Bonjour,Voilà, je suis en formation professionnelle à l'AFPA avec neuf autres stagiaires. C'est au sujet de l'une d'entre elles que je m'inquiète.
Elle a en effet le comportement le plus étrange que j'aie jamais vu. Elle rit toute seule - en soi, c'est son droit le plus strict, mais elle le fait d'une façon mécanique, et surtout elle a un regard étrange, comme absent, vide, désert. Par ailleurs, quand nous sommes en situation d'examen, elle exécute les consignes sans aucun esprit critique - elle a récemment fait le compte rendu d'une réunion qui n'a pas encore eu lieu...
Elle est gentille, répond quand on lui parle, mais elle est absente, comme si elle était en pilote automatique, tout cela depuis plusieurs mois. Personne dans mon groupe n'ose lui demander si elle va bien ; en effet elle semble avoir pris fait et cause pour notre formatrice avec qui nous avons des conflits permanents. Du coup, cette stagiaire semble fliquer tout le monde et personne ne lui parle.
Moi, elle me fait mal au coeur : je sais, par elle-même, qu'elle a été longtemps dépressive. Elle m'a avoué qu'au début de la formation, elle allait se coucher directement après les cours (à 17 h) et qu'elle dormait jusqu'au matin. Elle n'est pas de la région, j'ai donc cru qu'elle avait le mal du pays (elle est bretonne, la formation se déroule à Strasbourg). Depuis quelques semaines, elle oublie le réveil, arrive en retard et semble sur une autre planète. Souvent, elle a des "valises" sous les yeux. Surtout, elle a une voix blanche, neutre, sans émotions, les autres stagiaires parlent d'elle comme d'une garce façon iceberg, moi je suis persuadée qu'elle est murée en elle-même et qu'elle nous flique auprès de la formatrice parce qu'elle ne peut pas se défendre contre cette dernière (maîtresse dans l'art de la manipulation des gens). J'ai essayé de faire comprendre aux autres stagiaires que, si elle est dépressive ou sous anti-dépresseurs, elle n'a aucune volonté pour se défendre contre quelqu'un qui la traite avec (fausse) sollicitude. Mais les autres stagiaires ne veulent rien entendre.
Est-il possible qu'un anti-dépresseur ou une dépression grave inhibent votre volonté et transforme votre caractère au point de devenir indifférent au monde qui vous entoure ? Auquel cas, que puis-je faire pour aider cette personne que je n'aimerais pas voir sombrer totalement, même si nous ne sommes pas particulièrement liées ?
Je vous demande cela parce que je n'aime pas voir quelqu'un littéralement se "désintégrer" au point de ne plus ressembler qu'à une enveloppe charmante mais totalement vide. Je précise qu'elle m'a une fois dit que ses parents étaient tous deux également d'anciens dépressifs.