Entretien avec le commissaire européen David ByrneLa Commission Européenne a proposé en novembre 2001 au Parlement Européen (PE) et aux gouvernements représentés dans le Conseil de Ministres de supprimer progressivement les aides pour la culture du tabac, tout en prenant des mesures pour aider les producteurs européens de tabac et leurs salariés à se reconvertir. Malheureusement, la proposition de la Commission n'a pas trouvé de majorité, ni au Parlement, ni au Conseil. La Commission ne baisse pas les bras pour autant. Une partie des primes versées aux producteurs de tabac va dans le Fonds du tabac, qui finance notamment des mesures de reconversion pour les producteurs de tabac. La dimension historique doit également être prise en compte : l'Union Européenne s'est développée entre autres grâce à la communautarisation de l'agriculture, et la production de tabac en fait partie. Je pense que nous arriverons à long terme à faire disparaître les primes pour le tabac, lorsque nous aurons réussi à convaincre les agriculteurs et les gouvernements que la culture du tabac peut être avantageusement remplacée par d'autres cultures.
Le plant de tabac est l'une des plantes cultivées les plus subventionnées dans l'Union Européenne. En plantant un hectare de tabac, on perçoit des subventions plus importantes que pour la quasi-totalité des autres produits. Le tabac bénéficie de subventions dix fois plus élevées que les céréales. C'est le contribuable européen qui paye, 988 millions € pour le seul exercice 2000. L'Union Européenne soutient donc massivement la culture du tabac tout en luttant contre la publicité pour le tabac, ce qui s'apparente depuis des années à de la schizophrénie. Comment en est-on arrivé là ? Pourquoi les agriculteurs ne sont-ils pas incités à cultiver d'autres plantes ?
Le coût élevé de la restructuration est un argument en faveur du soutien aux producteurs de tabac. Mais le tabac produit dans la Communauté est de qualité inférieure, et est donc surtout vendu en-dehors de l'Union Européenne, dans des régions où le niveau de vie est faible. Des mesures ont été prises pour récompenser la production de tabac de meilleure qualité, mais on continue à subventionner le tabac de qualité médiocre. L'argent des contribuables de l'Union Européenne ne pourrait-il pas être mieux employé ?
La réponse à ces intéressantes questions et à d'autres sur Arte le 06 /06/2003 à 20h15. La spororifique , parfois , OK , je ne suis pas un inconditionnel, mais à mon avis , ça peut valoir le coup de regarder ce doc qui s'intitule "les requins du tabac" , pour apprendre à qui on à affaire.