>je pense aussi qu'il savait qu'il allait mourir, il blaguait avec
>l'infirmière
>
>Il paraît que mon père est mort en rigolant. C'est peut-être
>un des seuls "avantages" de l'alcoolisme ?
>
>Pandore Bonjour
Mon père était alcoolique; Il est décédé d'une gangrenne suite à une artérite, on l'avait amputé mais ça n'a pas suffit...
Peu de temps aprés son amputation,, alors que je lui disais que tout pourrait s'améliorer s'il ne buvait plus d'alcool, mon père m'a répondu en souriant doucement :
"Tu sais Sylvie, je suis arrivé au bout d'un chemin qui ne finit pas..."
Je l'ai aimé de tout mon coeur de fille la dernière année de sa vie.
Notre relation a rattrappé tous les moments manqués d'avant; Nous nous sommes aimés dans un respect mutuel tellement léger et agréable, que cet Amour chante encore aujourd'hui dans mon coeur lorsque je pense à mon père.
Deux jours avant sa mort, il lisait San Antonio avec une sérénité magnifique. Et pourtant, il souffrait énormément, la gangrenne gagnait tout son corps; Mais il avait dépassé la douleur physique, il était prêt à "partir", il savait qu'il avait terminé son rôle sur cette Terre et dans ce corps.
Le jour même de son décés, il s'est passé quelque chose d'étonnant dont j'ai envie de témoigner ici juste pour honorer les échanges d'Humanité que j'ai lus sur ce post :
Je faisais des courses avec mon fils dans la ville où mon père était hospitalisé.
Avant d'en repartir, je dis à mon fils :
"On va passer dire bonjour à mon père avant de rentrer, tiens" (Personne n'avait donné de délai de vie à mon père: Pour moi, il vivait, c'était tout ce qui importait, je ne pensais pas à l'heure de sa mort.)
A hauteur de la clinique, je devais tourner à gauche pour accéder au parking, ce que j'ai essayé de faire : Impossible.
Il y avait comme un mur invisible qui barrait la route.
J'avise mon fils que je ne sais pas ce qu'il se passe, que je ne peux pas aller à gauche, qu'on va rentrer, qu'on ira voir son grand père un autre jour, et sans chercher à comprendre ni sans m'obstiner, je prends la route de droite, celle qui menait chez nous.
Arrivée à la maison, je vacque à mes occupations, mon mari ou moi occupons tour à tour l'ordinateur donc la ligne téléphonique, et ce n'est qu'au moment d'aller nous coucher que j'écoute les messages...:
Mon frère m'en avait laissés plusieurs depuis pratiquement l'heure où mon fils et moi étions passés prés de la clinique sans pouvoir y aller; Mon père était mourant, mon père allait mourir, mon père était mort.
Mon père n'avait pas voulu que je le voie partir et m'en avait empêchée.
Certaines personnes diront que je divague, que je donne des explications bizarres à des choses qui n'en ont pas, mais moi je sais ce que je sais, et je voulais le partager avec vous.
Je vous embrasse tous, enfants d'alcooliques, de mon affection la plus sincère et la plus compatissante.
Poulou