J'ai un peu de mal à croire que des tentatives qui se sont soldées par une rechute puissent apprendre quoi que ce soit à quelqu'un d'autre que celui qui les a vécues, mais bon, si tu le penses :Les essais, je ne les compte plus, ceux qui ont duré trois heures, le temps d'un film un peu long, tout le monde les réussit ou presque. Pour les autres, j'en ai eu deux qui ont duré à peu près un an :
La première fois, j'avais 25 ans et de gros problèmes d'argent, alors c'était fumer ou bouffer, il faut choisir et le reste (les dangers du tabac, etc...), je n'y croyais pas du tout. Quand j'ai commencé à pouvoir m'acheter autre chose que des patates (oui ça a duré un an, j'avais vraiment poussé le bouchon un peu loin avec mon banquier, ces gens-là ne sont pas patients je me suis dit "super, on va reprendre la cigarette "festive" puisque maintenant je suis désintoxiquée". Je n'aime pas donner trop d'ordres mais là, vraiment, les amis, NE FAITES JAMAIS CA... Comme pour les alcooliques, on replonge, plus ou moins vite, mais on replonge Inutile de dire que j'ai arrêté sans substituts nicotiniques (pas les moyens de les acheter et en plus à l'époque, il aurait fallu en plus payer une consultation chez le médecin, ce n'était pas en vente libre) et du jour au lendemain.
La deuxième fois était plus récente, environ 5 ans et je l'ai jouée "scientifique" : ma gynéco m'avait prévenu que 40 ans bientôt + la pillule + le tabac, c'était un cocktail détonnant dont elle ne continuerait pas longtemps à assumer la responsabilité. Donc avis médicaux pluriels, renseignements sur les méthodes diverses et variées tous azimuts et je me suis lancée dans le patch tout en lisant un certain livre que je ne nommerai pas (sachez quand même qu'il est écrit par un certain A... C...)
J'ai dû lâcher le patch au bout de trois semaines pour cause d'allergies (déjà), ils étaient ronds ceux-là et j'avais l'impression de ressembler à Casimir dans l'Ile aux enfants mais version rouge . Mais le petit livre magique a du fonctionner de façon paradoxale : j'étais tellement en colère contre ce que je considère comme la plus grosse arnaque du siècle d'un pseudo-psychologue de bas étage (que ceux qui adhèrent ne se sentent pas agressés, je respecte toutes les méthodes du moment qu'on ne me les impose pas) que j'ai voulu y arriver en pensant de façon radicalement différente. Et puis après, quand le temps passe, c'est plus facile, on se dit qu'on ne va pas gâcher tout ses efforts en craquant bêtement.
J'ai pris dix kilos à chaque fois (j'adore la bouffe et je compense quand je ne fume pas: chocolats, cacahuètes, tout ce qui me tombe sous la main) (nb: je ne les ai jamais reperdus en refumant, autre erreur à ne pas faire si vous y croyez encore) mais ce n'est pas ce qui m'a fait craquer. Une fois refaite ma garde-robe, j'assumais pas trop mal et puis je sais parfaitement ce qu'il faut faire pour maigrir, simplement, je n'avais pas envie. Simplement, je me suis mise - plusieurs mois après avoir arrêté - à avoir des insomnies épouvantables -genre 2heures de sommeil par nuit en moyenne- et je ne voulais pas prendre de somnifères. J'ai tenu six mois en me disant que mon organisme finirait bien par forcer le sommeil avant d'accepter l'ordonnance de mon médecin qui ne savait plus quoi me dire. Là dessus, gros soucis de partout, la famille, le boulot, etc... et il y avait aussi mon mari qui fumait et ses clopes à la maison. Bref, là, je savais parfaitement que je me condamnais, mais j'ai replongé quand même, fatiguée de me battre sur tous les fronts. Peut-être une envie un peu suicidaire aussi quand tout va mal : je ne suis pas du genre à me foutre par la fenêtre mais un suicide de mort lente pourquoi pas ?
Depuis, je me suis dit plusieurs fois "tel jour j'arrête, le moment est propice parce que
-je suis en vacances, donc je serai plus détendue
-j'ai tellement de choses à faire que ça va m'occuper et je ne penserais pas à fumer
-c'est mon anniversaire, la date est importante et solennelle
-je vais finir par en crever
-le tabac augmente, c'est le moment d'en profiter, etc...
-ce collègue qui fume comme un pompier arrête aussi, je vais me lancer avec lui"
mais je n'ai jamais tenu plus de trois jours
Ce qui m'y fait croire un peu plus cette fois, c'est que je ressens la bonne dose de détermination et de légèreté et surtout que plus personne ne fume à la maison : mon mari s'est lancé avec moi depuis le début de la semaine, sans substituts ni rien et lui, refuse d'en parler en disant "je ne veux plus y penser". C'est vous dire si je suis respectueuse de toutes les façons de voir. C'est pour cela que je viens sans arrêt ici où j'ai trouvé plein de gens qui ont la même thérapie que moi : le rire et l'humour.
Ton message me rassure aussi sur un autre point : tu as apparemment réussi à décrocher un peu du forum que tu as du fréquenter énormément au début (je n'ai pas encore eu la curiosité de remonter dans les archives d'il y a deux mois mais je vais sûrement le faire). De toutes façons, je me dis que si je me plantes encore une fois, ce sera toujours quelques temps de gagné (super le Silkquit, dommage qu'il soit en anglais, je ne comprends pas tout)
Voilà, c'était la confession de Tante Balzy, un peu genre "thérapie de groupe de parole", j'espère que vous aviez vraiment toute votre attention pour me lire (de toutes façons, les autres ont décroché depuis longtemps ))
Noëlle