Il existe une tolérance neurologique induite par l'alcool chez les sujets dépendants. Celle-ci traduit la mise en œuvre par le système nerveux de mécanismes de compensation. Toute diminution soudaine de l'apport d'alcool peut entraîner un déséquilibre entre la suppression ou la diminution de l'effet dépresseur de l'alcool sur le système nerveux central et ses mécanismes de compensation. Le syndrome de sevrage est l'expression clinique de ce déséquilibre. Le(s) mécanisme(s) précis par le(s)quel(s) le système nerveux central s'oppose aux effets dépresseurs de l'alcool sur l'excitabilité neuronale, la conduction nerveuse et les transmissions synaptiques chez les consommateurs excessifs de boissons alcoolisées sont inconnus. L'activité de plusieurs neuromédiateurs a été incriminée (adrénaline, mais aussi sérotonine, acide *-aminobutyrique et cortisol)
Suivant l'intensité des symptômes, on distingue les formes de sevrage mineures ou moyennes, et les formes sévères.
Les formes mineures ou moyennes
Elles représentent plus de 90 % des cas. Les signes surviennent entre 5 et 10 heures après la diminution de la consommation d'alcool. Ils comportent un tremblement fin des extrémités (trémulations), des perturbations du système nerveux autonome (tachycardie, élévation de la pression artérielle), une hyperréflexie, et des troubles de l'humeur (anxiété, irritabilité) ou du sommeil (insomnie, cauchemars). Dans les formes moyennes, le tremblement est plus marqué, il existe une hypersudation et des troubles transitoires des fonctions supérieures (troubles confusionnels, illusions ou hallucinations sensorielles, surtout visuelles) et (ou) des crises convulsives généralisées. Celles-ci peuvent survenir dans les 48 premières heures suivant le sevrage, en crise unique ou en salves de 2 ou 3 crises généralisées sur une période de 6 heures. Les signes cliniques atteignent leur intensité maximale en 2 ou 3 jours, puis s'améliorent en 4 ou 5 jours. Plus rarement ils évoluent vers les formes sévères.
Les formes sévères
L'expression la plus caractéristique est le delirium tremens. Il ne survient que dans 5 % des sevrages. Le risque est plus élevé lorsqu'il existe une pathologie organique associée et à l'origine du sevrage d'alcool, ou des d'antécédents de formes sévères de sevrage ou de crise convulsive. Le delirium se manifeste par :
– un délire confuso-onirique avec insomnie totale et hallucinations sensorielles (surtout visuelles) à contenu terrifiant et à renforcement nocturne. Il est vécu intensément par le sujet et peut être à l'origine d'une agitation psychomotrice et(ou) de réactions de fuite ou de défense qui rendent ce sujet potentiellement dangereux pour lui-même ou pour son entourage,
– un tremblement rapide, de grande amplitude, généralisé aux membres et à la face,
– des signes végétatifs marqués : sueurs, tachycardie, hypertension artérielle, déshydratation et fièvre pouvant conduire à la mort.
Source: http://site.voila.fr/Alcool_Manche
http://forum.aceboard.net/connexion.php?login=15068