J’ai découvert ce forum hier soir en surfant et je me suis dit allez Guillaume vas y raconte ça te fera du bien… Je sais que ce forum est dédié au schizophrènes mais moi j’ai fais une bouffée délirante voilà 5 ans déjà et d‘après mes recherches ce qui m’est arrivé est en étroite relation avec la schizophrénie… (peut être que je me trompe).Voilà mon histoire :
Tout a commencé l’hiver 1999 j’avais alors a ce moment là 20 ans et « tout roulais a peut près pour moi » (je redoublais ma première année de fac, je m’étais séparé de mon premier amour et avec mes parents je crois que ça n’allais pas bien), je n’avais pour ainsi dire pas fait grand chose l’année précédente… tout se passa bien jusqu'à décembre où a ce moment là j’ai commencé à perdre pied, la encore ça pouvait aller puis ça a été la perte du sommeil et l’incroyable vitesse a la quelle un cerveau peut divaguer, halluciner, délirer a plein tubes lorsque le sommeil manque et la fameuse prise de Cannabis un samedi matin après une soirée arrosée et là ... Autant vous dire que le nouveau millénaire avait plutôt mal commencé pour moi parce que quelque mois plus tard j’étais en hôpital psychiatrique bourré de médicaments et d’électrochocs… ça tout le monde sur ce site doit savoir ce que c’est, bouche pâteuse sensations de planer bref je vous fait pas un dessin on se comprends ! après être sorti de l hôpital (je ne me souviens plus des dates pendant lesquelles j’y étais… je ne veux pas m’en souvenir) je ne vous fais toujours pas de dessins j’étais quelqu’un d’autre, on n’en ressort pas indemne de ces endroits là surtout a partir du moment ou on réalise vraiment que l’on est a peut prés bien et que les autres personnes sont vraiment malades…
Après ce séjour qui a du durer 2 mois je suis rentré chez moi avec mes kilos en trop et mon cerveau ratatiné j’ai passé une partie de l’été avec le fameux Loxapac qui me faisait dormir pas mal (preuve que ça allait beaucoup mieux…) puis je suis passé au Risperdal, et la autant vous dire que ça allait nettement mieux j’étais plus a même de faire quelque chose bien qu’étant assez marqué par ce qui venait de m’arriver… puis ça a été la dure remontée de la pente, pente en constante inclinaison semée de nid de poules de branchages et de glissements de terrains…
Je suis revenu a la fac ou j’étais avant avec le lourd passé que j’y avais eu : ça a été terrible.
Déjà le jour de l’inscription avant de reprendre les cours ça n’as pas été facile je rencontre une personne avec qui j’avais été « quoi ? tu viens t’inscrire en première année pour la troisième fois… putain t’en veux toi ! » le tout étant bien sur dit avec un son THX et un ampli de 350 W (RMS !) bref autant vous dire que le La était donné et que comme on dit par chez moi « j’avais pas le cul sorti des ronces » ce fut l’évènement qui me perturba le plus… puis l’année se déroula a peut près normalement j’étais a mi temps mais le regard des autres m’empêcha de faire beaucoup de choses… cela a été d’autant plus dur que je revoyait trop souvent (malgré mes efforts constant de discrétion) une fille a qui j’ai certainement fais peur lorsque je n’étais pas bien (il m’arrive d’y repenser et de regretter amèrement ce que j’ai pu faire) et ça aussi ça n’a pas été facile, ce fait majeur fut et est un gros problème pour moi, c’est a dire que les filles que je rencontre me renvois a chaque fois a cette personne, il m’est très difficile de concrétiser ou de rester avec quelqu’un avec un passé comme le mien les personnes « normales » avec qui j’ai pu être ne comprennent pas et ne peuvent pas comprendrent combien il est dur d’être ce qu’on est a savoir « un malade psychiatrique ».Il y a bien sur ensuite le problème des médicaments tout un chacun sait lequel il est...( a vie bien sur). Bref ensuite, voyant que je n’arrivais a rien dans cette fac j’ai décidé de faire un BTS que j’ai eu par la suite et la aussi ça n’a pas été tout rose mais ça s’est quant même globalement mieux passer. Le fait d’avoir eu ce diplôme a été une délivrance un cap de franchi, une vie nouvelle vie qui commence l’été 2003 fut mon départ dans la vie active mais aussi dans la vrai vie qui n’est aussi pas très évidente a entreprendre… Alors je me suis dit Guillaume tu va bosser mais tu ne va pas bosser comme tout le monde, j’avais pris conscience que les études que j’avais pu faire débouchais sur un boulot en entreprise et ça, ça me débectais , plus précisément le travail industriel que j’allais faire : IL NE ME PLAISAIT PAS !! alors j’ai voulu faire un travail particulier, celui de pétrolier et j’étais motivé donc par le biais de connaissances j’ai intégré une compagnie de services française et j’ai fais ce que je voulais faire : Voyager ! je suis allé plusieurs fois en Écosse, et au Congo au Congo ou il a fallu faire un choix… celui de continuer ou d’arrêter. Quant je suis arrivé la bas ça allais mais le rythme de travail n’a pas été sans me déplaire 20 heures de travail et 4 heures pour dormir comme tout le monde le sais et s’en doute je prends toujours des médicaments alors un rythme comme celui ci n’est pas possible il faut avoir une bonne hygiène de vie… donc a partir de ce moment la j’ai dit stop et je suis rentré (je vous passe les détails de mon rapatriement). Alors a ce moment précis je me suis remit en question et, la boite m’a proposé une autre formation… que j’ai accepté je suis donc reparti en Écosse et depuis cette période la tout s’enchaîne, après une semaine de stage on se retrouve a table dehors a bavarder en plein mois de Juin ou les journée ensoleillée commence a 5 H et se termine a 23 H et au moment ou on s’apprêtent a sortir en ville je me retrouve a boire mon verre de single malt avec une personne qui suivait la formation et avec qui je n’avais jamais discuté… cette personne étais renfermée. Puis elle me dit en enchaînant plusieurs fois« je comprends pas… » « toute les personnes que voit je les ai déjà vue » autant vous dire que de l’état d’ébriété sommaire et tranquille dans lequel j’étais je suis passé assez vite a un état de surprise et d’anxiété latente je me suis dit « NON ? c’est pas possible c’est personne ne… » et si cette personne pétait littéralement les plombs elle était en plein délire paranoïaque ( ce que je ne savais pas) bref j’ai pris sur moi et je me suis occupé d’elle et ça n’a pas été facile de 17H a 2H du matin j’ai du l’accompagnée de l’hôtel chez le médecin puis en hôpital Psychiatrique autant vous dire que quant la personne veut s’échapper de la voiture en roulant ça crée un stress non négligeable (surtout quant on est passer soi même par la…) .Par la suite tout s’est bien passé et cette personne a été rapatrié sans problèmes, mais je peut vous dire que les personnes qui n’ont jamais connut ça se régalent : « Il est fou qu’est ce qu’il foutait ici ? » « putain y a des fou partout même dans la boite » alors moi bien sur j’étais là « ouaih c’est clair ! » bon vous comprenez… moi ce que j’ai compris ce jour la c’est que je serai jamais comme tout le monde et que on aura beau dire qu’on a notre place dans la société moi j’en suis pas vraiment sur.
Et alors c’est pas fini ! parce que suite a cette mésaventure on m’as proposé de travailler en mer du nord et alors moi j’ai oui bien sur « no problem » et il s’en est suivit des stages et des stages… jusqu'à celui qui dit que certain médicaments ne sont pas acceptée sur plate formes… (second pied au derrière !) je me renseigne je vais voir un médecin « yes Risperidone, yes… I see… one minute please I have to call somebody » pas la peine de traduire, a cet instant je me suis dit c’est bon j’arrête l’expérience « pétrolier ». Il s’est avéré que je ne pouvait pas travailler a cause de mes médicaments dans ce secteur géographique. Ca s’est passé fin Juin dernier… depuis je ne travaille plus dans le secteur industriel. Actuellement je prépare mon concourt d’aide soignant et je travaille en tant qu’ASH autant vous dire que mon bac scientifique et mon BTS industriel ne me servent a pas grand chose… Certain se demanderont ce « qu’un malade » peut faire dans ce secteur là mais au fil et a mesure des mois qui passent je m’aperçois que le travail que je fais me plait et me permet de progresser.
Voilà un bout de ma seconde vie qui a commencée lors du second millénaire, aujourd’hui j’ai 25 ans je vais très bien je n’ai jamais eu de rechutes et encore moins de crises d’angoisses, je suis content de vivre même si par moment il m’arrive de déprimer et de me sentir vraiment seul avec mes médicaments a vie et ce boulet qui va me suivre toute ma vie qui est « malade psychiatrique ». Certain ne comprennent pas les comportements que je peut avoir : l’envie de dormir, de ne rien faire, de changer de métier. Je ne peut pas tout leur expliquer…
Moi si j’avais quelques conseils a donner ce serai :
_ne jamais prendre de drogues, même le cannabis est dangereux de plus en plus de jeunes en sont victimes ce site en est la parfaite illustration (beaucoup de témoignages)
_ne pas être la victime de la société, je veux dire ne vous laissez pas encastrer dans des cases vivez votre vie a votre façon et comme vous le sentez. Personnellement je met de l’ordre dans ma vie ça ne plait pas a tout le monde mais je m’en fout j’ai besoin de me reconstruire pour éviter une rechute…
_Pour ceux qui n’ont pas de vie sociale, crée vous en une même qu’elle soit superflue ou pas ça permet d’avancer, ma thérapie personnelle c’est ça discuter avec les gens, de conneries ou de sujet très sérieux mais parlez je vous garantie qu’on fait souvent de belles rencontres (des fois aussi on se casse la figure mais c’est pas grave on avances) et si vous pouvez faites des voyages même en France partez a Paris a Marseille a Toulouse a bordeaux ou a Brest je sais pas mais bougez !!! je vous jure qu’on ne cesse de progresser !! moi c’est ma technique elle est pas facile j’en ai bavé ; travailler dans le pétrole a été dur mais extrêmement enrichissant.
En un mot gardez espoir !
A tout ceux qui ont été ou sont malades
Guillaume 25 ans (Midi Pyrénées)
Ah oui une dernier chose
« On est malade certes, mais tout le monde l’est plus ou moins à un certain degré et ça c’est un certitude il suffit juste de regarder la télévision ou d’écouter la radio pour s’en rendre compte…»