Modifié le 23-09-03 à 10:22 (GMT)Bonjour,
Hier, j’ai eu un échange sur le forum médical*. J’ai eu envie de proposer des extraits de celui-ci sur ce forum (quelques difficultés à opter pour le plus approprié, pourquoi pas le forum éthique?).
C’est une conception de la relation soignant/soigné tirée de mon expérience, de mon histoire.....
Extrait d’une première intervention
...
Je ne veux pas le mettre en cause (le médecin), dans cette relation soignant/soigné, nous sommes deux, c’est à dire que nous construisons celle-ci ensemble. Quelquefois comme dans toute relation, cela ne passe pas, il faut alors changer de médecin. Vous avez une pathologie lourde, une relation de confiance est nécessaire. Mais posez-vous la question de vos attentes, la manière dont vous les exprimez, la manière dont vous vous situez dans cette relation.
C’est à la fois très clair dans ma tête et très confus. J’ai envie de dire, ne le prenez pas mal, on a aussi les médecins que l’on ‘mérite’ !
Je ne nie pas que certains sont insupportables dans la certitude de leur savoir, etc. Cette catégorie pour moi, c’est relativement simple ou nous arrivons à les ébranler (pour ne pas dire, casser) ou l’on s’en va ! je ne nie pas non plus que cela demande une volonté qui s’ajouter à celle que nous devons déployer pour notre maladie. Mais si nous nous ne sommes pas acteurs à part entière, si nous n’investissons pas ce champ à priori réservé, il est impossible d’instaurer, de construire une relation réelle avec son médecin.
Beaucoup de médecins vous proposent dès le départ ce type de relation : état des lieux (par l’écoute du patient), propositions, alternatives thérapeutiques (explication, partage, mise à portée, à disposition des connaissances), décision prise à 2, etc. C’est alors à nous de répondre positivement à l’élaboration de cette relation, d’accepter qu’il nous accompagne sur ce chemin quelquefois difficile. Il y aura des doutes, des erreurs mais aussi des victoires, il y aura un partage car c’est d’abord la relation entre deux êtres humains et elle ne peut être qu’une relation de confiance réciproque..
... Cette conception n’engage que moi, mais j’ai dû mal à appréhender cette relation soignant/soigné autrement, lorsque nous sommes atteints de pathologie lourde. Et pourquoi pas dans toute relation soignant/soigné ?
C’est peut-être d’abord à nous de vouloir la construire... Les médecins ont besoin de notre parole...
Extrait d’un autre intervention
... Etre trop "desinhibée" n’est pas un symptôme effectivement (à ce que je sache) de l’hémiplégie, par contre ce genre de tuile exacerbe souvent des traits de notre personnalité. La rage, la torpeur, etc traduisent notre incompréhension, le " pourquoi à moi ? " Cela s’exprime paradoxalement chez celui à qui l’on demande d’alléger notre souffrance. Je crois que nous progressons lorsque nous arrivons à transformer ‘ces ressentiments’ en appropriation positive, pour nous permettre de bâtir d’autres choses. Le médecin peut devenir alors celui qui nous accompagne, qui nous offre son savoir et son savoir faire pour faciliter cette construction (et non pas reconstruction!).
Tant que ce travail n'est pas effectué, je pense que la relation avec n'importe quel soignant est biaisée d'avance...
Amicalement
Mary
* http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID5/3818.html