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"Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 14:25  (GMT)
"Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Bonjour,

je me permets de poster un nouveau message sur le déni après avoir bien gentiment cherché sur google ce qui existait.

L'incompréhension entre le malade et sa famille d'un côté, le corps soignant de l'autre, ne viendrait-elle pas en grande partie de ce curieux phénomène qu'est le déni ?

Est-ce que des personnes ont des éléments à m'apporter à ce sujet, à savoir :

- le déni est-il répandu ?

- Est-ce que le déni touche toutes les maladies ?

- (aux médecins) Est-ce que vous soupçonnez systématiquement que derrière la mauvaise volonté apparente de certains patients (ou/et familles) se cache un déni.

- (aux malades) Est-ce que vous avez parfois l'impression d'avoir un train de retard sur la maladie à cause de ce fameux déni ?

- Le déni est-il une étape obligatoire pour accepter la maladie, ou est-ce un accident de parcours ?


Merci.
Cécile - étudiante en déni

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? Pandore 17-11-04 1
   RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? cilloux 17-11-04 2
       RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? cilloux 17-11-04 3
           RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? Pandore 17-11-04 4
               RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? Irleana 17-11-04 6
 RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? Irleana 17-11-04 5
 RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? rosalie 17-11-04 7
   RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? Cafe_Sante 17-11-04 8
       RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? cilloux 17-11-04 10
   RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ? cilloux 17-11-04 9

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Texte des réponses

Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 14:55  (GMT)
1. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Bonjour Cécile,

Alors comme ça tu as encore décidé de nous faire cogiter !

Pas facile de parler du déni : quand on dénie, on dénie dénier.

Personnellement, je suis une dénieuse née.

Le plus dur dans le déni, c'est quand on ouvre les yeux. Là ça peut faire très très mal. Par exemple accepter de se dire qu'on a un problème... c'est déjà un premier pas, mais un énorme premier pas. Parce que ça met en jeu l'estime de soi. Et ça pour moi c'est pas facile.

Cordialement,

Pandore

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 15:15  (GMT)
2. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"

Bonjour Pandore,

Je crois qu'on ne parle pas de la même chose.


Moi je ne dénie pas dénier, mais j'ai du mal à trouver des gens qui me disent que je dénie (je peux la refaire si vous voulez).

Ouvrir les yeux, ça ne fait pas très mal, c'est un grand soulagement au contraire. On retombe sur ses pattes. Si ça fait mal c'est que c'est pas bon.


Cécile - ancienne dépressive, guérie depuis le 10/11/2004 à 19 h 05.

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 15:17  (GMT)
3. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Si ça fait mal c'est que c'est pas bon

Tu te souviendras de ça, Pandore ?

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Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 15:34  (GMT)
4. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Le mieux c'est de revenir aux sources, aux définitions.

La définition du déni c'est "l'action de refuser la réalité d'une perception vécue comme dangereuse ou douloureuse pour le moi".

Ce qui est la cause du déni des maladies c'est la peur de la mort.

Un exemple simple et courant : en ce qui concerne le sida, le déni que la contamination soit possible amène certains jeunes à prendre des risques en n'utilisant pas le préservatif, pensant que le virus ne peut pas les atteindre. Les conduites à risques des adolescents sont basées sur le déni, et aussi dues à un sentiment de toute puissance, voire de mégalomanie.

Pourquoi trop de déni est dangereux ? A mon avis parce qu'à force de déni on n'a plus une vision objective de la réalité.

Eh non, avoir peur de la mort, c'est pas drôle... mais malheureusement on n'y échappera pas .

Pandore

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Irleana (1200 messages) Envoyer message email à: Irleana Envoyer message privé à: Irleana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 15:45  (GMT)
6. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"

>Un exemple simple et courant : en ce qui concerne le
>sida, le déni que la contamination soit possible amène certains
>jeunes à prendre des risques en n'utilisant pas le préservatif,
>pensant que le virus ne peut pas les atteindre. Les
>conduites à risques des adolescents sont basées sur le déni,
>et aussi dues à un sentiment de toute puissance, voire
>de mégalomanie.
Toi aussi, le sida. Drôle de coïncidences, il faut dire que l'exemple
du sida n'est pas mauvais.

>Pourquoi trop de déni est dangereux ? A mon avis parce
>qu'à force de déni on n'a plus une vision objective
>de la réalité.
D'accord avec toi, trop de déni tue l'espoir de prise de conscience réaliste et de guérion. Appelez ça comme vous voulez, mais reconnaître le déni, c'est déjà la base, le premier pas d'un prise de conscience "salvatrice" pour changer..vers l'allez-mieux.
Une prise de conscience avec ce qui dans le fonds noie ta vision de la vie..et t'enfonce peu à peu dans un autre monde.

>Eh non, avoir peur de la mort, c'est pas drôle... mais
>malheureusement on n'y échappera pas .
Moauis, mon psy m'a dit: " on t'a dit que tu finiras en quatre planches, c'est pas faux. Moi aussi . Tous, nous finrons "cloués".
Si c'est aux autres que ça arrive, c'est pas grave, en revanche, si c'est à ma femme, c'est différent car je suis égoïste"


Bonne continuation
à bientôt!

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Irleana (1200 messages) Envoyer message email à: Irleana Envoyer message privé à: Irleana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 15:35  (GMT)
5. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Bonjour Cilloux,


>- le déni est-il répandu ?
C'est un trait qui revient dans une large part de troubles psy.
Ecxuse-moi, mais je ne suis pas très dans mon assiette aujourd'hui.
Je voulais surtout te répondre à une question qui m'a interpellé.


>- (aux médecins) Est-ce que vous soupçonnez systématiquement que derrière la
>mauvaise volonté apparente de certains patients (ou/et familles) se cache un déni.
Peur de se découvrir, peur de découvrir qu'après tout tu ne rentres pas dans la normalité des choses.
Avoir un trouble psy, une case en moins( ou en plus) a toujours dérangé et fait peur..
Avoir un trouble psy, c’est échapper à cette normalité, mais c’est surtout et avant tout , malgré le handicap "vivre".
Parler d’un mal-être, c’est déjà le reconnaître, à demi se l’avouer et préparer la route d'un cheminement qui sera long mais riche d’enseignements, de différences, de renversements, parfois d’épreuves plus que douloureuses mais synonymes de de vérités sur le trouble en lui-même et d'avancées.


>- (aux malades) Est-ce que vous avez parfois l'impression d'avoir un
>train de retard sur la maladie à cause de ce fameux déni ?
*****************************
Un train de retard
Simple exemple d'actualité:
<<" Le personnel naval continue à nier l'existence de la maladie. Il contribue ainsi à la propagation de la maladie. Des programmes d'éducation doivent impérativement être mis en place au sein de l'armée " poursuivent-ils.<<Source:Quand le déni propage le VIH - Yahoo! Actualités

Identique pour un malade qui refuse de se soigner et met dangereusement sa vie en danger, car il refuse de se voir malade. Là les organes physiologiques sont atteints.
Identique pour un diabétique qui refuse de s'alimenter correctement, et même identique pour une prise de sang que tu refuses de faire, car tu sais qu'elle sera mauvaise.

Un train d'avance que parfois je ne veux pas regarder en face, et que finalement j'ignore pour rester sur place.

>- Le déni est-il une étape obligatoire pour accepter la maladie,
>ou est-ce un accident de parcours ?
J'ai lu un article de psychologies, hier qui m'a fait réfléchir
"La boulime m'a sauvé la vie".
Et étrangement, je me suis retrouvée dans cette article.
Bien souvent en réalité un TCA ou autre, n'est en fait que "le prétexte" à une pathologie principale et non l'inverse.
Un peu comme le signe précurseur d'un trouble plus important...
On peut être dépressif, boulimique et en fait ne voir que la partie émergée de l'iceberg. Comme l'un des facteurs initiaux quipermettront de découvrir un trait plus spécifique .Mais aussi d'une prise de conscience
http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/4973.html#31

Dans "La boulime m'a sauvé la vie", je dirais que au point de vue physique c'est évident avec 36 kg et toutes mes dents pour une perche de 1m71.
Sur le point de vue psychologique, c'est plus dificile.
La boulimie a coïncidé pour moi avec la prise de conscience de mon vilain tas d'os, que cette fois j'étais bien décidé à changer.
Une fois réveillée (sur tous les sens du terme)..le sorti du déni a été pour moi le déclic: je veux vivre. Et me construire mon fameux chemin, pour mieux décider quelle route choisie ou subie je comptais me laisser , quelle chance je souhaitais tout simplement offrir à ma vie.
Ma maigreur, je la voyais, (pas folle la guêpe), mais c'est comme si cela était passé loin de moi, très très loin. Comme si finalement tous ceux qui voulaient me voir entre quatre planches avaient raison.
Ma douleur ne se voyait pas vraiment. Je voulais m'enfoncer seule, lentement mais sûrement vers qqch qui ne serait assurément pas "pire que ce que j'avais déjà vécu jusqu'à présent."

Aloès parle de troubles alimentaires avec une très belle métaphore "l'arbre qui cachaient la forêt". Et bien c'est à toi de découvrir à ce moment ce que cet arbre cachait. Au début du trouble, je suis redevenue hypersensible et terriblement angoissée de tout rater, ou de ne jamais faire assez, là où il fallait le faire.
Je suis sortie contre-avis médical, avec une sacrée pression à la maison, je peux te l'assurer.
Mais très vite, j'ai trouvé ce qui allait me remplir, le corps et l'esprit...toujours le soir , seule.
Avec quelques objectifs en tête: passer ma licence en septembre..
et leur prouver qu'ils avaient eu tort. Partir à Mur de Barrez (pas très loin de chez toi) et un petit jardin secret, bien à moi...

Même lorsque je fus prof stagiaire en prison, tout le monde m'avait dit "tu n'y arriveras pas"... Une fois de plus...
En mars, la boulimie était encore là, et il m'est arrivé de manger encore et encore pour être plus forte face à eux..Face au quartier femmes, hommes, au mitard, aux pointeurs..et puis finalement, la seconde semaine, j'ai compris que je n'avais pas besoin de tout ça. Je pouvais très bien faire cours, à de drôles de loustics, de moins drôles, des jeunes, des adultes, à de jeunes majeurs en toute confiance.
Mon petit ami a même trouvé à me redire,que j'avais pris du ventre à 47 kgs. Pff!! J'ai surtout apprécié de laisser ma taille d'enfant au placard..et désormais de hisser les pantalons de "la normalité féminine."
Seul exploit, un magasin pour anorexiques, que je ne pouvais plus supporter depuis le début de mon histoire en 1998, m'a réconcilié..
Avec eux, tu mets une taille de plus. Pratique! .
Alors, j'ai eu le privilège de ranger les 34,les 14-16 et 18 ans de persévérer en 36 et de m'offrir le premier 38!!
Bref arrêtons ces détails, aujpurd'hui la boulimie est guérie à 88%...
Le reste, c'est un mélange de souvenirs, d'espoirs et de promesses.
..Life isn't always a bed of roses..


Bon assez parlé, désormais au boulot..

Cordialement
Et Bonne continuation pour toi, avec tes questions drôlement intéressantes

Irléana, un peu confuse aujourd'hui

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rosalie (367 messages) Envoyer message email à: rosalie Envoyer message privé à: rosalie Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 17:50  (GMT)
7. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
bonjour,

- (aux malades) Est-ce que vous avez parfois l'impression d'avoir un train de retard sur la maladie à cause de ce fameux déni ?

A mon dernier gros déni , je me suis retrouvée au bloc opératoire sans comprendre pourquoi.
Ce n'était pas un train mais un brancard de retard que j'avais.

J'essayais de persuader le chirurgien que tout allait bien ,ce dont j'étais sûre.

- Le déni est-il une étape obligatoire pour accepter la maladie, ou est-ce un accident de parcours ?

Je crois que, parfois,le cerveau disjoncte quand la réalité est trop pénible.

Refuser la réalité et avancer envers et contre tout ,ça peut aussi aider à vivre,<<ferme les yeux et fonce!!!!! >> mais attention au contre coup.

Bon j'arrête là , ça n'a peut être rien à voir avec ce que vous cherchez à comprendre.

Bonne soirée

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Cafe_Sante (8965 messages) Envoyer message email à: Cafe_Sante Envoyer message privé à: Cafe_Sante Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 20:03  (GMT)
8. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Bonsoir,

Le déni fait partie des réactions normales après une mauvaise nouvelle. Mais n'est pas obligatoire.

C'est parfois une réaction incroyable. Je me rappelle une vieille dame de 80 ans avec un cancer de la plèvre qui était passée par la ponction, le CANCEROlogue, la chimiothérapie. Je la recueille dans mon hôpital local. Je passais la voir tous les jours et lui demandais : "Y a-t-il quelque chose qui vous tracasse ? Quelque chose que vous aimeriez savoir ?" Elle ne me parlais que de son "eau" dans le poumon, jamais de rien d'autre, jamais d'avenir ou de sa maladie. Je la connaissais depuis des années. J'avais suivi sa fille décédée d'un cancer du poumon.

Au bout de trois semaines, j'arrive dans sa chambre. J'ai à peine eu le temps de la saluer qu'elle m'a dit. "Vous me cachez les choses. J'ai un cancer et vous ne voulez pas me le dire !" A partir de ce moment là, nous avons pu en parler. La phase de déni était terminée.

Le déni dans l'anorexie est vraiment caricatural et impressionnant. Il existe dans toutes les maladies et en particulier le diabète où il faut parfois des années pour que les gens "acceptent" d'être malades.

Il est certain que cela retarde parfois des soins. Mais il faut faire avec et il est impossible de faire "contre".
Philippe,
médecin à la campagne

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 21:11  (GMT)
10. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Modifié le 17-11-04 à 21:14  (GMT)

Merci Philippe,

je crois que la solitude entretient le déni.

Mouais, finalement ce genre de question, ça ne fait pas tellement avancer le schmilblick.
Je pensais que peut-être, tout le monde se jetterait là-dessus parce que tout le monde a traversé un déni, mais visiblement ce n'est pas si répandu. Il faut dire que dans les maladies sommatiques, les proches sont peut-être sceptiques mais celui qui a mal, ben il a mal, il ne dénie pas.

Mais bon, ma thèse sur le déni, je la rédigerai une autre fois parce que je n'avais pas l'intention de partir dans des conversations psy.

Cécile

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cilloux (2292 messages) Envoyer message email à: cilloux Envoyer message privé à: cilloux Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
17-11-04, 21:05  (GMT)
9. "RE: Malades ou proches : le déni est-il fréquent ?"
Modifié le 17-11-04 à 21:05  (GMT)


Merci

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