Dans un autre fil de discussion Isa nous parle de la confidentialité :
"Ma position sur le sujet est claire : une relation thérapeutique de qualité repose sur la confiance et j’ai besoin de savoir que mon psychiatre gardera pour lui toutes mes confidences. Je suis absolument contre la diffusion d’informations me concernant surtout si je suis absente de l’entretien ! Par contre je suis d’accord qu’il reçoive mon conjoint (ou mes parents si c’était le cas) en ma présence et que nous abordions ensemble un sujet précis, il va de soi que le psychiatre ne peut s’opposer à ma demande mais peut s’opposer à celle de mon conjoint si je refuse cette discussion ! Je n’ai pas envie que mon conjoint soit au courant de toutes mes préoccupations et angoisses car je tiens à ce qu’il continue à me désirer et à me voir comme une femme et non comme une malade mentale ! Néanmoins comme il est partie prenante dans cette maladie malgré lui, il est normal que pour des points précis où il est directement concerné une information claire et précise lui soit donnée ou qu’il puisse exprimer ses inquiétudes en ma présence afin que je puisse rectifier le tir. Cela dit, mon conjoint a choisi d’avoir des entretiens réguliers avec un psychologue que je ne connais pas et cette solution nous est très bénéfique car ce soutien extérieur lui permet de ne pas se sentir seul ni démuni devant mes crises. Cette maladie a la particularité qu’elle ne fait pas seulement souffrir celui qui en est atteint mais également tout son entourage…Je pense comme elle que la confidentialité des échanges doit être une règle fondamentale, ce qui dépasse largement le contenu de la discussion singulière : si le psychiatre s'autorise des contacts, téléphoniques par exemple, avec les parents, même s'il ne dit rien de confidentiel, le schizophrène aura toujours un doute sur le contenu de cet échange. La règle "pas d'échanges directs avec les parents", même si elle peut être ressentie douloureusement par ces derniers, est une garantie fondamentale de la relation médecin-malade, qui permet, seule, au malade de progresser et de s'approprier la gestion de sa maladie comme l'histoire d'Isa le démontre particulièrement bien.
Je pense aussi comme Daniel que les parents ont besoin d'aide. Ils devraient être suivis par un psychiatre ou un psychologue différent de celui de leur enfant, qui puisse les aider à gérer cette situation si lourde et vis-à-vis de laquelle ils se sentent souvent démunis.
Reste une question : est-il souhaitable que ces deux psys communiquent entre-eux ?
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Dr Dominique Dupagne Administateur du Forum |