Bonjour, je viens de lire ces quelques échanges et ça m'intérèsse de près !Je suis surtout un alcoolo-dépendant psychique (d'après le dernier
médecin que j'ai vu), mais je ne crois pas que cela me rende moins
dépendant, vu l'importance du psychique pour régler ce pb, et vu
que je suis déjà passé par des phases de dépendances physiques qui
m'ont poussées à faire qqchose (une cure d'1 mois entre autre en 2002).
Je crois que plus on prend de distance avec l'alcool (il faut du temps),
plus on a de chance de trouver les causes de notre problème (mais pas
tout seul), mais c'est pas facile de prendre cette distance quand on
a pas de soutien moral, et c'est difficile de trouver un soutien
"non-professionnel" quand on est encore dans cette mmmrrd !
Donc, n'ayant jamais vraiment arrêté de boire depuis cette cure en 2002,
j'ai eu des hauts des bas, parfois sobre pendant qqs semaines (contraintes
liées à l'entourage), parfois consommant tout les jours une quantité
"raisonnable", les cuites se sont raréfiées, mais ça fait un peu trop
longtemps que je prends des anxiolytiques...
Un déclic s'est produit il y a un peu plus de 2 semaines (je n'avais pas
touché le fond, mais j'en avais marre de vivre comme un zombie et de
ne plus rien espérer de mon avenir), 1 hospitalisation d'une journée
m'a permis 36h sans alcool et j'ai demandé à prendre de l'ESPERAL,
connaissant ce médoc pour en avoir pris il y a 10 ans pendant 3 mois.
J'en prends donc depuis un peu plus de 2 semaines et je continuerai
d'en prendre tant que je ne serai pas sevré du SERESTA, ce qui me demande
un peu de temps.
Je crois qu'il faut attendre d'avoir d'autres ressources et se sentir
prêt avant d'enlever cette protection, c'est ce que j'entamme maintenant,
sans être en cure (je suis plutôt dans un contexte défavorable : solitude,
chômage, deuils pas terminés...) en reprenant le sport, la lecture, contact
avec les AA, et toutes activités permettant de se reconstruire. Mais
il faut en plus arriver à s'ancrer bien profondémment ds la tête que
l'alcool ne règlera jamais mes pbs et que si je veux être heureux,il
faut que je commence par sortir ce produit (tant banalisé chez nous)
de ma vie, comme si j'y était allergique. Il y a bien des gens
qui ne peuvent pas manger certains aliments et ça ne les empêche
pas de vivre normalement, pourquoi ça ne pourrait pas être pareil
avec l'alcool ?
Peut-être parce que l'alcool a pris une place affective dans ma vie,
un peu comme un substitut de l'ami(e) que je n'ai jamais eu,
mais sachant que c'est un leurre, ou juste un mirroir, il faut peut-être "rompre" avec cette relation,
en faire le deuil...
Bref, je ne suis pas encore tiré d'affaire, j'ai compris qu'il me
faudra du temps (ce qui peut pousser au découragement) mais cette
fois-ci, je vais le prendre, ce temps !!!
Peut-être que le décès de ma mère en Mars 2003 (causé par l'alcool)
aura été le déclencheur de cette guérison que j'éspère de tout
mon coeur définitive.
NOUS AVONS PERDU DES BATAILLES MAIS NOUS N'AVONS PAS PERDU LA GUERRE !