Forum Médical

Attention : cette archive du forum est en lecture seule.
Page d'accueil du site

"récit d'un jeune schizophrène"

Envoyer ce sujet à un(e) ami(e)
Format d'impression
Mettre en signet (membres seulement)
 
Précédente | Suivante 
Accueil Général des Forums
Forum : Schizophrénie (Protected)
Message d'origine

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-04-03, 19:33  (GMT)
"récit d'un jeune schizophrène"
bonjour à tout-e-s,

ce message est mon premier sur ce forum auquel je vais participer ces prochains jours

il a plus valeur de témoignage que de question

J’ai 27 ans et vis à Genève, je suis Suisse. J’ai un traitement unique, du Zyprexa - Olanzapine, 10 mg/jour depuis 2-3 ans, Fluanxol pendant 1 ans demi avant.

J’ai fait ma première grosse décompensation un été 1997. Mais la schize commençait à me submerger 3 ou 4 ans plus tôt. Je revois presque cet après-midi où j’ai sentit, littéralement, un effondrement. C’était de la tristesse, de la solitude, de la mélancolie, du dégoût, de la rage, de la fureur, de l’incomprhésion, du nihilisme. Quelque chose s’était brisé, et une plongée en abime. Pas seulement mon mental, mais ma vision du social, de l’institution, de l’histoire, de pouvoir etc..

Ce qui a joué là-dedans avant mes 20 ans (prenez votre respiration) :

- 3 décès familliaux successifs de proches vers 14 ans (noyade, suicide, overdose)
- Une mère anorexique
- Un père alcoolique
- Une cousine bipolaire
- culture catholique (et son cortège de névrosettes) reniée partiellement
- naissance dans la Rome protestante (et le calvinisme est pathogène, croyez-moi).
- prises importantes de drogues durs (LSD, MDMA), douces (hashish, herbe) et connes (tabac, alcool, cocaïne). Les opiacés je n’y touche pas.
- des mauvaises et nocives lectures trop jeunes (Lovecraft, Nietzsche, Burroughs, Baudelaire, Rimbaud, Clive Barker, Primo Levi, Orwell, Debord, Foucault, Deleuze)
- un système suisse élitiste, eugéniste, puritain, vaguement nazillard ou afrikaneer (au secours!)
- Un voyage chaotique en Europe en 1994. Dans les décombres du mur de Berlin, une visite de Dachau, et le cousin yougoslave de Marc nous parlant de la Bosnie et des horreurs qu’il avait fuit. A moi, ne me parlez plus d’Europe (surtout en ce moment).
- activisme politique et avant-gardisme artistique radicale et échevelé
- iinterruption des études, plongée brutal dans le sous-salariat genevois (manutention, nettoyage, salaire d’esclave, je salue ici le prolétariat immigré de Genève !).

Après ma décompensation, je suis resté interné (entrée volontaire) à Belle Idée (l’asile du bled, j’étais dans la section “Les Sillions”). C’est un très bel endroit en pleine nature, le seul endroit dans la société où on a enfin la permission d’être complètement fou, sans qu’un parasite ou un crétin viennent vous emmerder avec son Réel encore plus factice que le notre.

En plus j’étais assez ému par l’humanité que j’ai trouvé là-bas - les autres patients - mais en quelques heures j’ai repris conscience que je n’étais pas aussi ateint pour justifier celà (mais le médecin urgentiste ne m’avait pas - à raison - laisser le choix).

La médecin cheffe m’a laissé sortir ule lendemain , aprèsbeaucoup de discussions ss entre moi, ma mère et elle, terriblement pénible, où toute l’histoire familiale revenait sur la table. J’ai le souvenir qu’elle était assez énervée contre moi, par ce que j’étais incroyablement prétentieux, sûr de moi (délire de grandeur, de surpuissance, de surcompréhsion).

“Arrêtez de vous mettre à la place du médecin !”, elle a eu des mots assez dur, mais je crois que c’était justifié : elle a vu que ma conscience n’avait pas complètement sombrée, et elle a voulu faire appelle aux ultimes débris de facultés critiques qui me restait en profondeur. Et ça a fonctionné.

Après jj’ai très vite été pris en charge par les diverses institutions psychiatriques et sociales, un dès meilleur réseau de santé au monde je ne suis pas à plaindre. Pendant 3 semaines les neuroleptiques m’ont aidé, mais ensuite carrément zombifié. le Zyprexa à cet égard a été une vrai lbération. Plus aucun effet secondaire, plus de correcteur, juste un peu plus d’apétit et quelques somnolences.

Et j’ai desparents absolument géniaux, qui ont beaucoup fait pour essayer de comprendre ma maladie (réunion, information etc.) et m’on admirablement aidé pour repdémarrer. Financièrement je suis à l'Assurance Invalidité j'ai une rente qui me met à l'abris de tout.

Je n’ai pas vécu de drame lié à ma maladie, ou de complication importante. J’ai toujours été coopérant avec les médecins. Mais je suis devenu très méfiant, refermé, peureux, et en même temps toujours pressé, énervé, près à sauter sur les gens à la moindre encartade. Je suis plein de préjugé sur tout, je refuse mille choses qu’on me propose et je me lamente ensuite de ne rien avoir et de tout refuser, vraiment je suis incompréhensible.

Jusqu’à 23-24 j’avais beaucoup de rapports avec des filles de mon âge, amoureux, amicaux, j’ai vraiment vécu de belles choses. Depuis 2-3 ans, presque plus rien. C’est pas du à mon physique (on s’étonne souvent de me voir célibataire ou un peu timide, par ce que je suis rangé dans la catégorie “beau mec” viril baraqué tralalala ), mais au fait que je n’ai plus d’endroit ou socialiser, et que je suis toujours paniquer à l’idée de parler de moi. Entre tout dire et ne rien dire... J’ai eu plein d’histoires amoureuses avec des filles géniales et j’ai le sentiment d’avoir tout gaché, ou plutôt de n’avoir rien fait.. Je crois que je n’ai connu qu’une fois un vrai amour (déçu, gaché et sans retour) et le reste n’était que passion.

Du coup, j’ai le sentiment très persistant de vivre dans le mensonge. Et son compagnon : le rêve. Je me suis inventé une vie imaginaire que je vais parfois peupler histoire de décompresser un peu. Mais c’est trop intime pour en parler ici Mais concrètement je me suis bien marginalisé Intérieurement s’’entend, à l’extérieur j’ai l’air tout a fait normal, mais en moi je me suis clochardisé...).

En public je suis toujours gêné, malaisé, hésitant. J’ai des trous béant dans ma pensée, mes phrases finissent dans la semoule, je ne sais jamais quoi dire (et pour cause, je ne vis pas grand chose...). Face au psychiatre qui m'ont suivit (consultation publique = nouveau psy chaque année) j'ai toujours joué "au bon patient" mais je ne parle jamais des trucs intimes ou de quand ça ne vas pas.

Je suis prés à me jeter dans les bras de n’importe qui mais je ne rapelle personne. J’ai des raisons d’en vouloir à tout mon carnet d’adresse.Une personne peut passer en une phrase “d’ami éternel à sauvegarder” à “ennemi absolu à détruire”. Un mot condescendant, une indulgence mal placée, une critique infondée, une bêtise, une vulgarité pédante, une ignominie, une crêtinerie, une infamie, . J’ai l’impression qu’on me déversse des ordures dans les oreils parfois. Sentiment de persecution, de machination, paranoia galopante...

en fait j’ai eu une crise de panique et d’angoisse terrible hier soir (paralysie et tension extrème) et je voulais un peu décompresser en vous écrivant

merci de votre attention

Julien

PS : je cherche une co/sous-location à Paris, jusqu’à 6-700€ par mois.

  Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

  Liste des réponses à ce message

  Sujet     Auteur     Posté le:     ID  
 RE: récit d'un jeune schizophrène elora 12-04-03 1
   RE: récit d'un jeune schizophrène Julien_ch 12-04-03 2
   RE: récit d'un jeune schizophrène Laurence2 12-04-03 3
       RE: récit d'un jeune schizophrène elora 13-04-03 5
           RE: récit d'un jeune schizophrène Laurence2 13-04-03 6
       RE: récit d'un jeune schizophrène Julien_ch 13-04-03 8
           RE: récit d'un jeune schizophrène Laurence2 14-04-03 12
               RE: récit d'un jeune schizophrène Isa 15-04-03 13
               RE: récit d'un jeune schizophrène Julien_ch 19-04-03 16
           RE: KARPOV2 02-06-03 20
               RE: maria 02-06-03 21
 Lettre à Julien Ch soleilnoir 13-04-03 4
   RE: Lettre à Julien Ch Julien_ch 13-04-03 7
   RE: Lettre à Julien Ch Julien_ch 13-04-03 9
       2ème lettre à Julien Ch soleilnoir 14-04-03 10
           RE: 2ème lettre à Julien Ch Julien_ch 14-04-03 11
       comment fais tu ? wilhem 15-04-03 14
           RE: comment fais tu ? j'improvise ! Julien_ch 19-04-03 15
               RE: comment fais tu ? j'improvise ! Julien_ch 19-04-03 17
                   RE: comment fais tu ? j'improvise ! Laurence2 19-04-03 18
               RE: comment fais tu ? j'improvise ! cantalina 30-05-03 19
               RE: comment fais tu ? j'improvise ! Electre 24-12-04 24
 RE: récit d'un jeune schizophrène raziiel 22-12-04 22
   RE: récit d'un jeune schizophrène Pandore 23-12-04 23

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Texte des réponses

elora (29 messages) Envoyer message email à: elora Envoyer message privé à: elora Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-04-03, 20:05  (GMT)
1. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Bonjour Julien,
Je viens de lire ton msg et en fait je dois dire que tu as du vivre des choses très difficiles. Je ne me retrouve pas du tout là dedans. J'ai toujours tout eu pour être heureuse. Mais dans certains comportements, je dois dire que je vis la même chose. En fait ce qui me gène particulièrement c'est que j'ai fait des études d'ingénieur mais je suis depuis deux ans sans emploi. J'ai travaillé trois ans comme prof de maths dans le privé et j'ai été licenciée pour cause d'incapacité lié à mes problèmes par la médecine du travail.
Comme toi, j'ai ressenti une grande compréhension avec les patients des cliniques que j'ai fréquentées. Je me sens dans mon "monde" là bas.
Mais ce "monde" que nous connaissons, n'est il pas le vrai monde, un vision poussée à l'extreme de la réalité, qui n'est pas donnée à tout le monde car les gens se confortent dans la facilité et la superficialité?
Bon courage à toi
Elora
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-04-03, 22:18  (GMT)
2. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Merci pour ton message Elora il m'a beaucoup touché

En effet j'arrive de loin. Je suis stable depuis 2 ans environ, rien à déplorer.

Le problème principal étant de socialiser, je n'arrive pas à appeler ce qui peut me rester comme ami-e-s (en plus je leur ai parler de ma maladie dans un coin de porte sans aller plus loin)), et sortir seul c'est encore plus diffiicle.

Je ne sais jamais ce que je dois dire ou ne pas dire sur moi, quel mensonge je vais devoir encore inventer pour éviter mille question. Et comme gérer ma colère vis à vis des immondices que certains se permettent de dire. Si quelqu'un prononce le mot "piqure", c'est comme s'il me piquait.
Moi j'ai travaillé comme monteur en vidéo et technicien informatique. Mais toute les offres intéressante que j'ai reçu ces derniers mois, je les ai balancée. Dans l'industrie du cinéma j'ai snobé des propositions que des milliers de provinciaux français rêvraient d'avoir...

Et Genève j'en ai par dessus là tête de cette ville. A tel point que grâce au Net, j'ai pu rencontrer (et voir) des gens sur Paris et commencer à nouer des amitiés. J'ai fait un stage en vidéo de 3 semaines à Paris et j'y ai prit goût.

A tel point que j'ai potentiellement plus de gens à appeler là-bas qu'ici ! Evidemment ça à un goût de fuite, mais faut voir ce que je veux quitter aussi... Ici dans les domaines qui m'intéressent je ne trouve aucune possiblité (littérature et cinéma).

Mais c'est surtout la mentalité générale (très très très bourgeoise, 1/3 de la fortune privée mondiale est gérée dans cette ville), et que les gens de 18-30 sont vraiment claquemurés et confinés dans leurs petites références obtues. J'ai horreur du même, du consanguint, du tribal, du familialiste, du clanique. C'est ce que la société devrait dissoudre - la civilité -, mais ici tout le monde se tient par la barbiche et il n'y a aucun brassage social, hormis dans les écoles et dans de rares endroits nocture..

Donc rien avoir avec l'ouverture d'esprit, la largesse des moeurs et la facilité de rencontre que j'ai ressentit à Paris. Maintenant c'est peut-être un effet placebo par ce que j'ai aucun passé ou passif dans cette ville, j'y suis vierge...

En tout cas j'ai le projet de me tirer enfin de cet enfer climatisé

Merci de ton message qui m'a réconforté

Julien

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
12-04-03, 08:20  (GMT)
3. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Bonsoir Elora,

je ne trouve pas que c'est se conforter dans la facilité que de vivre "comme tout le monde", pour nous qui sommes schizophrènes ça demande des efforts, la facilité serait plutôt de se laisser glisser dans l'autre monde que nous connaissons, de ne plus faire d'efforts pour s'en sortir, mais ce n'est certainement pas comme ça qu'on peut vivre heureux. Ce monde de délire n'a rien du vrai monde, il n'est que souffrance et arriver à mener une vie de famille heureuse, avoir un travail, gérer tout ça en étant équilibré en quoi est-ce superficiel et facile?
La vie n'est facile pour personne, tout le monde doit faire des efforts et nous, à cause de notre maladie, devons en faire encore plus pour sortir du monde imaginaire dans lequel nous sommes parfois enfermés.
Ce n'est pas en disant que notre autre monde est le vrai que ça va pousser les gens à s'en sortir. Ton message fait croire que nous serions en quelque sorte des "élus" capables de voir et de comprendre ce qui n'est pas accessible aux communs des mortels. Franchement, je me passerais bien de cette connaissance, je ne souhaite la souffrance de la schizophrénie à personne et je donnerais beaucoup pour être une de ces personnes normales qui se complaisent dans la facilité et la superficialité.

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

elora (29 messages) Envoyer message email à: elora Envoyer message privé à: elora Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-04-03, 14:42  (GMT)
5. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Bonjour Laurence,
Si j'ai pu dire des choses choquantes, je n'en avais pas l'intention. En fait, j'essaie de mettre des mots sur ce que je ressens, mais ce ne doit pas être vraiment les bons...
Je sais bien que la vie sociale et familiale est très importante et surement pas superficielle. En fait je parlais surtout de MA relation avec les gens.
Je suis dans une période bizarre ou je me sens terriblement décalée.
Il est sûr que je souhaiterais fonder une famille, d'ailleurs je suis depuis deux ans avec mon ami et tout se passe pour le mieux.
Je regrette d'avoir mal fait passer mes sentiments et j'espère rattraper ça par la suite.
Elora
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-04-03, 16:33  (GMT)
6. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Bonjour Elora,

je comprends ce que tu as voulu dire. L'"autre monde" peut nous sembler fascinant et on peut se croire extra-lucide, ça m'est arrivé aussi mais c'est du délire qui éloigne de la vraie vie. Je suis contente que ça ne soit pas ton cas, car même si tu te sens décalée tu t'inscris dans la vie réelle puisque tu as su consrtuire une relation avec ton ami.
Je comprends ton sentiment d'être décalée, je trouve que la relation aux autres est la chose la plus difficle à gérer, même quand on n'a quasi plus de symptômes.

Amitiés,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-04-03, 18:19  (GMT)
8. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Je suis partiellement d'accord avec toi Laurence, et je trouve bien que tu prennes la défense des gens "normaux". La schizophrénie est une perte de l'élan vital, et dans le monde d'aujourd'hui il faut en posséder beaucoup. C'est ce qui me rend optimiste pour le futur, si les gens peuvent supporter un monde pareil, ils s'accomederont bien d'un meilleur

Ensuite je pourrais dire la même chose que toi, je ne souhaite à personne d'être atteint par cette maladie, même si c'était pour gagner en lucidité. Le lot de souffrance n'en vaut vraiment pas la peine.

Pour ce qui est du délire, le personnage romanesque qui se rapproche le plus de nous, c'est Alice, du livre de Lewis Caroll "Alice au pays des merveilles". Et pour ce qui est de la douleur, je trouve que la meilleur expression c'est "La grande muette". C'est très difficile de trouver les mots pour parler d'un vide, d'une déchirure, d'une béance ou d'un abime.

Dans le cas de problème psychologique, les gens s'enferment dans une construction familiale et se font une généalogie souvent fausse de leur problème. Dans le cas de la schizophrénie, nous parlons d'un phénomène physique, biologique, et de comment on l'éprouve dans la vie de tous les jours. Evidemment beaucoup préfère reporter ce mal sur les autres (familles, proches), par ce que c'est très humiliant de se sentir diminuer par son corps, et d'être constamment trompé par ses sens et sa perception.

Maintenant je suis aussi d'accord avec Elora quand elle essait d'affirmer une positivité du délire (qui est tissé avec du Réel).

Il y a quand même une folle joie derrière tout ça, où un grand rire d'or face à cette comédie et cette fausseté du monde actuel, une vrai critique des apparences.

Par ce que la psychose n'a pas bonne pressse contrairement à la névrose dont est farçie le cinéma et les romans. Les psychotiques, en fiction, sont toujours des assassins d?enfants, des meurtriers, des violeurs, des tortionnaires, là où les névrosés, eux, dirigents des Etats, des armées, des familles, des insitutions.

Donc pour parer à ces images négatives, c'est peut-être utile aussi d'affirmer d'autres visions de la chose, ailleurs que dans le négatif. Il faut trouver, dans ce qui nous mutille, le petit suprlus qui va nous permettre d'être un peu plus libre et peu plus puissant.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
14-04-03, 22:40  (GMT)
12. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Bonsoir Julien,

je ne te suis pas vraiment, notamment sur la folle joie du délire et Alice aux pays des merveilles. On n'a pas du vivre les choses de la même façon, pour moi le délire a été douloureux et des merveilles je n'en ai pas vu beaucoup dans la schizophrénie.
Quant aux idées fausses sur les psychoses, je suis d'accord avec toi, mais moi j'aimerais que les gens comprennent que c'est une grande souffrance, une vraie maladie et que nous ne sommes pas plus dangereux que d'autres personnes, mais je ne vois pas bien comment affirmer des choses qui nous rendent plus libres et puissants (?), ailleurs que dans le négatif comme tu dis. Pour moi, la schizophrénie c'est négatif. Bien sûr, on tire toujours quelque chose de bien de toute situation, même la pire, mais je trouve que le positif dans ce cas n'arrive pas à la cheville des souffrances endurées.
Je n'ai pas trop envie de montrer aux gens qui ne connaissent pas bien la schizophrénie une image positive de la maladie (de toute façon j'en serais incapable), ça ne ferait que les induire en erreur et nous attirerait encore plus d'incompréhension.
Bon, je ne sais pas si je suis très claire mais je dois dire que j'ai un peu de mal à m'y retrouver dans ton message.

Cordialement,

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Isa (741 messages) Envoyer message email à: Isa Envoyer message privé à: Isa Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
15-04-03, 10:00  (GMT)
13. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Modifié le 06-12-03 à 21:23  (GMT)

.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
19-04-03, 10:29  (GMT)
16. "RE: récit d'un jeune schizophrène"

Laurence => Effectivement mes messages sont confus et j'ai de l'ambition, ce qui ne va pas bien ensemble. De plus, j'oublie certaine chose et j'écris toujours dans la précipitation. Je croise beaucoup de références personnels sans me demander si ça parle aux autres.

Dans la souffrance il y a des états neutres ou positif, il me reste ça quand même. Pour moi la schizophrénie c'est un phénomène physique, et je ne veux pas confondre ses conséquences sociales et humaines avec la maladie elle-même.

Pour moi c'est surtout une manière d'être au monde. Il y a quand même des gens pour venir me chercher, et j'ai une vie en dehors de la maladie. Je ne suis pas loin - après 10 ans de lamentation -d'éclore et de briser un peu les barrières.

Maintenant mon gros folklore de provincial qui monte à Paris c'est très déplacé je m'en excuse...

J'aimerais bien partager ce bonheur mais je n'y parviens pas.

Manque d'exercice peut-être,

Pour le reste je suis entièrement d'accord avec ce que tu dis.

la ressemblance avec Alice, c'est pour son côté transformiste, elle déforme le monde sous son regard, elle porte tout à sa démesure... bon je ne suis toujours pas clair désolé on en a fait un texte pour enfant (c'est plus convenable) mais c'est un texte très profond

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

KARPOV2 (0 messages) Envoyer message email à: KARPOV2 Envoyer message privé à: KARPOV2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-06-03, 20:32  (GMT)
20. "RE: "
Ton récit est très riche,interessant.Il a d'ailleurs un côté "Education Sentimentale" (voir littérature du 19 ° siècle). Juste une question toutefois,qu'entends-tu par un "peu plus puissant"...je veux Dire,dans quel domaine voulais-tu "dominer"? Je ne suis qu'un simple intervenant et je n'ai vocation, ni désir à remplir un rôle e "pilier" sur ce FORUM.Je crois que d'autres le font avec efficacité et même un certain talent ..mais je trouve que certaines réactions à ton message,plutôt négatives,semblent injustes.Il semble malheureusement que certaines interventions semblent trop vite "suspectes" aux yeux de certains,ici.Dommage.
Un îcone jaune qui sourit,un îcone bleu qui "fait la moue".
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

maria (382 messages) Envoyer message email à: maria Envoyer message privé à: maria Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
02-06-03, 20:38  (GMT)
21. "RE: "
Karpov,

Comme je vous l'ai déja demander, n'utilisez qu'un pseudonyme, et si vous avez oublié votre mot de passe récupérer le.
Pour les icones, il faut les écrire soit meme, voir
http://www.atoute.org/cgi-bin/dcforum/dcboard.cgi?az=emotion_icon_short_cuts

maria

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

soleilnoir (222 messages) Envoyer message email à: soleilnoir Envoyer message privé à: soleilnoir Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-04-03, 11:56  (GMT)
4. "Lettre à Julien Ch"
Bienvenue!
Meme si t'as une mère maniaco-depressive et un père alcoolique, tes parents ne t'ont pas donné une maladie mentale. C'est bien d'énumerer des raisons très diverses... Tout joue.
Le ZIPREXA c'est un bon médicament, c'est ce qu'on m'a donné en clinique associé à du TRANXENE et du DEROXAT. Mais ma seconde psychiatre me l'a changé pour du SOLIAN. Pourquoi?
Paris c'est merveilleux. C'est très grand, les immeubles Hausmaniens... Tu veux travailler à Paris? Ou faire la bohème?
C'est normal d'avoir des problèmes psychiatriques si tu as pris du LSD, absolument toute personne qui prend du LSD as des hallucinations. Et puis particularité du LSD c'est qu'on des effets après la premiére prise, des mois aprés.
Mais moi je te reproche pas d'avoir essayer. J'ai voulu essayé une fois de gober un extasy quand j'avais 20 ans. Mais c'etait un faux! Aprés j'ai pas essayé de m'en procurer.
Mais mes parents m'ont mis dans une ville du Sud pour me proteger de la drogue.
A bientot. David
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-04-03, 18:19  (GMT)
7. "RE: Lettre à Julien Ch"
Oui, mais parents ne m'ont rien transmit personnellement, ils m'ont protégés et je n'ai rien à leur reprocher, je n'ai souffert de rien venant d'eux directement, ni manqué de rien.

Je voulais juste évoquer un climat général qui s'est empiré entre 15 et 20 ans.

À Paris c'est pour y travailler comme je le fais déjà ici depuis 2 ans, comme monteur et technicien, et rédacteur-pigiste à droite à gauche. Et pour y être aller réguièrement depuis 2 ans, je me sens plus proche et plus à l'aise avec les gens là-bas, y compris dans les quartiers populaires. On y a un luxe inestimable : l'anonymat. A Genève tu as le regard provinciale, la surveillance villageoise. les préjugés bourgeois etc. Evidemment les étrangers peuvent trouver iddylique (jolie ville, infrastructure au top, service publique remarquable, ville cosmopolite, multiculturelle) mais j'en ai fait un peu le tour, surtout des milieux qui m'ont intéressés (art culture etc.).

J'ai un projet d'essai en chantier (un brouillon est publié sur http://www.vacarme.ch - Malcolm X) et ici je n'ai pas la matière intellectuelle nécessaire. À Paris il y a quantité de gens qui travaillent sur des sujets voisins de ceux que je vais traiter.

Et le dialogue via "textes" interposé ne suffit pas. Il faut pouvoir rencontrer physiquement les personnes, par ce qu'elles n'ont ni la pudeur, ni la retenu d'un texte, qu'on peut croiser le références, s'interrompre mutuellement etc.

Pour le LSD tout s'est très bien passé (pas de mauvais trip) mais c'est un psychotrope extraordinairement puissant et très dangereux, rien avoir avec les champignons hallucinogène. Il faut être inconscient pour en prendre...

Et les drogues je m'en suis débarassé. A part le tabac et des joints parçi parlà, je ne prend plus rien. J'ai déjà assez de peine à faire avec le Réel pour avoir envie de le quitter ou le transformer

Ce que je comprend pas c'est pourquoi je suis toujours dans le Négatif, que je pense toujours au pire, que j'ai tout le temps l'impression qu'on se moque de moi. J'ai honte en permanence, j'ai l'impression que les gens me parlent comme à un demeuré ou un débile et ça m'aggace, où alors qu'ils essaient de me dire des choses cachées derrière leurs mots. Toujours cette condescendence, et je n'arrête pas de tout surinterprèter.

Ici j'ai l'air de jouer les gros bras, mais si tu demandes au gens qui me connaissent ma première qualité, ils te réponderont tous "la gentillesse, la disponibilité" etc.

Merci pour ton message

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
13-04-03, 18:19  (GMT)
9. "RE: Lettre à Julien Ch"
Et pour répondre plus en avant à ta question "Pourquoi Paris ?" :

- J'ai le droit de toucher ma rente invalidité à l'étranger
- Il y a une crise immobilière à Genève, un taux de vacance de 0.52%, 5000 personnes qui cherchent un nouveau logement. Oublie pour déménager !
- Je suis un animal urbain. 2 jours à la campagne et je m'ennuie même si l'air les paysages et tout ça, il me faut vite une foule et un bout de bitume
- J'ai déjà de très bons contactes avec une dizaine de personnes là-bas, je les vois régulièrement depuis 2 ans.
- Même si je suis un peu handicapé intérieurement, je gère très bien et peut paraître tout a fait normal, et exercer une activité professionelle. Maintenant c'est sûr, je m'offre le luxe de choisir ce que je veux faire

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

soleilnoir (222 messages) Envoyer message email à: soleilnoir Envoyer message privé à: soleilnoir Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
14-04-03, 15:04  (GMT)
10. "2ème lettre à Julien Ch"
Il est 15h00, je viens de finir ma sieste. Il y a beaucoup de nouveaux depuis 1 semaine. Tu vas voir: Paris c'est beau comme tout. De jour comme de nuit. Mais quand je travaillerai, c'est à dire pas avant 3 ans, moi j'irai dans la Croix Rouge.
J'ai dépensé bétement 5 euros dans un magazine sur Linux, j'aurai pu faire une lessive plutot.
Il y a un vent qui souffle très fort dehors, ce matin je suis sorti dans le centre-ville. Et que des nuages. Et du vent...
Je te conseille de vivre dans le 20ème arrondissement de Paris, c'est le moins cher de tous. Ou sinon dans la banlieue. Mais le système de transport de Paris avec le RER et le metro est ultra au point.
A bientot. David
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
14-04-03, 17:19  (GMT)
11. "RE: 2ème lettre à Julien Ch"
Bonjour David,

J'ai connu ce forum il y a quelques mois mais j'y poste depuis seulement quelques jours.

J'ai été plusieurs fois à Paris ces derniers mois et je partage ton avis sur la beauté du lieu

Linux c'est très bien ! Pourquoi est-ce une dépense idiote ? C'est vrai qu'un magazine payant pour du logiciel libre hihihihi

Le 20ième arrondissement ? D'accord j'en prend bonne note, justement je cherchais plutôt dans l'Est parisien héhé.

Pour le RER/Métro c'est un peu galère quand on débarque de sa province (correspondance, changement etc) mais c'est vrai qu'on peut être rapidement au quatre coins de la ville.

Bonne fin d'après-midi

A+ Julien

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

wilhem (10 messages) Envoyer message email à: wilhem Envoyer message privé à: wilhem Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
15-04-03, 13:05  (GMT)
14. "comment fais tu ?"
Salut julien
comment fais tu pour paraître ?
C'est ce que ma psy me demande constamment... Double personnalité ? clair dehors, brisé dedans ? As-tu des relations avec les autres ? Est ce que la maladie ne t'enferme pas dans ta solitude ? Est ce que tu supportes les autres ?
à bientot
wilhem
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
19-04-03, 10:29  (GMT)
15. "RE: comment fais tu ? j'improvise !"
Bonjour Wilhem, tu es l'homonyme d'un dessinateur français que j'aprécie beaucoup.

Pour paraître... Je dois dire que je ne peux pas. Je suis désespérement sincère, honnête et généreux. Ce qui m'amène souvent à me tromper, à me laisser un peu manipuler. Ca ne veut pas dire "être dans le faux", mais mal utiliser sa parole (confession impromptue, radicalité du discours), et croire les gens même quand il mente, soi-aussi.

Le jeu social implique quand même des tabous, des non-dit, des mensonges tacites. Et moi je fous tout sur la table, je suis un peu grossier parfois. Et bien sûr j'en profère moi-même

Oui je supporte les autres, mais pas tout le monde non plus, ni toutes les attitudes. C'est pire je leur pardonne tout, je n'arrive pas à leur reprocher grand chose, je les aime même quand ils sont bêtes, stupides, cruels ou idiots.

J'ai des relations oui, même parfois dans le silence, mais j'ai besoin de confiance pour le faire. Je perçois très bien ce qu'est cette sorte de mur infranchissable, de ne pas arriver à être soi. Le fait est qu'il me reste des amis à Genève oui, et je ne compte pas ceux que je "boude" Quand j'ai confiance en moi, je n'ai pas trop de difficulté, hormis se faire comprendre parfois, zaper d'un sujet à l'autre, perdre sa pensée en route.....

Et de part certaine facilité, je me send redevable auprès des schizos qui eux, n'ont pas les ressources pour exprimer ce qu'ils ressentent. Maintenant je ne porte qu'une part de vérité sur cette affection, il y a des choses qui m'échappe évidemment, et on pourrait dire qu'il y a une variété par patient.

Je ne me sens ni "élu" ni plus lucide que la caissière de superette ou le doctorant en philosophie. Pour moi tout le monde sait à peu près tout sur tout (la marche du monde, la vie, la société etc.) , ce qui va varier c'est le degré de mensonge et d'acceptation de l'ordre social, sa participation personnelle à cet ordre (et je distingue bien les gens de leur positition sociale, on ne peut pas dire que tous en fassent de même pour ceux du dessous) Ce n'est pas pas du tout la connaissance qui détermine la lucidité, mais le mensonge, contrairement à ce que le croit beaucoup de curé de gauche, dont je suis un peu.

Le plus difficile pour moi a été de bien "m'entourer", je crois que les conditions de vie actuelle, les conventions sociales et la répression symbolique des minorités (psychiatriques, sexuels, raciales, salariales, etc) est très forte, elle est même propagée par des gens tout a fait innocent, de manière involontaire. Et pour ça Internet est un bon vecteur. Sérieusement je vais m'installer à Paris d'ici un mois, je suis attendu et des gens ont envie de me voir, de travailler avec moi, de sortir avec moi, j'ai noué des contacts formidable grâce à ce medium

C'est devenu difficile de socialiser sans être toujours ramener à sa condition. Et quand on est schizophrène on est submergé par la vie. Ce que les gens interprête comme de l'autisme et de la catatonie, c'est au contraire une sursenbilité à la vie, au vivant, à l'humain et au matériel. C'est une capacité à se projeter dans tout, du cosmos à la mauvaise herbe, d'un bout de trotoire à un paysage, dans un regard ou une parole, dans un sentiment ou une idée. C'est comme un "moi flottant" qui viendrait s'incarner à loisir dans tout ce qu'il peut ressentir. Et c'est sûr que dans un monde productiviste, qui a fait du Temps un présent perpétuel (la révolution bourgeoise et tout ça ), ce mécanisme peut tourner à vide. Il faut beaucoup de force pour refuser de se faire exploiter.

Maintenant j'aurais tendance à dire "il n'y a pas de schizo heureux". Mais pour rajouter tout de suite "il n'y a pas de schizo malheureux non plus". Il y a juste un cortex, des sens, une âme consciente et sensible, et un Dehors.

Et les rapports avec ces Dehors varie de la caresse à la déchirure. Cela reste toujours éprouvant (est-ce que la caresse va commencer à picoter, à gratter ?) je l'admet sans réserve. Mais les psychiatres auraient bien du mal à avouer qu'au milieu des misères du schizo, il y a aussi des grandes joies. Il faudra toujours qu'on soit représenté et défendu dans la Plainte ("ah, les pauvres, les fous") et la comisération ("tremblez vous les sains d'esprits !", comme on dit "tremblez devant le chômage!").

Mais tout ça est très hasardeux, et tout le monde n'est pas en mesure de rencontrer des personnes avec qui possèder un niveau de franchise qui permettent des escapades, de la décompression, un peu de folie en somme J'ai toujours été étonné comme les gens "sains" se veulent toujours affublés de maladies "Ah moi chuis sûr que j'ai des trucs hein !"

- J'ai une machine pour parler qui s'appelle la bouche, une machine pour voir qui s'appelle les yeux, une machine pour penser qui s'apelle la tête, et j'ai l'impression que c'est des machines séparées, y'a pas d'unité."

- Vous parlez trop. C'est fatiguant de vous écouter.

- Oui je parle trop, les hommes seuls parlent toujours trop.

Dialogue dit par Jean-Paul Belmondo dans "Pierrot le Fou" de Jean-Luc Godard


- C'est vide ici...
- Oui c'est moderne, tout communique.
Jacques Tati, Trafic


Et pour finir je vous annonce non sans bonheur absolue que je vais habiter à Paris, dans le 18ième, à 200m du métro Chateauroux. Ma colocatrice est Lucile, une fille très chouette et fêtarde L'appartement est grand et pas chère J'adore déjà ce quartier et je vais enfin pouvoir bosser tranquille (écrire), me confronter à plein de gens dans mon travail, et monter des projets de films. C'est la fête !! Quel bonheur d'être anonyme et inconnu, et de quitter un tas de problèmes et un vécu pénible. J'aime Paris pour sa franchise, son stress, son énergie et sa largesse d'esprit. On trouve tout ça à Genève oui, mais chez des personnes des groupes minoritaire, et pas vraiment collectivement

J'espère que j'ai répondu à tes questions.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Julien_ch (1 messages) Envoyer message email à: Julien_ch Envoyer message privé à: Julien_ch Voir profil de ce membre CLiquez pour envoyer message ICQ à ce membre Voir addresse IP de cet auteur
19-04-03, 14:36  (GMT)
17. "RE: comment fais tu ? j'improvise !"
Le dernier paragraphe n'avait pas trop sa place dans ce forum, certains - dont moi - pourraient le trouver déplacé (un schizo content ? sacrilège !). Tant pis !
  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Laurence2 (702 messages) Envoyer message email à: Laurence2 Envoyer message privé à: Laurence2 Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
19-04-03, 21:42  (GMT)
18. "RE: comment fais tu ? j'improvise !"
Bonsoir Julien,

je ne trouve pas du tout ça déplacé, les schizo peuvent être contents et même heureux aussi! On n'est pas là seulement pour se plaindre, ça ne sert à rien de pleurer sur son sort, profitons de ce que la vie nous offre malgré la schizophrénie.

Je comprends mieux ton allusion à Alice maintenant que tu m'as expliqué comment tu voyais ça. De cette façon, je suis d'accord avec toi.

Laurence

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

cantalina (0 messages) Envoyer message email à: cantalina Envoyer message privé à: cantalina Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
30-05-03, 21:38  (GMT)
19. "RE: comment fais tu ? j'improvise !"
Quand je lis tes messages j'ai l'impression que c'est mon mari qui a écrit.
Je vois beaucoup de souffrance en toi.
Je sais pas quoi te dire de lire tout c'est messages m'a rapeller mon mari qui est hôspitaliser pour la deuxième fois ce mois ci pour une rechute.
Tu as les même penser que lui la seul différence c'est que lui ne veut pas admettre qu'il a un problème pour lui, il est normal. Toi tu admet la souffrance et ton problème. J'aimerais don que mon homme accept la maladie sa serai tellement plus facile pour moi.

Garde courage.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Electre (13 messages) Envoyer message email à: Electre Envoyer message privé à: Electre Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
24-12-04, 12:40  (GMT)
24. "RE: comment fais tu ? j'improvise !"
Salut Julien...
Alors là! tu retiens mon attention... pour mille et une raison... je n'ai pas le temps de m'étendre maintenant... mais je reviendrai sur différents sujets... tous ne sont pas en rapport avec la schizophrénie, mais tous sont lié à l'être... à l'individu et à son devenir ("Etes vous devenu ce que vous étiez?" dixit Friedrich)...
Je ne suis pas schizophrène, mais certainement ultra sensible (trop?... parfois oui, ça handicape... ça tronque ce que je suis... ou devrais je dire, ce que je pourrais être)...
Bref!... certains de tes rpopos éclaircissent, d'autres obscurcissent...
Mais je reviendrai pour en parler plus en détail.
Le 18ème est un coin très sympa... moi je suis à l'autre bout de Paris (on ne choisi pas toujours) en diagonale... pile poil l'opposé... Une affaire que je ne peux pour l'instant pas laisser passer.

Bien... sur ce... prenez soin de vous... bonnes fêtes... et à très bientôt

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

raziiel (2 messages) Envoyer message email à: raziiel Envoyer message privé à: raziiel Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
22-12-04, 23:52  (GMT)
22. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
je voudrais vous parler mai pa sur ce site. correspondez avec moi par mail svp, j'ai besoin de parler avec vous je connais un ami qui est schizophrène. il souffre bcp, il perd ses amis petit à petit, il se sent rejeté de jr en jr! il devient trop anxieux! les autres ne comprennent pas son problème. Il ne veut pas les en parler non plus mais c'est parce qu'il a déjà essayé et sur les quatres personnes ki connaissent son probleme : 3 le croit et 1 ne le croit pas. Mais vous allez me dire ke 3/4 c bien mais c ke il yen a bcp d'autre ki avait douté kil allait pa bien psychiatrikement et kil l'ont rejeté pr ça! mon adresse c last.phoenix@voila.fr j'attends votre réponse.

Appelez-moi : Raziiel.

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour

Pandore (1637 messages) Envoyer message email à: Pandore Envoyer message privé à: Pandore Voir profil de ce membre Voir addresse IP de cet auteur
23-12-04, 09:23  (GMT)
23. "RE: récit d'un jeune schizophrène"
Bonjour Raziiel,

Pour pouvoir aider au mieux ton ami, il faudrait d'abord lire les messages du forum afin de mieux connaître cette maladie.

Voilà deux discussions en particulier, mais toutes sont intéressantes :

http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID20/2117.html#

http://www.atoute.org/dcforum/DCForumID20/2079.html#

Cordialement,

Pandore

  Effacer | Alerte Modifier | Répondre | Répondre en citant | Retour


Fermer | Archiver | Effacer

Lobby | Retour au Forum | Précédente | Suivante

Rechercher sur le site Atoute.org: