Suite du rapport de stage : le stage lui même
Début du rapport de stage
Le stage à l'HEGP (avril 2001)
Première journée matin : le service informatique de l'hôpital
Après quelques minutes d'émerveillement face à l'architecture de ce
splendide hôpital, je me rends au rendez- vous que j'avais avec le
docteur Eric Abergel, qui m'emmène chez l'administrateur réseau de
l'hôpital, M. Thierry Tedesco.
M. Tedesco commence par m'expliquer le système informatique dans les
grandes lignes . Le réseau informatique relie tous les ordinateurs de
l'hôpital entre eux. Tous les services sont informatisés. Tout le
système d'imagerie numérisée ( radio échographie…) et tous les
fichiers patient sont sauvegardés dans la base de données. Cette base de
données est accessible à tout le personnel autorisé à partir de
n'importe quel poste dans l'hôpital. Le secteur de biologie est
entièrement automatisé et les résultats sont également disponibles sur
le réseau.
Ensuite, M. Tedesco, m'amène voir les installations informatiques de
l'hôpital. L'hôpital étant immense, j'ai bien vu que la tâche de M.
Tedesco nécessite de bonnes chaussures et une marche rapide. Il existe 47
points de maintenance, qui sont des petites pièces contenant chacune une
armoire d'électronique où il est extrèmement difficile de se retrouver.
Chaque poste est relié à un commutateur, lui-même relié au back-bone
(épine dorsale, cœur du réseau à haut débit). Chaque armoire peut
desservir plus de 200 postes, d'après ce que je pouvais voir derrière la
forêt de fils qui entoure les commutateurs. C'est assez impressionnant,
surtout qu'il n'est pas question de se tromper entre la prise
B4-759-465-345 et la B4-759-466-345 (comptez déjà le temps qu'il vous a
fallu pour trouver la différence). A ces 47 postes s'ajoute la salle
machine, entièrement climatisée pour éviter une surchauffe des
circuits, dans laquelle se trouvent :
- la majeure partie du back-bone
- des machines de stockage comptenant des quantités inimaginables de
données (archives, fichiers patients…) qui leur sont acheminées par le
réseau
- Les multiples postes qui permettent de gérer le système
Ensuite, M. Tedesco m'explique les bases de fonctionnement des
ordinateurs en réseau, puis je le suis dans sa fonction d'administrateur
réseau. Cela consiste, pour la majeure partie du temps, à aller brancher
un nouvel ordinateur sur le réseau, à relancer un commutateur, mais
surtout à surveiller le réseau. Pour celà, un programme envoie
régulièrement des demandes de réponse à tous les services pour
détecter une panne de connexion. Dans ce cas, une alarme sonne et
l'ordinateur indique le problème, ce qui permet à M. Tedesco de le
régler le plus vite possible.
Ce système très moderne est un atout majeur quand il marche. En
revanche, comme tout le fonctionnement de l'hôpital repose sur lui, un
gros bug pourrait avoir de très graves conséquences. Voilà pourquoi M.
Tedesco et ses collègues sont là. Sans eux, l'hôpital sombrerait dans
l'inorganisation la plus totale.
Première journée après-midi et 2eme journée matin : la biologie
moléculaire
Je suis accueilli par le docteur Anne-Paul Gimenez, responsable du
service de biologie moléculaire, qui commence par m'expliquer les
activités pratiquées dans ce service .A l'HEGP, on travaille surtout sur
les tests génétiques, servant à étudier l'ADN. Ces tests permettent de
détecter chez un patient une mutation (provoquant une maladie génétique
précise). Ils servent aussi à faire de l'epidémiologie.
L'épidémiologie est la recherche de prédisposition génétique à des
maladies qui, n'étant pas une mutation précise, est beaucoup plus
difficile à déterminer. A l'HEGP, l'activité principale est de
réaliser ces tests. Mais il en développe des plus performants avec de
meilleurs taux de réussite ou en invente, ce qui est une activité de
recherche.
Le Dr Anne-Paule Gimenez-Roqueplo
Ensuite elle m'explique les trois types de tests :
Les deux premières techniques nécessitent de réaliser d'abord une
PCR. Pour cela, on extrait les globules blancs d'un prélèvement de sang.
Puis on en extrait l'ADN. On obtient alors un échantillon de très petite
quantité d'ADN. Cet échantillon contient tout le programme génétique
de la personne testée, alors que l'on ne s'intéresse qu'à une toute
petite partie de ce programme. On multiplie alors cette partie grâce à
des enzymes appelées primers qui vont cibler le petit bout d'ADN en
question et le cloner. On obtient alors une PCR, contenant de nombreux
exons (partie du programme génétique) identiques.
A partir de cette PCR on peut effectuer différentes opérations :
le séquençage ADN : cette technique m'a été expliquée par
l'ingénieur, M. Philippe Coudol. Elle permet la lecture du code
génétique. Elle consiste à marquer chaque " lettre " d'ADN
(ou d'ARN) par une couleur, variant celon la " lettre ", qui est
ensuite lue par une machine. Le service de biologie moléculaire de HEGP
est équipé :
- d'un séquenceur que l'on appelle monocapillaire qui ne peut faire qu'un
seul test à la fois
- D'un séquenceur à 96 capillaires qui peut donc faire 96 tests à la
fois.
- Et d'une machine qui prépare les plaques de 96 tests. Ce qui était
avant fait par les techniciens et qui était assez long.
M. Coudol était très fier de sa machine à 96 capillaires, la DNA
ANALYSER 3700 car il est le seul de toute l'AP-HP à en avoir une entre
les mains.
le dot blot : on plonge des enzymes dans la PCR qui coupent l'exon à
un endroit précis. On vérifie ensuite si l'enzyme a coupé au bon
endroit (grâce à la mesure de taille de l'exon). Cette technique ne peut
marcher que si l'on connnait précisément le gène de la mutation.
le séquençage ARN : cette dernière technique ne nécessite pas de
PCR. Elle utilise l'ARN qui ne contient que les parties intéressantes de
l'ADN, une fois transcrites. Elle est plus longue et plus compliquée car
pour avoir une quantité suffisante d'ARN, il faut faire une culture
cellulaire de plusieurs jours.
Puis, après une bonne nuit de sommeil qui m'a permis de fixer toutes
ces nouvelles connaissances dans ma tête, je vais avec une des
techniciennes du service, Isabelle Roncelin, voir les cultures de cellules
qui permettront un séquençage ARN. Elle me les fait voir au microscope
à différents niveaux de croissance.
Puis, j'ai vu avec une autre technicienne, Valérie Nau, le moment où
l'on met la PCR dans un gel, pour contrôler la taille de l'exon.
Sequenceur DNA ANALYSER 3700
Deuxième journée après midi : recherche d'information
J'ai consacré cet après-midi à la recherche d'informations. Pour
commencer je compte aller au service de communication. Après un bon quart
d'heure de recherche du service dans le dédale des bureau d'HEGP, je
finis par atteindre mon but.
Je tombe sur un monsieur très gentil qui me donne le maximum de documents
qui pourraient m'informer sur l'HEGP. Ensuite je vais voir le docteur
Abergel pour lui poser quelques questions sur l'organisation de
l'hôpital. Je vais aussi questionner le cadre infirmier du service. Elle
m'éclaire sur la hiérarchie des services et sur la différence entre le
personnel médical et paramedical. Je revois ensuite quelques notes et
rentre chez moi.
3eme journée : service de cardiologie
la salle de coronarographie
Le docteur Abergel m'emmène voir les médecins avec qui je vais suivre
la visite du service de cardiologie. La visite est le moment où les
médecins passent voir tout les malades pour les examiner, prescrire les
examens complémentaires et vérifier que les traitements prescrits
conviennent. J'arrive à 9h00 et la visite ne commençant qu'à 10h30 le
docteur Abergel m'emmène assister à une coronarographie. La
coronarographie est un examen qui permet de détecter le rétrécissement
d'une artère coronaire (qui irrigue le cœur) et de le traiter. Cette
intervention consiste à introduire une sonde par l'artère fémorale et
à la faire remonter jusqu'au cœur. Grâce à une caméra à rayon X on
détecte le rétrécissement, puis on fait gonfler un ballon placé à
l'extrémité de la sonde au niveau de ce rétrécissement pour le
dilater.
la visite
A 10H30 je quitte le bloc opératoire pour rejoindre les médecins de
la visite. J'assiste à des examen de routine (interrogatoire,
auscultation…) et à un examen neurologique. Je suis très handicapé
dans la compréhension des discussions par mon manque de connaissance des
termes techniques.
J'assiste aussi au transfert assez mouvementé d'une patiente du service
de cardiologie au service de soins intensifs. Cette personne ayant un taux
d'hémoglobine très bas avait besoin d'être surveillée de plus près.
l'échographie cardiaque
Après avoir déjeuné avec le docteur Abergel, je me rends avec lui à
la salle d'échographie. Le docteur Abergel est cardiologue et s'est
spécialisé dans l'échographie cardiaque. Cet examen utilise les
ultrasons et permet d'observer des coupes du cœur en temps réel sous
différents plans. On peut ainsi, en analysant bien ces images,
diagnostiquer de nombreuses maladies cardiaques.
J'ai pu assister à plusieurs échographies classiques, où une sonde est
placée sur le buste du patient au niveau du cœur. Le docteur Abergel
était assisté par deux internes qui pratiquaient les mesures de base
avant de lui laisser la place pour des mesures et des diagnostics plus
complexes. Je me suis aperçu que dès que le docteur Abergel posais sa
main sur la sonde, on avait tout de suite une parfaite vue du ventricule
gauche du patient.
J'ai aussi assisté a une échographie trans-oesophagienne. Cette
technique consiste à plonger la sonde dans l'oesophage du patient. Elle
permet de voir le cœur sous un autre angle et de suivre l'aorte dans sa
longueur. Le patient était très inquiet au départ, mais fut vite
rassuré, l'examen s'étant parfaitement bien déroulé.
Le Dr Eric Abergel (à gauche)
Les infirmières du service de cardiologie
Conclusion
Ce stage a été très instructif pour moi. J'ai pu observer une
entreprise de l'intérieur et plus particulièrement l'organisation d'un
hôpital. J'ai aussi beaucoup appris sur le secteur médical auquel je
m'intéressait déjà depuis quelques années. Je pense m'être bien
adapté même si à certain moments je ne savais pas trop comment m'y
prendre pour aller poser une question ou demander un renseignement.
Malgré les horaires de travail très modérés je rentrais chez moi
exténué. Je comprends maintenant l'état dans lequel sont mes parents
lorsqu'il rentrent du travail le soir. J'ai été agréablement surpris
par l'accueil chaleureux et l'ambiance de travail beaucoup plus
décontractée que je ne le pensais. Je n'ai tout de même pas l'intention
de m'orienter vers la médecine car d'autres secteurs d'activité
m'intéressent plus. Ce stage m'a beaucoup plu et je le referais avec
plaisir si j'en avais l'occasion.
Le stagiaire en action…
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