Colin (VNI) (5 messages)
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18-08-03, 11:36 (GMT)
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3. "RE: question de définition ...medicaments..." |
Docteur Dupagne, vous avez tout à fait raison de dire que les compléments alimentaires (ou nutritionnels) profitent d'un flou (d'un vide) juridique pour se faire passer pour des médicaments: présentation, posologie, argumentaire, etc. Ils sont donc en vente libre, et le top, c'est lorsqu'ils sont vendus en pharmacie, ce que vous précisez aussi. Vous avez d'autant plus raison lorsque vous dites que leur vente en pharmacie les crédibilise. Cela me rappelle, il ya quelques années, la publicité de certains dentifrices exclusivement "vendus en pharmacie". Depuis plusieurs années, ces même dentifrices sont aussi vendus en grandes surfaces. Comme vous le savez très bien, mais il est bon de le préciser pour des internautes, pour obtenir une AMM (Autorisation de Mise sur le Marché, délivrée par les autorités sanitaires)un laboratoire pharmaceutique doit attendre dix ans en moyenne, après avoir investi des milliards dans la recherche, les essais cliniques et la mise au point du médicament. Pour un complément alimentaire ou nutritionnel, celui-ci peut être mis sur le marché du jour au lendemain. Il suffit d'une bonne campagne publicitaire, de bonnes opérations de marketing, de bons "communiqués rédactionnels" dans certaines presses grand public, et de s'appuyer sur la "satisfaction" de quelques dizaines d'utilisateurs du complément alimentaire pour "cautionner" l'efficacité du fameux complément. Actuellement, l'on parle beaucoup d'alpharégul, complément alimentaire présenté comme étant efficace dans l'arrêt des chutes anormales de cheveux, alors que son efficacité n'est absolument pas démontrée par des essais cliniques rigoureux. Le magazine Capital du mois de juin 2003 dit ce qu'il faut penser des prétentions thérapeutiques de ce fameux antichute. D'autre part, certains disent que tout ce qui est naturel est bon pour la santé (l'amanite phalloïde est aussi naturelle). Mais dans le cas d'une personne qui souffre de telle ou telle pathologie, et qui se voit prescrire par son médecin, les médicaments appropriés, qui dit qu'un ou plusieurs composants de tel ou tel complément alimentaire n'est pas en totale contre-indication avec le principe actif de tel ou tel médicament pris par le patient? Il y a aussi une hypothèse dans le cas des compléments alimentaires ou nutritionnels: les industriels qui les produisent, sachant sciemment que leurs compléments alimentaires sont sans aucune efficacité d'aucune sorte, donc des placebos, ils ne risqueront rien sur le plan sanitaire ou judiciaire. Il reste bien sûr le risque sur le plan de la publicité mensongère. Mais cela, à leurs yeux, doit leur sembler un risque minime au regard des énormes profits réalisés par la vente massive de compléments alimentaires "miracles".
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