Forum Médical

Attention : cette archive du forum est en lecture seule.
Page d'accueil du site

"Paroles de poètes"

Envoyer ce sujet à un(e) ami(e)
Format d'impression
Mettre en signet (membres seulement)
 
Précédente | Suivante 
Accueil Général des Forums
Forum : Schizophrénie (Protected)
Message d'origine

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
21-10-02, 20:50  (GMT)
"Paroles de poètes"
Bonjour,

Je met un "s" à poètes au cas où des passagers ou des passagères du forum souhaiteraient déposer leurs poèmes ou un poème, ce site leur est ouvert.

En ce moment, je suis un peu précipité par les évènements. La maladie de Ruth, la décision de Daniel de se démarquer du forum un moment, et puis des choses dans ma vie, car il n’y a pas que le forum… Je ne sait pas trop comment réagir face à tous cela, et je demande conseil à ma psychologue, ou plutôt, elle me conseille le plus naturellement du monde, quand je lui expose mes ressentis. Fidèle, je lâche de temps à autre quelques poèmes que je griffonne dans le train de banlieue, mais le temps n’y est pas… Non, je n’ai pas le temps à ça. C’est bien, les poèmes, j’adore ça, mais là en ce moment je n’y arrive pas, ce n’est qu’une période, après ça reviendra !

Selon la psychologue de ma mère, ma sœur fait une dépression. Elle ne veut pas voir de psychologue, ma mère l’a emmenée, d’abord de force, puis de son plein gré, plusieurs fois. Elle ne veut pas -pour le moment- y retourner, car celui-ci ne lui plaît pas ; elle le dis, mais à chaque fois c’est le même qu’on lui propose…

L’ambiance à la maison est plutôt insupportable : je suis entre deux feux : celui de ma mère qui refuse de me voir agir comme le père de ma sœur, ce que je ne suis pas mais qui décidément leur paraît à tous comme évident (?!). Bizarrement mon père ne réagis pas. Je ne l’ai pas vu depuis un mois, tout va pour le mieux, donc : pas de nouvelles, bonnes nouvelles ! Mais ma sœur est aussi source de conflit : elle me considère comme un malade, n’arrête pas de me dire « Ta gueule » et « T’es con ». Elle ne le voit peut-être pas, mais, ce que m’expliquait ma mère, c’est qu’elle a eu très peur pour moi au moment de ma maladie.

Maintenant que ça va mieux pour moi il serait bon de s’intéresser aux « dommages collatéraux » puisque ça fait plus d’un an maintenant que j’ai été hospitalisé. Bref, ma mère ne réalise pas entièrement la portée de la parole, puisqu’elle crie sur ma sœur, et elle, ma sœur, ne réalise pas la portée de sa vie. Elle détruit petit à petit toutes ses relations, sans le reconnaître, pour le moment mais je sais que dans la dépression on est conscient de sa destruction. Quand elle ira vraiment mal, elle réagira, je le sait et je l’espère que ce sera assez tôt. Maintenant, ça serait l’idéal.

Amis et Amies des Muses, Bonsoir !

Rémi.

  Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Paroles de poètes remi 21-10-02 1
   RE: Paroles de poètes remi 21-10-02 2
       RE: Paroles de poètes remi 22-10-02 3
           RE: Paroles de poètes remi 22-10-02 4
               RE: Paroles de poètes remi 24-10-02 5
                   RE: Paroles de poètes remi 25-10-02 6
                       RE: Paroles de poètes remi 25-10-02 7
                           RE: Paroles de poètes D_Dupagne 25-10-02 8
                               RE: Paroles de poètes remi 26-10-02 9
                                   RE: Paroles de poètes remi 27-10-02 10
                                       RE: Paroles de poètes D_Dupagne 27-10-02 11
                                           RE: Paroles de poètes remi 27-10-02 12
                                               RE: Paroles de poètes Daniel 28-10-02 13
                                                   RE: Paroles de poètes remi 29-10-02 14
                                                       RE: Paroles de poètes remi 29-10-02 15
                                                           RE: Paroles de poètes remi 05-11-02 16
                                                               RE: Paroles de poètes remi 05-11-02 17
                                       RE: Paroles de poètes regard 24-02-03 18
                                           RE: Paroles de poètes remi 28-02-03 19
                                           RE: Paroles de poètes remi 28-02-03 20

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Texte des réponses

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
21-10-02, 21:24  (GMT)
1. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour,

Enfin quelque chose à se mettre sous la dent !
Si vous cherchez l'amour, c'est la-dedans !

Ouvrez le coffre en bois, fouillez dans le grenier,
Vous trouverez bien un petit cadre doré.

Dedans ce cadre, une photo jaunie, dentelée de grand-mère,
La reine de la dentelle, c'est elle, un goût amer...

Dans ma bouche je n'ai pas encore de dentier, la salive,
Elle me tient compagnie, cette rengaine, borne tout live...

Un vieux vinyle, aussi, vous trouverez : un air d'opéra,
Dans sa pochette en papier, sursaut ! Un rat...

La poussière vous prend au nez, éternué ! Un papillon
Séché dans une toile de soie vous regarde sans passion...

Le gramophone égrène la dernière note du dernier accord de piano,
Vous rangez méthodiquement la grise valise sur le panneau.

La trappe refermée, vous descendez les marches de l’escalier centenaire,
Vous allez vous préparer un thé, à la primevère…

Grand mère, souvent je pense à toi, et je prie, pour ton souvenir,
Souvent tu traînait la patte, mais toujours ton sourire…

Me faisait grandir.

Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
21-10-02, 21:26  (GMT)
2. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour,

Un petit poème daté du 20/10/02.

######################################################################


L’hiver la gaie rite fait du sur-place beau,
Pendant qu’il amène au fils son placebo,
Cale feutrée danse autour d’y voir,
Buvant un déca potable aux iris d’ivoire.

Ma mie Nova dans sa yourte a écrémé le demi,
Petit laid montre patte blanche devant ses ennemis,
Lac tel fait con, cul, rance, ici aussi Lévi danse,
C’est la pelle-cuillère en ce sens qu’elle est ainsi dense.

Débile en tête, la fourche été des pinards souille,
La sentinelle étincelle roulant de Sahel, douille,
Tambouille pour les assoiffés, asphyxie pour tous,
Tranquille dès endormis, les juifs toussent.

Enfournés en une journée, on respire les cheminées,
A califourchon sur une benne, un môme acheminé,
Touille la merde de ses cheveux crades,
Penche ses yeux à la façon d’une estrade.

A ma gauche on croirait voir des enfants,
Le bras tendu je passe pour un éléphant,
Si trompé qu’un arbre y rigolerait deux fois,
Un chewing-gum en guise de chaud-froid.

A ce jeu mes amis ont des rides, haut,
A la soie déconcentrée et en même temps, peau,
Le tempo dans l’eau du bain rythme et blouse,
Agathe se blouse la main dans la culotte, ventouse.


Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
22-10-02, 21:23  (GMT)
3. "RE: Paroles de poètes"
Salut,

Tout se passe bien ici chez moi, en France aussi je crois,
En tous cas, la guerre n'est pas pour demain, je vois,
Des imbéciles ignorer les pauvres ères, se saouler à l'encre,
De 20 minutes, le journal parodique... Esthétique de cancre.

Critique, je suis et je reste. Têtu, les affaires m’occupent,
La tête dans les étoiles je file tout droit sans que ça me préoccupe,
L’avenir est-il un long passé ? Triste moralité, que de dire,
Oui, mais non car la suite… Le futur va bientôt venir.

Le matin quand je prend mon train je croise le regard de ceux qui ont froid ;
Le matin je suis la foule se rendre au chaud dans leurs endroits,
Bien douillets, tranquilles bureaux de verre et de moquette,
Assis dans leurs fauteuils de cuir ils n’en font qu’à leur tête.

Mais moi je sens que ça ne peux plus durer, la France,
Va exploser, je le sais, sinon le Mal sera dans la danse,
Il ne faut pas, non, que le Mal, entre dans la danse, dégage !
Cri de souffrance mais que peut-on impuissant devant tant de gages !

Le FN monte, la crise gronde, même dans ma vie le chômage s’installe,
A croire que je ne suis pas le seul à m’inquiéter dans la salle,
Puisque les braves gens pleurent aussi en buvant leur café,
Car dans les chambres ils sont seuls à s’empaffer.

La morale est bonne, mais parfois le silence rôde ;
Dans ma classe aujourd’hui les corbeaux maraudent,
Jusqu’au fond de la nuit on entend les plaintes,
De la fenêtre et du vent qui suinte.

Rien de bien dangereux, voyez-vous, mais la crainte,
Celle des gens honnêtes et qui n’ont rien à se reprocher, les saintes,
La main sur le cœur ils jurent n’avoir rien fait de mal,
Mais quand ma main se tend on entend plus qu’un pauvre râle…

Donnez pour les sans-abris, l’aumône est bonne,
L’Itinérant aussi c’est comme un phare dans ce qui bétonne,
Un réverbère rutilant avec sa page de poésie, lisez,
Au pied de ce pylône vous n’y verrez pas un chien pisser.

Tous ces malheurs réunis font que la rue fait mal,
Etre sans-logis c’est trouver un goût à la lame,
Coupé au montage des infos le clochard disait :
Chez moi c’est chez vous, et une lueur luisait.


Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
22-10-02, 21:27  (GMT)
4. "RE: Paroles de poètes"
Modifié le 22-10-02 à 21:30  (GMT)

Bonjour,

Une lueur luisait, oui, dans ses yeux battus,
Par le vent, la neige, et à battons rompus,
Il parlait, se démenait comme un beau diable,
S'empêtrai finalement dans des bouffés de sable.

Triste soir où je rencontrai ce moins-que-rien,
Partageant sa picole pendant une heure au moins,
Puis l'alcool aidant il s'est mis à plonger,
La tête la première dans le coma sans danger.

Il dort. Sur le quai de la gare.
Personne pour s'inquiéter de son sort.
Il dort. Mais il pourrait être mort...

~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~~

Âne alpha bête, rougis de honte sache que ta vie,
Loin d’être têtue, est en fait hue de paille épi,
Lâche ton pinceau et colore de lumière ta feuille,
Au doigt étale la suie écarlate dure comme un deuil.

À chaque poussée de l’index, le rose aux joues,
Le papier creuse et crisse dessous les dessous,
Édenté par avant et mordu de blanches neiges,
Le taille-pipe écrase du menton le siège.

Départ avant, chassé de par les, Éole et colle,
Deux suspects des cimes majestueux errent sang volent,
Gouttes de sueur blanche, houille, miroir déformant,
À peine abattus les cartes, le journal est au courant.

Dans la ville-poussière, les lumières sont reines du soir,
Au petit jour c’est la nuit qui se repose. Elle dessaoule, boit du noir,
Est entendu que les étoiles font la noce jusqu’à plus soif,
Ivres mortes, Saturne en rond et Pégase la décoiffe.

Pompiers du lever d’incendie, les nuages font mourir,
Les éclats du Soleil, astre rutilant dans sa façon de se vêtir,
Un monocorde hier descende, à vie à l’heure des zincs,
Vrombissant oiseau-tonnerre, dans les rafales de flingues.

Noir, noir, noir, tout est charbon. Terril défiant la gravité,
Un monceau les mine, silicose insupportable qui en vérité,
Touche les poumons et ronge la tête de celui qui pioche,
Martelé en plus de ça par les bandits qui empochent.

Trou. Un gouffre dans la nuit encore plus sombre que la mort,
Engloutit les hommes, les bêtes et le matériel. Triste sort,
Personne n’en sort. Justement, voilà un individu,
Le visage de suie, le foulard serré, le menton fendu…

C’est Renaud. Avec sa pioche, pioche, pioche, dans la mine,
Renaud il a, deux p’tites guenilles, à la façon d’une famine,
Une gueule cassée, un air ramassé, l’acteur souris,
Le chanteur explose, le grisou à la chaleur est parti.

Et puis, il y a, un air deux familles, les Ogres de barbecue,
Il font rôtir les minettes sur le grill, la fourchette dans le cou,
Rêvent de fanfares et de majorettes, les voitures,
Rutilantes bécanes au chromes astiqués gammes dures.

Chouette, c’est ainsi qu’on est, c’est comme ça qu’on vit,
Chacun pour sa pomme mesure le silence, à l’envie,
On a instauré une règle : la loi, c’est moi, c’est personne donc,
Car mon nom je l’ai perdu en allant aux marché aux ponkes.

On m’a cloué sur une croix, m’a ligoté bâillonné,
Phantasme du crucifié qui y croit, ballonné,
Entre les bras tendus une tête de Turc juives,
Un têtu ça c’est sûr, un geste sans salive.

Sutures, marques sur les plaies du Christ,
Le lien est évident, c’est la cruauté, c’est triste,
À dire, mais les phalanges noires sont passés,
Les Romains mégalos ont à peine les événements dépassés.

Conclusion, qu’on en finisse une fois pour toute,
Jamais ne tirer un trait sur les Nazis, redoute,
Réveille en toi la fureur de Primo Lévi,
Écrit et crie que tu es pour la Vie…

Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-10-02, 19:05  (GMT)
5. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour,

Déjà que celui de Mardi était long, mais là, vous allez adorer, il fait trois pages de texte !
Rien qu'à y penser ça m'excite.
Il faut produire et reproduire encore ! (Noir Désir, citation enjouée)...


&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&

Blême, emblème, mon immeuble il est tronqué,
Abîmé de pied en cap par celui qui l’a troqué,
Contre un habitus d’ordre et de fragilité,
Le mieux qu’on puisse faire c’est la charité.

Fatigué d’être fatigué, c’est la rengaine,
La petite politique d’esprit moqueur humaine,
Abasourdi devant un tel précipice,
Mon gendre se précipite à l’aube de sa métisse.

Poésie, solitude, la loi est là, habitude,
Force tranquille des jours sans certitude,
L’esprit traumatisé par la crève des transports,
L’image d’abord plus probable qu’elle jette un sort.

À son insu, la transmission se fait rapide,
Plus rapide même qu’une folle mission, avide,
De désespoir et de colère noire, jusqu’au bout,
L’eau qui dort à toujours eu la part d’un caillou.

Hibernant, hibernoël, infernale torpeur dès l’aube,
Les paupières mi-closes tu souffles sur tes lèvres,
Chassant de l’autre main les soucis de catacombes,
Je te vois descendant les marches à la recherche de verve.

Pause.

Transpercée, le cœur saignant, ma fée
Voit sa vie s’envoler dans une marque de café,
Elle lit les esprits du capitalisme, aussi,
Elle sait quand les huissiers viendront ici.

À fortiori, sans gêne prématurée, la naissance,
À contrario de la mort, suppose la décadence,
Autant dire que l’on voit dans les astres,
Soit la vigilance ou bien le désastre.

De ce message, je ne sait qui l’a relu ou écris,
Mais je comprend qu’on ne veut, même contrits,
En faire profiter la majeure partie,
Les petits, ceux qui jamais n’ont eu de soucis.

Le type, je le savais, avait la mainmise,
Sur tout ce qui le dérangeait, était permise,
La discrétion autant dire l’arbitraire le plus total,
La délicatesse comme l’égalité lui était égales.

Sans prétention, survivant des beaux jours,
L’artiste repeint et renâcle ses beaux atours.

Pause.

Silence de chambre noire, les laborantins furètent,
Vont et viennent de bas en haut sitôt la fourmi prête,
Salivent de plaisir pour nettoyer la bête,
Qui tête, bêche, dort et remue la tête.

Saloperie d’organe qui fout le camp,
Mon cerveau n’a cure de détergent,
Arbitre les matchs sexuels : « onze partout »,
Il n’a que foutre des clandestins qui rendent fou.

Je passe mes dimanches à taper le clavier,
J’ai la clavicule, maladie généralement pas enviée,
Qui ankylose mes doigts et les amorphe,
Une seule solution : consulter à Düsseldorf.

Tentacule, ma besogneuse queue éructe des sensations,
Des sélections sensées sans espoir, sans action,
Si sous-pesées que sans ça elles mouraient de non-vie,
Les tensions malhabiles de si puériles guérillas de Colombie.

Potaches, les spectacles de troupe amusent la galerie,
Mais qui rit si ce n’est le troufion de service aguerri,
Le couillon si bas de gamme à portée de la main,
Le parallélisme dangereux est partout remis au lendemain.

Dans si peu de temps comment caser le numéro,
Alourdit par son oreille gauche il siffle sur un micro,
Le portable en bandoulière, sans risque zéro,
Je m’immisce dans une partie de caliméro.

Pause.

Un jongleur, dans son trapéziste volant,
Ramasseur de balles pour le filet du perdant,
Jongle comme son esprit est formé de quilles,
Haut comme trois pommes il fait tourner les filles.

Attardé par son chauffeur, le wagon-lit dans sa course,
Fait pousse de tout son poids contre les bourses,
Décuplé par erreur le transfert est source de bonheur,
Ainsi chargé de soufre, le Tibet est à l’heure.

Quoi de plus sensible qu’un carillon mal réglé ?
Faire coucou à pas d’heure n’est pas chose aisée,
La tactique des suisses est de faire l’amour,
À tous moments et de boire des Kronembourg.

Le rapport, me direz-vous entre l’horloge et,
Les suisses c’est que les suisses sont horlogers,
Mais saviez-vous que quand on s’laisse pousser,
La barbe on élève sans le vouloir des épicés.

Collègue, à te voir ainsi j’ai peur pour ton avenir,
Tu as l’air fatigué de tous les jours subir,
La colère de tes chefs et la bohème de ton sabir,
Tu parles à ta femme et elle ne sait quoi te dire.

Je comprend, mais vois-tu, la vie est mal faite,
Quand au lit on voudrait gagner en fait on défaite,
Dépité par tant d’échecs la partie n’est pas perdue,
Juste commencée entre toi et les avenues.

Fin,
Faim.


Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-10-02, 20:04  (GMT)
6. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour,

Écrits dans les transports, voici mes textes,
Vous les lirez d'abord, ensuite le reste.

En fumant un cigare, bouffées après bouffées,
Vous me lirez hagard, perdu dans les fumées.

Je suis un peu bizarre, la tête dans le coton,
Les yeux sans regard, chacun à ses fonctions.

Lisez mes longs messages, vous comprendrez après,
Soyez un public sage, attentif et secret.

Rémi.

;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;;

La pluie mouille mon visage, noyé de sueur,
Le bruit fait un carnage, de huit à seize heures.

La blouse bleue remonte là, près de l’hôpital,
La femme a mal au doigt, elle se porte pâle.

Vaisselle ou pas vaisselle, ma mère a raison,
C’est elle qui fait les courses, seule à la maison.

Depuis un mois mon père, je ne l’ai pas vu,
Il ne téléphone guère, et moi non plus.

Depuis que je travaille, je gagne de l’argent,
J’ai acheté des affaires, un sac un vêtement.

Ma sœur ne va pas bien, elle fait une dépression,
Elle arrête la peinture, sans rémission.

Chez moi ça va pas fort, y’a la pression,
Chaque matin c’est la guerre, j’ai l’impression.

À l’école je m’améliore, je suis les dialogues,
C’est dû à mes rapports, chez la psychologue.

Aurore je pense à toi, j’en rêve même la nuit,
À tous ce qu’on fait pas, à tous mes soucis.

Le mieux que je puisse faire, c’est encore parler,
Mettre un mot devant l’autre, c’est pas compliqué.

Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-10-02, 20:32  (GMT)
7. "RE: Paroles de poètes"
Re-Bonjour,

En rentrant du boulot, ce soir vers dix-sept heures,
Un type et son mégot, me regarde, moqueur :

« Nique ta mère ! » Me dit-il, trouvant ça rigolo,
« Me regarde pas comme ça », puis il me suit tantôt.

Puis dans le souterrain, il m’attrape au poignet,
Me tire avec entrain, répète son quolibet.

« Nique ta mère », dit-il, « Me regarde pas comme ça »,
Il me frappe violemment, de la tête sur moi.

Un joli coup de boule,
En plein devant la foule,
Et du poing il insiste,
Je saigne c’est pas triste.

Mes lunettes ont volées, dedans le souterrain,
Sur une marche d’escalier, au pied des citadins.

Un noir le fait stopper, s’interpose entre nous,
Me dit « va les chercher », mes binocles sont où.

Je rattrape un complice, lui dis « Tu l’as cherché,
Je vais chez la police, même si t’es éméché. »

Alors s’ensuit pour moi, une attente impossible,
Au commissariat, qu’elle soit disponible.

Finalement reçu, par un officier,
Je raconte la venue, d’un violent étranger.

Trois heures sont passées,
Depuis mon arrivée,
Ma plainte enregistrée,
Je peux aller manger.

Moralité, en fait, mieux vaut ne pas se mêler,
Des petits délinquants, même pas les regarder.

Pour moi ce fut atroce, une plaie sanguinolente,
Balafre du féroce, ma joue s’orne d’une fente.

Demain je vais consulter, mon médecin traitant,
Je veux encore travailler, même si c’est fatiguant.


§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§§

Décadent, le peuple de France, cognant à tout va,
À bout de bras exigeant des silences tout bas,
Dès l’arrivée il est juge et partie civile,
Attentif aux moindres coups bas, il est adroit.

Je proteste, ma situation l’exige, en fait,
Dès la riposte je prétexte un mal à la tête,
Pour attrister les faits, ma douleur est ancrée,
Au fond de ma pensée, dans le plus vif décret.

Prisonnier de la vie, on fait avec ses mains,
À trop faire le malin, souffrance est pour demain,
Les leçons à tirer, sont celles de ma détresse,
On imagine la suite, les titres de la presse.

Depuis deux tristes heures, je vis un cauchemar,
Mes sensations demeurent, j’ai mal et j’en ai marre,
À vouloir porter plainte, mes litanies s’évadent,
Entre autres mainte et mainte , façon de faire balade.

Aux mots croisés s’échappent, les distances éphémères,
À chaque croisement soupapes, et manches solitaires,
De la plus haute sphère, on imagine les astres,
En bas de la misère, une course pédestre.

À tort ou à raison, pas de quoi s’exciter,
Ma lèvre va dégonfler, si jamais t’es cité,
Au commissariat…

Ne vous inquiétez pas. Cette histoire vient de m'arriver, je vais bien, je n'aurai probablement pas de cicatrice, tout va bien. J'irai identifier l'agresseur si possible par les photos du commissariat...

Au revoir,
Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-10-02, 21:49  (GMT)
8. "RE: Paroles de poètes"
Bonsoir Remi,

Pas facile la vie, en ce moment,
La violence est partout, notre monde est fou,
Espérons que l'entraide, le soutien des autres,
Permette de mieux supporter les vicissitudes de l'existence.

Vous avez toute mon amitié,

Dr Dominique Dupagne
Administrateur du Forum
Nul en rimes

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-10-02, 19:46  (GMT)
9. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour,

Bonsoir Docteur Dupagne, merci pour votre soutien,
Mon homme ira au bagne, il ne regrette rien.

La vie est difficile, mais les femmes sont habiles,
Pour démêler les fils, de la violente ville.

Amis, amies, et Cie, et si on faisait la ronde,
Tous ensemble ainsi, tout autour du Monde ?

??????????????????????????????????????????????????????????


Succulente succédanée de Méditerranée

Ce midi j’ai mangé des aubergines grillées,
Avec du bœuf sauté, c’était à déguster.

J’étais chez mon papa, première fois en un mois,
Quand hier il appela, il me fit une belle joie.

Aujourd’hui aux infos, une prise d’otages,
Avec juste ce qu’il faut, de viols et de carnages.

À Moscou en direct, les reporters s’expriment,
Ils racontent l’abject, avec photos en prime.

Claire Chazal sur F2, a fait un gros lapsus,
« Porc portion », un aveux, elle baise et elle suce ?

Quand à moi j’ai dragué, aujourd’hui Delphine,
Pratique la MJC, surtout qu’elle est belle fine.

J’ai vu le médecin, pour mon estafilade,
Il a mis ses deux mains, j’ai mis de la pommade.

Avec ma mère ce soir, on mange du poisson,
Il est huit heures, fait noir, c’est les informations.

Ma sœur revient demain, à la gare de Lyon,
On attend haut la main, qu’elle ne fasse pas de façons.


Bonsoir,
Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-10-02, 14:30  (GMT)
10. "RE: Paroles de poètes"
Modifié le 27-10-02 à 14:52  (GMT)

Bonjour,
Un message qui finit mal pour une fois,
En alexandrin pour peu que j'y crois :
<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<<

Bonjour et bienvenue, voici un long message :
Oui vous avez bien lu, pas un heureux présage.

Depuis deux longues années, ma vie a dérouté,
Depuis que j’ai saisi, la chance que j’avais.

Je suis un homme qui pense, aussi je vous l’accorde,
Ma vie on s’en balance, moi au bout d’une corde.

Pourquoi partir perdant ? La question est habile,
Mais je serai galant, ma vie n’est pas tranquille.

Tous seul je resterai, j’en suis persuadé,
Tant que ne pourvoirai, à ma félicitée.

Je sais qu’on ne m’ignore, je suis intelligent,
Et c’est comme on est fort, qu’on reconnaît l’argent.

Tout seul je suis paumé, comme un arbre sans branches,
Mes feuilles accompagnées, éclairent sans étanche.

Pause.

J’ai vu le docteur, on a estimé,
La somme de douleur, la peur d’expirer.

Je compte mes heures, plus que mes journées,
Je suis radoteur, à peine adoré.

Elle veut voir son gars, dit qu’elle est pas libre,
Aurore a le droit, d’éviter ma fibre.

Elle veut bien aussi, que je lui écrive,
Si c’est pour mon bien, pas pour la dérive.

Je lui écrirai, mais là j’ai pas le temps,
Je dois m’endormir, je suis un fainéant.

Je ne l’ai pas vu, cela fait longtemps,
Je dois m’endormir, elle au moins m’attend…

À trop espérer, on finit vieil homme,
Assis, fatigué, adorant Sodome.

Moi je n’ai que dalle, même pas l’amitié,
D’un vieux général sans âme, mité.

À trop voir ça, satisfaisant,
On baisse les bras comme un enfant.

Moi j’ai déjà la vie, et la mienne est pourrie,
Par la démocratie, à trop vouloir, tant pis.

Ma belle est partit loin dans un havre de paix,
Là-bas elle est, au moins, tranquille et loin de mes
Aspirations fugaces, attirances salaces,
De mes trucs dégueulasses, elle voit pas ma face.

D’un côté c’est tant mieux, même si je trouve ça moche,
Qu’elle fléchisse les yeux dès que je m’en approche.

Elle et son petit copain s’en vont main dans la main,
Tandis que rêve un brin, je passe pour un crétin.

(Aurore ? Veux-tu de moi ? Je suis amoureux fou,
Je t’aime et j’ai la foi à m’en rompre le cou.)

Alpiniste casse-cou je n’ai pas le vertige,
Au sommet du Ventoux, je crois bien que je pige.

Faire d’une pierre deux coups, c’est-à-dire ricocher,
C’est à moitié tricher, c’est aussi partager.

Ce que je ne dis point c’est qu’en ces lieux mêmes,
Régnait le terrorisme, la sueur et l’haleine.

Entre deux hémisphères la vie est difficile,
Équateur de la sphère, et squatteur de sourcils.

Ma bohème passée me rend mélancolique,
De tous ces entassés, il faut que je m’explique.

Nouveau dans le lycée, je me suis aperçu,
Que pour s’y immiscer, il faut être bien perçu.

En passant la Seconde, je subissais la guerre,
Ma vie se dévergonde, je n’y distinguais guère.

En côtoyant le vice, j’appris à contourner,
Coyote de service, la loi des libérés.

Je pus rendre caduque, en roulant des pétards,
La langue de ces trous d’ucs, tous ces grands salopards.

En fumant je voulait, non pas me démolir,
Crier que j’espérait ce qu’on me faisait fuir.

Mes parents ne savaient, coincés dans leurs affaires,
S’occuper de ma haie qui poussait, solitaire.

Cette fleur de délice était en papier,
Une tulipe lisse bourrée de mélangé.

« Mix » de tabac et de shit, mes cigarettes marrons,
Me faisait délirer, psychoter sans raison.

Le soir quand j’entendais mon père aller border,
Ma sœur qui rigolait, je croyais paniquer.

J’imaginais des cris qui me faisait horreur,
Étouffés par mon père, ceux de ma petite sœur.

Et puis je ressentais toujours après le travail,
Des serpents qui poussaient, perforaient mes entrailles.

Un soir je n’en puis plus, après avoir fumé,
Me liquéfier je crus, c’était à vérifier.

Je jetais le papier qui appelait à l’aide,
Celui qui, rédigé, faisait que ma peur cède.

Ce fut au mois de Juillet, que j’ai eu des pensées,
Tournées sans alphabet, juste pour délirer.

Travaillant à La Poste, je me levais le matin,
J’occupais un vrai poste, mais n’étais sûr de rien.

Puisque dans ma conscience une femme était belle,
Pourquoi voir ma science comme une demoiselle ?

Je jetais mon vélo, alors qu’une voiture,
Fonçais sur mon héros, je reçus une blessure.

Les pompiers méfiants m’entouraient comme une bête,
Je dois dire que seulement je n’étais pas très net.

En grondant hier soir, j’avais dévisagé,
Le voisin, un jeune noir, et son chien enragé.

Mes supérieurs aussi, alertés par les flics,
Avaient de gros soucis, en voyant mes mimiques.

Une fois à l’hôpital sur un lit surélevé,
Je vis que j’avais mal et je léchais ma plaie.

Je m’enfuis pour revenir, ce qui les alerta,
Une blouse, des sourires, la psy me consulta.

Je n’allais pas très bien, mais je voulais partir,
Pour eux j’irai pas loin, ils purent me retenir.

Porté par deux colosses, puis nu et sous calmant,
Je pleurais comme un gosse, puis m’éteins brutalement.

Ce jour ou le lendemain -je ne me souviens plus-,
Je vis le médecin ce qui me secourut.

Il me parla de moi, de ce que j’avais fait,
Dit que j’avais le droit et que je guérirai.

Les jours suivants, j’abrège, ma mère m’accompagna,
Elle me parlait solfège, sur un air d’opéra.

J’eu la visite une fois, d’Aurore et d’autres gens.
Comme je n’étais pas là, passé le plus urgent,

Ils surent que j’allais mieux, que je me promenais,
Les trous en face des yeux, ça allait à peu près.

J’obtins sans condition, pour mes dix-neuf années,
Par délibération, le droit de retourner.

À mon anniversaire, on alla pour dîner,
Dans un restaurant cher, fallait pas lésiner.

J’ai en somme bon souvenir, de ma courte carrière,
Aux façons de subir, aux troubles éphémères…

Schizophrène je le suis, le mot est déclaré,
Des vies j’en ai suivi, à moitié éclatées…

Tour à tour dépravé, fugueur et délinquant,
C’est vrai j’en ai bavé, car j’ai foutu le camp.

J’aurai dû m’en tenir, à la vie bien tranquille,
Des études sans finir, des parents si fragiles…

Moi-même je suis et reste, et je tiens mon assiette,
Pâle après un tel geste, je saurai tenir tête.

Face à mon expérience il est bon de savoir,
Que marcher par méfiance n’est utile nulle part.

Baisser la tête n’est pas, la meilleure voie à suivre,
Il faut lever les bras, pour ne pas rester ivre.

Mon objectif est tel, chanter ma ritournelle,
Faire plaisir à ma belle, pour qu’elle m’ensorcelle…

Me fasse plonger dans les abyssales profondeurs,
Que je tête le lait de ces subtiles rondeurs…

Comme un amant fidèle, je lui ferait des signes,
L’adorerait telle qu’elle, dans son immense insigne.

Je lui baiserait la joue pour un petit caprice,
La ruinerait dessous sa jupe : cicatrice…

Borné de voir sa main, dans la main d’un autre,
Je lui dis « à demain », je la quitte comme un pleutre.

Je ne suis bon qu’à ça, à chausser des couleurs,
Je dis mes mots qu’à sein, pour crier ma douleur.

Je rêve de toi ma mie, molette de plastique,
N’en fait pas un fromage, orange fantastique.

Orage, au désespoir, ma douce est donc si vile ?
Offrande aux dieux du noir, rendez-moi ma Sibylle !

La lumière du soleil levant me dévisage,
Dans son simple appareil, me lavant le visage.

Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-10-02, 14:58  (GMT)
11. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour Rémi,

Quel beau poème. Il contient toute la souffrance, la sensibilité, l'exclusion, le talent artistique, la diffèrence qui caractérisent la schizophrénie.
Je vous en remercie au nom de tous ceux qui ne le feront pas, notamment ceux qui lisent sans écrire.
Il est une des plus belles participations à l'un des objectifs de ce forum : faire comprendre que les schizophrènes ne sont pas des malades à enfermer ou à fuir, mais des êtres souffrants qui voient le monde avec un oeil différent et qui ont bien du mal à s'en protéger.

Bonne fin de dimanche,

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-10-02, 15:20  (GMT)
12. "RE: Paroles de poètes"
Bonsoir,

Le bourgeon bourdonne à mon oreille,
Chaque pétale de rameau s’éveille,
C’est le jour des amants, la sorcière,
Celle du bois mordant, est en pierre.

Un matin mes amis m’appelaient,
Par la fenêtre, ils criaient :
Rémi, on t’attend, debout, lèves-toi,
Chantes avec nous jusqu’au fond des bois.

Un de ces jours, je partirai à pied,
Jusqu’à Paris, je passerai par l’Allier,
Sans me retourner je ferai un pied de nez
À mon père, ma patrie, pas de quartier.

Aujourd’hui je change de côté : mon manteau
Sur les épaules, au pied des chaussures chaudes,
Je marche en direction de la vallée le long de la voie ferrée.

Les yeux fermés je me masturbe dans une cabane,
Une baraque en bois à la lisière d’une clôture et un âne,
Me voit passer sans broncher. Après tout,
Libre à moi de marcher le long du garde-fou.

Rémi.

Bonsoir Docteur,

Attention : je tiens à faire savoir que j'ai écris le mot "Schizophrène", mais ce mot ne caractérise qu'une partie de mon histoire personnelle. Elle en fait partie intégrante, c'est sûr, mais ce n'est qu'une facette de ma personne. Je suis bien plus que ça : quelqu'un qui aime et qu'on aime. Je pense donc je suis, mais surtout j'aime. Et les autres aussi aiment,sans parfois le savoir, moi je ne sait pas tout ce que j'aime, mais j'aime une fille et je sais qui c'est, bref, si je me sent exister c'est beaucoup en partie grâce à cet amour qui pour le moment n'est pas réciproque.

Je vous aime tous,
Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Daniel (761 messages) Envoyer message email à: Daniel Envoyer message privé à: Daniel Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-10-02, 08:27  (GMT)
13. "RE: Paroles de poètes"
Bonjour Remi,

Je suis captivé par vos poèmes et les lit d'une traite. Je n'en avait pas l'habitude et maintenant j'en profite et oui j'en profite.
Je fait partager ce délice par ma famille et chacun reconnait que l'écriture nous fait flotter.
Merci Rémi pour ces instants nombreux que la note (10) met en valeur et nous attendons le prochain rendez-vous avec impatience.

Amitiés

Daniel

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-10-02, 19:56  (GMT)
14. "RE: Paroles de poètes"
Bonsoir,

Bonsoir mes amis, voici ma poésie,
On est tous réunis, pour rêver de Paris.

Paris est une cité aux multiples visages,
Tour à tour excitée, parfois aussi sauvage.

La vie y est plus dure que dans les autres villes.
On y voit des voitures, beaucoup d’automobiles.

Le fer et le béton y sont bien développés,
Car on pratique, dit-on, l’architecture huppée.

Les mendiants sont partout, les riches aussi pullulent,
Bref on y trouve de tout, des foules tentacules.

Place de la Concorde, se trouve un obélisque,
Un flux monocorde, de gens polis s’y risque.

Il y a pas mal de gares, remplies de voyageurs,
Aux multiples regards, aux charmes gouailleurs.

Des trains vont et reviennent, au milieu de la horde,
Des parisiens en veine, des touristes s’abordent.

Accosté par erreur, par une jeune personne,
Je montre mon bonheur, le Beau aussi étonne.

Finalement lassée, elle veut plier bagage,
Pour la débarrasser, je change de langage.

Fillette vous savez, votre regard est doux,
De vous savoir lavée ainsi me rend jaloux.

Comme une douche froide elle me tourna le dos,
L’appelant « camarade », s’en fut la grande ado.

Pause.

Conscient de ma bêtise, j’allais pour m’excuser,
En prenant sa valise, je pus lui murmurer :

« Laissez-vous raconter l’histoire du chameau,
Qui fit pour un baiser un joli jeu de mot. »

Mais elle tendit l’oreille, et cela me déplut ;
J’aurai voulu que celle-là ne voulut non plus.

Tant pis, j’étais lancé : il me fallait poursuivre,
Sans ça ma fiancé, m’aurait quitté sans suivre.

De même je me disais, dois-je continuer ?
Le doute m’assaillait, je me sentais coincé.

Ma langue s’impatientait au fond de ma mâchoire,
Je dis : « le chameau sait donner sa bosse à boire.

Quand une fleur lui demande, comment dois-je embrasser,
Le chameau fit l’amende, de lui tenir couplet :

Ma petite luciole, qui brille de tous ses feux,
Tu dois être bien folle, pour te faire un aveux,

J’embrasse avec la langue, même si cela rebute,
Car pour boire dans l’étang, l’eau doit monter la butte ! »

Elle se mit à pouffer, puis à rire tout du long,
Cela était sensé, car le chameau pelons !


Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-10-02, 20:20  (GMT)
15. "RE: Paroles de poètes"
Bonsoir voici mes vers, vous pouvez vous servir,
Avec du caractère, mais n'allez pas vomir.

Pensez-vous, fis-je un jour à la chenille en deuil,
Que derrière vos milles pattes, se cache un millefeuilles ?

Elle me répondit ça : « sachez, mon cher monsieur,
Derrière les apparences, il y a toujours des yeux.

Ceux-ci ne font qu’épier, de sorte qu’ils vous guettent,
Dans vos moindres pensées, elles sont douées ces mirettes. »

Prenant l’air étonné, je fis cette remarque :
« Sachant être guettés, prenons de suite nos marques ;

Vous êtes une chenille, moi un joli pic-vert,
Puisque j’aime les filles, je prendrait du dessert. »

Je gobe la naïve. Je n’aurais jamais dû !
Cette folle gâterie ne m’a jamais repu.

En effet deux minutes après son ingestion,
Je sentis des coups de pute à travers la cloison.

La chenille me narguait, dedans mon gosier,
Même si je la noyais, elle savait respirer.

Comprenant ma douleur, j’allais pour déféquer,
Quand un merle moqueur, sur ce vint à passer.

Poussant de tout mon cœur, pour faire sortir la gueuse,
Le merle me vit en sueur, tenant une élagueuse.

Coupes-coupes ! dit le merle, tu élagues quand tu chies,
Tu tronçonnes la merde, ça fera des sushi.

Hé là, je répliquais, ravales toi-même ta langue,
Gros oiseau de malheur, tu tomberas dans un gang.

Pause.

Aussi cet imposteur, voyant ma contenance,
Part aussitôt sans heurt, me laissant sans défense.

Je finis par lâcher, le morceau de chenille,
Elle était panachée, morte dans mon nombril.

Ainsi c’est achevé ma véritable histoire,
Comment j’ai recraché, comme un suppositoire.


Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-11-02, 20:50  (GMT)
16. "RE: Paroles de poètes"
Bonsoir à tous, peu de temps pour écrire
Au fur et à mesure
Ma lecture
Est à lire

28 et (*)29/10/02 :

Dans le brouillard glacé, le train use son frein,
Les gens blottis, pressés, ont trouvé en son sein,
La gloire de la cité, le repos des alouettes,
Chacun de son côté, le vent rugit, tempête.

J’aime à te murmurer, le matin au réveil,
Comme tu as dégoûté bien des vents sans soleil,
Devant la multitude, jamais n’a de pareil,
Toujours en phase d’étude, après seulement sommeil.

J’ai vu la paix des rois, celle qui pousse à partie,
Il y a dessus les lois, un vaste paradis,
Régis de bonne foi par un illustre génie,
Un inventeur génois habitant l’Italie.

Au seuil de ta maison, chante le rossignol,
En cœur à l’unisson, l’amour quitte le sol,
Je viens te faire entendre la magie de la clé,
Le solfège en Novembre, la délicate épelée.

Prêt à tout pour te plaire, même à me retirer
De la grande clairière pour mieux te consacrer,
À la lumière bleutée, aux folies ancestrales,
Les druides attardés gémissent dans un râle.

Je saurais te parler, te confier ces mots doux,
Qui pour mieux t’embrasser, cueillerons des roudoudous,
Les feront fricoter dedans le barbecue,
Et te les présenterons dans la bouche et le cou.

(*)

Avide de bêtises, mon cœur est comme fou,
Il remue, vie oblige, au sens le plus saoul,
Sursaute dès qu’il te voie, délicate présence,
Ton corps est si adroit que frétillent mes sens.

À chacun sa maxime, la mienne est déjà là,
Tu es dans mon estime la plus pure des lois,
Chantée par-dessus toits, tu dépasses les cimes,
Au plus profond de moi, ma verve s’enracine.


Joli, non ?


@+, Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
05-11-02, 21:21  (GMT)
17. "RE: Paroles de poètes"
Re-bonsoir,

Finalement un peu de temps,
Et donc voici un istant
De déclame et non de réclame,
La poésie est un art qu'on acclame.


µµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµµ

Hommage à l’amoureux, ma poésie mythique,
Loin de s’en prendre à deux, accouple la pratique.

Figurez-vous un homme à l’abord maladroit,
Un étudiant en somme, en verre comme en droit.

Le grand marchand de sable, distribue ses poignées,
De sable dans les yeux, de ceux qui ont peiné.

Prêts à vous assoupir, vous croyez écouter
La fable du soupir, le rêve de Psyché.

Pas du tout vous êtes là, dedans le Météor,
En train de tenir, las, la poignée du dehors.

À chaque jour sa peine, et ces jours-ci en fait,
Vous avez par semaine, sept journées de fête.

Le lundi vous étiez sortit en discothèque,
Près de votre quartier, toute remplie de métèques.

Le mercredi suivant avec la gueule de bois,
Attendiez en cuvant la fin de la rumba.

Jeudi vous apporta, sous forme de résille,
La joie de ses deux bras, et de sa pacotille.

Vendredi vous dansiez, encore dans le bal,
Comme un trou vous buviez, vous chantiez vraiment mal.

Après vint Samedi, avec son lot de joints ;
Éclatés comme hippies, amour de salle de bain.

Enfin il fut Dimanche : la fin de la semaine,
Vous tentiez d’être étanche, fuyez tant qu’on vous mène.

Cette folle septaine ne dure que quelques jours.
Encore une ou deux laines et l’on dira bonjour.


Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

regard (0 messages) Envoyer message email à: regard Envoyer message privé à: regard Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-02-03, 22:40  (GMT)
18. "RE: Paroles de poètes"
Merci pour ta sincérité
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-02-03, 08:13  (GMT)
19. "RE: Paroles de poètes"
..........................................

Bonsoir,

Je vous écrit après une bonne semaine d'absence, involontaire car due à une défaillance de mon ordinateur.

Je n'écris plus vraiment de poèmes depuis qu'une fille m'a dit qu'elle ne voulait plus de mes poèmes. Je suis sensible à cela et je n'écrit plus de poèmes. Quand elle m'aura dit pourquoi et qu'elle reviendra sur sa décision peut-être que ça fera évoluer les choses ; je sais je suis parfois niais mais il faut m'accepter comme ça... Sinon je voulais dire que les poèmes qui viennent d'être postés sont à continuer car ils sont bien commencés. Moi aussi, de mon côté je vais continuer. Je voulais dire que je m’excuse de ne pas vous avoir prévenu de mon absence. Malheureusement au travail je ne peux pas le faire, et à l’école je n’ai pu que récupérer mon nouveau mot de passe (qui a changé) mais pas poster. Il y a eu beaucoup de dialogues cette semaine, et de nouveaux arrivants ; il suffit que je m’éclipse et c’est la marée qui remonte !!!

Dans cette mer, je ne peux qu’ajouter une goutte, une contribution poétique. Je vais donc me décharger, n’en déplaise à certaines (Isa et Charly, bises à elles !)

Ce soir la télé occupe les mamans endormies,
Et maris clairsemés varient ce qui est permis,
En lieu et place
Du bar à Tapas,
Sur les lignes
Rectilignes comme des cuisses de jeunes vignes ;

Promesse d’avenir le châtelain pisse,
Versa-t-il son ire dans sa coulpe,
Héron démoniaque déchu et sans malice
Le poulpe.

Viens, mon amis érable, les hélices t’hérissent de plus belle,
Manges les balles de coton grillées au coin des citronnelles,
Viande hachée sur pilotis de fronde désirée.
Sur la toile cirée lézardent les fauteuils d’acier.

Fenouil, ton goût me jardine, il réveille en moi les sons idiomes,
De la papaye et des cigares au ton brun verdoyant.
Dans mon assiette ce sacrilège danse et se dandine, mes dents dînent.
Crémant d’huîtres folles qui crissent de plus en plus, liqueur de la mer,
Certaines mains en profitent pour te caresser, ma coquille, celle qui enveloppe ma chair,
Les sensations de repas me chagrinent surtout si elles persistent après coup.
Fou de fenouil, fil à foison de farines folichonnes, mes ouïes murées écoutent le vent dans la coque,
Cette saisie de crevettes amères enchaînent les regards jeunes. Vidange accomplie ?

Moite la peau décharnée les mains couvertes les pupilles verte la langue,
Finalement les doigts la démantibulent. Surprise. Grandissante, la décadence est visible.
Les passions mandibules.
Bizarre bise art, bosse huée


Rémi.(Bonne nuit)

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

remi (444 messages) Envoyer message email à: remi Envoyer message privé à: remi Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-02-03, 08:13  (GMT)
20. "RE: Paroles de poètes"
Et merci pour ce "regard" !!! très drôle

Rémi.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour


Fermer | Archiver | Effacer

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Rechercher sur le site Atoute.org: