Modifié le 10-12-03 à 16:47 (GMT)Bonjour à tous les deux,
Je me pose une question (je suis très curieuse, comme mon pseudo l'indique).
Cette question n'est pas seulement une question de curiosité, elle touche du doigt le coeur même de la médecine...
>Je verrais pour ma part en gros 3 catégories
Je rajouterais les questions qu’on ne nous pose pas parce qu’elles viennent après, parce que sur le coup on est empatouillé dans ce qu’on voudrait dire, ce qu'on croit que le médecin a compris de ce qu’on avait dit, ce que le médecin nous dit…
Mais ce ne sont pas les plus fréquentes.
>- Les questions qu'on devrait nous poser, mais qu'on ne nous
>pose pas, parce que (...)
>nous ne savons pas toujours nous rendre accessibles,
Il me semble que c’est le nœud du problème, et que c’est peut-être la seule catégorie qui importe en définitive.
Je ne compte plus les fois, où, pendant le tour à l’hôpital, un patient m’a retenue par la manche alors que nous sortions de sa chambre, pour me demander des précisions sur ce que venait de dire le médecin, alors qu’il avait docilement opiné du chef pendant tout le temps des explications.
Parfois même, ils me demandaient le nom de leur maladie. Le médecin avait dit qu’ils avaient une « rectocolitémmoragique », ils n’avaient pas osé demander de répéter et ils se sentaient moins gênés devant moi et mes vingt ans.
Quand on baigne dans la médecine depuis des années, on a vite fait d’oublier que notre B-A.BA est parfois complètement inconnu du patient. Il est impossible de toujours savoir ce que sait la personne en face de vous.
J’en ai vu des qui se mettaient la pilule dans le vagin tous les matins. Quel médecin aurait pensé à faire la précision lors de la prescription ??
C’est précisément une des raisons pour lesquelles ce forum est un outil formidable pour moi. Il m’aide à découvrir toutes ces choses qui intéressent, dépassent ou angoissent les gens et qu’on ne pense pas à préciser.
La clé du problème, c’est de réussir à instaurer une relation de confiance et de respect mutuels assez forte pour que le patient se sente capable de nous rappeler à l’ordre quand nous le perdons, pour qu’il ne se sente pas gêné de poser des questions ridicules, pour qu’il n’ait pas peur de déranger.
C'est aussi de lui donner assez d'éléments pour qu'il ait en main les cartes qui permettent de poser les bonnes questions.
Et c'est tout un art...
|
Cordialement, Hélène, étudiante en médecine |