Voila ce que j'aime à entendre...Des encouragements, des "nous étions tous dans le même caca, mais on s'en sort", des "tiens bon, Gédéon", des "on les aura, Rebecca", des "Vas-y, Vicky", Des "Tu peux le faire Claire", des "félicitations Dragon!"
Aujourd'hui, pour passer le temps, j'ai compté le nombre de gens que j'ai vus avec une cigarette à la main ou à la bouche...
27 ! 27 rien qu'en quelques heures dans Londres et à chaque fois, je me sentais fier, fier de moi, de nous tous.
J'ai même poussé le vice jusqu'à accompagner ma productrice de studio, pour qu'elle aille fumer sa clope dehors (locaux non fumeur obligent) et bien je me sentais harchment bien, harchment sain et harchment content de pas avoir cette saloperie dans les poumons...
Bon d'accord, j'avais emmené mon tricot et je tricotait... dehors, un petit gilet en point de riz double... et certaines personnes me regardaient bizarrement... Surtout les hommes...
Non je plaisante, mais c'est un triste constat sur notre société, non?
Je peux me mettre un tube à cancer dans la bouche, empuanter l'atmophère pour tous le monde, mettre la santé des passants en danger, sans compter les risques d'incendie... et personne ne bronche ; je fais une activité manuelle, utile et artistique, et là c'est tout juste si ce serait pas l'émeute!
Ahhhh... Conformer... Hier, je souriais tout seul dans la rue et j'étais tellement content d'être debarrassé de la clope que j'avais envie de sauter en l'air. Et puis je l'ai fait! Comme ça, en plein milieu de Carnaby Street. J'ai fait les trois pas du basket, un, deux, trois et hop, j'ai fait semblant de shooter dans un panier imaginaire. J'ai surpris un ou deux regards, j'ai même cru voir un sourire et je me suis dit: Pensez ce que vous voulez, je m'en fiche, je suis heureux et fier de moi... Je suis débarrassé de la clope, pas de mes envies peut-être, mais elles, je les gère. Je suis débarrassé de la clope, pour toujours!
c'est fini, la mine grisâtre des matins blèmes d'écoeurement, finies les clopes stressée qui repoussaient toujours le moment où j'allais enfin aborder les problèmes, finis les faux plaisirs et le vrai suicide...
Je suis accro à la vie, à l'amour, à la bonne odeur du pain grillé et du chocolat chaud, à l'odeur de terre mouillée, qui monte dans les sous-bois en automne, à l'odeur du linge frais, du persil haché menu, des champignons, à l'odeur des embruns dans ma Normandie, accro au souffle que je retrouve peu à peu, au goût si fin, si élusif d'une Madeleine trempée dans du thé... Et le vin! et le fromage! tout un univers de sensations auquel j'avais renoncé...
Pour un frisson passager, pour un bien être illusoire, pour un moment d'absence...
Voila, je tenais à partager ça...
Bisous à tous
Le
qui ne voulait plus cracher du feu...