Résumé des saisons 1 et 2 : Le 1er janvier, à 35 ans, après 13 ans de fumette à 2 paquets par jour, je décide d’arrêter de cloper. Des patchs durant le premier mois m’ont permis de bien tenir le coup à l’exception de 2 ou 3 écarts pendant les dix premiers jours d’arrêt. Pour le deuxième mois, je vole sans filet. Plus de patchs : seule la volonté compte dorénavant… Mais plus facile à dire qu’à faire, je craque une seule fois mais quelle fois : bourré, je trouve moyen de me fumer un paquet entier en l’espace de 4 heures !!! Désespéré, je décide de rentrer au couvent et de revêtir le voile. Plus de sorties, plus d’alcool fort, plus de sexe… 76 kg au jarret, des poils aux pattes, Sœur Luc est née ! Le réveil a été dur… Le mélange de vins d’hier soir a été fatal à mon cerveau et à mon estomac. Heureusement, je n’ai pas eu à me lever super tôt.
Contrairement à ce que je craignais, la clope du matin ne me manque pas du tout. Finalement c’est aussi bon de traîner le matin, sans clopes, dans son hôtel, au lit devant Télématin. En plus, vu que je m’économise 3 clopes fumées, j’ai un gros gain de temps de près de 20 minutes pour me préparer.
J’ai été cherché mon 2e collègue à la gare : la fine équipe est au complet pour toute la journée ! Pour un peu et on se prendrait pour les Drôles de Dames !!!
En lui faisant la bise, j’ai remarqué qu’il sentait la clope et qu’il « puait. Je n’avais jamais fait attention à ça ! Dire que je sentais ça avant !!!
D’emblée il m’a parlé de la clope (je ne sais pas pourquoi…) et il m’a raconté que, dans le train, il a eu envie de fumer. Il est allé dans le wagon fumeurs. Il l’a trouvé très glauque avec une puanteur innommable, des couleurs grisâtres super tristouille et un gars hirsute qui ronflait tout seul dans un coin de ce wagon. Un véritable mouroir selon ses propres termes ! Et de là, à me dire qu’il commençait à développer une certaine honte désormais à fumer en public.
C’est exactement ce que j’ai éprouvé durant mes derniers mois de fumeur : avoir la honte de puer, la honte d’être intoxiqué, la honte d’être accroc à un tube en papier, la honte que ce truc conditionne une grande partie de mon emploi du temps… Je pense que c’est une grande victoire de notre époque que de faire passer dans l’inconscient collectif que fumer c’est nase, c’est has been, c’est pas in.
Même en boîte, quand je ne suis pas encore complètement bourré, je suis maintenant super fier de ne plus fumer, d’être SAIN ! Les fumeurs deviennent des zigotos minoritaires !
Des fois je me mets à rêver qu’un monde sans clopes puisse exister : on a bien fini par abandonner l’absinthe, l’opium… pourquoi pas un jour la clope ? Finalement ça fait depuis très peu de temps à l’échelle de la civilisation que la clope existe (à peine un siècle je crois…)
Si un jour j’ai des gamins, je crois que je serai un père hyper dur par rapport à la clope, un peu comme mes parents l’ont été par rapport à la drogue. S’ils avaient pu nous faire aussi peur avec la clope…
Thar