Salut Teta,Et oui ! Dur dur ! Pourquoi demain, et pas après-demain ou l'année prochaine ?
Certains parlent de volonté, de motivation, je préfère parler de conviction.
Et apparemment, tu m'as l'air convaincue. Tu es bien partie.
Reste à franchir le pas (demain... non après-demain...)
Moi aussi, ça faisait quelque temps que la conviction montait, et j'en était à ce stade du "demain... non, après-demain...". Le problème c'est que quand demain arrive, il devient aujourd'hui, et qu'on reste fidèle à son idée d'arrêter demain (ou après demain
)
Mon petit truc : en faire des tonnes, solenniser la chose.
Allant voir mon médecin pour tout à fait autre chose, l'idée (qui trottait dans ma tête) s'est concrétisée dans la salle d'attente.
Arrivé dans son cabinet, j'ai posé mon tabac, mon papier, mon briquet sur son bureau, et je lui ai dit "docteur, je vous laisse ça, je n'en veux plus, aidez-moi".
Prescription pour patch 21mg pendant 28 jours, puis 14mg pendant autant, puis on fait le point. Surtout ne pas craquer, et si pb, revenir le voir pour ajouter du ziban.
Il me restait un paquet à la maison, et plein de papier. Une fois rentré, tout dans un sac plastique, et direction chez mes meilleurs amis.
"Salut les potes, j'ai un cadeau pour vous, je n'ai plus besoin de ça, je vous le donne. Mais comme j'ai envie de fumer solennellement la dernière avec vous, il va falloir que je vous tape
)
Je crois que j'étais "mûr" : cette dernière, je ne l'ai pas fumée à moitié, je l'ai écrasée avant ! Déjà, je n'avais plus l'objectif d'essayer d'arrêter, mais d'arrêter tout court. Et pour cette dernière, j'étais déjà non-fumeur.
Bref, après tout ça auprès du toubib et de mes meilleurs amis, c'est une question d'honneur et de fierté.
En plus, j'ai fait promettre à mes amis de faire comme moi si j'arrive à tenir jusqu'à Noël (je ne les ai pas pris en traitres, on avait un peu discuté de ça quelques jours auparavant, et ils sont aussi sur la même voie - mais pour eux, c'est encore pour demain).
Et ça fait 5 jours, sans faiblir, sans craquer.
Bien sûr le patch, ça aide (physiologiquement), mais il reste un gros travail comportemental, et ça, c'est 125 fois par jour. C'est l'envie d'une cigarette, à chaque moment habituel (après le p'tit-dèj, avec le café, ... tout ça tu connais...) mais c'est aussi l'habitude de tâter sa poche, l'inventaire du matériel (tabac, papier, briquet) avant chaque déplacement, la question chez les potes "ça, c'est mon paquet ou le leur ?"...
Pour m'ancrer dans (consolider) cette détermination, je viens ici tous les jours, j'ai commandé sur Amazon le bouquin dont tout le monde parle (je le passe à mes potes dès que je l'ai fini).
5 jours seulement, bien trop court pour crier victoire, mais franchement, je commence à y croire vraiment.
Et puis, ce sentiment de victoire sur moi-même (ben oui ! 5 jours, c'est peu, mais c'était le temps qu'il me fallait pour fumer 2 paquets de Drum) est tellement euphorisant, valorisant que je me sens très fort !
Bien sûr, même avec le patch, l'envie est parfois très forte, l'odeur de la cigarette du voisin si attirante... A ce moment je me dis : ce n'est pas le manque, j'ai un patch, donc ce n'est pas mon corps qui réclame, mais ma tête ! C'est juste une mauvaise habitude, d'autant plus mauvaise qu'elle ne me lache pas. Et plus elle revient forte, plus ça veut dire qu'elle est mauvaise. Et je suis en train d'être plus fort qu'elle.
Et ne vas pas croire que ma vie soit toute rose à côté ! On dit qu'il faut s'arrêter quand tout va bien, quand il n'y a pas de stress, quand le boulot, la famille vous entoure et vous soutient.
Côté boulot, c'est pas top ! Je suis enseignant et mon chef, auteur d'une méthode, me prend la tête, voire me sacque parce que j'en préfère une autre que la sienne.
Côté famille, séparé de la mère de mon fils depuis 2 ans, elle se sert de lui pour me faire le plus de mal possible (aux dépends bien sûr de ce petit bonhomme).
Mais je vais leur montrer à tous ces c**s que je suis capable de quelque chose de fort !
Et si le blues revient, si je déprime, c'est sûr : plutôt un grand verre de GlenMorangie plutôt que de laisser entrer chez moi un gramme de tabac !
Tu voulais des petits trucs, voilà les miens. Ils n'ont rien d'absolu, ils ont marché pour moi, ils ne marcheront peut-être pas pour toi.
Il n'y a entre toi et moi que 5 jours de différence, mais P**ain, qu'est-ce qu'ils sont bons ces 5 jours !
Tu te dégoutes toi-même ? Crois-moi, un truc comme ça, c'est top valorisant !
A +
Serge Lavayssière
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