Bonjour Laurence,votre cas me semble familler car j'ai une amie qui est bipolaire 2.
Les médecins et elle (il y a une coopération qui s'est établie) ont mis environ 10 ans à poser ce diagnostique.
Ses phases dépressives étaient certe pénibles, mais le pire, c'étaient les phases maniaques : elle dormait de moins en moins, était complètement euphorique... et la phase maniaque (quelques semaines en principe) aboutissait toujours à un délire de deux ou trois jours, durant lesquels elle faisait absolument n'importe quoi. Elle vadrouillait toute la journée, toute la nuit, avec n'importe qui, de la pure folie (je n'ose pas vous dire le reste... des choses complètement absurdes, du style se mettre une casserole sur la tête, vous voyez le genre) et ça se finissait par une hospitalisation d'office, ligotée puis camisole chimique.
Elle a peu à peu compris le processus, maintenant elle sait repérer les phases maniaques, et doit prévenir le psy quand elle sent que l'euphorie la gagne.
Et bien avec ces dix ans de travail, de recherche, d'équilibrage du traîtement, elle a quasiment maîtrisé la maladie.
Mais ce travail, (elle le dit elle-même), les médecins ne peuvent pas le faire seuls. Il faut que le(la) patient(e) participe, cherche à comprendre.
Un peu comme si vous aviez un médecin intérieur qui fait partie de l'équipe soignante.
Pas plus tard qu'hier, mon généraliste m'a dit (à mon sujet, je n'avais pas lu votre message) que pour avancer, les médecins disaient leur diagnostique au patient. Sinon, ça bloque, forcément.
Donc à mon avis (et je suis pourtant méfiante de nature), si vous n'avez pas eu de diagnostique, c'est qu'ils n'en ont pas trouvé. Je vous encourage donc de tout coeur à les aider dans leur recherche.
Franchement, même un médecin pervers, je ne vois pas l'intérêt qu'il aurait à vous cacher votre maladie si il connaissait le nom. Qu'est-ce que ça pourrait lui apporter ?
Cela dit, votre méfiance est un indicateur d'un bon "instinct de survie" et moi qui suis dépressive, je trouve ça génial d'être capable de méfiance. Il m'a fallu longtemps pour cultiver la mienne. J'ai été tellement à plat que j'avais confiance en tout le monde. Alors vous voyez, il n'y a pas que du mauvais en vous, au contraire.
A bientôt.
Cécile