En lisant certains messages, je me suis aperçue qu'il y avait une demande d'expériences passées et pas seulement d'expériences en cours. Dont acte.J'ai fumé depuis l'âge de 16 ans et pendant 26 ans.
J'ai commencé connement, en voulant montrer à des copines de 18 ans, que moi aussi, j'étais à la page et que je savais fumer, pour qu'elles m'acceptent.
Ensuite, avec les années ma consommation s'est amplifiée. je ne fumais pas le matin, puis je m'y suis mise vers 10h, puis après le petit dèj etc.
J'ai souvent déjà voulu et pu arrêter (4 kg pris à chaque arrêt, jamais reperdus en refumant) : ma motivation principale était l'indépendance par rapport au tabac.
A chaque fois la rechute a été la même ; j'en suis sorti donc je peux m'autoriser des clopes plaisir en sortie, puis après le boulot, puis parce que je suis vraiment enervée puis, bon, je peux pas continuer à taper les gens comme ça, j'achète un paquet. Au final, après une rechute je fume plus qu'avant.
L'avant dernière fois où j'avais fait une tentative, je n'étais pas bien dans ma vie. ça été très dur et je n'ai même pas tenu 5 mois.
Aujourd'hui, j'ai arrêté relativement facilement car je l'ai fait à une époque où tout allait pas mal et en me motivant secrètement toujours autour de l'ego et de l'indépendance et en examinant de près mes semblables fumeurs (tient ma cocotte, une contrariété, hop, une clope ) pour m'en servir comme repoussoir. C'est pas joli, joli, mais ça a marché.
Aujourd'hui, je peux m'engueuler, être stressée : le réflexe clope ne me vient plus. Mais je sais qu'il ne faudra plus jamais que je touche à cette saloperie. Et l'envie de fumer arrive toujours à un moment où on ne s'y attend pas et je sais que c'est à vie.
J'ai 4 kg en plus, un teint de rose, un appart qui sent bon, un souffle qui est revenu, aucune angoisse à l'idée de prendre un vol long courrier, et je suis super fière et en même temps honteuse car le constat est que j'ai fumé pendant 26 ans, que j'ai perdu l'équivalent de 80 000 francs en fumée et que, même si des gens autour de moi sont morts du cancer du poumon, ça ne m'a même pas motivée.
Bref, mes conseils
1. Considérez le tabac comme une saloperie d'ennemi à vaincre qui sera de toutes façons toujours prêt à vous sauter dessus.
2. Soyez super motivés, dans les tripes, pas dans le cerveau. Analysez vos motivations, ce qui vous a fait rechûter et motivez vous !
3. Soyez dans une période facile, car vous allez avoir besoin d'énergie, pour résister quand le tabac vous fera coucou, la vie avec moi c'est tellement plus simple.
4. Ce n'est pas un 60 mètre, c'est un marathon. Donc il faut s'attendre à ce que ça dure, et il faut bien s'y préparer.
5.Le tabac est vicieux : attendez vous à ce qu'il vous fasse tous les coups :
dans le désordre :
- l'insomnie (une clope et je dormirai mieux)
- la constipation (il faut fumer, c'est une question de santé publique !)
- l'irritabilité (il faut que je fume, je serai tellement plus sympa avec les autres qui ne méritent pas mes sautes d'humeur)
- le mal de gorge (à quoi ça sert d'arrêter, je vous le demande !)
- les kg en plus (j'arrive à mieux gérer mentalement, une bataille après l'autre, je les considère comme les preuves de ma réussite. maintenant, je vais commencer à manger un peu moins et à bouger un peu plus, ça devrait le faire d'autant que j'ai plus de souffle)
- la plénitude : je me sens si bien, avec une clope, ce serait le paradis.
- la confiance en soi :je m'en suis totalement sortie : je peux donc déguster (il n'est pas question d'intoxication) une cigarette comme on le ferait d'un vieux cognac.
Il y a d'autres symptômes, mais je ne les ai pas eus.
Et bien, croyez moi, ça vaut le coup d'en avoir bavé pour arrêter.
Bonne chance à vous tous, et serrez vous les coudes !