Bonjour,Vous dites:
-> "je pense aussi moins a cette maladie qui me rongait le cerveau et me disait c' est chronique tu ne peut guérir."
J'ai eu la maladie de crohn il y a maintenant 3 ans. Disons que tout en sachant qu'il y a une composante chronique à cette maladie, j'ai tendance, en tout les cas dans ma tête, à me dire que c'est quelque chose qui fait partie de mon passé.
J'ai conscience que peu de gens abordent la maladie comme je l'ai fait. J'ai tenté, depuis le tout début, d'optimiser mes chances de guérison, évidemment sans tomber dans le piège de l'illusion. Par exemple, lorsque j'ai été diagnostiquée en pleine crise et hospitalisée une dizaine de jours, mon médecin m'a expliqué ce qu'était cette maladie. Il m'a évidemment parlé du caractère chronique de celle-ci, en me spécifiant que certaines personnes faisaient une ou deux crises seulement dans leur vie, alors que d'autres en font continuellement.
Bien qu'il soit impossible de prévoir à l'avance à quelle catégorie on appartient, dans ma tête, j'ai décidé dès le départ que je faisais partie de celles pour qui la maladie était quelque chose de passager.
-> "je pense que cette maladie est liée au nerf maintenant j' ai une vie moi stressante (...)"
Mes médecins m'ont aussi parlé de l'effet du stress sur la maladie. Quand on lit sur le sujet, on se rend bien compte que, dans le cas de la maladie de crohn (et de bien d'autres maladies d'ailleurs), le stress est un facteur qui se veut parfois déclenchant ou aggravant. Une fois qu'on comprends cela, c'est utile de faire un peu de ménage dans sa vie pour éliminer des sources de stress trop élevées.
J'ai donc pris en charge mon traitement médical d'abord (hospitalisation, ensuite médicaments, et consultations). Ensuite je me suis informée sur la maladie en elle-même et toutes les autres possibilités thérapeutiques qui me "parlaient" et qui pouvaient compléter mon traitement. J'ai fait ceci toujours en collaboration avec mon gastro-entérologue.
J'en ai aussi profité pour m'occuper de la composante "stress". En prenant des petits ateliers de visualisations, et en lisant beaucoup sur le processus de guérison. Voici quelques un des livres qui m'ont accompagnée lors des 9-10 mois qu'ont durés la crise que j'ai eu:
"L'amour, la médecine et les miracles" de Bernie Seigle, cancérologue. Bien que l'exemple utilisé dans ce livre porte sur le cancer, les processus d'auto-guérison sont les mêmes pour tous. Voir ce lien pour la description du livre:
http://www.viragecancer.org/cadres/biblio/biblio_page/biblio_GU0010.html
Un autre livre:
"Guérir sans guerre" de Johanne Ledoux. Ce livre est facile à lire, un petit peu à la fois lorsque la souffrance ou la fatigue est trop présente pour lire quelque chose de plus élaboré:
http://www.ada-inc.com/guerirsansguerre.htm
J'ai aussi lu, partiellement, les livres qui concernent l'approche Echo de Jean-Charles Crombez, psychiatre:
http://www.approche-echo.net/echoselonjcc.htm
http://www.hypnose.org/echo_sante.html
Bien qu'un peu disparates, ces lectures renferment des points communs. Ils y traitent de notre rapport au(x) traitement(s). En gros, on peut dire que le point commun des gens qui "guérissent", ou en tout les cas améliorent grandement leur état en ce qui concerne des maladies graves, réside dans le fait d'avoir confiance au traitement reçu. On peut faire ici un parralèle avec l'effet placébo qui est connu un peu partout en médecine, et qui est non-négligeable. Quoi qu'il en soit, même si on continue de vivre et de souffrir d'une maladie grave ou chronique, ces livres permettent de mieux vivre la maladie, de mieux la supporter et ne sont en aucun cas nocifs. C'est un complément au traitement médical.
Ceci dit, parfois, il m'arrive "d'oublier" que la maladie de crohn est une maladie "chronique". J'ai tendance à dire: "j'ai eu la maladie de crohn". Ce sont en général les autres qui me rapellent son caractère chronique. "Tu as eu? tu veux dire que tu es en rémission?" et moi de répondre: "Non, j'ai plutôt le sentiment d'en avoir terminé avec l'essentiel de tout ça".
En général je vis très bien, j'ai parfois des sensibilités intestinales ou digestives, mais je n'ai pas eu à prendre de médicaments depuis plus de deux ans. Bien entendu, je ne suis pas devin, et si il s'avère qu'une seconde crise se déclenche chez moi, je vais m'adresser à mon gastro-entérologue. Mais je ne laisse pas peser sur moi et sur ma vie le spectre de cette maladie.
Je laisse des traces de mon cheminement ici, en souhaitant qu'il puisse être utile à d'autres. Mais il faut savoir que c'est à chacun qu'appartient son chemin. Et si ces méthodes et lectures m'ont soutenues, c'est à chacun de trouver ce qui lui parle.
Bonne route,
Aloès