Modifié le 27-06-05 à 09:24 (GMT)Sida : risques, tests, symptômes
Comme il y a un certain méli-mélo dans les discussions sur le Sida, je propose une courte synthèse inspirée des questions et des réponses les plus fréquentes.
Je ne suis pas médecin et ne fais que reformuler ce qui a été dit dans différentes discussions par les médecins du forum. Pour les sources éventuelles ou des explications plus détaillées, reportez-vous aux discussions citées ci-dessous. La médecine n'est pas une science exacte et de nombreuses informations contradictoires circulent sur internet.
Comme toujours, ne fondez pas de décisions médicales sur vos seules lectures y compris celle-ci et prenez toujours l'avis de votre médecin avant tout chose.
Quels sont les risques ?
Principales discussions à ce sujet :
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/541.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/2631.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/533.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/2277.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/3585.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/9431.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/2904.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/805.html
relations sexuelles, préliminaires
Tout d’abord, il faut préciser que le risque d’être contaminé par le VIH est beaucoup plus faible que celui d’attraper d’autres MST : syphilis, hépatite B, condylomes, gonocoques etc. sont contagieux à plus de 10% par acte ! L'herpès sans doute moins.
Ces autres MST justifient à elles seules l’usage du préservatif dans tous les cas, y compris bien sûr lors de la fellation.
Le baiser (« french kiss ») ne donne pas le Sida
En ce qui concerne les chiffres (ordres de grandeur) pour la transmission du VIH :
En cas de rapport avec un partenaire séropositif pour le sida :
1 - rapport sexuel anal réceptif (se faire sodomiser), probabilité par
acte : 50 à 300 "chances" sur 10000 d'être contaminé.
2 - rapport vaginal réceptif, (femme pénétrée vaginalement) probabilité par acte : 3 à 7 "chances" sur 10000 d'être contaminée.
3 - rapport vaginal insertif, (homme pénétrant vaginalement une femme) probabilité par acte : 2 à 5 "chances" sur 10000 d'être contaminé. L’incidence des règles est peu documentée : moins d’un pourcent de «chance»
4 - rapport anal insertif, (celui qui sodomise un homme ou
une femme) probabilité par acte : 1 à 18 "chances" sur 10000 d'être contaminé.
5 - rapport oral réceptif avec éjaculation, partenaire masculin ou féminin (celui ou celle qui fait une fellation et qui reçoit le sperme dans sa bouche), probabilité inconnue, très inférieure aux probabilités ci-dessus si elle existe. Y compris avec des petites lésions dans la bouche (risque à peine augmenté)
6 - rapport oral réceptif sans éjaculation (celui ou celle qui
fait une fellation sans éjaculation ou un cunnilingus), probabilité inconnue, probablement proche de zéro.
7 - rapport oral insertif (celui ou celle qui bénéficie d'une fellation sans éjaculation ou un cunnilingus), probabilité inconnue, probablement proche de zéro.
Ces probabilités sont encore plus faibles si le séropositif est traité.
Ces risques sont donc infimes comparés à d’autres maladies sexuellement transmissibles.
Le risque de transmission homme vers femme est plus grand que celui de femme vers homme. Même dans ce cas (homme vers femme), la contagiosité du HIV est faible : par exemple, quand les hommes hémophiles ont découvert leur séropositivité (ancienne), seules 8% de leurs femmes étaient contaminées.
Avec un partenaire de statut HIV inconnu, il faut multiplier ce risque par la probabilité que cet inconnu(e) soit HIV positif, soit 1/1000 dans la population générale, mais beaucoup plus par exemple pour un(e) toxicomane intraveineux, ou un homme homo ou bisexuel.
Par exemple, le risque global estimé de contamination HIV pour un
rapport vaginal réceptif avec un inconnu présumé non homosexuel non
toxicomane est de une "chance" sur un million.
Piqûres d’aiguilles, coupures avec des lames:
Les blessures dues aux piqûres d’aiguilles (seringues abandonnées) utilisées par les personnes qui s’injectent de la drogue engendrent souvent de grandes inquiétudes quant à une éventuelle infection par le VIH, surtout lorsque cela arrive aux enfants. A ce jour, aucun cas
d’une infection par le VIH de cette manière n’a été rapporté dans le monde. C’est pourquoi il n’est pas conseillé dans ces cas-là d’effectuer une prophylaxie postexposition. Cependant, en cas de piqûre avec une aiguille, il est conseillé de consulter un médecin rapidement, car le risque d’être infecté par le virus de l’hépatite B ou de l’hépatite C existe bel et bien.
ces remarques sont valables en cas de contact avec du sang d'une autre personne (lames de rasoir, contact de plaie à plaie...)
Les personnels de santé se piquant avec des aiguilles courent un risque à peine plus grand : 0.3% de contamination par ce biais, car il s'agit
de sang frais lors de la manipulation d'aiguille ayant servi à faire une piqûre chez un seropositif.
Le danger existe (et devient très important) lorsque du sang de séropositif est injecté directement dans la veine en quantité significative).
La quantité de sang injecté est une donnée à prendre en compte.
Contamination indirecte :
Par exemple : toucher du sang avec ses doigts puis les porter à la bouche : très improbable et bien sûr absence de statistique à ce sujet.
Sécrétions vaginales, ou salive sur plaie : risque infinitésimal. Ce risque est théorique. Il n’y a aucun cas certain recensé à ce jour. En revanche l’herpès et l’hépatite B peuvent se transmettre par ces voies-là.
Il faut rappeler que l'on laisse les enfants séropositifs jouer dans
les cours de récréation avec leurs petits camarades, malgré des jeux souvent brutaux, car il n'y a aucun cas de transmission du HIV connu en milieu scolaire. Si le HIV pouvait se transmettre par contact indirect, les séropositifs seraient contraints à l'isolement social.
Rappel : la durée de vie du virus à l’air libre est très brève (quelques minutes à quelques heures selon la température, l’humidité ambiantes)
Contacts quotidiens et étroits
Aucun risque. Aucune contamination ne s’est jamais produite entre enfants séropositifs et enfants séronégatifs jouant ensemble (voir ci-dessus), ni dans les familles où un des membres était séropositif.
Quel délai attendre pour faire un test ?
Les discussions:
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/2783.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/541.html
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/2949.html
Pour un résultat sûr à 99,9% : 6 semaines
Pour un résultat sûr à 100% : 3 mois
Attention au test ELISA qui donne parfois des faux positifs et
qui doit être confirmé dans ce cas. En revanche, il ne donne quasiment jamais de faux négatifs
www.med.univ-tours.fr/enseign/santepub/doc-ped/epidemiologie/evaluat-depist/mesure-perf-test-diag.htm
En cas de contact sexuel vaginal avec un individu de statut inconnu et de test négatif à 6 semaines, la probabilité d'être néanmoins séropositif est de l'ordre de 1/1000 (transmission vaginale) X 1/1000 (probabilité moyenne de séropositivité d'un individu) X 1/1000 (taux de faux négatifs à 6 semaines du test Elisa)
Soit une "chance" sur un milliard d'avoir tout de même été contaminé, et ceci quels que soient les symptômes "bizarres" ressentis (angine, ganglions, fatigue, candidose buccales et autres troubles d'une grande
banalité).
Dans la grande majorité des cas, une "vraie" contamination HIV ne se manifeste par aucun symptôme.
vous n'arrivez pas à relativiser le risque pris
Vous avez pris un risque et avez plusieurs symptômes que vous attribuez à une contamination (diarrhée, ganglions, angine...)
- sachez que le stress, l'angoisse ou l'anxiété peuvent être à l'origine de nombreux symptômes: http://www.vulgaris-medical.com/front/?p=index_fiche&id_article=5575
- éteignez votre ordinateur pour ne pas aggraver votre internetose
- parlez-en à votre médecin
- allez faire un test dans un des centres de dépistages anonymes et gratuits
S'il vous reste des questions, posez-les dans le nouveau forum Atoute: http://www.atoute.org/n/forum/showthread.php?p=132233