Bonjour à tous !Désolée de vous imposer ça, mais je m’étais promis de faire le point si je parvenais à passer 3 mois ! Voilà, c’est fait !
J’ai dépassé les 4500 cigarettes non fumées sur mon compteur en 3 mois, ceci vous donnera une idée de ma consommation passée ! Inutile de vous dire que j’étais même capable de prendre une douche en fumant ! lolll pathétique !
J’ai touché ma première cigarette vers l’âge de 18 ans et suis réellement devenue accro en moins de 2 ans ! Rétrospectivement, je crois que je me suis tournée vers la cigarette juste après le décès de ma grand-mère, j’ai eu besoin de trouver une béquille pour m’aider à supporter ma peine ! Et le piège « nicotinesque » s’est ensuite très vite refermé sur moi !
Première grossesse, première tentative d’arrêt : un véritable cauchemar ! Culpabilisation à outrance des médecins, incompréhension , souffrance…. Et rechute, juste après la naissance de ma fille, il y a 12 ans ! On ne parlait à ce moment là que de VOLONTE, je parlais déjà de MOTIVATION !
Deuxième grossesse trois ans plus tard, j’ai choisi de réduire ma consommation et non de la stopper (Ames sensibles s’abstenir : On ne revient pas sur ce qui est fait !)
Quelques temps après cette grossesse, j’ai voulu profiter du fait d’avoir réduit ma consommation pour stopper ! Je me suis alors attachée à l’aspect psychologique de ma dépendance ! J’avais déjà conscience d’être une « DROGUEE » même si la communauté médicale de l’époque n’employait pas encore ce terme et que mon entourage me traitait de provocatrice ! J’ai tenté de comprendre ma dépendance auprès d’un psy, j’ai constaté l’ampleur et la démesure de mon esclavage et j’ai été terrifiée, incapable d’oser entreprendre quoi que ce soit. J’ai cependant appris à mieux écouter, et à mieux m’accepter, et réappris à dire JE ! L’éternel problème de la confiance en soi.
Ma vie d’esclave a donc continué, continué…… jusqu’à un autre décès, celui de mon père, il y a 3 ans ! Nous étions très proches et même si sa mort m’est encore très douloureuse à ce jour, j’ai accepté son départ. Il m’a fait un cadeau fantastique avant de me quitter : Il m’a confié être terriblement triste et inquiet de ma tabagie, je lui ai parlé de mon sentiment d’impuissance face à ma dépendance, c’est alors qu’il m’a dit que j’étais quelqu’un de bien, de très bien et qu’il me faisait confiance, qu’il savait qu’un jour, j’arriverai à me débarrasser de ce poison ! Il ne m’a pas demandé d’arrêter, il m’a donné sa certitude à lui qu’un jour, à mon heure, je trouverai en moi la force de rompre avec cet esclavage !
Je me suis préparée physiquement et psychologiquement tout au long de ces trois années à arrêter définitivement ! Bien sur, ma consommation de cigarettes est montée en flèche après son décès, j’ai bien souvent fumé jusqu’à l’écœurement mais le mécanisme d’arrêt était en marche ! L’année 2003 a été pour moi particulièrement calamiteuse, mais il n’y a jamais de bon moment pour arrêter de s’empoisonner et en septembre de cette année, à presque 38 ans, j’étais prête !
Et franchement, si vous aviez vu la tête de mon médecin quand je lui ai annoncé que cette fois, ça y était, j’arrêtais de fumer : elle est tombée des nues, a cru à une blague, a prié pour, sa main a même tremblée pendant qu’elle rédigeait l’ordonnance de Zyban..., j’avais l’impression de voir un arc-en-ciel d’émotions. Sur le coup, je me souviens avoir inconsciemment pensé que si elle avait été fumeuse, elle en aurait grillé une ! Heureusement pour moi, elle ne l’était pas !
Le 12/09/2003, j’ai pris mon premier Zyban, le moral un peu dans les chaussettes, mais ce n’était pas le moment de baisser les bras. Avec tout ce que j’avais lu sur la notice et aussi sur Internet, je me disais qu’avec ma chance habituelle, ça allait être terrible pour moi au niveau des effets secondaires, ou pis, ça n’allait pas marcher !
Parenthèse
Vous savez les portes à ouverture automatique, et bien, avec moi elles ne fonctionnent pas toujours : j’ai failli m’y cogner un jour, la porte ne s’était pas ouverte devant moi ! j’aurai peut-être pu me dire qu’elle était en panne ce jour là ; mais quelqu’un est alors arrivé et la porte s’est ouverte ! J’aurai pu tourner dans « La chèvre » avec Depardieu et Pierre Richard
Fin de la parenthèse
J’ai trouvé un forum très sympa, je me souviens du premier message que j’ai lu, c’était celui de Bangoua
J'ai arrêté , et qui veut me suivre sera la bienvenue.
Aujourd'hui je dis : ARRÊTONS
ARRÊTONS...
1- d'engraisser tous ces gros porcs d'industriels qui vivent de notre santé.
2- de devenir une saleté de statistique dans les morts prochaines.
3- de vivre avec une épée de Damoclès sur la tête.
4- de payer de notre poche un cercueil qui nous sera remis à crédit.
5 - d'être des esclaves d'une société qui nous fait croire qu'on a de la classe en fumant.
6- d'être égoïste avec nous même et surtout avec notre corps.
7- de croire qu'on est forcé de fumer, alors que nous seul nous imposons ce rituel sinistre et mortel.
8- de pleurer à chaque fois que nous voulons arrêter.
9- de nous suicider.
10- de remettre au lendemain cet fameux arrêt, alors qu'on pourrait mourir aujourd'hui.
Mort au tabac et à tout son contingent de souffrance, maladie et mort.
Je disais que j'arrête demain, NON j'arrête tout de suite te je suis prêt à affronter tous les tourments liés aux sevrage, car ils ne seront pas pire que l'idée de mourir en regrettant à mes dernières heures de n'avoir pas pu m'arrêter alors que l'on m'avait prévenu.
ENCOURAGEONS NOUS TOUS MUTUELLEMENT, ET CEUX QUI VIENNENT D'ARRÊTER, CREONS LE CLUB "ARRÊTONS TOUS DE FUMER". CA NOUS MOTIVERA.
Je n’adhère pas forcément à 100% de son discours mais j’ai trouvé que c’était quand même une excellente déclaration de guerre et je l’en remercie !
Et puis, j’ai découvert dans les différents posts des références au fameux livre d’Allen Carr ! Lolll ! Pis encore, je l’ai lu ! re Lolll
Et…. J’ai trouvé dans ce livre, le chaînon manquant, le dernier petit déclic qui m’a permis de me lancer dans l’aventure sans regret ! Ce livre est, à mon sens, loin d’être une bible, mais il m’a aidé ! Je ne fais cependant pas partie des bienheureux qui vivent leur sevrage « le sourire aux dents » je fais partie de ceux pour qui il y a des jours avec et des jours sans !
PS : A l’intention des vaillants défenseurs d’Allen et de ses non moins braves pourfendeurs, je ne lance pas de débat ! lolll
Le traitement Zyban a engendré au tout début quelques insomnies et influé sur mes émotions, tout ce que je ressentais étais décuplé, la joie comme la peine, je passais du rire aux larmes en quelques instants et j’ai eu quelques crises d’angoisses carabinées quand je suis passée à deux comprimés ! Je suis revenue à 1 comprimé zyban par jour très rapidement d’autant que je ne ressentais aucun dégoût pour le tabac. J'ai arrêté mon traitement Zyban début novembre et je ne suis toujours pas convaincue que ce médicament ait eu quelques effets bénéfiques sur moi, je souligne bien, ceci est mon ressenti personnel! J’irai même jusqu’à dire que j’ai ressenti un mieux au niveau du moral après l’arrêt du traitement. Mais, quoiqu’il en soit, c’est par le biais du Zyban que j’ai trouvé le courage de me lancer, alors, je ne regrette rien !
Pour clore le chapitre médicament, je précise que je n’ai pas associé le traitement Zyban à des patchs ou autres substituts nicotiniques parce que j’ai réussi à m’en passer sans trop de souffrance physique. Ceci dit, j’avais tout de même acheté des gommes à la nicotine et des inhalateurs de nicotine au cas où ! J’aurai même acheté des NTB si j’y avais alors pensé ! J’ai pris à de rares occasions et très ponctuellement un anxiolytique.
Une autre arme de ma panoplie de tueuse de cigarette :
l'Aïkido (environ 4h/sem, en préparation de sho-dan) et la natation (1h/sem). Depuis mon sevrage, j'ai continué régulièrement ces ! Le sport m’a permis d'évacuer une partie de la tension générée par mon sevrage mais aussi de combattre tous les stress quotidiens (2003 continue d’être une année franchement pas top)
Les grandes étapes de ces trois mois :
En ce qui me concerne, le plus difficile et le plus douloureux physiquement, mentalement et moralement, c’est la période qui a précédé ma décision ! Paradoxalement, j’ai vécu mes premiers jours de sevrage comme une libération : physiquement douloureux, épuisant mais supportable et mentalement j’ai ressenti un immense soulagement de découvrir que c’était possible ! Pas facile, mais possible !
Puis les jours passent, avec des bas, souvent et avec des hauts, parfois, j’avance à petits pas, je réapprends à vivre, à faire les gestes les plus simples sans cigarette dans les doigts, sans fumée dans la tête, sans drogue dans le corps et avec toujours cette petite phrase merveilleuse qui me trotte dans la tête : c’est possible !
Après un mois, mon enthousiasme est retombé, ma motivation, elle, est intacte mais ce combat me paraît bien long et l’ennemi bien pervers. Sur le forum, je vois des compagnons qui trébuchent, certains disparaissent, d’autres se relèvent avec bonheur, et heureusement quelques uns triomphent ! Je collectionne les jours, mais je me mets à douter, à perdre patience, où est-il donc le bout du chemin ! J’ai toujours eu du mal à positiver, ce n’est pas dans ma nature et j’ai l’impression que je m’épuise ! J’arrive à mon deuxième mois de sevrage mais je ne me sens plus l’âme d’un vainqueur, pas franchement envie de partager ces deux mois avec vous, je manque d’énergie !
Mon sevrage physique est terminé depuis quelques semaines, je n’ai plus besoin de nicotine, je suis maintenant au cœur du sevrage psychologique, vous savez, cette « petite voix » qui continue à demander encore …. ! Et puis, au milieu de tout ce gris, un petit rien, minuscule qui éclate dans ma tête, une petite pensée bizarre et étrange : je me suis visualisée, comme dans un rêve, avec une cigarette allumée dans les mains, je me suis demandée si j’avais vraiment envie de la fumer, j’ai tout d’abord ressenti un dégoût physique à l’idée d’aspirer la fumée mais en plus, à ma grande stupéfaction, j’ai eu subitement la certitude, la conviction, au fond de moi, que cette cigarette ne m’apporterait aucun plaisir ! C’est très difficile à expliquer, je sais, il faut que j’arrête de fumer la moquette ou les épices de lutin !Loll
N’empêche que j’ai maintenant cette autre petite lueur en moi qui m’aide à continuer mon chemin ! Je n’ai plus à lutter contre le souvenir du plaisir que je ressentais à fumer (ou du plaisir que je pensais ressentir à fumer), je sais maintenant que, même si je suis encore fragile, mon inconscient, mon subconscient, … ou quoi que ce soit que j’ai dans le crâne a réussi à dissocier le plaisir et la cigarette !
Ceci dit, je ne vais pas prétendre que c’est le nirvana depuis ! J’ai un mal de chien à me bouger, quelques problèmes qui s’amoncellent et pas la moindre énergie pour y remédier ! Je me suis tournée vers mon médecin qui m’a prescrit un anti-dépressseur léger ! Pas de chance, je ne l’ai vraiment pas supporté ! Je suis depuis sous vitamines et il faudra que je m’en contente ! A moi de reconstruire le reste de ma vie , la route est libre….
Merci à tous les forumeux qui vivent avec moi cette aventure,
Merci au gentil organisateur de ce site (désolée d’avoir été si longue, doc !),
Un gros bisous à tous ceux qui m’ont fait pleurer de rire sur blabla
Une pensée à mes amies et amis virtuels
Et une petite dédicace particulière à Ziba que vous ne connaissez pas, mais qui traîne parfois ses guêtres sur un autre forum ! Ce petit compte rendu, c’est à elle que vous le devez ! C’est de sa faute ! Loll
En tout cas, c’est de sa faute si je poste sous ce pseudo !
Bonne route à vous !