Modifié le 19-09-03 à 14:05 (GMT)Bonjour Caroline,
Vous m'avez interpellée à ce sujet sur ma boîte privée (recherche d'un bon neurologue), je vous ai donné des noms, des services (svp, ne les faîtes pas apparaître sur le forum !). Je crois que cela fait longtemps à présent que vous cherchez un bon neurologue...
Vous posez de multiples questions qui font normalement partie du dialogue que vous devriez avoir avec votre médecin.
Je m'autorise à prendre comme exemple, la question de cette discussion. Lorsque votre médecin vous prescrit un nouveau médicament, si au bout de quelques jours, certains effets indésirables se manifestent, le réflexe automatique devrait être de téléphoner à son secrétariat, donc de l'informer et lui demander l'attitude à tenir.
Lui seul, est capable de comprendre si c'est la posologie qui est ,trop forte, pas assez étalée ds le temps, une incompatibilité avec d’autres médicaments, etc.
Vous avez une spasticité importante (si mes souvenirs sont exacts), la plupart des anti- spastiques mal dosés ou de fortes doses prises trop rapidement donnent ces symptômes (je ne sais pas si c’est cela dont il s’agit, mais j’extrapole). C’était à votre médecin de vous informer des effets indésirables éventuels.
Je ne veux pas le mettre en cause, dans cette relation soignant/soigné, nous sommes deux, c’est à dire que nous construisons celle-ci ensemble. Quelquefois comme ds toute relation, cela ne passe pas, il faut alors changer de médecin. Vous avez une pathologie lourde, une relation de confiance est nécessaire. Mais posez-vous la question de vos attentes, la manière dont vous les exprimer, la manière dont vous vous situez dans cette relation.
C’est à la fois très clair dans ma tête et très confus. J’ai envie de dire, ne le prenez pas mal, on a aussi les médecins que l’on ‘mérite’ !
Je ne nie pas que certains sont insupportables dans la certitude de leur savoir, etc. Cette catégorie pour moi, c’est relativement simple ou nous arrivons à les ébranler (pour ne pas dire, casser) ou l’on s’en va ! je ne nie pas non plus que cela demande une volonté qui s’ajouter à celle que nous devons déployer pour notre maladie. Mais si nous nous ne sommes pas acteurs à part entière, si nous n’investissons pas ce champ à priori réservé, il est impossible d’instaurer de construire une relation réelle avec son médecin.
Beaucoup de médecins vous proposent dès le départ ce type de relation : état des lieux (par l’écoute du patient), propositions, alternatives thérapeutiques (explication, partage, mise à portée, à disposition des connaissances), décision prises à 2, etc. C’est alors à nous de répondre positivement à l’élaboration de cette relation, d’accepter qu’il nous accompagne sur ce chemin quelquefois difficile. Il y aura des doutes, des erreurs mais aussi des victoires, il y aura un partage car c’est d’abord la relation entre deux êtres humains et elle ne peut être qu’une relation de confiance réciproque..
J’arrête ici, c’est déjà beaucoup trop long, désolée !
Je sais que je risque d'en choquer quelques uns, peut-être même les médecins du forum !
Cela fait très longtemps que j’avais envie d’exprimer ces lignes à Caroline.
Cette conception n’engage que moi, mais j’ai dû mal à appréhender cette relation soignant/soigné autrement, lorsque nous sommes atteints de pathologie lourdes. Et pourquoi pas dans toute relation soignant/soigné ?
C’est peut-être d’abord à nous de vouloir la construire... Les médecins ont besoin de notre parole...
Amicalement
Mary
Je perçois déjà le sourire de Dominique Dupagne en lisant ces lignes (elle l’a enfin placée sa conception de la relation soignant/soigné!). Ce n’est qu’un aperçu !