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"Internement abusif"

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Forum : Schizophrénie (Protected)
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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-09-02, 06:56  (GMT)
"Internement abusif"
Modifié le 04-12-03 à 13:37  (GMT)

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Internement abusif D_Dupagne 27-09-02 1
   RE: Internement abusif Jean_Paul 29-09-02 8
       RE: Internement abusif D_Dupagne 29-09-02 9
 RE: Internement abusif Jean_Paul 28-09-02 2
   RE: Internement abusif Isa 28-09-02 3
       RE: Internement abusif Laurence2 28-09-02 5
           RE: Internement abusif Isa 28-09-02 6
               RE: Internement abusif Laurence2 28-09-02 7
   RE: Internement abusif D_Dupagne 28-09-02 4
       RE: Internement abusif Apokrif 13-10-04 14
 RE: Internement abusif Stef 15-10-02 10
 RE: Internement abusif misset 12-11-02 11
   RE: Internement abusif Laurence2 12-11-02 12
   RE: Internement abusif sylvain 13-11-02 13

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Texte des réponses

D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-09-02, 21:54  (GMT)
1. "RE: Internement abusif"
Actuellement, en France, la protection des libertés individuelles est importante, d'où parfois une difficulté à obtenir une HDT pour des personnes qui relèveraient de cette procédures.
Mais des abus sont possibles.
Une HDT nécessite 3 certificats :
- Un d'un proche
- Un d'un médecin qui est souvent le généraliste,
- Un d'un médecin qui est souvent le psychiatre de garde de l'établissement

On peut imaginer deux types de plainte :
- Une plainte contre le proche. Il pourra à mon avis facilement arguer de sa détresse et de sa non compétence. Néanmoins, s'il s'avère qu'il a sciemment menti ou tenté d'induire les médecins en erreur, on pourrait imaginer qu'il soit en effet poursuivi.

- Une plainte contre l'un ou l'autre des médecins. C'est cette éventualité qui est la plus probable.

En effet, par l'obligation de ces deux certificats, le législateur a voulu protéger l'individu d'un internement abusif demandé par ses proches. Les médecins qui signent le certificat portent donc une lourde responsabilité.
http://perso.club-internet.fr/obspsy/index.htm

Cela dit, même en cas d'internement abusif, il est peu probable que la personne arrive à faire valoir son bon droit (pot de terre contre pot de fer). Seul un maintien abusif et durable de l'internement sans raison valable pourrait aboutir à une condamnation.

L'avis de Jean_Paul serait précieux.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Jean_Paul (21 messages) Envoyer message email à: Jean_Paul Envoyer message privé à: Jean_Paul Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-09-02, 00:47  (GMT)
8. "RE: Internement abusif"
>Les médecins qui signent le certificat portent donc une lourde
>responsabilité.
>http://perso.club-internet.fr/obspsy/index.htm

Mauvaise pioche, Dominique.
Tes références et tes liens sont d'ordinaire de qualité, mais cette association qui s'est pompeusement intitulée "Observatoire de la psychiatrie" n'est pas une association sérieuse.

Juste quelques illustrations tirées du site:

_Jurisprudence_

La *seule* décision du chapitre "Jurisprudence" reproduite est celle concernant un homme qui est resté 5 ou 6 jours en HO.
Il s'agit d'une décision du TGI de Paris, que la personne internée avait saisi pour demander des dommages et intérêts pour préjudice subis, suite à l'annulation de son placement en HO par un Tribunal Administratif (donc annulation pour des questions de *régularité formelle* de la décision administrative de placement).

Le TGI de Paris a condamné le Maire parce qu'il avait pris sa décision d'HO d'urgence à titre provisoire (16 mai) sur un certificat médical insuffisamment documenté, mais il conclut que l'enquête a montré que le patient présentait réellement un danger de par son état mental au moment de la décision, donc que cette décision était "médicalement justifée".

Le TGI de Paris a condamné le Préfet parce qu'il avait pris le lendemain (17 mai) la décision de confirmer l'HO sur un certificat médical de 24h également insuffisamment documenté (car prudemment rédigé et concluant à la nécessité d'un complément d'observation), au lieu de recueillir des informations supplémentaires, et conclut pour cette raison à une décision "non médicalement justifiée".
Notons que le complément d'observation demandé par le médecin n'était pas exorbitant , puisque dès le lendemain (18 mai) ce même médecin établissait un certificat de situation demandant la levée de l'HO.

L'ensemble du cours de ces événements, ainsi que les décisions du Tribunal Administratif annulant les placements et du TGI indemnisant le patient, seraient plutôt un gage du bon fonctionnement démocratique du système français !!

_Electrochocs_

Accumulation sur ce site de balivernes, d'amalgames et de désinformations visant à effrayer les enfants à propos d'une technique mondialement reconnue et utilisée, bien codifiée, rendant de grands services dans les troubles de l'humeur résistants aux médicaments, et bien tolérée au point qu'il s'agit d'une thérapie de choix chez les femmes enceintes ou les personnes âgées.

_"Guide des droits du citoyen"_

L'"Observatoire de la psychiatrie" publie donc un "Guide des droits du citoyen"
Son premier chapitre intitulé "Les droits fondamentaux du patient" oublie purement et simplement de tenir compte... de la Loi du 4 mars 2002 "relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé". Notamment :
- son article 11, introduisant dans le Code de la Santé Publique sous le chapitre intitulé « Information des usagers du système de santé et expression de leur volonté » les articles L 1111-1 à L 1111-9
- son article 20, introduisant dans le Code de la Santé Publique sous le chapitre intitulé « Participation des usagers au fonctionnement du système de santé » les articles. L 1114-1 à L 1114-4.

Pour un "Observatoire de la psychiatrie" qui prétend défendre les droits des usagers, c'est un tantinet léger de méconnaître des dispositions légales capitales votées il y a plus de 6 mois


L'univers de l'hopital psychiatrique est-il pour autant un monde tout rose ? Certes non.
Mais c'est un univers qui prête aux fantasmes, aux préjugés et aux rumeurs. Raison de plus pour être sérieux quand on l'aborde.

Ce qui est sérieux, ce sont les rapports des Commissions Départementales des Hospitalisations Psychiatriques, chargées "d'examiner la situation des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux au regard du respect des libertés individuelles et de la dignité des personnes."

Cette commission (une par département) se composait initialement (depuis la loi du 27 juin 1990) de 4 membres :
« 1° D'un psychiatre désigné par le procureur général près la cour d'appel;
2° D'un magistrat désigné par le premier président de la cour d'appel;
3° De deux personnalités qualifiées désignées l'une par le préfet, l'autre par le président du conseil général, dont un psychiatre et un représentant d'une organisation représentative des familles de personnes atteintes de troubles mentaux. »

Elle se compose depuis la récente loi du 4 mars 2002 de 6 membres:
« 1° De deux psychiatres, l'un désigné par le procureur général près la cour d'appel, l'autre par le représentant de l'Etat dans le département ;
2° D'un magistrat désigné par le premier président de la cour d'appel ;
3° De deux représentants d'associations agréées respectivement de personnes malades et de familles de personnes atteintes de troubles mentaux, désignés par le représentant de l'Etat dans le département ;
4° D'un médecin généraliste désigné par le représentant de l'Etat dans le département. »

Chacun peut consulter grâce à Internet leurs derniers rapports annuels:

Circulaire du 31 mai 2002 relative au rapport d'activité de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques pour les années 2000 et 2001.
http://www.sante.gouv.fr/adm/dagpb/bo/2002/02-25/a0252300.htm

Circulaire du 20 novembre 2000 relative au rapport d'activité de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques pour l'année 1999.
http://www.sante.gouv.fr/adm/dagpb/bo/2000/00-50/a0503414.htm

Circulaire du 25 mai 1999 relative au rapport d'activité de la commission départementale des hospitalisations psychiatriques pour l'année 1998.
http://www.sante.gouv.fr/adm/dagpb/bo/1999/99-22/a0221467.htm

Cordialement.

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
29-09-02, 08:53  (GMT)
9. "RE: Internement abusif"
>>Les médecins qui signent le certificat portent donc une lourde
>>responsabilité.
>>http://perso.club-internet.fr/obspsy/index.htm
>
>Mauvaise pioche, Dominique.
>Tes références et tes liens sont d'ordinaire de qualité, mais cette
>association qui s'est pompeusement intitulée "Observatoire de la psychiatrie" n'est
>pas une association sérieuse.

En effet ! Merci pour cette mise au point. Ta présence sur ce forum est vraiment très précieuse.

Amicalement,

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Jean_Paul (21 messages) Envoyer message email à: Jean_Paul Envoyer message privé à: Jean_Paul Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-09-02, 00:36  (GMT)
2. "RE: Internement abusif"
>Bonjour à tous,
>
>A la lecture d'un témoignage, une question m'est venue. Peut-on porter
>plainte contre un internement jugé abusif de sa part ?
>Et si le fait est prouvé à savoir que ceux
>qui ont demandé l'HDT ont eu tort, y-a-til des poursuites
>pénales et si oui lesquelles ?
>
>Loin de moi l'idée de penser que l'HDT est abusive mais
>il y a toujours des pervers qui se servent de
>la détresse des familles pour arriver à leurs fins et
>éliminer ainsi de leur entourage des personnes compromettantes. Ni voyez
>pas un ton polémique, ni l'envie de faire des histoires,
>juste le besoin de me rassurer et de savoir que
>le droit protège aussi les malades mentaux qui ne sont
>pas des citoyens à part, ni des criminels à qui
>on aurait retiré tout droits fondamentaux.

Une HDT abusive impliquerait la collusion d'un membre de l'entourage (qui fait la demande) et de deux médecins différents (qui doivent faire les certificats d'HDT) et dont la loi prévoit qu'ils ne doivent être ni parents ni alliés du patient ou du demandeur.

De plus, comme vous le savez, les hospitalisations sous contrainte (HDT et HO) ont quasiment toujours lieu dans des hôpitaux publics. Il faudrait donc en outre la complicité du médecin qui fait les certificats de confirmation puis de maintien de l'HDT. Ainsi que la complicité au moins passive des autres médecins et de l'ensemble du personnel soignant.
C'est très difficilement imaginable.

De plus, le patient admis en HDT ou en HO dispose du droit:

- De communiquer avec
* le maire de la commune ou son représentant
* le Préfet ou son représentant
* le juge du Tribunal d'Instance, le président du Tribunal de Grande Instance ou son délégué, et le Procureur de la République
(dans le ressort duquel est situé l'établissement).

- De saisir la Commission Départementale des Hospitalisations Psychiatriques, chargée d'examiner la situation des personnes hospitalisées en raison de troubles mentaux "au regard du respect des libertés individuelles et de la dignité des personnes". Cette Commission peut saisir, si besoin, le Préfet ou le Procureur de la République de la situation de la personne, ou peut proposer au président du Tribunal de Grande Instance du lieu de l'établissement d'ordonner la sortie immédiate de la personne.

- De prendre conseil d'un médecin ou d'un avocat de son choix.

- D'émettre ou de recevoir des courriers.

De plus, enfin, le patient admis en HDT ou en HO (ou toute personne susceptible d'agir dans son intérêt) peut se pourvoir par simple requête devant le président du Tribunal de Grande Instance du lieu de l'établissement, qui après débat et vérification, peut ordonner s'il y a lieu la sortie immédiate.

Le patient doit être informé (livret d'accueil, affichette) de tous ces droits dès son entrée.

Vous admettrez qu'il faudrait vraiment *beaucoup* de complicités !

Et si à sa sortie la personne estime avoir été l'objet d'un internement abusif, elle a évidemment la possibilité de déposer plainte, éventuellement avec constitution de partie civile.

Enfin, si la personne estime qu'on n'a pas donné suite à ses démarches de contestation, ou bien qu'on y a donné suite trop tard, elle peut s'en plaindre à la Cour Européenne des Droits de l'Homme, organe supranational relevant du Conseil de l'Europe et siégeant à Strasbourg. Cette Cour a déjà condamné la France non pas pour internement abusif, mais pour la lenteur des réponses judiciaires (en cours d'hospitalisation comme après l'hospitalisation), la France étant d'ailleurs d'une manière générale régulièrement rappelée à l'ordre par cette juridiction pour la lenteur de sa justice.

En espérant vous avoir un peu rassuré.

Cordialement.

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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-09-02, 05:33  (GMT)
3. "RE: Internement abusif"
Modifié le 04-12-03 à 13:37  (GMT)

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Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-09-02, 19:02  (GMT)
5. "RE: Internement abusif"
Chère Isa,

si tu veux en savoir plus sur le sujet, je te conseille la lecture du livre "Psychiatre, droits de l'homme et défense des usagers en Europe" aux éditions Eres. Il y a un chapitre sur les violations du droit des malades. Le livre décrit les différents systèmes de droit en psychiatrie des pays européens et analyse pour chacun les avantages et les inconvénients.
Il y a aussi un livre qui doit sortir ces jours-ci, je ne me souviens que du titre "Enfermez-les tous!". C'est sur les internements abusifs, comme quoi ce n'est pas qu'un fantasme. De toute façon, pour moi, tout HSC d'une personne qui n'est pas dangereuse est un internement abusif, c'est ne pas respecter son avis et ses sentiments. Il y a d'autres façons de se soigner que l'hôpital, ce n'est pas LA solution pour tout le monde. Personnellement, je n'en ai retiré aucun bénéfice et ça m'a donné deux ans de cauchemars alors que j'étais en HL. Alors, Madnar, il ne faut pas t'étonner que la personne t'en veuille et soie paranoïaque envers vous. Et puis ce n'est pas de la paranoïa puisqu'elle se base sur des faits réels, vous l'avez vraiment enfermée à l'hôpital et maintenue pour la piquer. Est-ce que tu sauterais au cou d'une personne que tu aimes si elle te faisait ça? Est-ce que tu lui pardonnerais?
Amitiés à tous. (Isa je t'écris bientôt mais mon ordinateur était en panne).
Laurence.

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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-09-02, 19:51  (GMT)
6. "RE: Internement abusif"
Modifié le 04-12-03 à 13:38  (GMT)

.

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Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-09-02, 22:42  (GMT)
7. "RE: Internement abusif"
Chère Isa,

comme toi, je ne vois pas en quoi on peut soigner les gens contre leur gré.
D'ailleurs, un infirmier expliquait sur un site internet qu'à pathologie et situation égale, l'hospitalisation était plus courte et plus efficace quand elle était consentie que quand elle ne l'était pas, le patient n'ayant pas très envie de collaborer avec des gens qui l'emprisonnent! D'autant plus que le patient en HL continuera à collaborer aux soins après l'hospitalisation, celui en HDT ayant plutôt envie de ne plus y remettre les pieds ni de voir ceux qui l'ont soigné de force.
J'ai réfléchi à la façon dont on traite les malades mentaux ce soir, en regardant "Urgences", qui n'est peut-être qu'un feuilleton télévisé mais je pense que la situation décrite était révélatrice de la réalité. Dans le même épisode, deux patientes refusent de se soigner. La première est malade physiquement, la deuxième mentalement. A la première on explique les avantages d'une hospitalisation, on essaie de la convaincre avec des arguments valables et devant son refus, on la laisse partir. Quand les médecins se rendent compte des troubles de la deuxième (qui a en apparence un comportement normal mais on découvre qu'elle a des troubles alimentaires et s'automutile), ils lui posent des questions qui ressemblent à des accusations, sont deux à l'entourer, n'essayent même pas de lui expliquer les bienfaits d'une hospitalisation et d'avoir son accord. Quand elle comprend qu'on va la retenir contre son gré, elle s'afolle (on le serait à moins il me semble),là-dessus on lui saute dessus pour lui injecter de l'haldol alors qu'elle supplie qu'on ne lui en donne pas.
Pourquoi cette différence de traitement entre les deux patientes, toutes deux lucides? Il faudrait qu'on m'explique... Et malheureusement, je ne pense pas que ce soit juste une fiction.
Les gens qui ont une maladie organique ont le droit de se laisser mourir, par contre on pense pour les malades mentaux, on sait mieux qu'eux ce qui est bien. Et au nom de "C'est pour son bien", toutes les dérives sont permises. On l'a vu dans les siècles passés, les camisoles, bains glacés, les chaînes, les clitoridectomies, j'en passe et des meilleurs, tout ça, "c'était pour leur bien". Alors, si on a fait des progrès énormes, il reste des choses à faire: simplement nous donner la même considération et les mêmes droits qu'aux autres personnes.
Bonne nuit,
Laurence.

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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
28-09-02, 09:16  (GMT)
4. "RE: Internement abusif"
Je ne connaissais pas le détail des recours, merci pour ces précisions.
Je trouve cela très rassurant, car la multiplication des possibilités rend en effet les abus encore plus improbables que je ne le pensais.
En la matière, je trouve que nous pouvons être satisfaits des textes légaux.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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Apokrif (49 messages) Envoyer message email à: Apokrif Envoyer message privé à: Apokrif Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-10-04, 23:47  (GMT)
14. "RE: Internement abusif"
Modifié le 13-10-04 à 23:47  (GMT)

>En la matière, je trouve que nous pouvons être satisfaits des
>textes légaux.

Comme on l'a vu dans un fil sur l'accès au dossier médical, il y a un décalage entre les textes et la façon dont ils sont appliqués. D'après _La forteresse psychiatrique_ (Clément), écrit par un infirmier psychiatrique (ce n'est pas un texte d'antipsychatrie à 0,30 €), le meilleur moyen pour déclencher les rires dans l'équiprze soignante serait de leur déclarer qu'un interné (j'utilise ce terme parce qu'il est à la fois usuel et dénué d'ambiguïté) veut contacter un avocat...

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Stef (21 messages) Envoyer message email à: Stef Envoyer message privé à: Stef Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
15-10-02, 16:17  (GMT)
10. "RE: Internement abusif"
Juste préciser que HDT n'est pas obligatoirement synonyme d'hospitalisation non-consentie.

Pour ma part, dans les dispositions prises en cas de grosse rechute, si moi-même, mon entourage, ou un médecin constations la nécessité d'une hospitalisation, j'ai -nous avons mon psy mes frères et moi- déjà opté pour l'HDT, plutôt que pour l'hospitalisation libre. Il est convenu qu'un de mes frères (qui sont les premiers sur lesquels je compte pour m'aider à gérer mes crises) co-signe la demande de prise en charge. Je préfère cette forme avec un intervenant extérieur, en qui j'ai confiance, qui sait d'abord évaluer la nécessité de l'hospitalisation, (il a pu m'arriver de la réclamer et mes frangins simplement en me prenant en charge lors des rechutes me l'on jusqu'ici évitée), qui sait ensuite accélérer la date de sortie en promettant un accompagnement derrière.

Je ne me sens pas de négocier seul une hospitalisation libre, que ce soit admission ou sortie, avec le contact, les rapports, que je sais pouvoir avoir avec les médecins psy exerçant en hospitalier (d'autant plus si je me trouve dans un état nécessitant une prise charge).

Pas une réponse à la question d'Isa mais juste une réaction sur les réponses -intéressantes- qui ont été apportées dans le fil.


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misset (42 messages) Envoyer message email à: misset Envoyer message privé à: misset Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-11-02, 17:03  (GMT)
11. "RE: Internement abusif"
Bonjour à tous,
Je reprends ici la question des "internements abusifs" que j'avais mal placée dans une page d'accueil, où le docteur
Dupagne m'a rappelé à l'ordre, avec raison.
Pourquoi les guillemets ? parce que l'emploi du mot internement est lui-même abusif. Depuis la loi du 27 juin 1990,
les anciens placements volontaires et placements d'office de la loi de 1838 ont été remplacés par Hospitalisation
à la Demande d'un Tiers, HDT, et Hospitalisation d'Office, HO, dans l'intention de déstigmatiser l'hospitalisation
psychiatrique et de rendre leur dignité aux malades de ces établissements.
La belle affaire, me direz-vous, tout ça c'est un artifice de vocabulaire pour ne pas appeler un chat un chat, comme
on parle des mal-entendants, mal-voyants, etc. D'ailleurs les pratiques de certains hôpitaux, comme le dit Laurence2,
s'apparentent beaucoup à quelque chose qu'on pourrait bien appeler de l'internement et font penser parfois à une
situation d'interné, de maison d'internement, incarcération.
Ces pratiques, lorsqu'elles existent, sont condamnables et ça ne nous empêchera pas de vouloir à tous prix faire
rayer internement du vocabulaire des gens qui parlent des hopitaux psychiatriques.
Pourquoi ? parce cet emploi faussement anodin (certains le font tout à fait sciemment) a deux conséquences très
graves : 1/ il crée abusivement de l'angoisse chez les malades qui ont le plus besoin de soins intensifs, à l'intérieur
de l'hopital même, et 2/ il culpabilise encore plus les proches qui recourent aux HDT lorsqu'il n'y a pas d'autre solution
pour faire soigner un être cher qui va au plus mal.
Une hospitalisation sous contrainte n'est pas une chose beaucoup plus facile à celui qui la demande qu'à celui ou
celle qui la supporte. On fait pas cette demande de gaité de coeur, n'en déplaise à ceux qui prétendent que c'est une
solution pour se débarrasser de tous les gens encombrants.
Jean-Paul a bien rappelé toutes les précautions de la loi dans ce domaine, il a montré également les légèretés de
tous les zélateurs de la critique systématique, qui prétendent défendre les droits de l'homme.
La seule hospitalisation abusive qui mérite son nom est celle de personnes saines d'esprit et cela c'est intolérable.
Mais quand on y regarde de près, ce qu'on appelle abusif dans la plupart des cas cités, c'est soit un vice de procédure
dans la démarche entreprise, soit une hospitalisation qui n'était pas complètement nécessaire (on aurait peut-être pu
avoir recours à d'autres moyens) , soit une hospitalisation qui a été prolongée au-delà de la limite nécessaire.
Mais dans tous les cas il y avait besoin de soins le plus vite possible pour éviter l'aggravation de la santé du malade.
Les livres qui sont sortis sur le sujet donnent presque tous le flanc à ce genre de critique. Je pense en particulier à
"Enfermez-les tous" et aux articles qui en tirent leur source d'informations dans Maxi -21 27 octobre -, dans France
Dimanche - 8-14 novembre et son illustration en image de l'émission Envoyé spécial récente : "Enfermés malgré eux".
Je me présente maintenant à ceux qui pourraient se demander au nom de quoi je me permets de sembler donner
des leçons à vous tous, dont certains ont souffert dans leur chair et dans leur âme, de ce dont nous parlons.
Je suis le père d'un schizophrène qui n'a pas été soigné, alors que son cas était connu et répertorié depuis plus de
trois ans par un hopital de Montpellier, alors que j'avais tiré des sonnettes d'alarme auprès des médecins qui s'étaient
occupés de lui, plusieurs fois, alors que je savais que son état s'aggravait, je le sentais même au téléphone.
Ce fils après avoir arrêté plusieurs mois de prendre ses médicaments a mis fin à ses souffrances chez lui, abandonné,
après trois ans et demi de maladie déclarée.
Il existe pourtant quelque part dans les Codes deux articles qui déclarent que toute personne, qui ne portera pas
secours à personne en péril ou à personne abandonnée, pourra être punie de 5 ans de prison et de 500 000 F
d'amende, mais ça c'est une autre histoire.
Dans mon association SCHIZO ?...OUI !, on se bat pour faire respecter l'emploi du mot hospitalisation à la place du
mot internement, parce que malgré les apparences et même si ça ne paraît qu'une goutte d'eau dans l'océan des
problèmes des schizophrènes, c'est un début de déstigmatisation de cette grave maladie. C'est un des signes qui
facilitera un jour un accès aux soins facile, rapide et dédramatisé pour tous les gens qui ont le plus grand besoin de
soins et qui ne savent pas toujours l'exprimer. 50 % des malades arrêtent de prendre leurs médicaments à un
moment ou à un autre et c'est quelque fois une question de vie ou de mort.
Amitiés à tous, pardonnez-moi d'avoir été si long.
Misset
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Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-11-02, 20:11  (GMT)
12. "RE: Internement abusif"
Bonsoir,

je ne suis pas d'accord quand vous dites que les seuls internements abusifs sont ceux de personnes en bonne santé mentale. Les personnes souffrant de maladie mentale sont souvent capable de décider de la façon dont elles veulent se soigner, nous ne sommes pas tous complétement incapables de nous prendre en charge, mais pour çela encore faut-il nous écouter sans nous infantiliser. Et pour moi, une hospitalisation qui aurait pu etre évitée ou qui se prolonge inutilement, c'est abusif. De toute façon, je ne comprends pas comment on peut priver des gens de liberté sans qu'un juge s'en mele.
J'ai l'impression que pour l'instant, sur ce forum, tout le monde ne pense qu'à nous enfermer, entre vous et Jujube qui est contente que son ami ne sorte pas de l'hopital meme si l'hospitalisation ne lui semble pas nécessaire.
Je voudrais dire aussi que parfois les conséquences à long terme d'une hospitalisation en psychiatrie sont plus néfastes que s'il n'y avait pas eu d'hospitalisation. Je prends mon histoire comme exemple: j'ai refusé plusieurs fois d'etre hospitalisée, alors d'accord c'était très dur et peut-etre que l'hopital m'aurait aidé à aller mieux, mais en écoutant les médecins et en passant mon temps à l'hopital, je n'aurais jamais réussi mes études et je n'aurais pas mon travail aujourd'hui. Le systeme psychiatrique m'entretiendrait dans ma maladie et je serais le cliché de la psychotique sans avenir. Coralie, dans "Ca se discute", expliquait qu'elle était hospitalisée chaque fois qu'elle recommencait à se mutiler. A ce train-là, sur les sept dernières années, j'en aurais pasé six à l'hopital! Alors oui, je m'automutile, j'ai des blessures sur le bras et c'est moi qui me les suis faites, mais en attendant je vais travailler tous les jours. A choisir, je préfère le travail avec les automutilations que l'hopital sans. Heureusement, personne n'a jamais été là pour penser à ma place et me dire que l'hopital ce serait bien meme si je n'étais pas d'accord.
"Ca se discute" a bien montré comment on fabriquait des malades en rupture avec la société: Coralie était malade depuis dix ans quand elle a été diagnostiquée schizophrène, or elle avait quand meme obtenu son bac et commencé des études. Et du jour au lendemain, elle n'en était plus capable? Evidemment, quand on est bourré des médocs et restreint à faire du découpage!
Ca serait bien qu'on arrete de décider pour nous, de nous tracer un destin de malades dépendants de la famille et des structures psychiatriques.
Ma psychiatre m'a dit que j'étais une rebelle parce que je n'avais pas écouté les médecins, mais ce n'est pas une question d'etre rebelle ou pas, c'est simplement que c'est moi qui suis le plus a meme de diriger ma vie, et il me semble que le résultat n'est pas trop mauvais.
Je sais qu'il y a des cas extremes, mais je doute qu'il y en ait autant que le pourcentage (de plus en plus affolant) d'hospitalisation sous contrainte.
Cordialement,
Laurence.

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sylvain (40 messages) Envoyer message email à: sylvain Envoyer message privé à: sylvain Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-11-02, 17:13  (GMT)
13. "RE: Internement abusif"
Un grand merci pour ton témoignage Alain!
Et pour tous ces nécessités de déstigmatisation de cette maladie qui en a grandement besoin.
"Il y a des fleurs partout pour qui veut bien les voirs" Matisse
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