Suite de « explication scientique … » LA DEPENDANCE TABAGIQUE (toujours d’après Gilbert LAGRUE)Toutes les données cliniques, épidémiologiques et surtout neurologiques concordent pour confirmer que la nicotine est une substance très addictive, au même titre que L’HEROINE et la COCAINE.
Ceci explique toutes les difficultés de l’arrêt du tabac dans certains cas (j’appuie sur « certains cas » pour éviter les réactions des fans d’Allen Car …)
Toute dépendance est un phénomène très complexe où sont associés des mécanismes comportementaux et pharmacologiques : le tabagisme est un comportement entretenu et amplifié par une dépendance pharmacologique dont la nicotine est responsable.
QUELQUES DONNEES SUR LA PSYCHOLOGIE COMPORTEMENTALE
Tout comportement a été progressivement appris. Il est ensuite renforcé par des réflexes conditionnés opérants.
Deux grands types :
- le renforcement positif quand un comportement d’approche, d’acquisition permet de se procurer une substance indispensable à la vie ou agréable ;
- le renforcement négatif quand un comportement de fuite, d’évitement permet d’échapper à un danger ou pour soulager un état de malaise et ainsi supprimer une sensation désagréable.
Dans les 2 cas, le comportement amène une RECOMPENSE ce qui conduit à renouveler l’action.
Inversement il y a des situations de PUNITIONS :
- la punition positive lorsque le comportement fait apparaître des sensations ou stimulations négatives ;
- la punition négative lorsque le comportement fait disparaître des sensations positives.
Dans les 2 cas, il y a inhibition du comportement.
Les effets psychoactifs de la nicotine tels que plaisir, détente et stimulation, expliquent le renforcement positif qui survient très précocement dès les 1eres semaines de l’évolution du tabagisme. Le renforcement négatif apparat plus tardivement (sensation de manque et de besoin).
Les sensations de « punition » interviennent au cours de l’évolution : lors d’une tentative d’arrêt, si le syndrome de sevrage est trop important ou trop pénible, le sujet finira par renoncer à son comportement d’abstinence (tiens … ça me rappelle un post de ce cher docteur …) ; inversement en cas de rechute, si le sujet a déjà ressenti les BIENFAITS DE L’ARRET ET LES MEFAITS DE LA REPRISE, cela pourra le conduire à arrêter de nouveau (YES !!)
CARACTERISQUES DE LA DEPENDANCE TABAGIQUE
- la dépendance comportementale :
le comportement tabagique est progressivement appris au fil des semaines lors de la phase d’initiation (son principal facteur est la pression sociale et la convivialité) mais il s’éteindrait de lui même s’il n’y avait pas les propriétés neuropharmacologiques de la nicotine. On a fait jouer un rôle très important au geste, au goût de la fumée, aux sensations liées à son passage dans les voix respiratoires, aux rites d’utilisation de la cigarette. Les effets de ces attitudes, qui interviennent secondairement, existent indiscutablement, mais on peut les expliquer par des réflexes conditionnés le fait de fumer déclenche plaisir et détente ; il en résulte un renforcement conditionnel ; le comportement est associé aux rite, au geste, au goût qui suffirent à déclencher le plaisir ou renforcement inconditionnel. Mais si le réflexe conditionnel n’est pas entretenu par des apports de nicotine, l’effet positif s’efface très vite.
- la dépendance psychique :
Elle se manifeste par le besoin de maintenir ou de retrouver les sensations de plaisir, de satisfaction, de détente, de bien-être, de stimulation intellectuelle, d’éveil que le fait de fumer par apport de nicotine procurer au fumeur. La cigarette a également une action antalgique, antidouleur et un effet indiscutable de coupe-faim, d’anoréxigène, un soutien dans les situations de stress, de stimulation générale lorsque le moral baisse ou encore en moyen d’affirmation de soi en cas d’anxiété sociale.
- la dépendance physique :
Elle apparaît + tardivement et celle évolution ne se produit pas chez tous les fumeurs (ET NON, NOUS NE SOMMES PAS TOUS EGAUX … p’tre pour cela que la méthode Allen Car marche pour certains et pas pour d’autres .. fallait simplement y penser !). Après plusieurs années de tabagisme, la situation change peu à peu : le fumeur fume alors non seulement pour les sensations agréables, MAIS SURTOUT ET DE PLUS EN PLUS, pour éviter ou faire disparaître une sensation de manque (très désagréable mais je n’apprends rien à personne : nervosité, irritabilité, crises de colère, trouble de la concentration intellectuelle avec pensée obsédante et pulsion irrésistible à fumer de nouveau) -> c’est le renforcement négatif du comportement tabagique.
TROIS TYPES DE FUMEURS
- le fumeur à dépendance purement comportementale, gestuelle : il fume sous l’influence d’un stimulus incitateur, la convivialité, la pression sociale. Ce fumeur a en générale une consommateur assez faible, irrégulière, de moins de 5 cigarettes par jour en moyenne, parfois plus importante en soirée. En week end ou en vacances, il peut arrêter sans effort à partir du moment où il le souhaite -> 10 à 15 % des fumeurs
- le fumeur à dépendance comportementale et psychologique : il fume pour retrouver les effets psychoactifs (détente, plaisir, gestion du stress, stimulation intellectuelle …). Sa consommation est plus importante mais elle varie suivant les circonstances, le travail, le stress, le repos et peut atteindre 20 cigarette, parfois plus.
- le fumeur à dépendance comportementale, psychologique et physique (LE PIRE !!) : il fume au moins 20 cigarettes et souvent beaucoup plus avec un nombre de cigarette remarquablement fixe d’un jour à l’autre -> environ 30 % des fumeurs réguliers.
ET LA CONCLUSION QUI RAVIRA CEUX QUI ONT CHUTE …..
PAradoxalement, ce sont les fumeurs très dépendants qui sont les plus MOTIVES pour arrêter : ils veulent se débarrasser de cet ESCLAVAGE et de toutes les conséquences sur leur vie quotidienne. Mais ils ont fait plusieurs tentatives infructueuses et pénibles, ce qui entraîne des doutes et une perte de confiance quant aux chances de succès. CES FUMEURS AURONT CEPENDANT LES MEILLEURES CHANCES DE SUCCES D’UNE REUSSITE A LONG TERME.
Tiré de « Tout le monde peut s’en sortir » de Jean Carlier : « j’en étais arrivé à fumer chaque jour 2 ou 3 paquets fortes (…), quelques pipes (..) et une paire de cigares (…). Cette énumération suffit à expliquer pourquoi j’ai plusieurs fois décidé de m’évader de cette grotesque servitude. Mes récidives successives me confirmant que, dans cette quête de liberté, LE RESPECT DE SOI MEME EST PLUS FORTE QUE LE SOUCI DE SA PROPRE SANTE. Ne parlons pas de celle des autres …..
(….) Quelques mois plus tard, premiers signe de victoire, je ne supportais plus la fumée de mes voisins et voisines. STUPEFIANTE PRISE DE CONSCIENCE, SOURCE DE JOIE ANONCIATRICE D’UNE NAISSANCE A UNE NOUVELLE VIE, D’UNE VERITABLE RE-NAISSANCE (…) »
Sandrine