Modifié le 07-05-04 à 08:43 (GMT)Bonsoir Michel,
Sans vouloir comparer ce qui n'est pas mon style, j'aimerais vous dire que votre pb est un peu différent. Sa mère est en invalidité depuis l'âge de 40 ans, taux 80 %;.Elle n'est plus en mesure de travailler, elle semble subir sans entrevoir aucune possibilité de s'échapper.
Je ne veux pas m'aventurer plus loin au niveau des médicaments
parce que je sais que la dépendance est loin d'être
drôle
Je profite (ce n’est pas très correct, j’en conviens) de vos mots pour vous donner mon avis. Je lis très souvent ce genre de phrase sur le forum, j’ai beaucoup de mal à les comprendre.
La seule dépendance, selon moi, insupportable, c’est la souffrance elle même. Lorsque celle-ci conduit votre vie, empêche tout présent, Quelques comprimés ou gouttes dont vous mettrez quelque temps à vous sevrer, ce n’est rien !
Lorsque son corps n'est que souffrance, qu'il vous est devenu impossible de se concentrer, de dépasser, vous ne pensez pas à la dépendance... Penser dépendance est un luxe, celui des gens qui savent qu'il existe encore d'autres alternatives... Il y a quelques jours, j’ai déjà donné mon avis sur cette question...
Je m’autorise à vous l’écrire,c’est une question que je ne me suis jamais posée. Je suis depuis des années dépendante d’une machine qui diffuse un médicament ds le liquide rachidien, celle-ci allège les douleurs neurogènes et réduit la spasticité. Si le produit cesse brutalement de passer, c’est ma vie qui est en danger. La moelle épinière ne pouvant être brutalement privée de ce médicament. J’ai rencontré quelques pbs avec cette machine, il a fallu me sevrer et j’ai avalé des tonnes de médicaments. Pas un seul instant, je n’ai pensé à la dépendance, tout en ayant conscience que pour certains, l’arrêt prendrait plusieurs semaines. J’ai rencontré pas mal de malades hospitalisés ds des services contre la douleur, la dépendance est le dernier de leur souci. Ce qu’ils désirent, c’est que l’on atténue leurs douleurs pour pouvoir vivre, lire un livre par ex. Tout médecin sait accompagner l’arrêt d’un médicament, s’il n’est plus justifié.
Selon moi, la vraie dépendance aux médicaments, c’est pour ceux qui en prennent alors qu’ils pourraient s’en passer…
Cela aurait dû -être écrit une nouvelle fois ds coup de gueule’ ?
La meilleure manière pour aider votre mêre est de lui montrer
>( ainsi que son entourage ) que vous comprenez sa
>détresse et sa douleur parce que le plus difficile pour
>les gens atteint de douleurs comme celle-ci c'est de souffrir
>de l'indifférence
Décidément je sens qu’une fois de plus, je risque de vous énerver (et un de plus !)
Je pense et ce n’est qu’un avis qu’il y a un moment où la personne a besoin que ce soit les autres qui agissent. C’est exactement la démarche de cette jeune femme. Sa mère n’a pas la chance que ce soit ses médecins qui le fassent, dans ces cas, il ne reste plus que les proches. C’est eux qui possèdent l’énergie dont elle est dépossédée par tant de souffrance et le manque de perspective, Ils doivent taper à toutes les portes, se renseigner, etc. Il est vrai que c’est beaucoup plus simple lorsque c’est le malade et le médecin. Lorsque celui-ci décide que cela ne peut plus continuer, qu’il est au bout de ce qu’il pouvait proposer et qu’il recherche les équipes les meilleures pour prendre le relais. Rapidement, le malade va retrouver le médecin sur le chemin de l’espoir et reprendre le combat.
Dans la souffrance, il me semble que nous sommes toujours seuls Il est très difficile, voir impossible d’exprimer par des mots 'l’innommable' ; parce que justement , La douleur n'est pas apparente mais très profonde .
Nous ne pouvons partager ce monde inconnu par l’autre. il ne peut le comprendre. C’est sa souffrance à lui, elle n’est pas des moindres…
Nous avons besoin de son énergie, pas de sa compassion.
Je suis désolée, c’est peut-être un peu confus et j’ai un peu exploité vos lignes pour mettre les choses au point sur les médicaments et la dépendance, etc. Cela me rappele des discussions sur lemême thème sur un autre forum:
J’espère que vous ne m’en voudrez pas, Votre message était très gentil.
Amicalement
Mary
Je me permets d’ajouter un petit bémol à ses lignes.
Il existe les effets secondaires de certains médicaments, en particulier de quelques antalgiques. Il est vrai que nous apprenons à gérer/jongler. Choisir de souffrir un peu plus pour être moins zombie, par exemple.
En prendre le moins possible devrait être l’objectif de chacun. Le médecin nous ‘couvre’ en termes de souffrance, il sait que nous sommes capables de nous organiser. Encore la confiance!!
De toute façon cela n’a rien à voir avec la dépendance.