Bonjour, bonsoir à toutes et à tous,
J'espère que je ne vous ai pas foutu la frousse,
Avec mes histoires de métro à dormir debout,
Et mes fesses qui demandent qu'à en ravoir un bout.Au fait, pour l'émission, j'ai pas encore appelé,
Ca ne saurait tarder plus longtemps, promis juré,
Je sais que vous voulez me voir à la télé,
Je ferai mon possible pour l'exaucer.
En attendant, place à la poésie Rémilienne,
Régalez-vous comme des chiennes,
Je vous traite en esclaves, car vous l'êtes,
Faîtes moi confiance ça va être votre fête.
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Armés de lampes à eau pour tout éclairage,
Car notre troisième œil ne nous permet pas davantage,
De voir dans le noir, nous surprîmes un couple,
De calédoptères en train de fricoter, ils s’accouplent,
Dans le noir complet et notre intrusion gênait
Leurs ébats ainsi ils débarrassèrent le parquet.
Nous nous reposâmes une longue minute pour récupérer,
Après tout nous avions louvoyé comme ça depuis une journée,
Nous étions épuisés et notre cœur battait. Chez nous,
Ça signifie sue nous avons faim. En mangeant des choux,
Nous décidâmes de suivre les rails, pour trouver la rame.
Ceci fait nous avions découvert de quoi assouvir notre âme.
En effet à une distance de cent bras plus loin,
Nous tombions sur un wagon de queue de métro,
Rouillé jusqu’à la moelle mais nos organes sensoriels,
Nous apprîmes comment fonctionnait cette merveille.
De retour à la surface la roue était notre invention,
Nous en primes possession et nous en félicitions,
Lorsque ma grand-mère s’approcha de mon gilet marron :
Petit, me dit-elle, fait attention, à la locomotion.
Jadis, nos ancêtres roulaient plus vite que l’étourneau,
Ils volaient dans le ciel et plongeaient sous l’eau,
Ceci afin de faire la guerre et de soumettre la vitesse,
A leur haine, ils finirent en extinction d’espèce.
Mais, dis-je, la roue est de la fortune,
Elle tourne, grand-mère, tout comme la Terre commune,
Cela nous permettra de ne plus connaître la misère,
De ne pas nous contenter de choux comme dessert.
Rigoles, petit, amuses-toi, reprit-elle, mais,
Saches que dans les générations à venir ma mort est,
Un sombre présage, l’annonce de quelque chose de malsain,
Une étoile pas sage, une éclipse du destin.
Grand-mère, ne t’inquiètes donc pas tant,
Ma vie vaut mieux que tout le firmament,
La roue est certainement,
Une amorce d’un commencement.
Ne sait-on pas où l’on va ? Allons-y gaiement,
En serrant les dents, en avant,
Avec conviction, parlons en marchant,
La Terre est ronde on retrouvera le lieu d’avant.
Sitôt dit, sitôt fait. Mes compagnons et moi-même,
En un rien de temps avions construit un canon,
Celui-ci monté sur roues était à même,
De tirer des boulets dans toutes les directions.
Rapidement nous arrivions à la conclusion,
Que ma grand-mère avait raison.
Aussi nous détruisions le canon,
Et nous fabriquions un porte-avions !
Au bout d’une semaine, notre Charles-de Gaulle était près,
Nos Mirages volaient en effet,
Mais pas l’ombre d’une révolution chez les miens,
Notre aviation ne servait à rien.
Alors nous nous assîmes et réfléchîmes.
Comment innover sans tomber dans l’abîme,
De la guerre, la prostitution, la drogue ?
Sûr qu’un ordinateur ne ferait lui que des bogues.
Mais des cerveaux mis en relation,
Ça c’est sûr ça demandait réflexion,
Relaxation même, action surtout !
Nos neurones dans le ventre donnaient des coups.
Finalement nous accouchions d’un éléphant,
Pour tout dire, un moulin à vent,
Ça au moins c’était innovant,
Et ça permettait de vivre aux braves gens.
Dans le moulin les malins moulaient,
Mille million, le blé à foison, ça y allait,
Et nous inventions à tour de bras,
Des horloges, des ascenseurs, et cetera…
Jusqu’au jour où tout s’écroula.
Ce jour là,
Je rencontrait une dame dans le métro.
Nous n’avions pas inventé le métro, non, ça faisait rétro.
Mais parfois je me promenais dans le cimetière de nos ancêtres,
Et là une jeune femme me croisa du regard, de tout son être,
Elle exhalait le bien-être, la beauté quoi,
Et ma vision se troublait au fur et à mesure que sa voix,…
Me chantait des chansons. Une sirène !
Je tentais de m’enfuir, mais rien à faire, l’haleine,
Court, m’empêchait, de rien faire. Je ne sentis plus mon cœur,
J’étais transporté dans une autre hauteur.
Six pieds sous terre nous étions et je me sentais léger,
Faire nan de la tête était comme peindre en apnée,
Je me bouchais les oreilles mais sa voix transparaissait,
Elle m’appelait : Dimitrul, je te prie. Viens ici, disparaît.
Elle écarta les bras et ma langue grandissait,
Elle enfourna ma tête dans sa poitrine, je sais,
Ça paraît surprenant mais suivez-moi ! Ce n’est pas tout,
Elle me caressait le menton en susurrant : viens, mon bout.
Et là ma queue entre ses cuisse de molle devint dure,
Je bouillait étouffé dans ses seins de mercure,
Le thermomètre éclata en milles morceaux,
Ma jambe balançait au dessus des mots.
Sûre d’elle, elle plongea une main dans mon tricot,
Comme deux aiguilles elle saisit mes grelots,
Les pinça et en fit suinter le liquide blanc,
Foudroyé je me tint en suspension en avant.
(A suivre…)
Rémi.