Bonjour,Pour ceux qui n'ont pas suivi l'episode precedent, rendez vous sur :
http://www.atoute.org/cgi-bin/dcforum/dcboard.cgi?az=read_count&om=56&forum=DCForumID20&omm=0&auto_sense=on
J'ai choisi de réécrire aujourd'hui en raison des derniers événement et ce, malgré la semaine de mutisme demandée précédemment. Je ne suis plus en mesure d'attendre, j'ai besoin de communiquer a nouveau.
En avant :
Lors de l'épisode qui a été qualifie de " bouffée délirante " que j'ai écris dans l'autre post dont vous avez le lien plus haut, la mère du malade et le médecin on donc fait une HDT a la suite de laquelle la personne est entrée a l'hôpital en ambulance.
Ce soir la nous avons attendu 2 heures dans la salle d'attente des urgences puis nous avons été convoque par le psychiatre qui venait de s'entretenir avec le malade, il ne nous a pas trop interrogé et nous avons très peu communique durant l'entretien.
Nous somme sorti de son bureau puis ils ont procédé a un examen de routine sur le malade et nous somme sortis, heureux que cela se soit passe aussi bien ! En effet qui souhaiterais voir un membre de sa famille séjourner plus de quelques heures dans un hôpital SORDIDE ?
Une fois rentré, évidemment la malade était plein de rancoeur envers nous car après tout, sur ordre du médecin nous avions permis qu'elle soit emmenée contre son grés et nous avions même du la tenir et la ceinturer pour la piqûre.
Ce soir la, en plus du fait qu'elle se sentait trahie et bafouée elle était quand même dans un état second. Elle était très énervée, passait souvent du coq a l'âne et avait quelques moments d'incohérence significative.
Nous n'avons pas fait cas, après tout, elle était encore sous le choc ! Seulement le lendemain, elle n'avais toujours pas retrouvé contact avec la réalité... Elle développait un comportement paranoïaque extrêmement difficile a gérer car cela s'aggravait au fur et a mesure que la journée avançait.
Lorsque ce jour la j'ai essayé d'avoir une discussion avec elle, je me suis rendu compte que vraiment elle n'allait pas bien du tout. En fait quoi je disait, quoi que je faisait était systématiquement interprété comme une attaque ou un jugement... j'étais un inquisiteur, je n'étais plus la personne qui avait été si proche d'elle toute sa vie.
Il m'a fallu presque une heure ou j'ai soigneusement contourné chacune de ses paroles, chacune de ses attaques et de ses peurs pour arriver a extraire quelques bribes intéressantes mais peu utilisables... En fait, pour être simple, je ne pouvais pas communiquer... je ne pouvais qu'acquiescer et manoeuvrer avec subtilité vers le néant.
Ce jour la, en plus de son comportement paranoïaque, elle nous a répété les mêmes choses toute la journée inlassablement, comme quoi nous la brimions, nous voulions la faire sombrer dans la folie etc etc etc... je vous laisse le soin d'imaginer tout le reste. Elle passait souvent du coq a l'âne et elle avait un comportement globalement très incohérent et très agressif.
Comme nous ne savions RIEN, nous pensions qu'elle était encore un peu choquée mais après tout, ce n'était peut être pas grave, autant attendre le lendemain.
Cette nuit la, elle a pris sa voiture et s'est rendue chez sa meilleure amie dans cet état. En rentrant vers 5 heures du matin, elle a fait irruption dans la maison sa mère a alors du la calmer, elle était persuadée d'avoir été suivie et menacée sur la route. Elle s'est réfugié dans sa chambre avec sa mère, elle voyait et entendais des voleurs lui voler et abîmer sa voiture. Evidement, dehors il n'y avait personne et surtout il n'y avait pas un bruit. Elle s'est alors enroulé dans sa couette et a appelé la police qui est venu et n'a rien constaté. Stupeur...
Elle a ensuite sombre dans un état complètement hébété et dépressif.
A la mi-journée elle s'est rendu chez sa psychologue, a sa sorti elle a décide ne plus vouloir rentrer chez elle et s'est rendu chez la grand mère. Son état était le suivant : mélange de fabulations, de phase dépressives, euphoriques, de soliloquie exaltée...
Le lendemain, ça allait toujours aussi mal... Sa mère a joint le médecin généraliste, celui qui était déjà intervenu lors des premières crise et surtout lors de la première "bouffée délirante". Celui ci a répondu, je cite " Holala c'est pas bien grave ça, vous entendez jamais rien et n'avais jamais l'impression de voir des choses la nuit vous ? ". La j'ai pris conscience que nous étions seuls et que peut être les symptômes et sa souffrance non visible, celle qui se passait dans sa tête était peut devaient encore plus handicapants / douloureux que les symptômes visibles.
J'ai pris sur moi de rappeler ce $*^*$ de généraliste quelques heures après, durant notre conversation, je lui ai répété les faits et il m'a resservi son " Holala c'est pas bien grave ça, vous entendez jamais rien et n'avais jamais l'impression de voir des choses la nuit vous ? ". J'ai vaguement essayé de lui expliquer qu'elle n'allait pas mieux et que nous étions tous très inquiets. De plus depuis la crise jamais il n'avait repris contact avec nous de lui même, et il n'a effectué aucun suivi, en bref il ne s'est jamais inquiète de rien.
J'ai alors contacte le père de la malade qui travaille a l'étranger et qui ne rentre que 15 jours par mois. Je lui ai relate les fait avec le plus d'exactitude possible, affolé il a décide de rentrer de toute urgence le lendemain. Ce soir la j'ai appris que la malade avait arrête de travailler quelque temps plus tôt, car elle avait l'impression que tout le monde lui voulait du mal, que tout le monde parlait dans son dos pour l'évincer et un tas de choses du genre. Je rappelle qu'également elle était en crise mystique depuis plus de deux mois et demi.
A ce stade de mon récit, AUCUN TRAITEMENT, AUCUNE MEDICATION n'avait été prescrite a la malade ni après sa crise ni durant les 2 mois et demi qui l'ont précédée et ce malgré sa souffrance.
Je poursuit, ce soir la elle a décide qu'elle ne retournerait plus chez elle, car elle ne pouvait nous pardonner de l'avoir violée. Elle s'est alors installée chez la grand mère toujours dans le même état mental quoiqu'un peu plus surexcitée que la veille.
Le lendemain, son père est arrivé... Il s'est rendu chez le généraliste, l'entretien a duré a peu près 1 heure et demi et comme par hasard, le père est sorti tellement rassuré de son entretien qu'il a décide de faire barrage entre nous et la malade. Il n'était plus question de la faire prendre en charge de quelque manière que ce soit, elle était parfaitement capable de gérer ça toute seule et puis après tout elle avait rendez vous avec sa SUPER PSYCHOLOGUE DE LA MORT QUI TUE le lendemain...
Apres enquête, il s'est avère que la psychologue en question était une mystique et que dans son travail l'idée était de conforter et d'encourager la crise mystique et la séparation mère/fille. A savoir que ces derniers jours la personne la plus visée par l'agressivité de la malade était sa mère...
Nous nous somme rendu compte qu'en fait et c'est logique, la psychologue avait un très grand pouvoir/crédit sur sa patiente et qu'elle a joué un rôle difficile a quantifier dans l'histoire. Evidemment je suis presque sur qu'elle n'avait pas de mauvaises intentions la gentille psychologue, mais elle a un peu joué a l'apprenti sorcier avec des choses qui la depasse... Mais bon passons hein.
Ce soir la, pour la réconforter et pour renforcer sa position de défenseur, le père a invite sa fille au restaurant... Manque de chance (oui c'est dramatique) elle a était a peu près lucide toute la soirée et il est évidement ressorti réconforte dans sa position... Elle s'est ensuite rendu chez sa meilleure ami ou elle a dormi.
Essayez d'imaginez nous dans quel état nous étions ce soir la...
Le lendemain elle s'est rendu chez notre ami la psychologue merveilleuse, sur le chemin elle a croisé son père dans une voiture, puis deux heures plus tard dans une autre... Elle l'a donc appelé pour lui dire sur une voix démente " Je t'ai vu dans une voiture a tel endroit et tel endroit ". Evidement elle a eu plusieurs hallucination ce matin la, elle a hallucine son père a plusieurs endroits, et lui qui n'avait pas bougé, s'est alors rendu compte que quelque chose de sérieux n'allait pas...
Mais pourquoi bouger après tout ?
Elle a ensuite replongé dans son état avec mélange de fabulations, de phase dépressives, euphoriques, de soliloquie exaltée...
Mais avouons le moins fort que les jours précédents... Elle était en guerre, elle était en guerre contre elle même ! Elle avait parfaitement compris que son père était revenu pour quelque chose et il ne fallait pas qu'il voit son état... Et disons le clairement elle y arrivait très bien jusqu'a cette journée.
Au fur et a mesure que la journée progressait, elle avait de plus en plus de mal a se contenir.
Moi totalement désempare j'ai couru chez mon ancien psychiatre que je consultais il y a quelques années, et je lui ai soumis les faits puis j'ai demandé conseil. Sa pathologie lui évoquait certains cotés maniaco/dépressif/psychotique/schizophreniforme pouvant éventuellement être sérieux et devant être étudies, diagnostiques et si besoin traites. (avec les faits il est difficile de déterminer la catégorie des symptômes mais bon voila une fourchette au moins)
Le psychiatre m'a bien fait comprendre que mon inquiétude, que les noms que je mettais sur les symptômes et que mon analyse de la situation et de la pathologie était loin d'être erronée. Il y avait un petit caractère d'urgence tout de même et il fallait s'occuper de ça, sérieusement d'une manière ou d'une autre.
Je suis rentre en trombe, j'ai fait irruption dans le cabinet de notre cher generaliste-clairvoyant-superattentionné, je l'ai gentiment averti qu'il était temps qu'il prenne ses responsabilités et qu'il prenne la pathologie de la malade au sérieux, que sinon je portais plainte... injures... cris... vengeance... gnagnagna...
A la fin de la confrontation, il me regardait de son regard creux et m'a lancé " De toute façon tu as entièrement raison, la pathologie, les symptômes, tout ça est très sérieux... "
J'ai cru a ce moment la que j'allait l'accrocher au porte manteau... Comment peut on être aussi irresponsable ?
Il a donc recontacté le père de la malade, et lui a donné une version plus réaliste et surtout plus pertinente de la situation. Ceci ajouté aux symptômes que le père avait constaté de lui même commençait a fait pencher la balance.
Ce n'est que le lendemain, que confronte a l'état mental de sa fille qui se dégradait a nouveau il a décidé LUI MEME, de prendre la responsabilité de faire une nouvelle HDT puis de faire hospitaliser sa fille en centre spécialisé.
Nous nous somme prépare au pire, avons mis sur pied une stratégie pour pouvoir l'approcher sans lui faire mal et j'ai convaincu le père qu'avant tout il devait essayer de l'emmener sans violence... pas la douceur et la diplomatie.
Entre temps, j'ai du renvoyer le généraliste (toujours le même) a la pharmacie prendre quelque chose d'efficace, il n'avait rien prévu d'autre que de l'atarax au cas ou il aurait fallu la piquer pour la calmer.
Je tiens a signaler que durant la bouffée délirant, quelques jour plus tôt, le médecin généraliste (toujours le même) avait piqué la malade avec de l'atarax... un gentil antistaminique / anxiolytique qui n'a servi a rien tellement elle était dans un état d'hystérie et de furie hors norme.
Apres une discussion de plus de deux heures elle a abandonné, elle a renoncé a lutter et il a pu l'emmener a l'hôpital dans sa voiture SANS VIOLENCE, a l'arrière elle était solidement escortée (au cas ou) du généraliste et de mon oncle.
Une fois arrive a l'hôpital, il a fallu 3 heure a la psychiatre pour décider d'interner la malade ce qui est compréhensible, après avoir constaté quelques symptômes vaguement évocateurs... La malade était étonnement lucide !
Mais malgré tout elle était finalement prise en charge et allait être traitée. Nous étions rassures...
Ce matin, son père s'est rendu a l'hôpital pour s'entretenir avec le Psy responsable de sa fille. La Psy n'a rien constaté d'important et n'a pas juge nécessaire d'élaborer la moindre méditation. Il est clair que l'hôpital ou se trouve la malade est un environnement EPOUVANTABLE et que les patients soignés la sont dans un état souvent très grave.
Nous, chaque jours qui passent nous ne savons plus si nous avons fait ce qu'il fallait, nous ne savons plus qui est malade ! est ce nous ? est ce elle ? sincèrement nous ne savons plus...
Elle va sortir dans 3 jours a peu près, avec un peu de chance elle n'a été affecte que par une crise qui se termine la et sa prise en charge par un psychiatre a sa sortie la remettra sur pied (pour peu qu'elle y aille).
Au pire ?
Au pire elle refera une crise, nous devrons lui faire une HDT de nouveau peut être, mais a ce moment la, notre crédibilité sera épuisée... on a déjà fait deux HDT on a même réussi a éviter la violence. La prochaine fois s'il y en a une on ferra quoi ?
Restons optimiste, mais soyons sérieux, il y a un truc qui cloche dans le système et un sacré grain chez certains praticiens. Peu importe le résultat, moi je suis écœuré...
Mais le plus important vous savez ce que c'est ? au delà de nos soucis, de nos souffrance, il y a un malade qui continue a souffrir et a qui nous avons du faire traverser des épreuves inhumaines. Moi ça je l'accepte pas ! mais ça change quoi ? rien du tout...
Je n'y puis rien changer.
Salutations