Un mois, six jours et 22 heures.
Fière, j'étais encore très fière de moi avant hier soir.
Et assez heureuse il me semblait, car mon homme avait arrêté depuis 4 jours lui aussi.
Et puis pas très bien l'un comme l'autre, l'escalade des mots et des peurs qui vont avec et ...
Je suis tombée. Effondrée j'ai eu l'impression.
En larmes hier matin je n'ai pas pu aller travailler.
Cela c'est la partie apparente de l'iceberg. En dessous il y a plus d'une année d'arrêt et de reprise du tabac, de moments où cela va à peu près et de crises de souffrance et de désespoir complètement disproportionnées comme celle d'hier. Des crises plus fortes et plus fréquentes dans les moments sans cigarettes, une instabilité de l'humeur et des crises d'angoisse. Au lieu de rêver, toute éveillée comme je le faisais depuis toute petite, je fais des cauchemars sans même dormir, qui me jettent dans des états d'angoisse terribles et dont j'ai du mal à me sortir pour revenir à la réalité...Pourquoi avoir attendu un an m'a demandé le médecin ?
Parce que j'ai peur des anti-dépresseurs.
Il ne faut pas.
J'avais tellement peur de faire "n'importe quoi" que j'ai pris hier en début d'après-midi mon 1er comprimé. Bien sur il faut attendre une dizaine de jours.
Quelques heures après j'ai regretté, j'en pleurais : à 40 ans, moi, me retrouver dans cet état là ... Ah oui parce que ce que j'ai quand même oublié de vous dire c'est qu'accessoirement j'ai fumé une dizaine de cigarettes hier !!!
Mais ce matin j'ai pris le second comprimé. Parce que je me suis souvenue qu'hier matin au pire de la crise, j'ai compris que je n'avais pas envie de mourir mais qu'au contraire je voulais vivre, vivre, vivre et que j'avais mal de ne pas y arriver. Alors j'ai décidé de me sortir de là. Et j'ai besoin d'aide et je vais donc accepter celle-ci avec le moins de peur possible. Et pour m'en sortir il faut que je sois fière de moi, alors ce matin j'ai fait des petits morceaux des cigarettes d'hier et je les ai jeté dans la poubelle. Parce que je ne vais pas, non seulement être sous anti-dépresseurs et en + me remettre à fumer !!!
Voilà, c'est pas la joie. J'ai décidé de continuer à me prendre en main, même si les larmes s'en mêlent encore quelques temps. Quand cela ira mieux il faudra que je sache me construire la vraie vie dont je rêve. Mais chaque chose en son temps.
Isabelle