Je me suis joué un chouette grand morceau de blues, comme chantait le père Higelin. Dans une vie que je maîtrise de moins en moins, avec les emmerdes habituelles, je commence à trouver que la clope me manque particulièrement. Explication (courte ?!) sur ce qu'il se passe (c'est formidable l'anonymat qd même - on peut se livrer sans problème, merci le forum). Pour ceux qui me connaissent pas, ou trop peu, j'ai 24 ans. Je viens d'obtenir mon Capes. Par zèle, j'ai repoussé d'un an ma "titularisation" afin de poursuivre mes études. Je prépare en ce moment un DEA de Lettres et l'Agrégation (pour rigoler !) en parallèle. Je donne cependant des cours, disons, en tant que "remplaçant". Ca me permet d'arrondir les fins de mois. Le Ministère me (nous) paie au lance-pierre, et aime nous balader un peu partout. Bien. Voilà 2 semaines que je bosse plus. Pas trop grave. J'espèrais obtenir une bourse d'étude, mais, par l'incompétence de crétins du CROUS, lesquels ont pas été foutus de m'envoyer certains papiers à temps, je me retrouve à vivre poour la 7ème année consécutive avec 2500 francs par mois (je paies TOUT avec - loyer, téléphone, préservatifs,...). C'est - heureusement - la dernière année de galère financière. Bref. Je passe les détails du savon que j'ai passé au couillon que j'ai eu au téléphone, puis à qui je suis allé rendre visite (j'évoque ici le fantoche décérébré, qui a "oublié" de m'envoyer mon dossier, et qui me fait judicieusement remarquer que, si j'avais eu des amis qui avaient postulés pour une Bourse d'Agreg, j'aurais pu le savoir à temps... Non, je ne l'ai pas frappé... Mais, j'ai eu très très envie). Ensuite, je me pose bcp trop de questions. Pour simplifier, et pour souligner l'étendue des dégats, je suis obsédé par le temps. A force de lire Baudelaire, Nerval, Pessoa, Leopardi, ou Poe, j'en viens à m'enfermer dans des délires quichottesques. Et là-dessus, comme ça, par pure bêtise, sans en avoir particulièrement envie, par lâcheté peu-être, j'ai acheté un paquet de clopes. Et me voilà à descendre le paquet, seul dans mon appart'. Et c'est tard dans la nuit que j'ai constaté toute l'étendue de ma dépendance. Rien ne vaut une bonne rencontre avec sa drogue, face à son démon, face à quelque chose qui me bouffe littéralement, puisque j'avais arrêté depuis 20 jours. Voilà. On m'avait parlé de déprime pendant le sevrage. Ca doit être ça. Mais là, c pas top.
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