Bonsoir à tout le monde,je voudrais apporter mon avis au sujet du titre du forum : la drogue dure, ce n'est pas le tabac, c'est la nicotine.
Et je soupçonne (depuis des années) le marché de la nicotine de s'enrichir grassement avec tous les substitus vendus au prix fort.
J'ai essayé les patchs en 1995 : je m'en suis sortie encore plus dépendante à la nicotine, et j'ai doublé ma consommation de cigarettes.
Ensuite j'ai tenu un an avec les chewing-gums à la nicotine. Je finissais par en prendre de plus en plus. Ben oui, une drogue dure, c'est ça.
Là, j'ai arrêté il y a un peu plus de deux ans : un arrêt brutal sans substitut.
La première semaine a été relativement facile. J'étais speed, mais toute fière donc ça allait.
C'est après que ça s'est gâté. Je pensais avoir fait le plus gros, alors que la lutte ne faisait que commencer : angoisses, sueurs, émotivité et tout l'éventail des réjouissances. Mon entourage a été très patient. Moi, j'ai traversé une période particulièrement aggressive.
Et ça durait, ça durait. Je comptais les jours, mais ça ne s'atténuait pas !
En tout, le manque m'aura tenaillée pendant deux à trois mois.
J'écris ça car j'aurais aimé, à l'époque, avoir conscience de la durée des effets du manque. Je pensais que ça durait une semaine, 15 jours au plus. Et j'ai pris peur en voyant les semaines passer, et en étant toujours aussi mal. J'ai eu peur d'être mal comme ça pour le restant de ma vie.
Maintenant, au bout de 2 ans, je n'ai plus du tout envie de fumer. Ces temps-ci, je me jette sur les pommes, je peux en manger une dizaine par jour. Une vraie fringale. Mais je ne changerais pas une pomme contre une cigarette, ah non alors.
Bref, c'est dur et il faut se préparer à en baver pendant une dizaine de (longues) semaines. Mais après, lorsque le manque est passé, ça sort tout simplement de la tête et on n'y pense plus.
Courage à tous.
Cécile, spécialiste du manque et du sevrage dans tous les domaines.