Bonsoir à tous,Et v'la donc 10 jours de tirés. D'abord, pardon de ne pas avoir eu la politesse de répondre à vos sympathiques messages illico, mais, j'ai eu fort à faire ces derniers temps. Outre le fait que ma tronche de bagnard "rase" (ah ah, elle est facile celle-là) les murs, afin d'échapper à un quelconque élève (ouffffff cette semaine, c'est les vacances, et ma tignasse aura peut-être le temps de repousser un petit peu plus - soyons très optimiste...), je bouquine dans mon bistrot préféré, une tasse de café devant moi. Et le temps s'écoule, comme dérivent les continents : peinard. Alors que je m'enlisai dans les proses de Darrieussecq - j'en reparlerai de cet immonde roman "Truismes", stupide à l'extrême, paré de tous les tics du style contemporain, qui se voudrait méchant, et qui à l'évidence, est demeuré au stade de "l'ère durassique" - voilà mon cher collègue Pierrick, dit Boudu pour les Clermontois, qui me propose d'écumer les tavernes de l'avenue Dellile. Et moi de tendre la main, saluant la perspective d'une soirée arrosée, et, osons le mot "djeune". Eh oui ! suis enseignant, et faut ke je sache ou c'est kils vont mes gamins. Nous voilà donc à l'infâme Quai des Brumes, à siroter nos blondes(je parle de bière, hein !), en regardant valser les bandes de gosses, bourrés à mort. Forcément, il est 23 heures, et il ne faut, en aucun cas, pouvoir mettre un pas devant l'autre après cette heure. Sans quoi, toute soirée perdrait de son intéret... Ben voyons...
Lassé d'un tel spectacle, Yole, garçon à l'oeil vif, soumet au petit groupe de changer d'air, et de migrer "allegro con fuoco", jusqu'au Havana. Et là, HONTE SUR MOI, j'ai, dans ce lieu de perdition, tirer quelques taffes sur une saloperie de Marlboro - light en plus, sans doute pour pas grossir !
J'entends déjà les commentaires acides de mes tracteurs, lesquels ont lu que, moi, oui, eh ben, j'ai pas touché une clope depuis X jours, et que, moi, ben, j'ai pas de problème, et le tabac, oh oh oh, ça me fait rire.
Explication : Le Havana est un café cubain, où les saveurs et vapeurs alcooliques se mèlent dans de larges verres. Un alchimiste, le patron. Bon. Et donc ? Ce brave Thierry concocte, dans son laboratoire, un truc explosif, un truc qui ressemble à de l'acide, un truc qui déboucherait les chiottes : "la rondelle du diable".
Du piment antillais, mariné pendant des milliards d'années, et dont le nectar est judicieusement associée à du citron et de la Téquila. Bien entendu, c'est des trucs "d'hommes", de "vrais mecs" qui "en ont". J'ai eu beau décréter que, franchement, ma vocation d'eunuque (mais non fumeur !) pourrait être brisée par l'absorption du liquide, on me força la main.
Après avoir fait trois tours du paté de maison, pleurer, répéter environ 2000 fois la célèbre formule "ouh putain", et promis sur la tombe de tous mes ancètres que mes amis mourraient de ma propre main, je me rassis sur ma chaise de paille, attendant que le feu du piment, qui me brûlait absolument tout le visage, cessa. Et c'est alors que Florian, qui lui-même a arrêté de fumer, tourna son visage écarlate sur moi, et, d'un air suppliant, m'annonça qu'il allait "taxer" une clope. Pas eu le courage de résister. Mauvaise la clope. Mais, surtout, pas du tout efficace contre l'incendie. Arrffff... Enfin, heureusement que j'ai plus de cheveux. Ca tient chaud sinon...