nécessaire pour l’affirmer.

    La CPAM qui s’était bêtement associée à la plainte devra payer les frais de justice :-)

  • Je tiens à remercier l’ensemble de la profession, et surtout Dominique et l’ensemble du groupe de pairs de Jean-Luc qui ont oeuvré très lourdement pour cette réussite. Je tiens à préciser que les différents messages de soutien reçus à chaque moment de ce chemin de croix ont été le véritable moteur pour continuer toujours et toujours.
    ce combat est surtout celui de la médecine générale et même si à certains moments , j’étais tenté de tout laisser tomber, il y avait toujours un médecin pour me rappeler que ce n’était pas que MON combat mais celui d’une profession.
    Pour répondre à quelques questions qui ont été posées, je précise que l’assureur n’a pas encore décidé (car la décision ne lui revient qu’à lui) s’il allait réclamer ou non l’ensemble des sommes versées lors du référé, je lui ai fait reconnaître que je trouverais cela tout à fait normal
    amitiés à toutes et à tous
    à bientot
    Pierre GOUBEAU

    • Merci Pierre d’avoir été à la fois la victime transitoire et le champion de toute une profession. Cette victoire est emblématique et rassurante sur la justice.

      La seule chose qui me restera en travers de la gorge est l’absence de courrier de soutien des instances de médecine générale et des professeurs d’université de la spécialité, malgré la demande faite dans ce billet. C’est vraiment triste et cela fait réfléchir.

      La qualité de ton travail et de ton engagement dans la qualité des soins sont récompensés. Il faut dire et répéter que ne pas doser les PSA chez les hommes permet de PROTEGER leur santé.

  • Je découvre avec ahurissement les arguments absurdes ci-dessus, de la part de personnes qui ne connaissent pas le dossier. Le procès considéré ne concernait pas le dépistage de masse, mais le dépistage individuel, au vu de symptômes évocateurs.
    - antécédents carcinologiques
    - grosseur prostatique
    - mixtions nocturnes
    - dégradation progressive de l’état générale, avec des recherches inutiles dans de multiples directions
    Merci de m’indiquer quels autres symptômes faut-il présenter pour se faire prescrire à temps un dépistage (TR + PSA) ? avant de se retrouver avec des métastases osseuses

    • Bonjour

      Je connais très bien le dossier, ce qui ne semble pas être votre cas (je parle du dossier scientifique).

      Aucun des éléments suivant : antécédents carcinologiques, grosseur prostatique, mictions nocturnes et difficultés urinaires ne constituent un signe d’appel vers un cancer de la prostate comme c’est établi dans les nombreuses références scientifiques citées. Il n’y a plus guère que les urologues pour insinuer le contraire. Le juge l’a très bien compris.

      En revanche, une altération de l’état général et des douleurs sacrées peuvent justifier un dosage des PSA à visée diagnostique, et non plus de dépistage. Ce diagnostic n’est pas urgent car aucune action salvatrice n’est possible. C’est d’ailleurs ce qu’a fait le Dr Goubeau.

      Rien ni personne n’aurait pu empêcher ce qui est arrivé au patient dans ce dossier. Traîner le Dr Goubeau devant les tribunaux était honteux. Le patient a été très mal conseillé. La maladie n’excuse pas tout.

      Pour votre information, le dépistage, par définition, suppose l’absence de symptômes. On parle
      - De dépistage de masse lorsqu’il est organisé au niveau de la nation.
      - De dépistage systématique lorsqu’il est pratiqué chez tous les hommes.
      - De dépistage individuel lorsqu’il ne concerne que certains hommes présentant des risques particuliers.

      Aucun de ces trois modes de dépistage n’est actuellement recommandé ni en France, ni en Europe, ni aux USA.

      Le diagnostic est une autre affaire : il s’agit d’identifier la cause de certains symptômes. Dans le cas de la prostate, un diagnostic précoce est sans intérêt car la maladie est trop évoluée pour être guérie quand les symptômes apparaissent (elle peut heureusement être contrôlée par un traitement médical) et ce diagnostic précoce aboutit par ailleurs à de nombreux surdiagnostics et surtraitements.

    • vous devriez consulter l’étude de l’OPEPS de 2009. C’est vous qui êtes bien mal renseigné. Cette étude a été écartée par la HAS avec une incroyable légèreté.

    • Comment peut-on écrire de telles inepties. A vous lire, on pourrait croire qu’il n’y a jamais de malades sauvés grâce à un dépistage précoce de leur cancer de la prostate. Moi, j’en connais !

    • L’OPEPS n’a jamais réalisé d’étude. Vous parlez sans doute de son rapport, qui est en fait celui des urologues, décortiqué ici http://www.atoute.org/n/L-OPEPS-et-le-depistage-du-cancer.html

    • Merci Dominique pour ces précisions qui éclairent le témoignage du patient. Ainsi page 26 de son témoignage, il écrit : « La scintigraphie ne présentait plus de traces noires au niveau du bassin, signant la réussite de la chimio et de la radiothérapie, le taux de PSA était descendu à 0.01, démontrant l’efficacité de l’hormonothérapie, tandis que celui de chromogranine était ramené sous le seuil de 100, donc dans les limites de la normale.. » puis : « A l’heure où j’écris ces lignes, en 2013, j’ai subi 8 contrôles négatifs … ». Il a donc, fort heureusement pour lui, évité, grâce au Docteur GOUBEAU, tous les déboires d’un dépistage, une vie massacrée par le surdiagnostic et le surtraitement, et il a bénéficié normalement d’un diagnostic en temps et en heure conformément aux données acquises de la science.
      Philippe Nicot

    • Il n’y a pas plus sourd que celui qui ne veut pas entendre, il ne s’agit pas de guérison !

    • Ah, vous êtes très fort, car moi, qui exerce la médecine depuis plus de 25 ans, qui travaille à la revue Prescrire depuis aussi longtemps, qui ai écrit et traduit des livres de technique et de théorie médicale, je ne vois pas comment il est possible à quiconque de savoir qu’une personne a été sauvée par un diagnostic précoce (ou par un dépistage). Il existe des cancers qui évoluent lentement ou vite, ou pas du tout, ou qui régressent tout seuls.

      Après un traitement, si une personne guérit, ce peut être grâce au traitement, ou bien parce qu’elle aurait de toute manière guéri. Et après un diagnostic précoce (ou un dépistage), peut-être que la précocité a changé quelque chose, ou peut-être pas. Absolument personne ne peut le savoir, en l’état actuel des connaissances.

      Accessoirement, la manière dont vous utilisez le terme de "dépistage précoce" montre que vous comprenez mal les concepts : un dépistage est toujours précoce, puisque par définition, il concerne une personne sans symptôme.

    • Dans votre blog, ce n’est pas l’honneur de l’un de vos confrères que vous avez défendu, c’est son orgueil à ne pas reconnaître sa faute, à l’origine d’un retard de diagnostic.
      Je note, dans un des messages ci-dessus, que votre confrère a vécu "un calvaire", imaginez donc celui du "patient" !
      Je note aussi qu’on vous a appelé à vous exprimer sur le"dépistage de masse", ce qui est hors sujet. Ainsi, vous avez contribué à égarer le Tribunal, par corporatisme étriqué !
      Si vous avez l’intelligence de changer de point de vue, merci de m’écrire à mon adresse email inconnumalade@gmail.com . Je ne m’exprimerai plus ici, j’y trouve beaucoup trop d’animosité, à moins que "Dominique" change aussi de point de vue, ce qui me semble hautement improbable.

    • Si "Dominique" n’est pas prêt de changer de point de vue, c’est tout simplement parcequ’il bosse sur cette question de puis plus de 10 ans, très scientifiquement, et que les données actuelles de la science sont seules ses références-renseignez VRAIMENT = ailleurs qu’à la société Françaies d’Urologie la seule à tenir encore ce discours-. Contrairement à ce que vous imaginez en réagissant sur le coup de l’émotion, ce n’est pas le corporatisme qui le motive, mais le BIEN DES PATIENTS +++ Rappelez vous que pour un cancer traité, sans qu’on le guérisse, d’ailleurs, il y a des centaines de patients rendu POUR RIEN impuissants et incontinents. C’est à eux que nous pensons ++

    • Bonjour

      Vous avez vécu un calvaire, pire que celui du Dr Goubeau, j’en conviens.

      Mais le Dr Goubeau n’est en rien responsable du vôtre, contrairement à ce que vous croyez et affirmez.

      En revanche, vous êtes responsable du sien.

      Vous vous obstinez à faire confiance aux urologues, contre l’unanimité de la communauté scientifique internationale. Cette discordance ne vous interpelle-t-elle pas ?

      Il n’est pas question d’orgueil, mais d’honneur. Le Dr Goubeau m’a affirmé que vous souhaitiez qu’il continue à vous suivre après que vous ayez porté plainte contre lui. Il a refusé, et je le comprends. Votre comportement est très curieux. Il n’a pas réagi aux insinuations que vous faites dans votre récit, concernant notamment le fait qu’il s’appliquerait à lui-même un dépistage, ce qui est faux. Le Dr Goubeau est un médecin modèle, très investi dans la formation et dans les dépistages utiles comme celui du cancer du côlon. Ce n’était vraiment pas l’homme à poursuivre.

      Si vous faites appel de la décision du TGI de Troyes, ce qui n’a aucune chance d’aboutir, je suggère au Dr Goubeau de vous poursuivre en diffamation. J’ai mis le Dr Goubeau dans les mains d’une équipe d’avocats qui connaissent particulièrement bien leur métier.

      Il me semble préférable que vous tourniez la page pour profiter avec votre épouse de la rémission complète dont vous bénéficiez, ce dont je me félicite pour vous. C’est la malchance du cancer qu’il faut maudire, pas le Dr Goubeau.

    • Tout à fait dominique : cet "inconnu" en rémission se trompe de colère. A lui d’en changer.
      A Pierre Goubeau, je proposerai de considérer que Mr J déguise ses compliments en insultes...

    • statistiques de l’inserm
      Effectifs et taux standardisés pour 100 000 ha.
      (Moyenne annuelle sur la période de 3 ans)
      Chapitre  : Tumeur maligne de la prostate
      Zone  : France métropolitaine

      Tous âges Moins de 65 ans
      Masculin Féminin Total Masculin Féminin Total
      Période Eff Taux Eff Taux Eff Taux Eff Taux Eff Taux Eff Taux
      1981-1983 7263 53.0 0 0.0 7263 17.5 559 2.9 0 0.0 559 1.4
      1984-1986 7902 53.0 0 0.0 7902 18.0 706 3.3 0 0.0 706 1.5
      1987-1989 8791 56.8 0 0.0 8791 19.4 727 3.3 0 0.0 727 1.6
      1990-1992 9154 56.6 0 0.0 9154 19.4 711 3.3 0 0.0 711 1.6
      1993-1995 9246 54.4 0 0.0 9246 18.7 669 3.1 0 0.0 669 1.5
      1996-1998 9312 51.9 0 0.0 9312 17.9 634 2.9 0 0.0 634 1.4
      1999-2001 9202 48.2 0 0.0 9202 16.8 571 2.6 0 0.0 571 1.3
      2002-2004 9274 45.9 0 0.0 9274 16.0 586 2.6 0 0.0 586 1.2
      2005-2007 9009 40.9 0 0.0 9009 14.4 580 2.3 0 0.0 580 1.1
      2008-2010 8972 37.3 0 0.0 8972 13.3 613 2.1 0 0.0 613 1.0
      On peut conclure de ce tableau, qui montre une baisse régulière et importante du taux de décès de 1987 à 2010, imputable à la réussite du travail des urologues et des oncologues, que le nombre de vies sauvées en 2010 est de 8972 (56.8-37.3)/37.3 = 4690, dont 613 (3.3-2.1)/2.1 = 350 concernent des hommes de moins de 65ans. Ces résultats sont à mettre en balance avec 6000 cas (20% des 30.000 prostatectomies), où les hommes subiront des séquelles, dont 1000 environ concernent ceux-là mêmes qui ont été sauvés. 5000 cas de séquelles concernent donc effectivement des hommes qui n’auraient jamais développé de cancer. La difficulté réside dans le fait que personne ne peut dire, avant de subir une prostatectomie, s’il va subir cette opération ( ou radiochirurgie ou autre) pour rien mais sans séquelle ( deux tiers), s’il va la subir pour rien avec séquelles ( un sixième), ou s’il va être sauvé d’une mort précédée d’atroces douleurs (un sixième). Quant à ladite réussite du travail des urologues et des oncologues, elle est principalement imputable au développement des dépistages.

  • Je ne comprends rien à votre tableau. Voici une source INSERM http://www.ipubli.inserm.fr/bitstream/handle/10608/102/Chapitre_41.html dont j’ai extrait la courbe ci-dessous. On constate que le dépistage a fait flamber les diagnostics et n’a eu aucun impact significatif sur la mortalité.

    • Il est regrettable que vos sources s’arrêtent en 2000. Je vous joins le tableau ci-dessus sous une forme pdf, plus lisible. Pas facile de reconnaître ses erreurs n’est ce pas ?

    • Merci, c’est plus clair avec le pdf. Votre document n’est pas sourcé. L’interprétation fantaisiste des données dont la source exacte n’est pas non plus indiquée laisse penser qu’il s’agit d’un document partisan et non d’une publication scientifique.

      Il existe en effet une légère diminution de la mortalité depuis quelques années, attribuable aux progrès des médicaments traitant ce cancer. Si j’ai tort, comme vous le laissez entendre, c’est avec avec la totalité des instances sanitaires internationales. Ce débat est tranché. Cet article n’était pas destiné à parler du bien fondé du dépistage, mais des raisons pour lesquelles il est encore pratiqué alors qu’il est reconnu comme délétère.

    • les statistiques sont de l’INSERM. C’est écrit ! et vous pouvez les vérifier sur le site de cet organisme.
      Il est vrai que vous n’êtes pas statisticien !
      Quant à écrire que la diminution de près de 5000 morts serait imputable aux progrès des médicaments traitants le cancer, cela relève de la désinformation. En effet, en dépit de ces progrès, le pronostic des cancers de la prostate, diagnostiqués après qu’ils soient métastasés, reste toujours péjoratif. Ces progrès sont donc sans grande incidence sur le taux de mortalité. Lorsque vous aurez avancé dans votre réflexion, je me permettrai de vous suggérer des modifications dans les Informations que vous diffusez "destinées aux hommes qui envisagent de se soumettre à un dépistage du cancer de la prostate". Ces informations comportent en effet des erreurs incontestables, et des lacunes graves.

    • Par ailleurs, pensez-vous sincèrement que le patient a pu inventer cette histoire de pulpe du doigt qui n’est pas orientée vers la prostate, en auto-examen ? Il aurait vraiment beaucoup d’imagination, non ?

    • Cher Anonyme

      Je suis désolé, mais la personne qui pense que le dépistage a diminué la mortalité de 5000 ne sait pas compter. On va arrêter là à ce sujet, c’est grotesque.

      Quant à l’autopalpation, elle aboutit à une pulpe parfaitement orientée vers la prostate, ce que vous sauriez si vous aviez appris l’anatomie.

      Et encore merci pour votre carte postale (private joke)

    • C’est un comble ! voilà que vous vous défaussez ! Il est déjà surprenant que vous ne puissiez pas nous donner la moindre explication recevable sur la baisse de près de 20unités/100000ha du taux de décès du cancer de la prostate au cours des 20 dernières années. Il est encore plus surprenant que vous n’en soyez pas informé. N’êtes vous pas un grand spécialiste de ces questions ?
      En fait, vous faites partie de ces gens qui estiment que..., sans savoir pourquoi, sinon parce qu’un autre estime que...et ainsi de suite. Vous formez une sorte de secte incapable de recevoir des arguments opposés aux vôtres.
      Mais vous avez raison, nous allons mettre un terme à ce débat. Je vous signale quand même, afin de vous éviter d’éventuelles poursuites pour défaut de conseil, à propos de votre fiche "d’informations destinées aux hommes qui envisagent de se soumettre au dépistage du cancer de la prostate".
      -Que vous devriez diffuser cette fiche à vos patients sans attendre qu’ils vous sollicitent
      -Que le pourcentage de décès dus au cancer de la prostate est de 3.3%, et non pas 3%
      -Que ce pourcentage, pour les moins de 70 ans, n’est pas 0.1%, puisqu’il est déjà de 0.2% pour les moins de 65 ans (voir tableau ci-dessus)
      -Que ces chiffres sont peu parlants et qu’il convient de les rapprocher des pourcentages d’autres causes de décès (du même ordre pour les autres cancers, et moitié moindre pour les accidents de la route)
      -Enfin et surtout, que le dépistage sauve environ 5000 vies/an. En ce qui nous concerne, nous avons l’honnêteté intellectuelle de reconnaître que 5000 personnes environ sont opérées chaque année pour rien, avec des séquelles. Nous attendons la même honnêteté intellectuelle de votre part.
      Pour conclure, nous tenons à préciser que ce blog, où l’identité d’un patient, son adresse, et tous les détails de sa maladie ont été exposés au public pendant plus d’un an, où l’on se réjouit de lui avoir"donné une claque"après le jugement en premier instance, où on le menace de diffamation, où on ose comparer son calvaire avec celui de son médecin...que ce blog ne fait pas honneur à son auteur. POINT FINAL.

    • Vous dites assumer le massacre de 5000 hommes dans la force de l’âge, leurs plus belles années de vie bousillées à cause d’impuissance d’incontinence et d’une épée de damaclos au dessus de leur-tête. Etes vous bien sur que vous assumiez cela ? Vous en êtes responsables, point barre. De cela et de la terreur que vous infligez au docteurs et aux patients. Philippe Nicot.

  • bonjour,
    j’ai bien fouillé le site de l’inserm et je n’ai pas trouvé trace du document en question. Par contre il y a cet article dans le figaro santé à méditer :
    « Sur 70.000 cancers diagnostiqués par an en France, 65.000 sont non métastasés. Sur ces 65.000, 5000 vont se révéler mortels, soit moins de 10% », explique le professeur Karim Fizazi, cancérologue à l’Institut Gustave-Roussy (Villejuif). Pourtant, chaque année les chirurgiens réalisent encore 22.000 prostatectomies. Un nombre bien trop élevé au regard du bénéfice escompté et des effets secondaires (incontinence et troubles de l’érection) que ce traitement entraîne.
    http://sante.lefigaro.fr/actualite/2012/03/12/17722-cancer-prostate-traitements-excessifs?position=65&keyword=prostate
    Rappelons aussi qu’un traitement précoce ne garantit pas une guérison définitive.

  • La cour de cassation a trouvé un vice de forme qui annule le jugement en appel. L’affaire sera donc rejugée.

    Entre-temps, l’Institut National du Cancer vient de publier un communiqué pour mettre en garde les hommes contre les dangers de ce dépistage et son bénéfice hypothétique : http://www.e-cancer.fr/Expertises-et-publications/Catalogue-des-publications/Le-depistage-du-cancer-de-la-prostate-S-informer-avant-de-decider

    • L’affaire a été rejugée et le Dr Goubeau condamné de façon invraisemblable. Les magistrats ont tenté de faire de la médecine dans leurs motifs, mais n’ont rien compris à la problématique. C’est absolument dramatique.

  • Bonjour,
    Sans entrer dans le fond du débat (pour ou contre le dosage du PSA) que je ne maîtrise pas (je ne suis pas médecin mais juriste), je souligne juste que, contrairement à ce que vous écrivez, la Cour de cassation n’a pas annulé l’arrêt de la cour d’appel de Reims pour une simple question de vice de forme. Elle l’a annulé pour un problème de fond, plus exactement un défaut de réponse à certains arguments du demandeur (techniquement, ça s’appelle un manque de base légale). Quant à la cour d’appel de Paris, elle a certes fait de la médecine (un peu, mais pas tant que ça…) dans ses motifs. Mais les juridictions qui avaient initialement écarté la responsabilité du Dr Goubeau - le tribunal de grande instance de Troyes en 2013 et la cour d’appel de Reims en 2014 - en avaient aussi fait en leur temps. Disposeriez vous alors d’un critère légitimant pour déterminer quel juge aurait le droit de faire de la médecine dans ses décisions et quel autre ne l’aurait pas ? Et, par ailleurs, ni la Cour de cassation, ni la cour d’appel de Paris n’ont affirmé que la faute du Dr Goubeau était de ne pas avoir prescrit de dosage du PSA à son patient en décembre 2002. Elle serait, selon la dernière juridiction, de ne pas avoir suivi correctement le patient après cette période, notamment au regard de la survenance de certains signes cliniques (fatigue et malaises inexpliqués) à compter de 2004, et que ces éléments, couplés à l’alerte constatée en décembre 2002, auraient dû mettre la puce à l’oreille au Dr Goubeau qui aurait alors dû mener des investigations complémentaires ou orienter le patient vers un spécialiste. On peut encore discuter cette position (une décision de justice n’est jamais indiscutable…) mais encore faut-il le faire sur les bases appropriées : ni la Cour de cassation ni la cour d’appel de Paris n’ont pris position pour le recours au dosage du PSA (et la cour d’appel de Paris s’est même montrée assez critique à son égard, d’ailleurs) et encore moins pour un dépistage systématique. Ces juridictions n’ont tranché qu’un cas individuel et non une problématique de santé publique.

    • Bonjour et merci pour ces précisions juridiques. La cour de Cassation a en effet estimé que l’analyse du Dr Vallancien n’avait pas été prise en compte, ou plutôt que sa non-prise en compte n’avait pas été argumentée par la Cour d’appel de Reims. Les juges d’appel s’étaient contentées de constater que le Dr Goubeau, ayant suivi son patient en respectant parfaitement les recommandations officielles, ne pouvait être fautif.

      Lorsqu’un cancer de la prostate donne des signes cliniques urinaires ou généraux, il n’est plus possible de l’extirper chirurgicalement ou de le détruire avec des rayons. Comme il n’est pas prouvé qu’un traitement précoce à ce stade améliore le pronostic, il est inutile de rechercher de tels signes. Vous ne trouverez nulle part (sauf sous la plume du Dr Vallancien) de recommandation sur le "diagnostic précoce" de ce cancer, pour la simple raison qu’il n’a aucun intérêt.

      D’ailleurs, sachant que les 3/4 des hommes de plus de 50 ans peuvent présenter des levers nocturnes pour uriner ou une gêne urinaires, rechercher un cancer de la prostate chez ces hommes reviendrait à faire un dépistage généralisé détourné, comme le soulignent les recommandations de l’époque versées au dossier et qui avaient convaincu la Cour d’appel de Reims.

      En fait, les juges d’appel de Reims ont suivi les recommandations officielles qui s’imposent aux médecins, alors que les juges d’appel de Paris ont suivi l’opinion isolée et hautement contestable et partisane du Dr Vallancien. C’est typiquement le genre de décision de justicde qui alimente la croyance dans des réseaux d’influence occultes. Mais je pense tout simplement que les juges se sont faits "enfumer" par un militant déguisé en expert.

  • Bonsoir,

    Merci pour votre réponse intéressante. Je ne dis pas que la décision de la CA Paris soit exempte de critiques, et d’ailleurs je pense qu’elle recèle quelques raccourcis un peu féroces voire quelques invraisemblances logiques qui me laissent perplexe.

    Cependant, je ne pense pas qu’on puisse l’accabler ni en réduire l’essence autant que vous le faites. Je n’ai pas lu toute la prose du Dr Vallancien dans le détail je l’admets, mais j’abonde dans son sens, tout comme la cour de Paris, s’il s’agit de dire que dans tous les cas la recherche du diagnostic s’impose, précoce ou pas, dès lors qu’on a des des indices cliniques qui peuvent y mener et des moyens pour approfondir le sujet (dont le dosage du PSA, pourquoi pas, parmi et avec d’autres moyens).

    De ce point de vue, juridiquement peu importe que le diagnostic n’ait pas d’intérêt parce que le cancer serait incurable, peu importe le risque de surtraitement que le surdiagnostic occasionne. Je veux dire que c’est une discussion qu’on peut éventuellement avoir au plan de la doctrine et de l’éthique médicale, mais au plan juridique c’est un raisonnement qui n’est plus tenable depuis une quinzaine d’années : dès lors qu’il y a à disposition des outils pour produire un diagnostic (fiables ou pas, je laisse cette discussion là de côté) et des signes cliniques pour l’alimenter, le devoir juridique du médecin appelé par le patient à le prendre en charge est de produire ce diagnostic. Se dire "ça ne sert à rien qu’on cherche à savoir s’il y a cancer car de toute façon parce que : 1° c’est trop tard pour le guérir et c’est mieux pour le patient qui vivra avec plus tranquillement les années qui lui restent s’il ne le sait pas ; 2° ce n’est pas recommandé par la HAS" alors qu’on a des moyens pour le chercher et des indices cliniques qui pourraient y conduire est pour le médecin au moins une erreur professionnelle et même, plus probablement, une faute de nature à entraîner sa responsabilité (civile seulement, bien sûr on ne parle pas de pénal).

    En effet, dès lors que le Code de la santé publique, depuis la loi Kouchner, pose en principe que « toute personne a le droit d’être informée sur son état de santé » (art. L 1111-2 CSP), ce n’est pas au médecin de décider si la recherche de tel ou tel diagnostic est bonne pour le patient. Le patient a un droit subjectif a être informé sur son état de santé dont son médecin est débiteur. Donc si de l’information diagnostique peut être rendue accessible par une quelconque investigation, il faut mener cette investigation et transmettre l’information qui en résulte au patient en la lui expliquant, quitte à en pointer les limites et insuffisances (et apparemment il y en pour le dosage du PSA). Ensuite c’est au patient de décider ce qu’il en fait (quitte à ce qu’il décide de ne rien en faire d’ailleurs si le traitement du cancer se révèle impossible ou inopportun comme le lui suggérerait son médecin).

    Prolepse : m’objecterait-on éventuellement cette fameuse possibilité de limite thérapeutique au devoir d’information soi-disant évoquée à l’alinéa 2 de l’article 35 du Code de déontologie médicale que je répondrai, d’abord, qu’elle a été formellement supprimée par un décret de 2012 qui a modifié ce texte (ce que le CNOM oublie souvent, surtout dans son commentaire du Code de déontologie sur internet). Et à mon avis, ensuite, toute la jurisprudence récente de la Cour de cassation l’enterre implicitement à propos du défaut d’information "que le juge ne peut laisser sans réparation". Bref, il ne faut rien taire au patient, même si l’on pense que c’est pour son bien ou parce qu’on pense que ça ne sert à rien de lui dire la vérité.

    Quant à ce que tout ça aboutisse de manière détournée à un dépistage quasi généralisé, ma foi... Disons que les recommandations de la HAS ne l’interdisent pas formellement non plus...

    De toute façon, les recommandations de bonne pratique de la HAS, au contraire des règles de bonne pratique de l’ANSM, ne sont pas obligatoires mais seulement opposables. Sans entrer dans les détails de la discussion, disons simplement qu’elles s’imposent sauf quand le cas précis auquel on a affaire implique de procéder autrement. Bref, même si la HAS indique que le dépistage systématique n’est pas pertinent et que le dosage du PSA n’est pas vraiment fiable, ça ne fait pas obstacle à ce que le praticien mette en oeuvre les moyens à sa disposition pour rechercher le cancer de la prostate quand, dans un cas précis nourri par certains signes cliniques, des éléments lui indiquent qu’on pourrait peut-être se trouver face à cette pathologie. Y compris en recourant au dosage du PSA parmi d’autres outils. Ce que je dis ne rend pas le Dr Goubeau nécessairement fautif mais simplement qu’on ne peut se contenter, pour sa défense, de ce que la HAS ne recommande pas le dépistage et/ou l’usage du dosage du PSA.

    J’en profite pour faire un peu de pub : j’interviens sur ce sujet dans quelques semaines (30/03) dans un colloque à Deauville organisé par vos confrères et consœurs de Normandie. Si vous vous y rendez, ce serait intéressant qu’on en en discute.

    P.S. : merci pour l’avertissement sur le risque mictionnel propre à la cinquantaine, je l’ignorais. Comme j’approche de l’échéance, je saurai à quoi m’en tenir...

    • Bonsoir
      Ce que vous dites est assez terrifiant, mais correspond en effet à une réalité en train de s’installer en France après avoir dévasté les USA : la peur juridique va nous conduire à nous protéger plutôt que de protéger nos patients. Tant pis si nous les rendons malades, s’ils subissent des opérations mutilantes inutiles parce que nous avons découvert intempestivement un cancer qui serait parti tout seul ou n’aurais jamais évolué.

      Tout cela coûtera cher, très cher en handicap, mais aussi en dépenses inutiles, comme aux USA.

      Et tout cela sera, je suis désolé de le rappeler, la faute de juges et ou de législateurs à courte vue. Heureusement, je prendrai ma retraite avant la généralisation de ce désastre.

  • Re !

    Pour ne pas avoir l’air de jouer simplement les agitateurs, je souligne que je trouve vos prises de position souvent très intéressantes sur plein de sujet, y compris celui-ci ! Je veux dire que j’ai l’impression de pouvoir souscrire, à titre personnel, à votre argumentaire sur la non pertinence du dépistage systématique du cancer de la prostate, en termes de santé publique, et sur les critiques relatives aux potentiels conflits d’intérêt en présence (mais je ne fais part ici que d’un ressenti, je ne suis pas assez connaisseur de la discipline médicale et de son arrière cuisine pour prendre position de manière catégorique).

    Mais il n’en reste pas moins que, je le crois, la logique d’action qu’impliquent les évolutions contemporaines de la logique juridique me semblent plutôt en faveur de l’idée que, s’il y a risque individuel de cancer, il faut absolument que le médecin cherche ce qui pourrait être à trouver. Notez que je ne parle que de normativité juridique, pas d’intérêt général. On peut sans doute le regretter, néanmoins il me semble que c’est plutôt cela qui est inscrit dans l’ordre des choses que le système juridique promeut de nos jours.

  • @ dominique dupagne : En effet. Et le fond de mon propos le 30/03 va être de dire, en gros, à vos confrères et consoeurs de se couvrir en recherchant le cancer dès qu’il y a suspicion car c’est forcément moins risqué pour eux que de ne pas le rechercher même au nom de l’intérêt du patient. En somme, en tant que juriste, au regard de l’état du droit je conseille d’ouvrir le parapluie. Après chacun peut quand même agir selon sa conscience mais il faut être prêt à en assumer les conséquences...

    J’abonde dans votre sens pour considérer que de telles évolutions sont porteuses de nombre d’effets pervers, et en premier lieu pour les malades eux-mêmes (j’avais pas mal travaillé ce sujet à propos du secret médical, notamment dans les questions de rapports entre les médecins et les assureurs des patients) mais je crains que, hélas !, il n’y ait pas grand’ chose à faire sur le fond. Sinon attendre que la société change à nouveau. En effet, la loi Kouchner (et ses suites légales ou jurisprudentielles) qui impose cette transparence absolue de l’information médicale envers le patient n’est pas tant le fruit d’une simple volonté du législateur que d’une société qui la souhaitait (sans forcément bien comprendre ce qu’elle implique, bien sûr). Signe des temps, des textes comparables, avec des effets comparables d’ailleurs, ont été adoptés dans nombre de pays d’Europe à la même période. C’est le Zeitgeist, qui repose sur un changement de rapport d’ordre véritablement anthropologique quant à l’idée que nos sociétés se font du rapport de l’individu à son corps et de la liberté de choisir pour lui-même.

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