Bonjour NBR, je suis Jean-Pierre, alias JPM, à l'origine de cette discussion (voir le premier message posté).Tout d'abord je t'incite à aller sur Internet, et à taper les mots clé "cancer" et "estomac" sur un moteur de recherche (Google par exemple, c'est un des meilleurs).
Ce que tu y trouveras ne sera pas toujours réjouissant, mais en faisant le tri, toujours intéressant.
Tu y apprendras que ce type de cancer est à évolution lente, 6 à 7 ans, les premiers symptômes (douleurs, amaigrissement) n'apparaisant pas avant 2 à 4 ans, donc souvent tard.
D'où la difficulté à l'éradiquer complètement.
Gastro et chirurgien n'ont pas apprécié ma démarche, m'étant permis d'empiéter sur leur domaine.je leur ai répondu que c'était aussi, et avant tout, MON probème, dusse leur amour propre en prendre un coup.
Plus généralement, quelle que soit l'importance et la qualité du traitement d'un cancer, les risques de récidive ne sont jamais exclus.
Tu me trouveras peut-être pessimiste.
Non, je suis réaliste. Désolé si ce n'est pas ce que tu attendais, mais il faut voir les choses en face.
Cela semble être ton cas; c'est pourquoi je me permets ce commentaire.
Me concernant, mon cancer a été diagnostiqué très tôt, parce que "par hasard", à l'occasion d'un suivi régulier d'une hernie hiatale.
Il se situait à la jonction estomac/oesophage (cardia).
Bien qu'ayant été traité de façon radicale (ablation totale de l'estomac, et d'une partie de l'oesophage), je ne me considère pas à l'abri d'une récidive. Pour l'instant, pas d'alerte, étant suivi tous les 6 mois par mon gastro.
Opéré le 23 décembre 1999, je suis sorti le 31 décembre, sans autre traitement, ni chimio, ni rayons, et avec l'autorisation de fêter la nouvelle année avec un doigt de porto. Je pense que mon cas est moins lourd que celui de ton père.
Maintenant pour répondre à tes interrogations:
- Bien que subissant un certain inconfort de vie, dû surtout à des reflux nocturnes, je retrouve petit à petit un mode de vie "normal". Je suis revenu à des repas normaux, tout en respectant les préconisations de la détiéticienne que j'ai rencontrée avant mon retour à la maison.
- Concernant la perte de poids, j'ai perdu une trentaine de kilos par rapport aux 107 Kg d'avant (pour 1,80m). (Gastro et chirurgien m'avaient prévenu, donc pas de surprise). J'en ai repris 5 depuis.
Je pourrais en être satisfait, ayant retrouvé la ligne de mes 20 ans. sauf que je n'ai pas perdu que de la graisse, mais aussi de la masse musculaire. D'où une fatigue vite atteinte dès le moindre effort prolongé.
- N'ayant eu ni chimio, ni rayons, je n'ai guère d'expérience, sauf qu'il est de notoriété que la chimio fatigue, et que les risques de nécrose à moyen terme des tissus adjacents à la zône traitée ne sont pas nuls.
Donc pas de conseils à donner dans ce domaine, sinon s'en remettre aux toubibs qui sont à même de répondre à cette question.
- Concernant les occlusions, j'en ai eu 3 depuis mon opération, dont une sévère qui m'a conduit à l'hôpital pour 3 jours, pour une aspiration par voie orale. Les douleurs sont effectivement violentes au niveau du ventre, accompagnées de nausées, d'autant plus pénibles que le vomissement ne peut se faire.
- Dues à une nourriture plus grasse que raisonnable (j'étais en Aveyron où l'on mange bien, beaucoup, mais pas forcément diététique).
- Dues aussi pour l'une, à une position assise prolongée suite à un long trajet en voiture.
- Dues enfin, d'après mon gastro, et le chirurgien qui m'a suivi lors de mon hospitalisation de 3 jours, à des adhérences (appelées "brides" par les hommes de l'art), qui gênent le passage du bol alimentaire, dans l'intestin, l'estomac n'étant plus là pour prédigérer ce bol.
Ce même chirurgien m'a dit qu'une tentative de réduire ces adhérences par voie chirurgicale pouvait en provoquer de nouvelles. Donc statut quo.
Je n'ai pas eu de récidive d'occlusion depuis 2 ans, ma femme y étant pour beaucoup quant au choix du menu de mes repas.
Bien qu'il soit faux de dire qu'une poche stomacale se reconstitue avec le temps, l'oesophage et surtout l'intestin, plus fortement sollicités par l'absence d'estomac, s'adaptent à l'ingestion différente des aliments.
Par contre mes reflux n'en ont pris que plus d'importance, tant en fréquence, qu'en violence. (on ne peut pas avoir le beurre, et...)
J'espère que mes commentaires d'aideront dans tes interrogations, même s'ils ne sont pas tous positifs.
Si tu souhaites d'autres infos à ce sujet, tu peux me contacter directement à l'adresse e-mail suivante: jp.milon@tele2.fr
Saches que grace à ce forum, je suis en contact régulier via e-mail avec 2 personnes ayant subi la même opération.
Je vais leur demander si elles accepteraient que je te transmette la correspondance que nous avons échangée.
Dernier point, les réponses de Jagra sont particulièrement pertinentes même si l'origine de ses problèmes n'est pas la même.
En conclusion, il faut garder espoir, les choses semblant s'améliorer avec le temps.
Bon courage à tous les deux.
P.S.: si ton père, de retour à la maison, souffrait de reflux, la seule solution suggérée par mon gastro, et qui améliore un peu les choses, consiste à surélever la tête du lit d'une quinzaine de cm, loi de la gravité oblige.
Jean-Pierre