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"Celui qui aide, soigne et ordonne"

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Forum : Schizophrénie (Protected)
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D_Dupagne (14037 messages) Envoyer message email à: D_Dupagne Envoyer message privé à: D_Dupagne Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-09-02, 13:30  (GMT)
"Celui qui aide, soigne et ordonne"
Mary (ml1) a lancé dans une autre discussion le sujet suivant :
"Le psychiatre est à la fois celui qui aide, qui soigne et qui "ordonne" des médicaments responsables d'effets indésirables gênants. "
Au delà du psychiatre, c'est souvent la situation dans laquelle se trouve le médecin face à certaines pathologies.
Dans le récit d'Isabelle, de manière surprenant je retrouve de grandes similitudes avec mon histoire, avec celles de tant d'autres. Celles où le malade décide de devenir acteur de sa maladie. Et là, sans aucune agressivité, d'une manière gal les médecins de tout genre/spécialité/échelon (surtout français!) ont beaucoup de mal à l'accepter. C'est un combat énorme qui s'ajoute à celui que vous menez contre la maladie, mais au final, il est thérapeutique.
Il y aurait les malades et les malades mentaux… et derrière cette distinction, le risque d'exclusion de ces derniers…

http://www.atoute.org/cgi-bin/dcforum/dcboard.cgi?az=show_thread&om=56&forum=DCForumID20&omm=45

Je me permets de la citer et de lancer dans un nouvelle discussion ce débat qui me paraît très intéressant et que j'avais contribué à initier.

Dr Dominique Dupagne

Administrateur du Forum

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  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: Celui qui aide, soigne et ordonne mens_sana 25-09-02 1
   RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 25-09-02 2
       RE: Celui qui aide, soigne et ordonne mens_sana 25-09-02 3
           RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 25-09-02 4
               RE: Celui qui aide, soigne et ordonne mens_sana 26-09-02 10
                   RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 26-09-02 12
       RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Jean_Paul 25-09-02 5
           RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 26-09-02 6
               RE: Celui qui aide, soigne et ordonne ml1 26-09-02 7
                   RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 26-09-02 8
           RE: Celui qui aide, soigne et ordonne mens_sana 26-09-02 11
               RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Jean_Paul 27-09-02 13
 RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 26-09-02 9
   RE: Celui qui aide, soigne et ordonne ml1 02-10-02 14
       RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 02-10-02 15
           RE: Celui qui aide, soigne et ordonne ml1 04-10-02 16
               RE: Celui qui aide, soigne et ordonne Isa 04-10-02 17

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Texte des réponses

mens_sana (4 messages) Envoyer message email à: mens_sana Envoyer message privé à: mens_sana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-09-02, 16:37  (GMT)
1. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Du point de vue scientifique - c'est-à dire indépendant de toute philosophie, religion et théologie, les données de la neuroscience moderne montrent que la distinction entre maladies mentales et maladies physiques ou somatiques n'a aujourd'hui plus aucun sens, aucune justification réelle, sauf celle des habitudes et d'une certaine tradition. La psychiatrie ne devrait donc être qu'une branche particulière, une spécialisation, mais à part entière, de la médecine. Si les dénominations des diplômes universitaires peuvent en effet laisser penser qu'il en serait ainsi, l'expérience quotidienne démontre pourtant que, dans la réalité et dans les mentalités, on est loin de compte.

Une des revendications des familles de malades est justement que l'on mette fin à cette discrimination absurde et injuste entre le malade "somatique" et le malade "psychiatrique"

Pour en savoir plus, le site Mens Sana à l'adresse
http://www.mens-sana.be

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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-09-02, 18:51  (GMT)
2. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:38  (GMT)

.

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mens_sana (4 messages) Envoyer message email à: mens_sana Envoyer message privé à: mens_sana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-09-02, 19:48  (GMT)
3. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Bonjour,
Mens Sana (www.mens-sana.be) est le nom du site que j'administre et dont mon père (Dr Jean Desclin, histologiste et neuroanatomiste à la retraite, qui se présente sur la page contact du site) rédige les textes.
Mon frère Pierre est devenu manifestement malade il y a un peu plus de 12 ans. Il avait alors 20 ans.
Il a alors galéré (et nous aussi) de psy en psy et d'hôpital en hôpital, les neuroleptiques étant donnés en excès, en cocktails injustifiés et inefficaces, entraînant des signes extrapyramidaux. Finalement, le Léponex s'est avéré le plus efficace, mais il y a une absence complète de compliance au traitement, ce qui impose son séjour en institution psychiatrique.
Devant l'ignorance des profanes et des parents à qui on raconte en général n'importe quoi, mon père, après avoir présidé une association de parents, a décidé de quitter cette association pour recouvrer sa liberté de parole et, sur un site web, essayer d'informer objectivement toutes les personnes concernées par les maladies mentales chroniques.
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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-09-02, 20:13  (GMT)
4. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:39  (GMT)

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mens_sana (4 messages) Envoyer message email à: mens_sana Envoyer message privé à: mens_sana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 10:42  (GMT)
10. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
La réponse de Jean Desclin:

j'aurais sans doute dû expliquer: j'estime que, quand on préside (le conseil d'administration d') une association de parents dont les buts affichés sont d'améliorer les conditions d'accès aux soins, la prise en charge et la "qualité de vie" de leurs malades, on en est le porte-parole auprès du public et des décideurs politiques dont dépendent ces accès, prise en charge, etc. Pareil porte-parole ne peut, à l'extérieur de l'association, s'exprimer en son nom propre, il ne peut que dire ce que son conseil d'administration, à la majorité des voix, démocratiquement, a décidé qu'il était bon de dire. C'est cela, la perte de liberté de parole à quoi je faisais allusion.
A l'intérieur même d'une association, la liberté de parole est toujours conservée, bien sûr. Mais, pour changer les choses (trouvez-vous donc qu'elles vont bien?), il faut bien se faire entendre à l'extérieur, non? Et, en bonne démocratie, quand le "président du Conseil" est d'un avis minoritaire dans son conseil, il démissionne. Ce n'est pas plus mystérieux que cela. Il suffit de réfléchir à ces deux questions: Pourquoi (c.à.d. quels buts) une association de proches de malades? Quels moyens peut-elle mettre en oeuvre pour atteindre ses buts?

Il en va peut-être en France différemment de la Belgique (quoique j'en doute), mais je sais qu'en Belgique, contrairement à ce qu'Isabelle croit, la grande majorité des parents de malades schizophrènes rejettent "la thèse génétique" et se méfient de la "thèse biologique". Je suis convaincu qu'ils se trompent, par manque d'information. Je pense aussi que chacun a le droit de faire connaître ses propres thèses, pour qu'il soit possible à tous d'en juger en connaissance de cause, sans que cela oblige qui que ce soit à épouser des thèses ou des opinions qui ne lui plaisent pas.

Nous serons donc au moins d'accord sur un point, Isabelle et moi: "l'oiseau va partir", car je ne voudrais surtout pas entretenir des rancoeurs et nuire à la convivialité de ce site.
Permettez-moi quand même, tout simpliste et mauvais argumenteur que je sois ;¨), en vous disant au-revoir, de vous souhaiter à tous et très sincèrement, bonne chance!
Jean
Prof. Dr. Jean Desclin (Bruxelles)

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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 11:33  (GMT)
12. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:39  (GMT)

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Jean_Paul (21 messages) Envoyer message email à: Jean_Paul Envoyer message privé à: Jean_Paul Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
25-09-02, 23:22  (GMT)
5. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
>Bonsoir,
>
>Je suis allée sur votre site où vous défendez un point
>de vue que je partage en grande partie.

Isabelle, je ne suis pas certain que vous ayez tout à fait saisi l'esprit de ce site.
Ses principes de base sont très clairement:
- la schizophrénie est exclusivement dûe à des troubles cérébraux.
- les schizophrènes sont des handicapés qu'il faut considérer comme tels.
- les avancées en termes d'explication comme en termes de traitement ne pourront venir que de la recherche biologique.
- toute autre thérapeutique que médicamenteuse ou éducative est inutile.

> Qui êtes-vous

On cherche effectivement en vain une réponse à cette question sur le site.

Cordialement.

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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 06:43  (GMT)
6. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:40  (GMT)

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ml1 (347 messages) Envoyer message email à: ml1 Envoyer message privé à: ml1 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 09:04  (GMT)
7. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Bonjour,
J’ai parcouru, le site, je ne l’ai pas lu tout le détail car au bout d’un moment c’est réellement ennuyeux, trop de références, etc. Si je me situe dans l’angle de cette histoire familiale, je me sens mal à l’aise, si je l’oublie, j’ai l’impression de lire un mauvais mémoire de philosophie avec une argumentation très mal construite. C’est pas sympa, je m’en excuse mais les idées sont simples, archi répandues aux USA. Je trouve le procédé malhonnête et prétentieux mais attention il peut aussi devenir dangereux voir les pilules dont sont abreuvés les enfants hyper toniques dans ce même pays. .
Je n’ai pas réagi avant car je me doutais (désolée Jean Paul !) des intentions d’Isabelle, c’était un peu gros…
Mary
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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 09:19  (GMT)
8. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:40  (GMT)

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mens_sana (4 messages) Envoyer message email à: mens_sana Envoyer message privé à: mens_sana Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 10:44  (GMT)
11. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
dommage, Jean-Paul!
j'aurais cru que les efforts de tolérance et d'objectivité étaient de mise sur la toile.
En effet, je suis convaincu que "les avancées en termes d'explication comme en termes de traitement ne pourront venir que de la recherche biologique". Cependant, chacun à le droit de rêver à d'autres possibilités, je n'en disconviens pas.
Je n'ai pas non plus prétendu qu'un soutien psychologique n'était pas nécessaire, bien au contraire.
Quant à la question "qui êtes-vous", si c'est en vain que vous croyez y avoir cherché une réponse sur le site mens-sana, je me permets de croire que vous n'étiez guère désireux de la trouver, car il y est pourtant répondu très clairement. Mais, comme vous le savez certainement, ce qui est important, c'est ce qui est dit, bien plus que celui qui le dit ;^)
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Jean_Paul (21 messages) Envoyer message email à: Jean_Paul Envoyer message privé à: Jean_Paul Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
27-09-02, 01:24  (GMT)
13. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
>dommage, Jean-Paul!
>j'aurais cru que les efforts de tolérance et d'objectivité étaient de
>mise sur la toile.
>En effet, je suis convaincu que "les avancées en termes d'explication
>comme en termes de traitement ne pourront venir que de
>la recherche biologique".

Bonjour,

Ça a le mérite d'être clair. Je trouve que le rédacteur de votre site a de bonnes bases scientifiques, que sa position est cohérente, et qu'il s'exprime avec sincérité.

Bien sûr, beaucoup de ce qu'il présente comme des évidences est contestable. Je ne m'embarquerai pas dans des débats techniques ici. Je me contenterai de relever parmi les signes l'"absence de conscience de la maladie". Cette conscience est évidemment absente au début, puisque le patient vit des choses pour lesquelles il ne dispose pas de concepts ni de mots. On peut dire ça de beaucoup de troubles mentaux, même si cela peut prendre dans la schizophrénie un caractère particulièrement envahissant.
Mais un des rôles des soignants est précisément de les aider à apprivoiser cette réalité intérieure qui s'échappe de la réalité commune, à distinguer ces deux réalités, et à mettre des noms sur les phénomènes. Et à reconnaître que même la psychiatrie n'a pas toujours de mots pour toute la variété des phénomènes qu'un patient peut éprouver.

Moyennant quoi la vieille distinction entre névrose = conscience de la maladie, et psychose = pas de conscience, a beaucoup moins de raison d'être. La conscience des troubles peut être noyée par l'intensité des phénomènes vécues lors des phases actives du trouble, mais après elle doit reprendre le dessus.

Inutile d'en rajouter dans l'aliénation.
Un de mes patients renversait d'ailleurs ce vieux préjugé en me disant malicieusement: " Mais puique j'ai conscience de mes troubles, comment peut-il s'agir de schizophrénie ?"

Ensuite, je trouve dommage que le Dr Desclin se laisse aller trop souvent à un ton polémique. J'ai bien compris que ce ton polémique venait en réaction à ce qu'il juge être les excès des approches psychologiques, sociologiques ou familiales. Mais il n'est pas raisonnable de répondre à un excès par un autre.

Et enfin je trouve dommage qu'il se laisse aller à des considérations pessimistes, probablement liées à son expérience familiale malheureuse, mais qui ne sauraient rendre compte de l'ensemble des schizophrénies.

Cordialement.


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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
26-09-02, 09:44  (GMT)
9. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:40  (GMT)

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ml1 (347 messages) Envoyer message email à: ml1 Envoyer message privé à: ml1 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-10-02, 15:55  (GMT)
14. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Bonjour, Isabelle,
Depuis plusieurs jours, gros bogue sur mon ordinateur, enfin cela fonctionne ; Je n’ai pas eu le temps de lire tous les messages des uns et des autres, mais juste une réaction à celui-ci puisque cela fait 2 fois que vous abordez le problème. J’aimerais toutefois écrire en préambule qu’il n’y a pas selon moi de hiérarchie dans la souffrance. Il existe, bien entendu, des niveaux d’intensité dans la douleur ressentie (grand progrès de ces dernières années !) mais des échelles sur des critères de catégorie, de nature, sont inacceptables. Je pense que c’est pour cette raison que tout en étant très éloignée de votre maladie, je me sens si proche lorsque vous exprimez votre souffrance, votre parcours et je m’autorise donc à intervenir sur ce site. Lorsque vous racontez dans votre histoire, votre itinéraire médical/hospitalier, je vous ‘rassure’, il existe de grandes similitudes avec celui d’autres malades aux pathologies très différentes. Je reviens à vos lignes, je vais en choquer certains, peut-être le Dr Dupagne, mais je vous trouve bien complaisante. Je ne trouve pas plus d’excuse à un jeune praticien qu’à un jeune chauffeur routier. Peut-être qu’il fait trop d’heures (certains pour les internes), peut-être que son histoire, sa formation, etc, etc, mais il a choisi ce métier, contrairement à beaucoup d’autres, entre parenthèses. Lors de mes séjours à l’hôpital j’ai pu constater 2 types d’internes : ceux qui par tradition/décision familiale s’engageaient en médecine et les autres. J’ai deux expériences en mémoire avec des ‘spécimens’ de chaque catégorie : Un jour, je revenais dans ma chambre après avoir passé un examen pénible tant physiquement que moralement, l’interne entre, constate que je ne vais pas bien, s’assoit au bord du lit, et pour la première fois je m’effondre. Il me parle doucement, me raconte mon histoire, les doutes, les certitudes, les espoirs. Il restera plus d’une heure, me permettant enfin de cerner le problème, ‘ l’ ennemie’, au fil de la discussion, je prenais conscience que je pouvais à présent combattre, je pouvais trouver des armes. ( ensuite, les hurlements du chef de service qui le traitait de tous les noms pour m’avoir considéré comme un acteur lucide et responsable , il avait peur soi-disant, que je m’écroule, que je ne me batte pas… ).Une autre fois, ailleurs, je demande (je supplie…) ) à l’interne de garde d’augmenter la morphine (j’étais ‘au bout’ de ce que je pouvais supporter), il refuse, se réfugiant derrière le protocole fixé, il ne me voit pas, ne m’entend pas, il ne prendra pas d’autres avis, peur de déranger les supérieurs, je resterai des heures ainsi en attendant le chef de clinique qui immédiatement augmentera etc. Je me souviens de cette jeune chef de clinique qui tard le soir malgré ses jeunes enfants qui l’attendaient, tentait de me convaincre de rester à l’hôpital après un comportement odieux du chef de service. Je me souviens de cet autre chef de service qui me dit " on ne peut pas être et avoir été " et " il faut vivre avec votre douleur madame ". Mais aussi de celui qui passait le soir discuter de tout et de rien, de ceux qui ont tout tenté, m’accompagnant, m’écoutant, dans cette bataille. Je me souviens de services où de l’aide soignant au chef de service, on sentait du respect, de l’humanité, ils s’adressaient à moi comme à une femme dans sa globalité, je sentais qu nous étions tous associés dans un même combat où l’on me permettait de choisir. Je me souviens de ceux qui m’ont redonné de l’énergie lorsque j’avais envie de baisser les bras. Je me souviens aussi de ces services sordides où l’on vous infantilisait avec arrogance et presque perversité où l’on réduisait un ‘patient’ (je refuse cette appellation) au corps malade ou à une partie de celui-ci. D’une manière générale lorsque l’on est atteint d’une maladie, il vaut mieux être jeune (30/65 c’est parfait), avoir effectué des études supérieures, maîtrisé parfaitement le français, encore mieux, avoir des relations dans le monde hospitalier... J’oubliais, avoir la chance d’avoir des proches qui vous soutiennent dans votre combat contre la maladie. Ce n’est pas une histoire de trop d’heures etc, c’est une histoire d’Homme Un médecin peut dire qu’il est épuisé ou qu’il ne sait pas, (c’est aussi cela la confiance réciproque entre deux êtres humains) mais je ne tolère pas les attitudes qui enfoncent et isolent un peu plus le malade dans sa souffrance voir le culpabilise. Promenez vous sur l’autre forum, c’est atterrant le nombre de gens dont le médecin a posé un diagnostic sans expliquer, l’expression de tant de souffrances intériorisées. Je ne critique pas le système, je pense que nous avons l’un (voir le) des meilleurs systèmes de santé au monde, que nous avons une chance incroyable, j’ai vécu à l’étranger, je peux donc comparer. Mais, à chaque hospitalisation, lorsque je reçois ‘la chartre du patient hospitalisé’, je me dis qu’il y a eu une avancée très importante ces 10 dernières années mais que cela reste souvent au niveau de l’écrit, les malades et nombre du personnel médical n’ont pas encore intégré ces droits et devoirs. C’est très long, un peu fouillis, je m’en excuse.
Amicalement
Mary
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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-10-02, 17:21  (GMT)
15. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:41  (GMT)

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ml1 (347 messages) Envoyer message email à: ml1 Envoyer message privé à: ml1 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-10-02, 10:57  (GMT)
16. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Docteur Dupagne
Ces quelques lignes n’ont pas vraiment leur place sur ce forum, peut-être plus sur ‘coups de cœur, coups de gueule’, elles expriment un avis face à différents points exposés sur celui-ci. Donc si vous le souhaitez, transférer ce message sur l’autre forum ;
Encore merci de nous offrir ce lieu d’expression et d’échange.

Bonjour Isabelle,
Le pire c’est que je pense que sur l’essentiel nous sommes d’accord. Pourtant lorsque je lis vos lignes, des divergences surgissent. Bon, Je vous rassure sur ce chef de clinique, je crois pouvoir dire qu’avec ces enfants cela se passe plutôt très bien. Plusieurs fois je les ai rencontrés le dimanche, ils tenaient à accompagner leur mère, lorsque celle ci venait rapidement surveiller un malade, ils étaient très jeunes à l’époque, de 3 à 10 ans et avaient une connaissance parfaite de l’activité de leur mère et, bien entendu une grande fierté, ils voulaient toujours savoir de quelle manière elle intervenait, etc.
Mais décidément non, je n’ai pas envie de m’apitoyer sur le sort des médecins, tant de professions sont exténuantes, non valorisantes, payées au SMIC. J’ai beaucoup d’amis médecins, spécialistes ou non, ils ne se plaignent pas, au contraire. Certains, praticiens hospitaliers ont fait le choix de travailler moins, pour pouvoir se consacrer à d’autres activités Il est certain que leur niveau de vie n’est pas extraordinaire mais comparé à la moyenne nationale c’est encore correct. Un jeune chercheur en sciences, à bac + 9 (gde école +thèse) démarre à 12000F. Les heures interminables concernent essentiellement les internes, suite à leur dernière mobilisation, cela devrait changer. Je lis effectivement le forum ‘C d C, C d G’, j’ai souvent envie de répondre, si les malades ne sont " ni citoyens ni responsables ", à qui essentiellement incombent ces attitudes ? Je me souviens dans les années 70/80 nous allions soutenir des copains médecins qui avaient de sérieux pb avec le conseil de l’ordre, ils agissaient simplement pour une autre médecine, c’était la médecine de gp, les gps médecins/usagers de la santé, " notre corps nous mêmes ", " partage du savoir/partage du pouvoir ", etc, certains qui n’ont jamais pu être profs parce que trop engagés à l’époque (boat people par ex), des luttes communes : ouverture des centres d’orthogénie ds les centres hospitaliers, etc, ce vieux conseil de l’ordre n’a pas vu que les temps changeaient, dommage ! Il est certain que le numerus clausus qui a garde les meilleurs en qcm a eu tendance à déterminer un profil, Jean-Paul doit être au courant du peu de participant pour les cours non obligatoires de psychiatrie…. etc etc… Toutes les questions posées (autre forum) dans l’anonymat devraient l’être au médecin,, j’exclue les demandes de diagnostics. Une mère qui appelle un médecin pour pas grand-chose, c’est d’abord une mère angoissée, qui n’a pas confiance en elle, a qui l’on n'a pas appris. Il y a + de 20 ans de cela, il existait des groupes parents autour de certains cabinets de pédiatres (je ne sais si cela existe encore), notre angoisse nous en parlions et le reste suivait ! Je ne demande pas plus de temps au personnel hospitalier, je demande que les malades soient acteur de leur maladie. Aujourd’hui, c’est possible, mais cela demande une énergie considérable de la part du malade, c’est en ce sens que je vous disais qu’ajouter au combat contre la maladie elle-même c’est exténuant, c’était aussi ce que lisais dans vos lignes Pour en revenir, à la question première, je considère que lorsque le médecin pense prescrire un médicament, il a le devoir d’informer le patient sur les bienfaits attendus et les éventuels effets indésirables, il doit peser avec lui l’intérêt ou non et en dernier ressort c’est le malade qui décide. Il y a une quinzaine de jours, une réunion informelle réunissait médecin/chef de service etc, à propos d’une décision thérapeutique importante me concernant, j ‘étais présente. Cette présence ne résulte pas d’une demande particulière mais de ma volonté d’être celle, qui finalement en toute connaissance, va se déterminer pour les décisions la concernant. Je précise que si le malade a des droits, il a des devoirs aussi. C’est peut-être plus sur l’égoïsme de celui-ci qu’il faut réagir et le manque de solidarité (ex : abus des transports en vsl pour des pers qui par ailleurs font leur déplacement pers en voiture etc).
Tant de choses à dire encore… Je suis certaine que votre relation avec les médecins en tant que malade n’est pas éloignée de la mienne.
Amicalement
Mary

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Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
04-10-02, 13:22  (GMT)
17. "RE: Celui qui aide, soigne et ordonne"
Modifié le 03-12-03 à 17:42  (GMT)

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