Modifié le 26-09-03 à 07:28 (GMT)Bonsoir Isabelle, bonsoir Mary,
J'ai enfin un peu de temps et de calme devant moi pour vous répondre à tête reposée.
Le problème que je rencontre, c'est que je suis à ce point d'accord avec (presque) tout ce que vous dites que je me demande (et je m'inquiète) de ce que j'ai bien pu dire qui laisserait entendre le contraire.
Pour le détail et ma première réponse à Fanfouie :
Effectivement, j'aurais dû penser à l'HGPO à 75mg. Mais je ne savais pas la pratique généralisée. Là où je travaillais, il y a moins d'un an, on en était encore au O'Sullivan .
Pour ce qui est des normes, j'ai cru comprendre que Fanfouie n'avaient pas celles de la post-charge. D'autant plus que les normes ne sont pas toujours communiquées, en particulier dans le cas des tests d'exploration. La plupart des labos se contentent de donner les résultats physiologiques de base, sans donner ceux attendus dans le cadre des différents tests existant.
Encore un détail.... :
>Vous avez oublié un détail, lorsqu’un patient a le résultat de
>son analyses, il a aussi les normes fournies par le
>labo. S’il n’est pas idiot il a vite fait de
>comprendre que s’il n’est pas dedans, il a donc quelque
>chose, simple lapalissade.
Lapalissade, pas tant que ça....
Etre dans les "normes" ne veut pas toujours dire que les résultats soient ceux attendus pour le patient.
L'inverse est aussi vrai : des résultats "anormaux", peuvent être des variables physiologiques (un bête exemple, les variations selon l'ethnie) ou contextuelles de la normale et ne pas être inquiétants.
Ok, ces cas sont rares et je cherche la petite bête, mais ça illustre encore l'importance de l'échange entre le patient et son médecin, et de l'indispensable partenariat qui doit se tisser entre eux, acteurs à part entière (et égale) de la guérison.
(J'aime bien le mot "partenariat", je trouve qu'il résume pas mal de choses )
>Tout le problème actuel de la médecine
>c’est qu’à force de se vouloir rassurant on crée de
>l’angoisse pendant l’attente des résultats. L’aspect positif c’est que l’on
>ne passe pas à côté.
Là on tourne un peu en rond....
Ne pas envoyer les résultats pour ne pas inquiéter, c'est quand même créer une période d'angoisse, ok.
Mais envoyer des résultats qui risquent d'être mal compris aussi. Et en disant ça, je ne prends pas les gens pour des imbéciles. Les analyses biologiques, c'est un vrai casse-tête, et ça n'a pas de sens sans le cadre de lecture qui va avec. C'est bien pour ça qu'on ne les interprète pas sur le forum. Et on en revient toujours au même :
"En principe si son patient est en possession des résultats, lui aussi. Ne pas convoquer son malade pour le prévenir est donc une faute professionnelle puisque selon la législation il n’aura pas mis en œuvre en temps et en heure tous les moyens mis à sa disposition et ainsi le privera de chances de s’en sortir… "
Le problème de fond est bien là, et vous avez raison, c'est ce que j'aurais du évoquer tout de suite au lieu de regretter l'envoi des résultats, qui ne pose problème qu'à travers le dysfonctionnement initial.
>Aussi je le dis et le répète, la médecine est avant
>tout une affaire de confiance. Un patient qui sous l’effet
>de l’émotion ne comprend pas doit être revu le lendemain
>ou dans les jours proches, là encore le médecin doit
>s’assurer qu’il a bien compris.
Je suis entièrement d'accord sur ce point. Moi aussi, je me tue à le répéter.
>Ce forum finalement met en évidence toutes les « incompétences »
>de la relation soignant/soigné. Il ne me vient pas à
>l’idée de poser une question sur mon état de santé
>à un médecin qui ne me connaît de nulle part
>car j’ai confiance dans celui qui me suit. Cela ne
>remet en cause nullement votre valeur mais comme le dit
>le Dr Dupagne la médecine s'exerce en cabinet, exit le
>corps et sa parole sur le net...
>En dehors des boutons sur le zizi, la plupart des messages
>postés ici vont dans ce sens. Ce que je trouve
>dommage c’est que tout le monde trouve ça bien qu’un
>tel forum existe sans se demander ce qui l’a motivé
>et agir dans ce sens pour le dénoncer.
Je vais me répéter, mais je suis (attention suspens...) encore une fois d'accord avec vous.
Je me dis seulement qu'il est plus facile de venir sur le net pour essayer de pallier, au moins en partie, les dysfonctionnement du système de soins que d'aller manifester dans tous les cabinets médicaux de France.
Bien sûr qu'il faudrait que ce forum soit inutile, ce serait la plus belle victoire.
C'est de la morphine dans un cancer, mais, en attendant la chimio, c'est mieux que rien.
Et ce n'est pas parce que nous faisons l'un que nous n'essayons pas de faire l'autre, jour après jour, dans notre pratique quotidienne.
Si le débat de fond est si peu abordé sur le forum, je crois que c'est seulement par manque de temps, et je n'ai pas l'impression que notre travail sur le forum envoie un message tellement différent du votre.
Je pense même qu'au-delà de son rôle de traitement purement symptomatique du mal médical, il nous aide à trouver la voie du traitement de fond. J'ai une bien meilleure idée des besoins des patients depuis que je viens sur le forum, et il me guide chaque jour pour essayer d'éviter les écueils que vous décrivez. En lisant un message, je me dis "Ah oui, tiens, dire ça, faire ça, ça angoisse drôlement les gens, il faudra que je pense à ajouter telle ou telle explication quand je serai en face de mes patients".
>Cela dit je reconnais votre travail de modérateurs, vous êtes en
>train de constituer une encyclopédie médicale sans égal sur le
>net…
Ouf, merci !!
((Je manque peut-être de clarté, il faut dire qu'après une bonne demi-heure de réponse, mon ordinateur a décidé de tenter un reboot, histoire de voir si ça pouvait être rigolo. La sauvegarde a elle aussi disparu au redémarrage, et j'ai pas rigolé.))
Amicalement,
Hélène, étudiante en médecine. C'est pas toujours facile .