Re-bonsoir,Vous avez raison, j'ai donné le deuxième lien un peu vite sans prendre la peine de lire toute la discussion et sans voir que vous y avez grandement participé ...
Mais je voudrais revenir sur un point : le syndrome de sevrage et la rechute, ce n'est pas la même chose...
Le syndrome de sevrage est une manifestation organique. C'est votre corps qui réagit à l'arrêt des substances.
Il traduit un manque psychique, bien-sûr, mais aussi purement physique.
Il est directement lié aux propriétés pharmacologiques du produit, et il est toujours transitoire.
Les anti-dépresseurs, contrairement à d'autres médicaments (http://www.biam2.org/www/SubEIIMCSYNDROME_DE_SEVRAGE.html), n'entraînent que très rarement un syndrome de sevrage.
La rechute, c'est un retour à l'état antérieur, une non-guérison, après un traitement trop court, par exemple. Elle ne peut donc pas s'arrêter spontanément comme le syndrome de sevrage.
Je vous copie un extrait d'un de mes cours, concernant le sydrome de sevrage pour les morphiniques :
(la substance P est une molécule impliquée dans la genèse du message douloureux, et la voie spino-thalamique se charge de conduire ce message au cerveau)
3.2) Dépendance
- Elle se traduit cliniquement par le syndrome de sevrage à l'arrêt du traitement. La circonstance d'apparition est donc l'abstinence.
- Le syndrome de manque :
· apparaît 6 à 10h après l'arrêt du traitement
· est maximum le 2ème jour
· rétrocède en 5 à 8 jours
- Les symptômes sont très variés, et peuvent être très violents et très impressionnants. Certains traduisent une dépendance physique, d'autre une dépendance psychique :
Physique
* Bâillements
* Myalgies / Arthralgies +++++
* Rhinorrhée / Larmoiements
* Vomissements / Diarrhée
* Crampes abdominales
* Sudation (fièvre et frissons)
* Mydriase
Psychique
* Anxiété +++
* Irritabilité – agitation
* Agressivité – hostilité
* Insomnie ++
* Hallucinations
* Besoin de prise +++
Au niveau physique, ce sont les douleurs musculaires et articulaires qui sont au premier plan. Elles peuvent être très impressionnantes.
- Ce syndrome est une réponse "physiologique" à la morphine. Cette réponse est variable selon les individus, et n'est en rien prédictive du risque de toxicomanie. (Parce que là on parlait pas seulement des toxicos : un syndrome de manque peut survenir en contexte hospitalier à l'arrêt du traitement…)
- Mécanisme : up regulation des récepteurs
Les récepteurs à la substance P présents sur le corps cellulaire du neurone de la voie spino-thalamique réagissent par up-regulation à l'arrêt de libération de substance P provoqué par la morphine : ils se multiplient à la surface de ce corps cellulaire.
Cette multiplication est sans conséquence tant que la morphine agit, c'est-à-dire tant qu'il y a inhibition de la substance P.
Lors du sevrage, la transmission entre fibre nociceptive et voie spino-thalamique se rétablit, et la substance P est à nouveau libérée. Or ouhlala il y a plein de récepteurs à la substance P partout, d'où une majoration +++ du message douloureux.
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Cordialement, Hélène, étudiante en médecine |