Bojour Tataf, ici Julien schizophrène de 27 ans,Déjà je retiens une chose : votre message s'intitule "aimer un schizophrène". Si malgré l'événement dramatique qui affecte votre maris vous commencer par dire cela, c'est plutôt une bonne voie pour votre couple.
Ensuite, évitez absolument de croire ce que vous racontes les assistantes sociales. Ces gens là ont pour seuls fonctions de dresser, de domestiquer leur clientèle pour les éjecter le plus vite de leur services. Elles suivent des formations minables dont ne voudrait même pas un ouvrirer agricole pakistanais, traitent les gens comme des chiens. Ce sont des petits Kapos de la domestication des esprits, des petits soldats de la formation des subjectivité. Quand elles s'adressent à leur clients, c'est toujours sur un ton condéscendant, plaintif, plein de comisération bêtasse, dont le seul but est d'étendre les dispotifs de Contrôle sur la vie des sujets-clients qu'elles doivent asservir.
Voyez ces assistantes sociales UNIQUEMENT sous l'angle utilitaire, c'est à dire : comment leur faire cracher du fric, des services, des aides. C'est extrêmement difficile par ce que leur principale activités est justement de cacher les droits des malades pour les flanquer dans un dispositif d'assujetissement souvent bien pire que la maladie : boulot au rabais et sous-payé, stage avilissant, domestiquation salariale, abrutissement "thérapeutique", contrôle social humiliant.
Pour le reste, ne vous préoccupez pas de leurs avis insignifiants, encore une fois considérez-les uniquement comme un prestataire de service, certes souvent retors et hargneux, mais uniquement doté de l'aboyement et du crachin comme seul langage, donc pas bien dangereux. Soyez aussi hypocrites et serviles qu'elles le sont, c'est le seul vocabulaire qu'elles comprennent et on peut tout obtenir avec ces moyens (de manière stratégique évidemment, il ne faut pas tout accepter).
Conçernant la maladie de votre mari, incitez le VRAIMENT à prendre ses médicaments REGULIEREMENT, c'est le seul rempart qu'on ai trouvé pour calmer les symptômes. Evitez lui tout stress, tout reproches (sauf s'il dépasse les bornes : violence, vulgarité, menace), ne soyez surtout pas cruel, moqueuse. N'insinuez jamais rien pour éviter de faire travailler son intuition, dites toujours les choses franchement si quelque chose vous trouble, ne laissez jamais de doutes sur vos parole. Les schizos sont tellement sensible qui se vous prononcez le mot "piqure" devant lui, c'est un peu comme si vous le piquiez réellement.
Dans le même temps ne vous laissez pas tout imposer - un schizo peut être invivable, sadique, démoniaque, mais généralement de manière "enfantine" et sans gravité. Faite lui bien comprendre qu'il est malade - sans revenir dessus tout le temps - et que vous, vous ne l'êtes pas et que vous avez droit de lui imposer de ne pas l'être tout le temps avec vous, que votre enfant et vous méritez aussi d'avoir un père et mari avec un comportement raisonnable et adulte.
Après une décompensation comme vient de vivre votre mari, il faut plusieurs mois, voir 2-3 ans pour se rétablir complètement. Quand je dis se rétablir ça veut dire "être stable", avoir pleinement conscience de ses symptômes et savoir les gérer, avoir planifier un projet de vie réalisable, retrouver des contacts sociaux et un rythme de vie convenable (sommeil, alimentation, arrêt des drogues etc.).
Cela ne se fera pas d'un coup, il y aura certainement de petites rechutes, des moments d'abattements, de retour en arrière, mais gardez espoir sur le fait qu'il y en a bien un au bout de la maladie. Vous pouvez être sûr de retrouver l'homme que vous avez aimé au bout de ce chemin.
Et dites-lui bien que le cannabis est la pire crasse qu'on puisse prendre quand on est psychotique (je vous le dit pour en avoir fumer énormément), c'est comme un boiteux qui chausserait des bottes de ski pour marcher sur des pavés, vraiment il n'y a pas pire pour un schizo que le cannabis.
Si votre mari est collaborant avec l'institution médicale, est protégé socialement (encore une fois harcelez les assistantes sociales pour obtenir le maximum, au moins qu'elles servent à quelque chose), il fera son petit voyage et trouvera finalement un équilibre.
Concernant votre question sur les sympômes, hélas les médicaments ne les supprimeront pas (même si certains psy évoquent des cas de rémissions vers 40 ans, ils sont plutôt rares), mais les aténueront fortemment et éviterons qu'ils deviennent envahissants. En revanche, et c'est là leur utilité, ils permettent à la conscience de se loger à l'intérieur et de les combattre. Les médicaments offrent une "assise" à l'esprit du malade pour pourvoir exister en dehors d'eux. C'est donc TRES IMPORTANT de les prendre régulièrement. Tous les schizos ont essayé un jour ou l'autre d'arrêter, et tous ont fini par les reprendre devant l'énormité de la tâche que de vivre sans - ce qui veut dire se comndamner soi-même et s'imposer la maladie 24/7/365, toute une vie avec et pas de moment sans elle. Une idée de l'enfer, en somme.
Le schizophrène a aussi besoin de moments de solitude, de moment ou il refait un peu son monde, de moment ou il peut quand même "jouer" avec son imagination et son délire. Essayez de lui ménager des espaces où il puisse le faire seuls, ne venez pas lui demander des comptes sur toutes ses attitudes, essayez aussi de partager un peu, tranquillement, sa folie, ses rires.
Ensuite, et j'y tiens absolument évitez A TOUT PRIX les contacts avec des psychanalystes. Ces gens sont des voyoux, des brutes, des malotrus, des pervers, des phallocrates, des poujadistes de la psyché. Les médecins psychiatres sont hélas bien plus matérialistes et souvent incultes (ce qui n'en fait pas forcément de mauvais médecins, heureusement pour nous), mais au moins leur savoir à une parcelle d'objectivités que les psychanalystes n'ont que pour dresser leurs honoraires.
La grande affaire de la psychanalyse, c'est la névrose bourgeoise et elle n'a jamais rien compris au délire et à la psychose. Et Freud détestait les schizophrènes par ce qu'ils résistaient à ses foutaises sur l'inconscient : "ils sont coupés du réel" (...) "narcissique" (...) "ils refusent Oedipe ou le surjoue" (...) ils prennent les mots pour des choses" (...) "ils ressemblent à des philosophes", dixit le patriarche viennois autoritaire, mégalomane (il rêvait d'être Darwin ou Gallois), cocaïnomane et chef de clan.
Ne vous laissez surtout pas approchez par ces gens, quelques soit leur chapellem ils ont la consistance et la délicatesse d'un poële à mazout. Les psychanalistes sont des curés de l'inconscients, des Inquisiteurs, des Colons, des Chemises Noires, des pétainistes de l'inconscient. Ne croyez jamais à leur feulement gentils, à leur caresses ou leur appâts, ce n'est que pour mieux vous enserrez dans leur griffe et vous faire récitez "PAPA-MAMAN-MOI" à l'infini, faire du malade une loque autotisée qui récite sa vulgate familialiste éternellement. Mieux vaut un jeune crétin tout juste diplômé de médecine, bien beauf et bien benêt, plutôt que le plus intelligent des psychanalystes.
Vous risquez aussi d'en entendre beaucoup dans votre entourage, car la psychose n'a pas bonne presse. Dans les romans, au cinéma, les psychotiques sont toujours des criminels, quand les névrosés eux dirigent des Etats, des armées. Les psychotiques sont toujours présenté sur un angle négatif, quand les névrosés ont droit à des tartines pleurnichardes dans toutes la littérature et le cinéma. Dites vous bien que les gens normaux sont en général bien plus fou que les vrais malades, qu'ils ne distinguent généralement pas leurs intérêts de la société qui les forment, qui s'imagine qu'un pourcentage sur une voiture neuve va dédomager une vie en usine ou dans un bureau, qui sont complètement noyé dans les réseaux de sous-commandement du pouvoir et intégralement asservit à la Colonie Pénitanciaire du Contrôle Postfordiste Mondialisé. La normalité fait peur, surtout celle d'aujourd'hui. Vous risquez de devoir affronter cette persécution normative, cette peur des gens prétendument sain d'esprits : la conjuration des imbéciles.
Donc en résumé, oui vous allez retrouver l'homme que vous avez connu, simplement cela demandera un peu de temps, de travail, de déception. Si vous voyez ça comme une aventure et une étape dans votre vie de couple et de famille, cela peut-être très enrichissant et peut vous souder à jamais. A titre personnel je n'ai jamais oublié les quelques proches qui sont resté près de moi quand j'étais dans la situation de votre mari. Ce sont des liens qui ne briseront jamais.Pour votre enfant, avoir un parent "différent" peut apporter beaucoup dans sa compréhension de l'Autre et de sa différence.
Caresse et bise à l'oeil
Julien aka Rhizome