Modifié le 10-03-04 à 07:50 (GMT)Bonsoir Merlin,
>Désolé, je ne suis toujours pas d'accord.
Il vous a fallu le temps
>Et je ne suis pas du tout d'accord avec votre argument
>qui compare cela à de la chirurgie esthétique.
Moi non plus.
Mais Dominique ne faisait pas, il me semble, de parallèle direct.
En tout cas il ne réduisait pas la reconstruction de l'hymen à une forme de chirurgie esthétique (ce qui serait effectivement choquant), il se servait de cet exemple pour montrer que la définition du terme "nécessité médicale" est moins facile qu'il n'y paraît.
>La société démocratique, et nous en sommes tous des acteurs, se
>doit de faire respecter la non-discrimination, et non pas d'aider
>des gens à pérenniser cette discrimination.
Je suis d'accord avec ce que vous dites, du point de vue théorique...
Et entre la théorie et l'utopie, il n'y a parfois malheureusement pas une grande marge...
Philippe a raison : le travail de fond est dans l'éducation, pour que cet état de fait ne se pérénnise pas.
C'est là que peut-être, nous pouvons faire changer (ou du moins faire avancer) les choses.
Je me vois bien discuter avec une femme, pendant des heures s'il le faut, de ses difficultés, de ses doutes, et de ses souhaits pour ses futurs enfants.
Mais je ne me vois pas la convaincre de tout plaquer et de tout risquer (son futur mariage, sa famille, sa vie, même parfois...) pour faire plaisir à mon idéal éthico-socio-culturel.
D'autant que les femmes qui seront amenées à demander une reconstruction seront bien souvent aussi les plus ouvertes au dialogue et les plus décidées à ne pas perpétuer les choses...
>C'est justement les journées des femmes en ce moment, et je
>pense que ce que l'on peut lire dans cette file
>en ferait sûrement bondir un sacré nombre.
Ne me lancez pas sur la journée de la femme, je vais avaler mon soutien-gorge de travers...
>Si j'étais à la place du praticien *et* que je souhaitais
>aider la personne en détresse, j'essayerais (si j'en avais la
>possibilité ou le temps) de l'aider par un biais social
>ou légal, mais certainement pas médical.
Aider par le biais social ou légal, qu'est-ce que c'est?
Lui trouver des faux-papiers?
Lui trouver une famille d'adoption? Un nouveau mari?
Vraiment, je n'ai pas d'idée...
Refuser le geste, c'est placer une femme seule contre tout un système, c'est faire d'elle la "victime pour la bonne cause".
Et qu'est ce que ça changerait au fond?
Bien-sûr, il ne s'agit pas non plus d'aborder la situation comme une situation banale, un geste parmi les autres, avec un haussement d'épaules et un immobilisme défaitiste.
Il faut, là plus encore qu'ailleurs, mettre le temps de la parole en première place, écouter ce que la femme veut vraiment et l'aider dans ce choix.
Je n'ai jamais dit qu'il fallait toujours accepter, et sans poser de question, sans essayer de comprendre le fond du problème et les différents risques.
Il y a une différence fondamentale entre un geste de chirurgie esthétique telle qu'une plastie des seins ou un lifting, qui sont des actes *volontaires* de la part des patients, et l'hyménoplastie, qui est une aberration médicale, et un geste demandé sous la pression et non pas volontaire.
Justement, j'aurais tendance à plutôt refuser les demandes volontaires, et à accepter les demandes sous pression...
Devant une femme qui souhaite l'hyménoplastie, on est face à son interlocuteur, le dialogue et le débat peuvent s'ouvrir.
Si c'est une demande de détresse face à une situation de pression, l'interlocuteur est ailleurs. Et refuser le geste, c'est parler à d'autres en se servant de la femme, c'est prendre son hymen pour un hygiaphone...
Je pense seulement qu'on ne peut pas lutter contre un système de pensées avec des faits.
Jeter en pature une femme sans hymen dans la fosse aux extrémistes ne changera pas leurs idées, et risquera peut-être même de les durcir...
Pour une fois, laissons le combat à la plume et la paix au bistouri...
|
Cordialement, Hélène, étudiante en médecine |
http://www.paroles.net/chansons/18810.htm