Bonjour Nausica,
>Je précise ma question, car elle mélangeait finalement deux choses: je
>peux concevoir que deux labo trouveront des résultats différents avec
>le même échantillon, mais pourquoi auront-ils des normes différentes? Parce qu'ils utilisent des techniques différentes, et, pour une même technique, des machines différentes, qui sont étalonnées individuellement.
>N'y
>a-t-il pas un organisme quelque part qui élabore des normes
>consensuelles et qui pourrait donner des normes "normales" (valables pour
>90% de la population) et des normes "moins normales" pour
>le reste?
Non, puisque l'organisme en question utilisera lui aussi une machine précise, et ne pourra pas imposer ses normes à toutes les autres...
L'exemple du thermomètre d'Alcyclone est parfait. On peut aussi prendre celui de la balance : pour savoir si on a grossi, il faut se peser sur la même...
Par contre, il peut exister des méthodes d'uniformisation des résultats.
C'est le cas pour le TP et l'INR, examens qui explorent la coagulation.
Le TP (temps de prothrombine, mais tu t'en fiches...) est d'abord mesuré en secondes. Puis, il est comparé à la valeur pour un sujet sain : le labo détermine les différents temps que donnera un sang "sain" si il est dilué à 10, 20, 50% etc.
On obtient donc une jolie courbe, avec en ordonnée le temps en seconde, et en abscisse le pourcentage de dilution du plasma.
Le TP du malade est reporté sur cette courbe, et le résultat final est en fait rendu en pourcentage.
Par exemple :
TP témoin = 12 secondes = 1OO%
TP malade = 18 secondes = 40% ("de l'activité normale")(= temps que mettrait un sang sain s'il était dilué à 40%), avec un résultat variable en fonction de la pente de la courbe, donc variable en fonction de chaque labo.
Or, une différence de quelques % est très importante. Pour uniformiser les résultats, on a inventé l'INR.
INR = (TP malade / TP témoin) le tout à la puissance n.
n s'appelle l'ISI=International Sensivity Index, et il est fixé pour chaque labo, de façon à ce que les résultats soient uniformes, même si le TP retrouvé est différent d'un labo à l'autre.
Je n'ai aucune idée, par contre, de la façon dont ils s'y prennent pour fixer cet indice de correction.
Enfin, on sait à peu près quels dosages sont très dépendants du labo et sa méthode de mesure, et lesquels sont à peu près constants.
On apprend par exemple en cours quels dosages doivent impérativement être toujours faits dans le même labo.
C'est par exemple le cas pour le PSA :
Il existe plusieurs méthodes de dosage, ce qui doit rendre très prudente l'interprétation du taux du PSA. La majorité des dosages indique une norme à 4 ou inférieure à 4ng/ml ; d'autres une norme à 2,5 ou inférieure ; beaucoup plus rarement, la norme est à 5 ng/ml.
Cette disparité de mesures rend très difficile la comparaison de 2 dosages successifs effectués dans 2 laboratoires différents. C'est pourquoi il est important d'effectuer les prélèvements dans le même laboratoire ou à défaut avec la même technique.
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Cordialement, Hélène, étudiante en médecine |